Les confiscations des terres tuent les villages. Soutien à Dar el Barka

Les uns après les autres, les villages négro-africains subissent les assauts combinés du pouvoir mauritanien raciste, de milliardaires en pétrodollars, principalement étrangers, et d’affairistes locaux, ces derniers tous issus de la même communauté, pour faire main basse sur des terres, tenter d’escamoter des villages historiques et de les réduire au statut de simples exploitations agricoles. C’est compter sans la détermination des paysans, ces « damnés de la terre ». Depuis quelques jours, les paysans de Dar el Barka, soutenus par la population, résistent à une menace de spoliation au prix de risques énormes pour leur liberté et leur vie. Nous soutenons sans aucune réserve ce combat pour la survie.

Les événements de Dar el Barka sont malheureusement appelés à se reproduire ailleurs si on laisse faire. D’autres paysans pourraient découvrir, à leur tour, de puissants engins  défrichant et saccageant sauvagement leurs champs, confisqués du jour au lendemain sans concertation ni même la moindre information. La dépossession brutale et, à terme, la substitution programmée de populations, s’inscrivent dans un projet ancien et systémique. D’où sa continuité. Ainsi, malgré leur querelle personnelle, M. Ghazouani poursuit sans état d’âme l’entreprise de son prédécesseur et complice. Les oukases fonciers se suivent et obéissent à la même logique. Pour ne citer que les plus récents, les ordonnances de 1983, la circulaire de 1985 ou le décret de 1990 reposent sur les mêmes piliers : dépossession, accaparement, financiarisation et occupation.

Au nom de principes fallacieux comme la « terre à ceux qui la travaillent», les terres des paysans négro-africains sont confisquées et cédées à des millionnaires, enrichis par la complaisante bienveillance d’un Etat partial. En réalité, c’est plutôt la terre à ceux à qui la puissance publique a, de façon discriminatoire, octroyé les moyens…

Favorables au brassage de nos populations, nous récusons néanmoins son instrumentalisation et l’occupation à sens unique de l’espace qualifié avec mépris d’utile au profit d’une coterie de richissimes affairistes d’une seule communauté qui n’y voit qu’une source d’enrichissement facile. Terres, villages et habitants constituent un tout indissociable. C’est pourquoi les FLAM, opposées à toute logique de latifundia, exigent que les terres reviennent à  leurs propriétaires, à ceux  qui  y vivent et qui en vivent et que, par un accompagnement équitable, l’Etat, dans le cadre d’une politique agricole utile et de valorisation du « grenier national » , mette à la disposition de nos paysans, ces acteurs essentiels, les moyens d’exploitation de leurs terres au profit de l’ensemble des populations du pays.

Le 24 août 2020

Département – communication


« Carnage » et épuration de la fonction publique : Les Négro-africains, victimes

Les discriminations visant les communautés négro-africaines de Mauritanie ne sont pas nouvelles. Socle du système politique, elles sont multiformes et revêtent un caractère systémique. Tous les segments de la vie publique sont touchés. Les changements de régimes ne font que les exacerber. Le pouvoir du Général Ghazouani accentue cruellement la pente observée depuis de nombreuses années. Comme le Manifeste de 1986 l’avait démontré, une action planifiée d’épuration de l’administration et de tous les rouages de l’Etat des citoyens négro-africains est en cours.

