Un très grand militant des FLAM et de la défense de la cause des opprimés nous a quité ce dimanche 8 novembre 2020. Aprés notre frère Bâ Cheikh Oumar, c’est au tour de notre frère BAL Souleymane dit Hamidou de rejoindre son Seigneur. Telle est la volonté divine.
Hamidou, cétait lui le site FLAM-MAURITANIE. Une personnalité d’une modestie sans pareil, d’un engagement exemplaire, toujours accueillant et à l’écoute.
Les FLAM, à travers son Bureau National, tiennent à rendre un vibrant hommage à ce grand militant qui a vécu pour le combat contre l’oppression du système, pour la défense des droits des Noirs en Mauritanie.
Une très grande perte pour les FLAM.
Puisse Allah le Tout Puissant l’accueillir en son paradis.
A l’occasion du 38ème anniversaire de la naissance des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), la section mauritanienne du mouvement a organisé dimanche après-midi une conférence de presse à Nouakchott, au siège de la Coalition Vivre Ensemble (CVE) dont elle est membre.
Les dirigeants du mouvement présents à cette conférence de presse sont :Bâ Kalidou, Secrétaire Général de la section Mauritanie, Aboubakry Souleymane Bâ membre du Bureau National, Abdoulaye Ali Diallo chargé des Relations Extérieures, Abou Samba Bâ Trésorier, le Chargé de communication Diakité ainsi que deux représentants basés en Europe de l’Ouest Samba Dia et Cheikh Athié.
Ont également pris part à cette conférence de nombreux dirigeants et cadres appartenant aux mouvances négro-africaine et haratine.
Cette conférence de presse a été placée sous le thème : « Non à l’expropriation des terres de la vallée.
Les FLAM toujours fidèles à leur discours
Dans la déclaration lue devant la presse les FLAM dénoncent avec la même verve et le même vocabulaire ce qu’elles considèrent comme étant les grands maux du pays et qui se résument à la discrimination raciale.
La déclaration met au pilori la politique d’arabisation qui a commencé sous feu Me Moktar Ould Dadah et qui s’est accentuée sous le régime de Ould Taya. « Maintenant la réalité du pouvoir politique, la haute administration, la justice et l’armée sont entre les mains des arabo-berbères. Les noirs sont exclus aussi de tous les secteurs vitaux de l’économie (banques, pêche, commerce, immobilier service…) dont la dernière étape est l’occupation des terres de la vallée grâce à une réforme foncière taillée sur mesure qui épargne curieusement l’espace des palmeraies. » note la déclaration.
Sont également pointés du doigt la diplomatie tournée vers le monde arabe ainsi que la longue litanie des crimes et des exactions provoqués par la crise de 1989 : des dizaines de milliers de mauritaniens noirs dépossédés de leurs biens et déportés au Sénégal et au Mali, d’autres ont été tués et leurs villages détruits ou réoccupés.
La déclaration ajoute que : « En 1990-1991, 509 militaires négro-africains (Foulani) sont arrêtés et assassinés, 28 militaires pendus pour célébrer l’indépendance du pays. Les auteurs de ces crimes restent impunis parce que protégés par une loi d’amnistie de 1993.»
Autres problèmes évoqués « le génocide biométrique », l’exploitation des haratines, l’ethnicisation des corps militaires et de l’administration « Le Sud majoritairement noir est administré par des blancs qui ne font aucun effort pour parler les langues locales. »
En 1986, les FLAM affirment avoir attiré dans leur manifeste l’attention sur « les dangers de ces politiques racistes panarabistes » mais la « seule réponse du régime a été et demeure la répression. » Pour elles : « L’arrivée du Général Ghazwani n’a fait qu’accentuer la pente observée depuis. »
Les FLAM persistent et signent tous les problèmes de la Mauritanie sont liés « à la construction identitaire du pays qui n’a pas pris en compte les caractères multiraciaux et multiculturels du pays. »
De ce fait elles demandent l’organisation d’un débat national et demandent au nouveau président de poser des actes forts dont entre autres la prise en compte du problème des déportés de 2008, le retour de ceux qui sont installés au Sénégal et au Mali, le règlement du passif humanitaire, l’éradication de l’esclavage, l’arrêt de la dépossession des terres de la vallée, la refondation de l’Etat Civil et la réintroduction des langues nationales et leur officialisation.
