La séduction intellectuelle exercée sur certains Negro-mauritaniens par M. Breidleil, présenté comme le mentor du Baathisme mauritanien, reste une énigme. « On » se plaît à louer son « style » voire son « style éthéré », son « érudition », sa « profondeur ». D’aucuns confessent le lire « toujours avec respect » et même d' »apprendre » de lui. J’ai, comme beaucoup d’autres, parcouru son texte intitulé « Faire la paix avant la guerre » (formule empruntée à un ancien président américain).

J’y ai surtout perçu un plaidoyer pour les « frères azawadi », ces cousins lointains mais plus proches que d’autres, constaté une formule curieuse « LA » civilisation d’Afrique noire au singulier, une requête vieille comme Herode de consultation préalable du peuple avant d’envoyer les troupes hors des frontières. J’ai cru comprendre que nos troupes étaient composées d' »hommes du Désert  » alors que je pensais jusqu’ici que notre armée était NATIONALE. J’ai mal lu peut-être.

L’important n’est d’ailleurs pas là. Il est dans l’accusation récurrente et gravissime portée contre l’idéologie dont M. Breidleil est réputé être le parangon et ses effets tragiques sur l’unité et la cohésion nationales. M.Samba Thiam à instruit et documenté le dossier d’accusation mieux que je n’aurais su le faire. Ce qui est fait (et bien fait) n’est donc plus à faire. Ce qui rend l’admiration d’autant moins compréhensible.

Pour le reste, les louanges faites à M. Breidleil me rappellent le propos décalé de cet humoriste affirmant faussement aimer Le Pen parce qu’il maniait avec une grande maîtrise l’imparfait du subjonctif. D’un côté, on en dit pis que pendre. Et de l’autre , on s’enthousiasme pour le style. Déconcertante dualité!!!
D’où vient qu’on n’ ait moins débattu des dernières propositions de M. Ba Mamadou Sidi , un rescapé de Oualata, pour un dialogue national que du texte de M. Breidleil?

Je trouve, pour ma part, qu’on a fait à ce texte une promotion excessive. Et j’y participe par ces quelques lignes. Et revoilà le syndrome de Zemmour.
Revenant à M. Breidleil, j’eusse aimé qu’il fît preuve de la même exigence éthique et du même rigorisme juridique en des circonstances bien plus tragiques pour la Mauritanie.
Au moment des déportations par exemple.

 

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