La politique d’arabisation systématique, instrument pervers de sélection et, surtout, d’exclusion sert de levier à l’œuvre de « blanchiment» de la fonction publique. Le secteur privé, exclusivement aux mains de la communauté arabe blanche n’est pas en reste. Aucun domaine n’échappe au « nettoyage ». Comme Chef d’état-major des armées, l’actuel Chef de l’Etat s’était employé à vider cette institution de toute sa composante négro-africaine. Résultat : l’armée mauritanienne est aujourd’hui, plus que jamais, une institution archi ethnicisée. Ce qui est particulièrement vrai de la hiérarchie. Il suffit de comparer le nombre de généraux arabes avec celui, ridiculement bas, des Négro-africains. L’administration territoriale est un laboratoire du « blanchiment ». Au nom d’une prétendue intégration nationale mais, à sens unique, les collectivités du Sud, peuplé majoritairement de Négro-africains, sont administrées par des cadres arabes se conduisant comme les gouverneurs coloniaux d’antan, ignorant et ne faisant aucun effort pour connaître les traditions et cultures de leurs administrés. A commencer par leurs langues. Le cadre diplomatique est une illustration supplémentaire de la volonté affichée de repeindre la Mauritanie en pays exclusivement arabe et ce, au prix de la négation de ses composantes négro-africaines. Ce n’est pas un hasard si un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères a courageusement crié au « carnage » à l’occasion d’une « réorganisation» récente des services de ce ministère. En fait de réorganisation, il s’agit surtout d’une vague de rétrogradations voire d’évictions aussi injustifiées que dégradantes de cadres appartenant tous à la même communauté ethnique auxquels pourtant rien n’est reproché dans leur manière de servir. La seule raison est de les reléguer sous l’autorité de « collègues » arabes ni plus expérimentés ni plus compétents. Ce management par l’humiliation poursuit un objectif inavoué mais lisible : exaspérer ceux qui en sont les victimes pour les forcer à déguerpir. Nous croyions avoir touché le fond mais, visiblement, le pire n’est jamais sûr. La donne, désormais limpide, repose sur deux principes simples et connectés : ne plus recruter de Négro-africains et tout entreprendre pour évincer ceux qui sont en poste en les harcelant et en les humiliant. Mais c’est compter sans la résilience et la résistance des victimes. A cet égard, on ne saluera jamais assez le courage du jeune cadre négro-africain qui a choisi de mettre en péril sa carrière et, qui sait, sa liberté, pour dénoncer la ségrégation administrative infligée à ses

collègues et ce, alors même qu’il était relativement épargné. Notre devoir est de le soutenir et de le protéger. Nous y veillerons. Au-delà, notre combat est d’arrêter l’épuration en cours depuis des décennies. Ce combat doit être le combat de tous. Halte aux discriminations. Agissons pour les faire cesser.

 

Le 19 mai 2020

Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

 


Déclaration des Flam : solidaires face au coronavirus

La planète est secouée par la pandémie du Covid-19. Notre pays n’est pas épargné. L’ampleur de la propagation de la maladie appelle un engagement humain et matériel considérable. La mobilisation à cette occasion de nos personnels de santé mérite notre admiration et notre soutien. Les pouvoirs publics ont un rôle majeur d’impulsion et de supervision à jouer. Si la maladie frappe indistinctement, les franges déjà fragilisées de  nos communautés, pourraient en payer le prix le plus élevé. Elles méritent donc un soutien accru.

Dans leur principe, les mesures prises sont identiques à celles mises en œuvre dans la quasi-totalité des autres pays. Toutefois, le sens des responsabilités  commande que leur matérialisation s’ancre dans la réalité sociale subie par les plus vulnérables. Ainsi, les mesures de confinement doivent être impérativement assorties d’un accompagnement social adapté sans lequel des personnes déjà démunies seront vouées à un péril certain. Les autorités étatiques, les pouvoirs publics ne doivent ménager aucun effort pour impulser pleinement la solidarité nationale qu’exige la situation. Cette solidarité devra transcender tous particularismes, se déployer à l’échelon national et s’exercer sur la base de critères justes, transparents à l’exclusion de toutes considérations mercantiles ou de rentabilité financière.

Elle doit avoir pour critère principal les besoins de toutes nos communautés, et pour souci premier le sort des plus faibles. Dans ce cadre, les autorités déconcentrées de l’Etat et des collectivités locales doivent assurer avec intégrité leur mission de relais. La situation requiert des réponses embrassant divers registres : médical en 1er lieu, mais également social voire « pédagogique ». Elle nécessite en effet une démarche de proximité, adaptée et accessible au plus grand nombre. Le recours à nos différentes langues nationales et l’utilisation de supports adaptés aux différents publics s’imposent pour faciliter la compréhension et l’appropriation des mesures édictées. L’effort de sensibilisation est d’autant plus un impératif que certaines de ces mesures peuvent entrer en contradiction avec des codes sociaux établis. C’est au prix d’une approche multiforme, d’un effort de solidarité nationale et de rigueur dans la gestion de l’action publique que la prévention et le combat contre le Covid 19 seront efficaces.

 

Le 10 avril  2020

Madame Habsa BANOR  SALL

Porte-parole des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)


 

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie condamnent les arrestations  de militants politiques en Mauritanie

De la part d’un pouvoir qui se targue de renouveau, il y avait plus prometteur comme message à faire passer en matière de libertés publiques fondamentales.  Nous n’en sommes que d’autant plus consternés par l’arrestation aussi expéditive qu’inexpliquée de douze cadres et militants de l’Alliance pour la Refondation de l’Etat mauritanien (AREM).