Enfin les FLAM lancent un appel aux leaders haratines pour s’investir dans la sensibilisation afin d’éviter le piège du pouvoir dont l’objectif est d’opposer les haratines aux n égro-africains.
Un discours qui s’est avéré vrai
Les dirigeants des FLAM se sont évertués à donner des réponses aux nombreuses questions soulevées par les journalistes.
Au sujet de l’extrémisme des FLAM et de leur diabolisation qui a bien pris au niveau de l’opinion publique, ils ont soutenu que leur mouvement est pacifique qui prône la non violence : « Nous n’avons jamais tué une mouche »
Le mouvement se limite à dénoncer les inégalités et son discours s’est avéré juste car aujourd’hui notent ses dirigeants locaux : « C’est ce même discours qu’ils dénonçaient hier qui est repris actuellement par beaucoup de dirigeants politiques. »
Les FLAM seraient les premiers à demander de s’assoir sur une table et ce avant la valse des conférences nationales en Afrique.
Sur la question de l’autonomie la réponse est sans équivoque : nous voulons bien vivre dans un Etat unitaire mais ça paraît compliqué. L’enseignement des langues nationales qui avait été une réussite a été bloqué. De ce fait l’autonomie pourrait bien être une option.
Concernant la stratégie actuelle des FLAM elles ont salué les efforts des antennes étrangères qui ont contribué à la sensibilisation de l’opinion internationale sur la situation des noirs en Mauritanie.
D’autre part les FLAM soulignent ne jamais avoir demandé un récépissé car disent-elles cela ne va jamais marcher avec le régime anti-démocratique.
Actuellement elles évoluent sous l’aile de la CVE et espèrent user de ce tremplin pour faire pression sur les autorités. Dans ce cadre un document est fin près en vue du dialogue qui s’annonce.
A la question d’une éventuelle jonction entre négro-africains et Haratines elles répondent qu’elle n’a pas été possible jusque-là à cause du travail des renseignements qui arrivent toujours à étouffer dans l’œuf toutes les velléités de coordination entre ces deux composantes.
Mais notent les dirigeants de la section, les leaders noirs doivent comprendre qu’ils ont les mêmes objectifs.
Le manifeste falsifié par le régime
Les FLAM estiment qu’elles sont incomprises, le Manifeste du négro-africain opprimé qui est le document de référence du mouvement prône l’égalité et la justice pour tous les mauritaniens et c’est justement ce qui est défendu par tous les démocrates.
Ce document paru en Avril 1986, n’avait rien de dangereux et d’ailleurs il avait été distribué à tous les officiers et aux membres du Comité Militaire. C’est dire qu’il n’y avait rien à cacher. Mais le hic selon les responsables des FLAM c’est que ce document avait été traduit en arabe et falsifié par le régime de l’époque en connivence avec l’Irak, la Syrie et la Libye. Il a été distribué dans le monde arabe.
Le pouvoir éliminationniste a choisi la presse sénégalaise pour s’autocélébrer et célébrer Ghazouani, l’artisan de l’effacement soft de la composante négro-africaine. Le choix d’un journal sénégalais relève de la psychanalyse, d’un cynisme assumé et du mépris ancré pour notre voisin.
Faut-il rappeler le sort peu enviable des ressortissants sénégalais en Mauritanie, boucs émissaires perpétuels?
Faut-il rappeler que lors même de la prise de pouvoir de Ghazouani, les troubles post-électoraux dus à une contestation légitime d’élections truquées avaient été attribués à la fameuse déstabilisation du Sénégal, pays dont les Négro-africains de Mauritanie ne seraient qu’une tête de pont, que des citoyens sénégalais en avaient fait les frais en termes de répression, d’humiliations et d’expulsions sommaires.
Le régime raciste a dit, sur 32 pages toute son autosatisfaction au terme de plus d’un an d’un pouvoir léthargique et somnolent. Voilà ce qu’il a « oublié» de dire et que les FLAM se chargent de lui rappeler.
