Les FLAM dénoncent une « arabisation » de la Mauritanie
ParFLAMTemps de lecture 2 minutes
Le secrétaire général de la section Europe de l’Ouest des Forces de libération africaine de la Mauritanie (FLAM, aile originelle), Ibrahim Abou Sall, a accusé, dimanche à Paris, le pouvoir mauritanien de pratiquer « une arabisation systématique » du pays. Il a affirmé que près de 6.000 Négro- Mauritaniens ont dû émiger pour échapper à cette politique.
« Depuis 1986, on constate un départ massif de la Mauritanie vers l’Europe et principalement vers les Etats-Unis de jeunes appartenant tous à la communauté négro-mauritanienne. Cette tendance inquiétante n’est que la conséquence d’une politique refusant de reconnaître à tous les Mauritaniens les mêmes droits », a affirmé Ibrahim Abou Sall, le secrétaire général de la section Europe de l’Ouest des Forces de libération africaine de la Mauritanie (FLAM, aile originelle).
S’exprimant lors du lancement de la campagne internationale contre l’émigration de jeunes Africains vers l’Europe, M. Abou Sall a estimé que l’exécution des militaires négro-mauritaniens en novembre 1990 et la déportation d’autres Négro-Mauritaniens vers le Mali et le Sénégal procèdent de « la volonté d’assurer une pureté arabe à la Mauritanie ». »Des Mauritaniens ont été déportés en 1989 puis parqués dans des camps au Mali et au Sénégal. Aujourd’hui, on leur dénie le droit de revenir dans leur pays. Vingt-huit militaires, tous des Négro- Mauritaniens, ont été pendus en 1990 sans aucune raison convaincante », a dit le secrétaire général de la section Europe des FLAM.
Un combat pour une Mauritanie « non raciale » et « anti-esclavagiste »
Son mouvement avait organisé le 28 novembre dernier près de Paris une journée d’hommage et de souvenir aux vingt-huit militaires négro-mauritaniens pendus en 1990 pour leur participation présumée à une tentative de coup d’Etat. Les veuves des militaires pendus et leurs co-accusés, qui ont échappé aux exécutions, étaient venus témoigner du caractère imaginaire du coup d’Etat lors de cette journée du souvenir.
Fondées en 1983, les FLAM militent pour une Mauritanie « non raciale et anti-esclavagiste ». Le mouvement d’opposition s’était scindé en deux en février dernier après la décision d’une partie de ses militants de renoncer définitivement à la lutte armée et de participer à la transition politique en cours depuis août 2005 en Mauritanie.
Elimane Boubacar KANE est né en 1721 à Tichikel, près de R’Kiz (Mauritanie, Kadiar en Pulaar); il est décédé en mars 1851 à Dimat (Dialmath, Sénégal). Son exceptionnelle longévité, 130 ans selon les sources traditionnelles, fait de lui le témoin du début de la domination coloniale sur la partie occidentale de notre continent.
Considéré au début du XIXe siècle comme « le plus puissant de la Nigritie » (cf. Baudin, Schmaltz et Madina Ly Tall), il fut un grand rénovateur, pour avoir été l’un des sept disciples du foyer du Cadi Amar Fall de Pire Sagnokhor, qui pensèrent et organisèrent l’avènement de l’almamyat du Fouta Toro (1776 – 1881) contre le joug d’une monarchie « denyanke » fortement liée à la traite négrière.
Je vous rappelle que c’est aujourd’hui le 33ème anniversaire du décès de notre grand-frère militant, un des précieux membres fondateurs des F.l.A.M, Tafsiiru JIGGO. Décédé et enterré à Waalata, le mercredi 28 septembre 1988.
« Ibiraahiima, haa mi maaya, mami heddo wonnde e nder njuulu lislaam, Fuutaŋnke e F.l.A.M . Jaŋngo, so a denyii yaltude, jokku wittooji maaɗa. Eden potti anndu no feewi dartol men »(dimanche, 25 septembre 1988).
On avait sorti un groupe de prisonniers politiques dont je faisais partie pour apporter de l’eau depuis les puits situés dans une petite vallée de Waalata. Lorsque nous sommes revenus, au moment d’entrer dans le fort, nous avons entendu quelqu’un qui criait » O maayi, o maayi ». Entre 09h et 10h.