Nous observons qu’à ce jour, les autorités n’ont daigné avancer la moindre explication à cette entrave intolérable aux principes démocratiques au détriment d’une formation qui, jusqu’ici, a affiché des objectifs et un credo tout à fait conformes aux valeurs républicaines. Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie rappellent aux dirigeants politiques du pays le principe constitutionnel suivant lequel les partis et groupements politiques concourent à la formation et à l’expression de la volonté politique. Rien n’indiquant que les personnes arrêtées aient contrevenu à ce principe, nous exigeons purement et simplement leur libération immédiate et la reconnaissance du rôle démocratique des partis et corps intermédiaires dans notre pays.

Le 16 février 2020

Le Département – Communication des Flam


Les FLAM dénoncent, une fois de plus, la banalisation du racisme et de la xénophobie au sommet de l’Etat mauritanien

 

Monsieur Cheikh Ould Baya, président de l’Assemblée nationale et second personnage de l’Etat mauritanien, s’est illustré par des propos inqualifiables.

Monsieur Baya s’est permis d’interdire avec la brutalité qui le caractérise à une élue négro-africaine de s’exprimer en français au prétexte qu’ «un discours en français n’a plus de sens dans l’assemblée».

Il a d’autorité sommé la députée humiliée de s’exprimer dans une langue que ses électeurs peuvent comprendre. Décryptons.

Aux yeux de Monsieur Baya, il va de soi qu’une élue noire ne peut avoir pour électeurs que des Noirs. D’où « l’invitation » à s’exprimer dans une langue négro-africaine. Peu importe d’ailleurs que l’élue l’ait été sur une liste nationale. Le fait qui, par-dessus tout, importe à Monsieur Baya c’est qu’elle est négro-africaine. Autant dire que telle n’est pas la conception que les FLAM se font de la vie démocratique dans notre pays. Vie démocratique dont les débats parlementaires devraient être l’expression. Pour nous, les élus à l’Assemblée nationale devraient représenter l’ensemble de notre peuple dans sa diversité. L’idée de député communautaire ou ethnique ou encore racial est  à nos yeux inconcevable.

Non content de sa « première » sortie outrancière, raciste et communautariste, Monsieur Baya s’en est pris à un autre député en des termes particulièrement sordides. Reprochant par ailleurs à l’élu de supposées origines étrangères, marocaines en l’occurrence, le président de l’Assemblée nationale s’est laissé aller à une xénophobie qui ne nous surprend pas à ceci près que ce sont plutôt les ressortissants des pays de l’Afrique subsaharienne qui en étaient habituellement les cibles. Il va de soi que pour nous ni le racisme ni la xénophobie ni la misogynie ne sont acceptables quelles qu’en soient les victimes. Les «dérapages» de Monsieur Baya, loin d’être un cas isolé, sont plutôt l’attestation caricaturale d’un système politique basé sur la discrimination, l’exclusion et le refus de l’altérité. La haine obsessionnelle du français, encore plus en vogue ces derniers temps, en est le reflet. Haine hypocrite et à géométrie variable servie au peuple comme gage d’un nationalisme frelaté alors même que ceux qui l’affichent ne rechignent ni à se soigner en France quand ils sont malades, ni à envoyer leur progéniture dans les écoles et les universités françaises ni à se former dans les académies militaires françaises.

Les FLAM ne sont pas dupes de cette manœuvre cousue de fil blanc qui n’a pour but que de renforcer  la langue arabe. Une promotion des langues nationales doit commencer par la réhabilitation de l’Institut qui en porte le nom et l’introduction de l’enseignement de ces langues dans le système éducatif.

Les FLAM revendiquent certes la promotion de notre patrimoine culturel commun dans le respect de sa diversité étant entendu que cette promotion ne peut et ne doit être synonyme ni de fermeture ni d’intolérance à d’autres langues, à d’autres cultures par-delà toutes les diversités, source d’enrichissement. Nous refusons le repli et l’obsession identitaires. L’expérience nous a enseignés à quelles tragédies ils conduisent. En Mauritanie, ils ont fait le lit du racisme d’Etat érigé depuis des décennies en système de gouvernement.

Nous exigeons que Monsieur Baya soit  sanctionné à la mesure de son forfait. A nos yeux, il est plus que jamais disqualifié et a perdu définitivement toutes qualités pour diriger l’Assemblée nationale. A supposer qu’il les ait jamais possédées.