Le Sénégal est le pays où croupissent depuis plus de 30 ans des concitoyens arbitrairement déportés du fait d’un racisme systémique dont Ghazouani est un des acteurs les plus acharnés autant que discret. De l’aveu même d’un sbire du régime, ces déportations furent soigneusement planifiées. Ce que nous savions. Ghazouani est le maître d’œuvre des nominations et promotions systématiquement monocolores, de l’épuration méthodique des Négro-Africains d’une armée devenue raciale et raciste comme le prouve l’assassinat de sang-froid d’Abass Diallo, de l’administration, des responsabilités politiques, de l’enseignement. Le ministre de l’éducation a reconnu -l’heure est décidément aux aveux- que le système éducatif était racialisé. On n’a pas eu besoin de lui pour observer que l’enseignement de qualité, le privé, était réservé à ceux qui en avaient les moyens, c’est-à-dire à la composante qui détient tous les leviers de pouvoir. On n’a pas eu besoin de lui pour noter que la politique hypocrite d’assimilation culturelle par une arabisation instrumentale avait exclu les Négro-africains de l’enseignement, notamment supérieur, des bourses et partant de la fonction publique plus que jamais colonisée par la même composante. Le coup de pub de Ghazouani, dont on se demande au passage combien il a coûté, ne dissimulera pas que depuis son arrivée au pouvoir, il a accentué l’effacement tous azimuts de la composante négro-africaine, la confiscation des terres des paysans négro-africains, le processus de génocide par substitution des villages du sud. Bref de la racialisation définitive du pays. Voilà ce que la propagande a tu.
La propagande à coup de millions, les audiences folkloriques des « opposants » ne servent qu’à faire oublier cette avance forcée vers l’arabisation qui laisse sur le côté la composante négro-africaine, pourtant, dès l’origine partie intégrante de ce pays.
21 février 2021
Madame Habsa BANOR SALL
Porte parole des Forces de libération africaines de Mauritanie
L’apartheid mauritanien surclasse celui de l’Afrique du sud 34 ans après lapublication du manifeste du négro-mauritanien opprimé en 1986.
Définition du mot apartheid : Discrimination, voire exclusion, d’une partie de la population, qui ne dispose pas des mêmes droits que le reste de la collectivité.
La photo ci-dessus reflète la face hideuse du système beïdane ( voir le sens) mauritanien dans toute sa dimension au sein de l’armée, la composition du gouvernement et toute l’administration centrale du pays.
Le système beïdane :
Ce système tel que décrit dans le manifeste veut dire tout simplement que la gestion du pays est faite seulement dans l’intérêt d’une et d’une seule communauté celle des beïdanes ( blancs ). Les autres communautés noires sont de facto exclues de l’administration centrale du pays.
Il faut préciser que les gens qui ont conçu ce systèmes n’ont pas pensé que la Mauritanie est un pays multiculturel, peuplé de noirs et de blancs. Et donc la gestion du pays doit être partagé, chaque communauté doit y trouver sa place et son compte dans le respect de notre diversité. Tout celui qui nie ce fait n’a qu’à regarder les secteurs suivants de l’état :
-Le commandement de l’armée,
-Les gouverneurs,
-Les préfets,
-Les hommes d’affaire et tous les leviers de l’état sont détenus par une seule communauté au vu et au su de tout le monde sans vergogne.
En 1986, l’exclusion des noirs était partielle, aujourd’hui elle est quasi-totale et entière.
EXIGENCES :
Le président de la république Mohamed GHAZOUANI doit engager des réformes radicales et courageuses pour que les autres communautés (Wolof, Soninké, harratine, fulbé, Bambana) trouvent leur place dans la gestion du pays. Car Aucune communauté ne peut accepter de vivre indéfiniment dans l’indignité et l’injustice.
Déclaration du président des FLAM: Ba Mamadou Sidi (en français – audio et transcription)
A L’OCCASION DU 40ième ANNIVERSAIRE DES FLAM DECLARATION DU PRESIDENT MAMADOU SIDY BA
Mauritaniennes, Mauritaniens. Militantes et militants des FLAM
Chers camarades Nous célébrons ce jour 14 mars 2023 le 40ième anniversaire de la création de nos glorieuses Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM).