Nous entendions aussi Muusa Gomel BARO qui criait dans la cour et dans la salle de prison où nous étions enfermés depuis notre arrivée au fort de Waalata le vendredi 11 décembre 1987:
« Tafsiiru maayii, o maayi Jambaaro maayi ». Il était très, très, très choqué comme nombreux parmi nous.
J’ÉTAIS CHOQUÉ, CHOQUÉ, CHOQUÉ.
TAFSIIRU JIGGO: MON GRAND-FRÈRE ET CAMARADE COMPLICE POLITIQUE.
A Waalata, il faisait partie d’un petit groupe de personnes qui faisaient un travail important pour me protéger des menaces de personnes qui souhaitaient ma mort; d’autres qui voulaient même donner mon nom aux reponsables de la prison. C’est ce qu’ils ont fait en septembre 1988).
« On te tue et on jette ton corps comme une pomme pourrie » ( Wul Bubakar à Waalata et le responsable de la prison d’Ayuun el Atuurus en novembre 1988).
Pendant les moments de tensions Tafsiiru JIGGO, Paate BAH, Abuubakri JALLO me faisaient coucher discrètement entre eux, et me faisaient couvrir de leurs draps.
Ces Informations ont été communiquées à Amnesty international et national français et à Africa Watch. A Genève aussi. Des interlocutrices et des interlocuteurs qui étaient fortement choquées et choqués de défendre dans le monde des personnes qui avaient ce comportement inhumain vis-à-vis de leurs compagnons de prison.
Dans la publication de ma thèse (« Mauritanie du Sud. conquêtes et administration coloniales françaises. 1890-1945 » Karthala. Paris. 2007- 815 pages) je les remercie, lui Tafsiiru JIGGO , Alasan Umar BAH et mon cousin Abdul Kudduus BAH -Page 6).
Le jour du transfère des civils à Ayuun-el-Atrouss (du 31 octobre au1er novembre 1988), pendant les préparations, je suis allé dehors, resté debout à quelques mètres de leurs tombes respectives. « Saaŋnga maa aroy jaŋngo, min nawa on min mbirnoya on Fuuta Tooro: Kayhayɗi, Calgu , Ɓoggee, Fimmbo (…..).Hare koo jokkata haa poolgu WAALFUUGI »
Je suis revenu au groupe dont certains, j’ai constaté, me regardaient. Deux d’entre eux m’ont posé la question : « Pourquoi tu étais tourné vers les tombes ». Je suis resté dans le silence, et je ne répondis pas aux questions. C’est à Ayuun-el-Atrouss que j’ai répondu à certains camarades de combat pour notre dignité humaine.
Retenons ce principe fondamental nationaliste : transférer un jour leurs corps respectifs au Fuuta Tooro, dans leurs villes et villages respectifs, comme nous le ferons aussi pour tous les autres. INSTALLER LEURS CORPS RESPECTIFS DANS LA DIGNITÉ SOCIO-HUMAINE.
A l’occasion du 38ème anniversaire de la naissance des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), la section mauritanienne du mouvement a organisé dimanche après-midi une conférence de presse à Nouakchott, au siège de la Coalition Vivre Ensemble (CVE) dont elle est membre.
Les dirigeants du mouvement présents à cette conférence de presse sont :Bâ Kalidou, Secrétaire Général de la section Mauritanie, Aboubakry Souleymane Bâ membre du Bureau National, Abdoulaye Ali Diallo chargé des Relations Extérieures, Abou Samba Bâ Trésorier, le Chargé de communication Diakité ainsi que deux représentants basés en Europe de l’Ouest Samba Dia et Cheikh Athié.
Ont également pris part à cette conférence de nombreux dirigeants et cadres appartenant aux mouvances négro-africaine et haratine.
Cette conférence de presse a été placée sous le thème : « Non à l’expropriation des terres de la vallée.
Les FLAM toujours fidèles à leur discours
Dans la déclaration lue devant la presse les FLAM dénoncent avec la même verve et le même vocabulaire ce qu’elles considèrent comme étant les grands maux du pays et qui se résument à la discrimination raciale.