Le 2 février 2020

Madame Habsa BANOR  SALL

Porte-parole des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)


Soutien aux prisonniers politiques de Lixeiba

 

Nos camarades de Lixeiba sont arbitrairement détenus dans des conditions effroyables depuis le deux juillet 2019 pour avoir osé dénoncer le coup de force électoral qui a propulsé le Général Ghazouani au rang de chef de l’Etat. Face au cynisme et à l’indifférence constante et totale des autorités, ils ont entamé  le 9 octobre une grève de la faim. Par cet acte courageux mais hautement risqué, ils ont conscience de mettre en danger leur santé  et leur vie.

Est-il besoin de rappeler qu’à ce jour, le pouvoir n’a daigné les informer d’aucune charge retenue contre eux ? Ce qui  ajoute au caractère inacceptable de leur détention et confirme sa nature extra-judiciaire.

Par son implacable dureté, le régime en place, à l’image de celui dont il est le continuateur, cherche à intimider et à museler toute forme d’opposition tout particulièrement de la part des populations négro-africaines.

Les forces démocratiques tant en Mauritanie,  qu’en Afrique et ailleurs avaient sonné l’alerte. Le scénario qui se joue sous nos yeux était prévisible et avait été prévu.

Les chefs d’orchestre de la mascarade électorale du 22 juin au profit du continuateur de la politique raciste à l’œuvre depuis l’ « indépendance » de la Mauritanie se révèlent tels qu’ils sont.

Ceux qui, dès l’ «élection » terminée, n’ont pas hésité à mettre sous couvre-feu les quartiers périphériques pauvres à dominante négro-africaine de la capitale, à y masser chars de combat et armes lourdes, à procéder à des arrestations racialement et ethniquement ciblées avaient annoncé la couleur.

Face à l’arbitraire et à la brutalité, les Flam :

Condamnent fermement les arrestations massives et toutes les tentatives d’intimidation visant à étouffer toute velléité de contestation du système raciste régentant le pays ;

Exigent la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques  de Lixeiba ainsi que leur retour à une vie normale.

Affirment leur foi en la construction d’une Mauritanie démocratique, unie, juste et égalitaire, seule alternative viable au système discriminatoire et ségrégationniste en place.

 

Fait à Paris le 10 octobre 2019

Le Département – Communication des Flam


Violences xénophobes en Afrique du Sud

 

Les FLAM suivent avec effroi et consternation la flambée de violence et de xénophobie dont sont victimes des ressortissants étrangers et principalement africains dans ce pays qui nous est cher. Le pays de  Nelson Mandela, de Walter Sisulu, de Oliver Tambo, de Ahmad Kathrada, de Dulcie September méritait mieux. Le combat contre l’Apartheid méritait une autre suite et d’autres lendemains. Nul mieux que Madiba n’a expliqué l’âme de la lutte contre l’Apartheid. Il s’agit d’un combat contre tous les racismes et toutes les discriminations. Peu importe la couleur de ceux qui les perpétuent. Pas moins qu’un raciste blanc, un raciste noir est un raciste et doit être jugé comme tel. Rien ne peut justifier la xénophobie. Les violences xénophobes sont intolérables où qu’elles se déroulent Organisation combattant le racisme les FLAM dénoncent avec la dernière énergie les dérives xénophobes qui ont cours en Afrique du sud. Organisation panafricaine, les FLAM en appellent à une solidarité de tous les pays du continent avec les victimes. Mandela, fils et fierté de l’Afrique, méritait un meilleur héritage. Sa mémoire et son souvenir sont souillés par des actes si contraires à ce qu’il fut et à ce qu’il fit.

Le 6 septembre  2019

Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)


Les Flam saluent la libération de Mohamed Cheikh Ould Mkheitir

 

 

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) se réjouissent et saluent la libération de Mohamed Cheikh Ould Mkheitir. Comme toutes les organisations et personnes soucieuses du respect des libertés fondamentales, notre organisation déplore que Mkheitir ait été maintenu en détention au mépris des règles et principes fondamentaux des droits humains. Les FLAM regrettent que la libération de Mkheitir soit assortie de restrictions devant le conduire à quitter son pays.