C’est l’occasion pour moi de souhaiter joyeux anniversaire à toutes les militantes et à tous les militants des FLAM. Ce 40eme anniversaire m’offre l’occasion de remercier tous les membres fondateurs des FLAM : UDM, MPAM, ODINAM, MEN, et bien d’autres qui à titre individuel, avaient travaillé ensemble dans le cadre du Comité de Coordination pour élaborer les textes devant constituer la base de travail du congrès constitutif des FLAM
Hommage à feu Aboubakry Khalidou BA qui avait accepté avec plaisir d’accueillir le premier congrès des FLAM. Il convient en ce jour mémorable de rendre un Hommage mérité au martyr Tapsirou DJIGO mort à WALLATA en 1988, son corps repose à côté d’autres martyrs que nous n’oublierons jamais. BA Alassane Oumar et BA ABDOUL KHOUDOUSS. Nos pensées vont également à un Grand Homme qui a consacré sa vie à servir la Nation. Je parle bien sûr de notre oncle Tene yousouf Gueye, qui repose aujourd’hui à NEMA.
Militantes et Militants des FLAM Nombres de sacrifices ont été consentis par nos militants, nos amis, nos alliés et bien d’autres concitoyens au prix de leur vie pour défendre la Justice, la Fraternité, la Paix et la Dignité Humaine. Ces camarades ne sont plus parmi nous aujourd’hui, mais leurs visages, leurs actes courageux et leur mémoire restent et resteront éternellement vivants dans le cœur de chaque Mauritanien et de tous les Mauritaniens.
Chers Camarades La lutte des FLAM a été une lutte multiforme. Le congrès constitutif des FLAM en 1983 avait opté pour une lutte politique et pacifique dans le cadre d’un état unitaire, c’est pourquoi le « manifeste du négro mauritanien opprimé » avait mis en relief les maux qui gangrènent le tissu national mauritanien (le racisme, la discrimination, l’esclavage, le népotisme entre autres) Ce diagnostic était une aide à la résolution des problèmes qui entravent le développements économique, social et culturel de la Mauritanie. Vous savez tous, Mauritaniennes et Mauritaniens, la réponse des autorités mauritaniennes qui déclenchèrent une répression sanglante contre les FLAM et contre les populations.
La lutte armée nous fut imposée par le régime de ould TAYA. Face au génocide, les FLAM ne pouvaient rester les bras croisés et ont organisé la défense des populations. Gloire à nos martyrs, tel que notre frère combattant TOURE Zakarya, tombés au champ d’honneur. Leurs noms resteront inscrits en lettres d’or dans l’histoire de notre pays.
Mauritaniennes, mauritaniens Militantes et militants des FLAM
Il est pénible d’évoquer en ces circonstances cette page douloureuse de notre pays. Les FLAM ont toujours œuvré pour la paix, la fraternité et la justice en Mauritanie. La campagne d’intoxication du régime TAYA, sur la base d’un manifeste falsifié par ses services généraux, a été amplifiée par les mouvements extrémistes Bassistes et Nasséristes pour nous diaboliser auprès de nos compatriotes beidanes, et même auprès de nos compatriotes pulaar, soninko, haratine, wolof et bambara. Alors que notre seule revendication a été de refuser notre assimilation et surtout notre exclusion dans notre Pays.
Mauritaniennes, Mauritaniens Les FLAM prônent le dialogue et cela depuis plus de 40 ans. Nous estimons qu’il est impérieux de trouver des solutions réelles à ces problèmes qui minent le vivre ensemble :
l’appareil et le pouvoir d’Etat doivent refléter la diversité nationale
la réforme agraire doit tenir compte du droit coutumier.
les réfugiés mauritaniens installés au Mali et au Sénégal doivent rentrer au pays. Ils doivent retrouver leurs droits.
Les langues nationales (BAMANA, HASSANYA, PULAAR, SONINKE, WOLOF) doivent être enseignées et utilisées dans tous les secteurs de la vie nationale,
la procédure d’enrôlement discriminatoire qui rend les mauritaniens noirs apatrides dans leur propre pays doit cesser.