La déclaration met au pilori la politique d’arabisation qui a commencé sous feu Me Moktar Ould Dadah et qui s’est accentuée sous le régime de Ould Taya. « Maintenant la réalité du pouvoir politique, la haute administration, la justice et l’armée sont entre les mains des arabo-berbères. Les noirs sont exclus aussi de tous les secteurs vitaux de l’économie (banques, pêche, commerce, immobilier service…) dont la dernière étape est l’occupation des terres de la vallée grâce à une réforme foncière taillée sur mesure qui épargne curieusement l’espace des palmeraies. » note la déclaration.
Sont également pointés du doigt la diplomatie tournée vers le monde arabe ainsi que la longue litanie des crimes et des exactions provoqués par la crise de 1989 : des dizaines de milliers de mauritaniens noirs dépossédés de leurs biens et déportés au Sénégal et au Mali, d’autres ont été tués et leurs villages détruits ou réoccupés.
La déclaration ajoute que : « En 1990-1991, 509 militaires négro-africains (Foulani) sont arrêtés et assassinés, 28 militaires pendus pour célébrer l’indépendance du pays. Les auteurs de ces crimes restent impunis parce que protégés par une loi d’amnistie de 1993.»
Autres problèmes évoqués « le génocide biométrique », l’exploitation des haratines, l’ethnicisation des corps militaires et de l’administration « Le Sud majoritairement noir est administré par des blancs qui ne font aucun effort pour parler les langues locales. »
En 1986, les FLAM affirment avoir attiré dans leur manifeste l’attention sur « les dangers de ces politiques racistes panarabistes » mais la « seule réponse du régime a été et demeure la répression. » Pour elles : « L’arrivée du Général Ghazwani n’a fait qu’accentuer la pente observée depuis. »
Les FLAM persistent et signent tous les problèmes de la Mauritanie sont liés « à la construction identitaire du pays qui n’a pas pris en compte les caractères multiraciaux et multiculturels du pays. »
De ce fait elles demandent l’organisation d’un débat national et demandent au nouveau président de poser des actes forts dont entre autres la prise en compte du problème des déportés de 2008, le retour de ceux qui sont installés au Sénégal et au Mali, le règlement du passif humanitaire, l’éradication de l’esclavage, l’arrêt de la dépossession des terres de la vallée, la refondation de l’Etat Civil et la réintroduction des langues nationales et leur officialisation.
Enfin les FLAM lancent un appel aux leaders haratines pour s’investir dans la sensibilisation afin d’éviter le piège du pouvoir dont l’objectif est d’opposer les haratines aux n égro-africains.
Un discours qui s’est avéré vrai
Les dirigeants des FLAM se sont évertués à donner des réponses aux nombreuses questions soulevées par les journalistes.
Au sujet de l’extrémisme des FLAM et de leur diabolisation qui a bien pris au niveau de l’opinion publique, ils ont soutenu que leur mouvement est pacifique qui prône la non violence : « Nous n’avons jamais tué une mouche »
Le mouvement se limite à dénoncer les inégalités et son discours s’est avéré juste car aujourd’hui notent ses dirigeants locaux : « C’est ce même discours qu’ils dénonçaient hier qui est repris actuellement par beaucoup de dirigeants politiques. »
Les FLAM seraient les premiers à demander de s’assoir sur une table et ce avant la valse des conférences nationales en Afrique.
Sur la question de l’autonomie la réponse est sans équivoque : nous voulons bien vivre dans un Etat unitaire mais ça paraît compliqué. L’enseignement des langues nationales qui avait été une réussite a été bloqué. De ce fait l’autonomie pourrait bien être une option.
Concernant la stratégie actuelle des FLAM elles ont salué les efforts des antennes étrangères qui ont contribué à la sensibilisation de l’opinion internationale sur la situation des noirs en Mauritanie.
D’autre part les FLAM soulignent ne jamais avoir demandé un récépissé car disent-elles cela ne va jamais marcher avec le régime anti-démocratique.
Actuellement elles évoluent sous l’aile de la CVE et espèrent user de ce tremplin pour faire pression sur les autorités. Dans ce cadre un document est fin près en vue du dialogue qui s’annonce.
A la question d’une éventuelle jonction entre négro-africains et Haratines elles répondent qu’elle n’a pas été possible jusque-là à cause du travail des renseignements qui arrivent toujours à étouffer dans l’œuf toutes les velléités de coordination entre ces deux composantes.