Le 2 aout 2019Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)


Disparition de jeunes migrants en mer : Communiqué des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM)

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) ont appris avec consternation la disparition, au large des côtes espagnoles, de migrants dont tout semble indiquer qu’ils sont originaires du Guidimakha.Nous tenons tout d’abord à exprimer aux familles et proches des compatriotes disparus nos  condoléances  attristées.A ce stade, malgré des informations concordantes, les autorités de notre pays n’ont toujours pas fourni à nos concitoyens des informations dignes de ce nom au sujet  de cette tragédie qui affecte au plus haut point  la communauté nationale.Il nous déplaît particulièrement, en ces circonstances, de nous associer à une polémique. Dans le même temps, nous ne pouvons décemment garder le silence face aux développements regrettables consécutifs à la diffusion de l’information.Les réseaux sociaux ont été les premiers à diffuser les faits. Il convient de saluer à cet égard le dévouement des compatriotes qui y ont contribué. Il appartenait aux autorités mauritaniennes de faire tout leur possible pour s’enquérir auprès des autorités espagnoles de ce qui s’est réellement passé. Au lieu de cela, elles se sont fourvoyées en démentis inexplicables frisant le déni, et se sont acharnées contre des personnes dont le seul tort est d’avoir entrepris un vrai travail de collecte d’informations. Les tentatives de disqualifier ces concitoyens en usant du sempiternel procès en dénigrement du pays et d’altération de son image, comme si tels étaient les sujets, sont pour le moins en deçà des enjeux humains qui auraient dû être la priorité. Dans cette affaire, le manquement des autorités mauritaniennes est une fois de plus inqualifiable. A ce jour, elles ne semblent toujours pas avoir pris la mesure du drame. Leur désintérêt manifeste pour celui-ci, doublé d’une polémique aussi épouvantable que déplacée, a eu pour effet regrettable de lui imprimer une tournure raciale qui, en l’espèce, aurait dû être hors de propos. Faut-il préciser que la cinquantaine de victimes du drame sont toutes négro-africaines ?Nous sommes, pour notre part, persuadés et nous en réjouissons, qu’une écrasante majorité de nos compatriotes ont été profondément attristés par ce drame quelle que soit leur appartenance ethnique et raciale.Il est des circonstances où l’unité nationale s’impose par-dessus tout. Il est dommageable que nos dirigeants aient été les seuls à ne pas en  avoir conscience. 

 

Le 20 janvier 2019

Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

 


Il y a 28 ans, Inal. Tous au Trocadéro le dimanche 25 novembre à 14h pour une marche de la mémoire

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) appellent à manifester le dimanche 25 novembre 2018 à 14h00 au Trocadéro aux côtés du  « Comité Inal ». Commémorons la mémoire des 28 soldats Négro-Mauritaniens pendus à Inal, le 28 novembre 1990 et saluons celle de tous les martyrs des années sombres (1987-1991).

Les FLAM exigent que  justice soit enfin rendue et que réparation soit apportée  aux proches des disparus. Nous faisons de l’abrogation définitive et sans délai de l’inique loi d’autoamnistie de 1993, par laquelle les autorités s’exonèrent honteusement  de toute  responsabilité dans les crimes d’Etat, un préalable non négociable.

Marchons ensemble pour la mémoire.

Marchons ensemble contre l’impunité.

Non au racisme d’Etat.

Paris, le 15 novembre 2018

Le Département de la communication

 


 
Les FLAM sont solidaires du Collectif des veuves et dénoncent les détentions politiques en Mauritanie

 

 

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) tiennent à exprimer leur solidarité sans faille avec l’initiative récente du Collectif regroupant des veuves de militaires, gendarmes, gardes nationaux, fonctionnaires des douanes négro-mauritaniens, victimes de répression raciste. Leur nouvelle démarche rejoint un ensemble d’actions menées depuis près de 3 décennies pour exiger des pouvoirs publics mauritaniens justice et réparation. Il s’agit également d’honorer la mémoire de nos compatriotes, victimes de déportations, d’emprisonnements, de tortures et, pour certains, d’assassinats sommaires à raison de leur combat pour la liberté, contre le racisme, les discriminations et au 1er chef les discriminations raciales.

Par courrier du 12 octobre dernier, signé de sa présidente, Madame Houlèye Sall, le « Collectif des veuves » vient d’interpeller  les députés nouvellement élus et de leur rappeler le devoir de justice et de mémoire qu’exige le calvaire enduré depuis des décennies par ces proches de victimes de la répression raciste. Par leur démarche, les veuves renvoient les élus à ce qui devrait être leur mission première : le respect de la loi. Il serait temps que la justice passe enfin et que se concrétise la réparation du martyre infligé injustement aux victimes et par ricochet à leurs proches.

Depuis près de 28 ans, les FLAM soutiennent  le combat mené par les veuves contre l’arbitraire, l’oubli, l’indifférence voire le cynisme.

Faut-il rappeler à cet égard la loi d’amnistie de 1993, texte inique par lequel les autorités s’exonéraient purement et simplement de toute  responsabilité dans les crimes  commis ?