La loi d’Amnistie qui protège les génocidaires doit être abrogée pour permettre une véritable réconciliation sur la base de la justice et de la vérité.
Il s’agit là de points de discussion sur lesquels, il est nécessaire d’instaurer un dialogue sincère pour instaurer un climat serein entre les diverses communautés du Pays.
Militantes et militants des FLAM Les FLAM n’ont jamais fermé la porte à une main tendue et ont toujours agi sur la base de leurs textes qui déterminent leurs tactiques et leurs stratégies Ainsi, en son temps elle a rejoint la CVE qu’elle a contribué à mettre en place. Les FLAM sont également présentes aujourd’hui dans le cadre de concertation et de dialogue (Engagé pour une Mauritanie unie). L’atteinte de nos objectifs contenus dans notre orientation générale est une démarche permanente des FLAM.
Aujourd’hui plus que jamais, nous appelons toutes les mauritaniennes et tous les mauritaniens à nous rejoindre pour le combat que nous menons pour la justice et l’égalité en Mauritanie.
Mauritaniennes et mauritaniens Militantes et militants des FLAM
JOYEUX ANNIVERSAIRE. La lutte continue.
Le président des FLAM Mamadou Sidy BA
Déclaration du président des FLAM: Ba Mamadou Sidi (en arabe – audio et transcription)
بيان الرئيس مامادو سيدي با بمناسبة الذكرى الأربعين لميلاد حركة فلام أيها الشعب الموريتاني، نشطاء حركة فلام أيها الرفاق، في الرابع عشرمن مارس٢٠٢٣ الجاري سنحتفل بالذكرى الأربعين لتاسيس قوات التحرير الأفريقية في موريتانيا المجيدة، فلام. بالمناسبة اتمنى عيد ميلاد سعيد لكل نشطاء فلام. هذه الذكرى الأربعون تتيح لي الفرصة لأقدم شكري إلى كل الأعضاء الذين ساهموا في تأسيس فلامUDM, MPAM, ODINAM, MEN : مع آخرين بشكل فردي عملوا معا في إطار لجنة التنسيق لتوضيح النصوص التي كانت أساس عمل المؤتمر التأسيسي فلام . نكرم الفقيد أبو بكر كاليدو با الذي قبل بكل سعادة إستقبال المؤتمر الأول لحركة فلام. من الملائم في هذا اليوم الخاص ان نقدم تكريما مستحقا للشهيد تفسير جيغو الذي توفي في ولاتة في عام ١٩٨٨وجثته دفنت قرب شهداء آخرين، لن ننساهم إلى الأبد، امثال با الحسن عمروبا عبد القدوس. خواطرنا أيضا إلى رجل كبير ، كرس حياته في خدمة الوطن، طبعا اتكلم عن عمنا تين يوسف غي المدفون في النعمة. نشطاء حركة فلام لقد قدمتم تضحيات كثيرة و كذلك أصدقاؤنا و حلفاؤنا و مواطنون آخرون قدموا تضحيات على حساب حياتهم للدفاع عن العدالة و الاخوة و السلام و الكرامة الإنسانية. هؤلاء لم يعودوا معنا اليوم، لكن وجوههم ،وأعمالهم الشجاعة و ذكرياتهم ستبقى حية إلى الأبد في قلب كل موريتاني . رفاقي الأعزاء، نضال حركة فلام عديدة الأشكال. المؤتمر التأسيسي لحركة فلام عام ١٩٨٣ إختار نضالا سياسيا سلميا في إطار دولة وحدوية، لهذا السبب « بيان الرجل الاسود الموريتاني المضطهد » أبرز الشرور المتغلغلة في النسيج الوطني وهي العنصرية، ومختلف انواع التمييز والعبودية، و المحسوبية من ضمن شرور أخرى. وكان هذا التشخيص مساعدة لحل مشاكل تعرقل التنمية الاقتصادية و الاجتماعية و الثقافية في موريتانيا. أيها الشعب الموريتاني تعرفون جميعا إجابة السلطات الموريتانية، التي قامت بقمع دموي ضد حركة فلام و ضد السكان.