Mais notent les dirigeants de la section, les leaders noirs doivent comprendre qu’ils ont les mêmes objectifs.
Le manifeste falsifié par le régime
Les FLAM estiment qu’elles sont incomprises, le Manifeste du négro-africain opprimé qui est le document de référence du mouvement prône l’égalité et la justice pour tous les mauritaniens et c’est justement ce qui est défendu par tous les démocrates.
Ce document paru en Avril 1986, n’avait rien de dangereux et d’ailleurs il avait été distribué à tous les officiers et aux membres du Comité Militaire. C’est dire qu’il n’y avait rien à cacher. Mais le hic selon les responsables des FLAM c’est que ce document avait été traduit en arabe et falsifié par le régime de l’époque en connivence avec l’Irak, la Syrie et la Libye. Il a été distribué dans le monde arabe.
Gabriel Cymper dit Djibril Ould Abdallahi s’est éteint. Comme ministre de l’intérieur du génocidaire Moawiya Sidi Ahmed Ould Taya, il fut l’un des artisans les plus implacables de la politique éliminationniste ourdie par ce dernier et son régime durant les années de braise (1986-1991). Cymper fut le commanditaire zélé des sinistres conditions de détention de nos camarades au bagne mouroir de Oualata qui coûtèrent la vie aux martyrs Abdoul Ghoudouss Ba, Alassane Oumar Ba, Tène Youssouf Guèye et Tafsirou Djigo. Cymper fut en outre le maître d’œuvre sans scrupules et sans états d’âme des déportations massives de milliers de citoyens négro-africains, du dépeuplement planifié de localités entières. La répression terrifiante que lui, ses complices ont perpétrée dans le cadre du système discriminatoire et ségrégationniste qu’ils ont institué a conduit des milliers de Mauritaniens relégués au rang de sous-citoyens vers l’exil. L’ inique loi d’auto-amnistie du 14 juin 1993 adoptée par une « assemblée nationale » aux ordres a épargné à Cymper et à ses complices de rendre des comptes devant la justice malgré les demandes légitimes des victimes ou de leurs ayants-droit. Des génocidaires connus et identifiés pour des crimes documentés restent de ce fait en liberté voire tiennent le haut du pavé du système militaro-politique du pays. Ils ont jusqu’ici échappé à la justice des hommes. Rattrapés par la mort, ils n’échapperont pas à la justice du ciel. Pour leur part, les FLAM exigent plus que jamais l’abrogation de l’inique et scélérate loi d’amnistie, filet de protection des criminels. Les FLAM exigent que justice soit enfin
Idrissa BA dit Pathé, est membre et cofondateur des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), aujourd’hui exilé aux USA, il a activement participé à l’édition du «Manifeste du Négro mauritanien opprimé. De la guerre civile à la lutte de libération nationale» publié par les Flam en avril 1986. Un document dans lequel les auteurs dénonçaient la politique de la discrimination raciale et culturelle (notamment par l’arabisation à outrance), la politique d’exclusion ethnique dont la Communauté noire mauritanienne fait l’objet depuis l’indépendance de la Mauritanie en 1960. Arrêté en septembre 1986, dans le cadre de la campagne de répression et d’élimination physique de la classe politique noire mauritanienne, suite à la publication du manifeste, Idrissa BA fut incarcéré à la prison civile de Nouakchott avant d’être déporté à la prison mouroir de Oualata (comme tous ses camarades civils et militaires). A Oualata, il assista impuissant à la mort de Alassane Oumar BA, le 26 août 1988, de Ten Youssouf GUEYE, le 2 septembre 1988 (à Néma où il a été évacué dans un état comateux), de Abdoul Khoudouss BA, le 13 septembre 1988, et de Tafsirou DJIGO, le 28 septembre 1988.
Ne pouvant satisfaire les nombreuses demandes d’achat du numéro 206 {juin 1988} dont la cover était consacrée à l’article «L’apartheid est-il maure » de Stephen Smith – ce numéro étant épuisé – nous publions les principaux passages de ce reportage. Les lecteurs pourront ainsi juger s’ il s’agit d’un exemple de «colportage de rumeurs et de calomnies contre la Mauritanie», ainsi que vient de l’affirmer M. Mohamed Ould Hâv, directeur des relations extérieures du Ministère de l’Information à Nouakchott.