Il est du devoir des députés de la nouvelle assemblée d’éponger à jamais  les taches de la honte nationale que symbolise une loi de complaisance  votée par une assemblée qui , ce faisant, a fait preuve d’indignité et s’est rendue complices de crimes.

Par ailleurs, au-delà de toute considération partisane et des contingences politiques, les FLAM sont solidaires de toutes les manifestations organisées pour protester contre la détention arbitraire de militants et responsables de l’IRA, dont le président de cette organisation.

C’est là une position de principe. Notre organisation s’oppose en effet à toute entreprise d’intimidation des militants politiques autant qu’à l’instrumentalisation de la justice et à la judiciarisation du débat politique. Le combat politique et le débat d’idées, dès lors qu’ils respectent les principes démocratiques, ne doivent être entravés par l’intrusion judiciaire. La justice doit être indépendante du pouvoir politique. Sans cette indépendance, les libertés démocratiques et individuelles ne peuvent être garanties. Les responsables politiques ne doivent certes pas être au-dessus des lois. Ils ne doivent pas davantage être les cibles d’une justice instrumentalisée du fait de leur action politique.

Le 5 novembre 2018

Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)


Contre le harcèlement post-électoral : déclaration des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

Comme tous les démocrates mauritaniens, nous exigeons la cessation sans délai des exactions dont sont victimes nos concitoyens n’ayant fait que s’opposer à la confiscation de leur vote.

Nous exigeons la libération immédiate de tous les détenus d’opinion et nous réjouissons de celle de Samba Thiam, dirigeant des Forces Progressistes pour le Changement (FPC) dont rien ne justifie l’arrestation.

Le coup de force électoral perpétré par le Général Ghazouani et son mentor, le Général Aziz, constitue une atteinte intolérable à la démocratie.

En s’autoproclamant Président de la république alors même que les dépouillements étaient en cours, le duo maléfique prouve, s’il en était encore besoin, le peu de cas qu’il fait de la démocratie. Pas même la discréditée CENI qui leur est pourtant totalement inféodée n’a échappé à leur mépris.

Comme si tant d’affronts ne suffisaient pas, une chape de plomb s’est abattue sur le pays qui subit un état de siège ne disant pas son nom : internet coupé depuis une dizaine de jours (privant indument les abonnés d’une prestation pourtant payée et les citoyens de l’accès à l’information), atteintes aux libertés fondamentales, médias sous contrôle, manipulation de l’information, lourde présence militaire et policière dans l’espace public, violences physiques et morales, arrestations et détention arbitraires, fabrication de « preuves » , extorsion d’aveux, quadrillage de quartiers sur la base du profil ethnique et /ou racial dominant de leurs habitants, mise à l’index de paisibles ressortissants de pays de l’Afrique noire accusés à tort d’être les instigateurs des révoltes post électorales (Comme d’habitude, est principalement visé le voisin sénégalais accusé de tous les maux), résurgence d’un discours de division nationale liguant les communautés les unes contre les autres et ciblant, une fois de plus, la communauté négro-africaine, rhétorique xénophobe visant principalement des ressortissants des pays d’Afrique noire, tentative de pervertir la contestation électorale en la clivant : Négro-africains /Arabes, Afrique noire/pays arabes et par-dessus tout acharnement à opposer Négro-africains et Haratines (comme si la survie du système en dépendait) , judiciarisation de la vie et du débat publics.

La situation actuelle rappelle tragiquement le préalable aux pogroms, massacres ethniques d’Etat et déportations de masse dont furent victimes en 1989 et par milliers des citoyens négro-mauritaniens. Nos concitoyens démocrates, à quelque composante qu’ils appartiennent, ne se laisseront pas embarquer dans une aventure aux conséquences catastrophiques. Face aux risques tragiques, la vigilance s’impose. Tous les Mauritaniens doivent en faire preuve au-delà de leurs particularités. La survie de notre pays en dépend.

Le 4 juillet  2019

Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

 

 
Communiqué: Les Flam dénoncent et condamnent les pogroms anti-Peuls au Mali

 

 

Un vent mauvais souffle sur le Mali. Depuis plusieurs mois, des populations appartenant à l’ethnie peul du pays sont les cibles de massacres de masse. Pas plus tard que samedi dernier, 32 Maliens peuls au moins ont été sauvagement tués. Le mode opératoire utilisé ne laisse place à aucun doute sur le caractère ciblé de ces massacres : sélection, regroupement, isolement… Jusqu’ici, ces tueries ont été généralement (et peut-être assez opportunément) imputées à des membres d’une composante ethnique du pays et à eux seuls.