نظام ولد الطايع ارغمنا على الكفاح المسلح لمواجهة الابادة الجماعية، ولم يكن ممكنا لفلام أن تقف مكتوفة الأيدي ، وقامت بتنظيم الدفاع عن السكان. المجد لشهدائنا و من بينهم أخونا توري زكريا، سقطوا في ميدان الشرف. اسماؤهم ستبقى الي الأبد مكتوبة بحروف ذهبية في تاريخ بلادنا. ● أيها الشعب الموريتاني، يا نشطاء فلام، من الصعب في هذه الظروف التعبيرعن هذه الصفحة المؤلمة لوطننا. و لكن حركة فلام عملت دوما من أجل السلام والأخوة والعدالة في موريتانيا. ان حملة التسمم التي قادها نظام ولد الطايع ، على أساس بيان مزور من قبل المخابرات، و التي ضخمتها الحركات المتطرفة البعثية والناصرية، لشيطنة فلام من قبل المواطنين البيظان، و كذلك مواطنونا البلار و السونكي و الحراطين و الوولوف و البمبر. رغم ان مطالبنا الوحيدة كانت رفضنا للاستيعاب و خاصة استبعادنا من وطننا. يا شعب موريتانيا، ان حركة فلام تدعو دوما إلى الحوار منذ أكثر من أربعين عاما. نحن نعتبر من الضروري وجود حلول حقيقية للمشاكل التي تعرقل العيش المشترك و هي:
الجهاز و سلطة الدولة يجب أن يعكسا التعددية الوطنية.
قانون الإصلاح الزراعي يجب أن يأخذ بالاعتبار بالقانون العرفي.
اللاجئون الموريتانيون المستقرون في السنغال و مالي يجب عودتهم إلى أرض الوطن وترد إليهم حقوقهم.
اللغات الوطنية(البمانا، الحسانية، البلارية، السوننكية، و الولفية) يجب تعليمها و استعمالها في كل قطاعات الحياة الوطنية.
يجب التوقف عن عملية الإحصاء التمييزي و التي تجعل من الموريتانيين السود بلا وطن داخل وطنهم.
يجب إلغاء قانون العفو الذي يحمي مرتكبي الإبادة الجماعية ، للسماح بالمصالحة الحقيقية على أساس العدالة و الحقيقة. هاهنا نقاط للنقاش، وعلى أساسها، من الضروري إقامة حوار صادق لخلق مناخ ملائم بين مختلف مكونات الوطن. نشطاء فلام، حركة فلام لم تغلق ابدا الباب أمام يد مبسوطة، و عملت دوما على أساس نصوصها التي تحدد تكتيكاتها و استراتيجياتها. ولذا و بالمناسبة التحقت بائتلاف العيش المشترك التي ساهمت في تأسيسه. و كذلك فلام موجودة في منصة التشاور و الحوار(ملتزمون من أجل موريتانيا موحدة ). الوصول إلى أهدافنا التي نص عليها التوجيه العام للحركة هو خطوة فلام الدائمة. واليوم واكثرمن اي وقت مضي نوجه نداء صارما إلى كل الشعب الموريتاني للالتحاق بنا لنناضل معا من أجل العدالة و المساواة في موريتانيا.
أيها الشعب الموريتاني، يا نشطاء فلام عيد ميلاد سعيد. النضال مستمر . رئيس حركة فلام مامادو سيدي با
Déclaration du président des FLAM: Ba Mamadou Sidi
Nous avons appris avec une grande tristesse le décès de notre camarade Abdoulaye Ndianor, décès survenu ce 30 octobre 2020 à Nancy . Abdoulaye Ndianor était un militant sincère des FLAM auxquelles il a beaucoup donné.
Les FLAM tiennent à exprimer leurs condoléances les plus sincères à sa famille et à ses proches. Abdoulaye Ndianor laisse le souvenir d’un militant sincère dévoué à notre combat commun contre le racisme d’Etat et les discriminations en Mauritanie. Les FLAM saluent son engagement en leur sein et sa mémoire.
Qu´Allah le tout puissant l’accueille en son Saint paradis et que la terre lui soit légère.