Une telle présentation, sommaire et tronquée, est contredite par les faits. La réalité du terrain est autre. Certes, des éléments communément appelés « chasseurs Dozos » et appartenant à l’ethnie dogon ont bien pris part aux massacres. Mais, ils sont loin d’être les seuls.  Tout indique qu’ils ont été les bras séculiers téléguidés par des franges du pouvoir malien. Des sources crédibles ont fait état à tout le moins de l’inactivité si ce n’est de la complicité des FAMA (Forces armées maliennes) dans le déroulement des tragiques événements. Monsieur Abdelaziz Diallo, Président de l’association Tabital Pulaaku, une association culturelle peul, assure avoir alerté les autorités maliennes, mais sans succès, sur le drame qui se tramait. Nul doute que l’armée malienne est impliquée dans les massacres commis.

Les autorités maliennes elles-mêmes ont fini par reconnaitre l’implication de « certains personnels de l’armée » dans la mort de 25 personnes dont les corps ont été retrouvés dans 3 fosses communes dans la région de Mopti vraisemblablement dans le cadre d’actions qualifiées cyniquement d’opérations de neutralisation. Et ce n’est là qu’un exemple.

Bien que mollement, la communauté internationale fait mine de réagir. Les Etats-Unis ont demandé que soit diligentée une « enquête crédible et transparente ».

Pour sa part, le Canada, dont 450 militaires sont présents au Mali dans le contingent des Casques bleus des Nations-Unies, se dit préoccupé.

La MINUSMA n’est pas en reste qui avait déjà accusé l’armée malienne d’avoir tué 12 civils le 19 mai dernier lors d’une patrouille sur un marché à la frontière du Burkina.

Face à l’évidence de la responsabilité des autorités maliennes, notre organisation ne peut rester insensible et a fortiori garder le silence sur ces événements tragiques  dont elle condamne avec  force les auteurs.

Nous refusons et jugeons intolérable  l’amalgame assimilant toute une communauté à des jihadistes. Un tel amalgame est à la fois source de confusion et la porte ouverte à tous les abus.

Il est inacceptable que la lutte contre le terrorisme soit le prétexte à des meurtres de masse et de caractère discriminatoire de surcroît.

Nous appelons les autorités maliennes à rechercher dans les meilleurs délais les auteurs de ces crimes odieux, quels qu’ils soient afin qu’ils soient jugés et sanctionnés à la hauteur de la gravité de leurs crimes.

L’unité du Mali est en danger. Il appartient aux autorités de ce pays de mesurer l’ampleur du drame et de faire en sorte que tous les moyens soient déployés afin d’en éviter la survenue.

Pour ce faire, elles doivent faire cesser les affrontements entre communautés et renoncer elles-mêmes à  toute instrumentalisation de caractère ethniciste.

Les FLAM sont soucieuses de voir toutes les communautés maliennes vivre en harmonie et souhaitent qu’aucune d’entre elles ne cède aux sirènes de la manipulation et de l’instrumentalisation. Il en va de l’existence du Mali.

Nous apportons notre soutien à toutes les organisations démocratiques du Mali œuvrant à l’unité de ce pays frère et à la bonne entente entre toutes ses communautés.

 

Fait à Paris, le 27 juin 2018

Le département – communication des Flam

 


Communiqué des Flam: fait du prince
Nous avons appris avec consternation l’interpellation récente de messieurs  Babacar Baye N’diaye et Mahmoudi Ould Mohamed Seyboutt, respectivement, rédacteur du portail d’information Cridem et directeur de publication de Taqadoum.Selon des informations concordantes, les arrestations expéditives de ces deux journalistes, intervenues mercredi, font  suite à une plainte pour diffamation émanant de M.Jemal Taleb, personnage controversé dont  la proximité avec les autorités mauritaniennes est connue.En écho aux nombreuses voix qui se sont exprimées depuis la nouvelle de ces arrestations, les FLAM exigent la libération sans délai et sans conditions des deux journalistes arbitrairement arrêtés et détenus.
Notre organisation qui a payé un lourd tribut à la liberté d’expression ne pouvait être en reste du mouvement en faveur de cette libération.
Force est de constater au passage qu’il est pour le moins inquiétant  que des journalistes soient arrêtés et détenus  sans ménagement sur la base d’une simple plainte pour diffamation. Ce procédé de basse police illustre, s’il en était besoin, la vraie nature du régime mauritanien derrière le vernis démocratique. C’est là un fait du prince révoltant en faveur d’un ami des autorités.  Cridem est un espace  d’expression pluraliste.  Il participe, avec d’autres et comme d’autres,  de manière active,  de la vie démocratique du pays.  Nous devons être vigilants et veiller  à protéger tous ces acteurs de notre débat  démocratique.
C’est pourquoi, ensemble, nous devons  joindre nos efforts pour obtenir la libération de Babacar Baye N’diaye et Mahmoudi Ould Mohamed Seyboutt et, au-delà, pour faire triompher en Mauritanie  la liberté de la presse et les libertés démocratiques en général.Paris,
le 9 aout 2018
Département – communication
Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