Dans une interview accordée récemment à un hebdomadaire étranger, Monsieur Ousmane Kane, ministre des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs affirme être «en train de travailler avec la Banque mondiale afin d’attirer le privé international pour investir dans l’agriculture» mauritanienne. Son diagnostic est des plus clairs : «nous ne pouvons plus laisser ces terres sans valorisation, les populations locales n’ont pas les moyens d’en tirer tout le potentiel». Sa thérapie révélée dans un audio diffusé par la radio de Dar El Barka, il y a quelques semaines, l’est moins. Son évaluation des avantages de l’investissement international occulte le fait qu’elle repose sur l’accaparement de ses terres, les dépossessions des uns qui subissent l’exclusion et les appropriations par d’autres considérés comme propriétaires exclusifs de l’espace national, de la mer, du ciel, des richesses et du pouvoir mauritaniens.
Le ministre est dans son rôle
Nul ne songera à le lui reprocher. Dans le même temps, nul ne peut méconnaître que venant de Monsieur Ousmane Kane, le propos revêt des significations politiques et même symboliques particulières. Il n’ignore rien des discriminations dont sont victimes les populations noires. Il avait fait état de ces discriminations lors de la conférence organisée par le Collectif des Cadres Mauritaniens Expatriés fin 2018. Il n’avait pas de charge politique.
Ministre technique à la compétence reconnue, Monsieur Kane est également perçu, à son corps défendant, comme une des cautions négro-africaines du gouvernement Ghazouani dont on sait à quel point il est peu soucieux de la représentation de cette communauté. Monsieur Ghazouani est en effet celui qui a poussé le plus loin l’entreprise de blanchiment tranquille et par contrecoup celle de l’effacement des Négro-africains de tous les pans du paysage mauritanien : forces armées et de sécurité, administration, magistrature, enseignement, monde médical… Les concours et les recrutements se suivent et se ressemblent dans leur implacable monotonie chromatique. Plus blanc que blanc. L’ensemble fait système. Il faut être aveugle pour ne pas le voir.
Quel rapport avec le foncier diriez-vous?
Un rapport évident : en Mauritanie, seul l’État, par le jeu de l’Ordonnance de 1983, peut accorder des concessions aux citoyens (et pour la circonstance aux investisseurs internationaux) qui en font la demande. Les concessions entre 30 000 et 100 000 ha sont soumises à une autorisation du ministre des finances. Celles de plus de 100 000 ha sont cédées par décision du conseil des ministres, auquel il siège. La déclaration du ministre ne peut se lire en ignorant l’arrière-plan qui en est le socle et le soubassement. Ceux-ci ont pour nom réforme foncière. On sait aussi comment l’Institution de Bretton Woods profite des lois floues de certains pays dans lesquels l’État, en « immatriculant » des terres faisant auparavant l’objet de droits traditionnels, droits reconnus au demeurant jusqu’au moment où il décide du contraire, pour exproprier des populations rétives à la modernité ou hostiles au pouvoir.
Associer les populations! Qu’à Dieu ne plaise, elles ne demandent que ça
Oui, Monsieur le ministre. Du moins au principe : « La mise en valeur des terres de la Vallée du fleuve Sénégal débouche sur processus gagnant-gagnant, afin d’en faire une source de croissance et d’emplois au profit d’une région que les habitants quittent».
Les investisseurs internationaux visent des objectifs commerciaux internationaux. Ils n’ont pas le souci de la satisfaction des besoins alimentaires locaux. Au Mali, une société libyenne exploite dans l’Office du Niger, à forte chimisation, motorisation et irrigation, 100 000 ha pour cultiver du riz destiné à l’exportation. En Éthiopie, 4 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire. Dans le même temps, l’État vend des terres à des investisseurs internationaux pour produire des produits agricoles non alimentaires. En Guinée, 100 000 ha sont affectées à une société américaine pour produire du maïs ou du soja destinés à l’exportation ou à la production d’agrocarburants. Aucun véhicule dans ce pays, ni dans nul autre pays africain, ne roule à de tels carburants. Si dans le deal qui se trame, les paysans de la Vallée, détenteurs des terres, ne retrouvent «que» des emplois, non seulement ils n’y gagnent pas (il faudra désormais travailler selon des méthodes jusque là inconnues), mais ils perdent au passage la possession de leurs terres.Une approche gagnant-gagnant ? Éminemment souhaitable. Reste à en voir la traduction réelle.
Mais aurez-vous les moyens de vos ambitions affichées? De tenir vos engagements? Vous en laissera-t-on la possibilité? Le doute est permis
Il y a tout lieu d’en douter compte tenu des précédents et des pratiques traditionnellement brutales qui ont eu cours jusqu’ici. Faut-il rappeler que la politique foncière en Mauritanie est à l’image de la politique mauritanienne? Qu’elle est basée sur un système foncièrement raciste et discriminatoire? Qu’elle a pour levier un Land Act à la mauritanienne fondé sur la confiscation des terres négro-africaines au profit d’opérateurs privés issus tous de la même communauté et appartenant à la même couleur de peau? « Le privé mauritanien» a essayé de venir en appoint » dites-vous Monsieur le ministre.
Existe-t-il réellement un «privé mauritanien»? Les rares qui disposent de la puissance financière nécessaire ont mis à l’abri leurs terres en les mettant en valeur, au grand bonheur de leurs familles. N’avons-nous pas plutôt affaire à une caste monocolore d’hommes d’affaires avides et sans scrupule portée par un pouvoir racialiste jouant les communautés les unes contre les autres? Au risque de générer de nouveaux affrontements et des pogroms alors même que les plaies des pogroms anti négro-africains restent béantes? Les événements récents de Dar El Barka, Feralla et plus généralement dans le sud du pays n’incitent pas à l’optimisme. N’eût été le courage des populations, les terres ancestrales seraient à ce jour aux mains d’affairistes sans vergogne. Ce n’est pas avec la logique mercantile de ces rapaces que les populations tireront de l’exploitation des terres «tout le potentiel » comme vous l’appelez de vos vœux monsieur le ministre.
Vous voulez faire œuvre de «pédagogie»? Dieu vous entende
Ce serait une nouveauté. «La bonne approche» réside dans une bonne gouvernance financière impliquant populations locales via leurs représentants réunis par exemple en conseils ruraux ou collectifs d’exploitants. Ou toute autre forme qu’elles auraient choisie. En tout cas, «la bonne approche» ne saurait être la gouvernance actuelle dans laquelle l’État et ses démembrements imposent toute leur puissance, les paysans opposent leur courage.
Puissiez-vous, Monsieur le ministre faire preuve de la même prudence que vos partenaires potentiels de la Banque mondiale qui, dans un communiqué du 26 février dernier, se sont engagés à prendre en considération toutes les dimensions et tous les enjeux du sujet. Oui, Monsieur le ministre une problématique foncière ne peut être perçue sous le seul angle technocratique et économique. Elle recèle des dimensions de caractère humain, identitaire, symbolique et de justice sociale. Toutes choses allègrement ignorées jusqu’ici par le pouvoir dominateur, éliminationniste et raciste de Mauritanie.
Il est encore temps de changer. L’avenir de la cohabitation paisible entre nos communautés en dépend. Refusons toutes entreprises visant à liguer les unes contre les autres et toutes spoliations injustes de nos paysans. Leurs terres, c’est leur vie, leur dignité.
Pour rappel dans son article 17 la déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans, adoptée par résolution du Conseil des droits de l’homme en septembre 2018, stipule :« Les États prendront des mesures appropriées pour veiller à la reconnaissance juridique des droits fonciers, y compris les droits fonciers coutumiers actuellement dépourvus de protection légale …. Les États protégeront les formes d’occupation légitimes et veilleront à ce que les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales ne fassent pas l’objet d’expulsions arbitraires ou illégales et à ce que leurs droits ne soient pas éteints ni bafoués de quelque autre manière ». Dès lors, les terres des déportés aussi et toute terre considérées «vacantes» faute de moyens d’exploitations ne doivent faire l’objet d’expropriations.
Boubacar Diagana et Ciré Ba – Paris, le 03/06/2021