 

Coup de force électoral : déclaration des Flam

Le général Ghazouani n’a pas attendu la fin des délibérations  de la CENI, une instance qu’il a pourtant mise en place, pour s’autoproclamer vainqueur de l’élection présidentielle. C’est un coup de force hélas prévisible. Il a été accompagné par un déploiement impressionnant de forces et d’équipements militaires notamment à Nouakchott.

C’est dire! Le scénario qui se déploie  sous nos yeux est conforme à ce que l’on redoutait et qui  fonde nos réticences à l’égard des mœurs politiques et, en l’occurrence, électorales de notre pays. Cela ne remet en rien en cause notre approbation des thématiques développées par la Coalition Vivre ensemble et par son candidat. Nous félicitons chaleureusement Kane Hamidou Baba pour la qualité de sa campagne et pour ses bons résultats bien que ceux-ci aient été grossièrement minorés du fait de la fraude. Nous imaginons  sa déception. Il n’a pas démérité.  Nous nous réjouissons du rôle joué par la plupart des acteurs politiques de notre pays qui ont animé le débat public à l’occasion de cette élection et ce malgré les embûches. Au terme de cette élection, il conviendra de tirer un bilan politique et de tracer des perspectives.

Vive la Mauritanie unie et démocratique.

La lutte continue

Le 23 juin 2019

Madame Hapsa Banor SALL

Porte-parole des Forces de Liberation Africaines de Mauritanie (FLAM )


 Les Flam interpellent les Chefs d’Etat et de Gouvernement participant au 31ème sommet de l’Union africaine de Nouakchott

 

Monsieur Mamadou Sidi BA

Président des forces de libération africaines de Mauritanie

Aux

Chefs d’Etat et de Gouvernement participant  au 31ème  sommet  de l’Union africaine de Nouakchott

 

Après la Commission des Droits de l’Homme et des Peuples en avril et mai derniers, la Mauritanie s’apprête à accueillir le Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union africaine. Patriotes mauritaniens, nous nous en réjouissons pour notre pays et notre peuple.

Citoyens attachés au respect des droits humains fondamentaux, nous nous devons, dans le même temps, d’alerter l’opinion démocratique et de dénoncer les violations systématiques de ces droits en Mauritanie principalement à l’encontre des citoyens négro-africains du pays.

De l’indépendance du pays à nos jours, les différents régimes politiques ont pratiqué, à des degrés variables, mais avec constance et esprit de système une politique de discrimination et d’exclusion à l’égard des Négro-africains. Les secteurs et institutions clés de la vie publique sont concernés, qu’il s’agisse de la haute Fonction Publique, des agences de l’Etat, du Corps diplomatique, du monde des affaires, de la vie culturelle, de l’Education nationale ou de l’Armée.

L’arabisation à visée assimilationniste, à l’œuvre dans le pays, et son instrumentalisation constituent un levier essentiel du racisme d’Etat aussi bien que de la politique de négation et d’exclusion des composantes non arabes du pays. Rampante d’abord et fulgurante ensuite, elle est l’expression d’un ethnocide culturel aux objectifs désormais affichés.

Dès 1966, six ans après l’indépendance, dix-neuf cadres négro-africains de la Fonction Publique publiaient un texte intitulé « Le Manifeste des 19 » par lequel ils dénonçaient l’arabisation du système éducatif au mépris de la diversité culturelle du pays. Ce manifeste se voulait surtout un cri d’alarme face à un processus menaçant l’unité du pays, la cohabitation de ses populations et de ce fait même son existence. Loin de se ralentir, ce processus est au contraire allé s’accentuant à mesure que la Mauritanie, libérée de la revendication marocaine, et ayant désormais moins besoin du soutien diplomatique de l’Afrique subsaharienne s’en détournait.

A vingt ans de distance, en 1986, notre mouvement, les Forces de libération africaines de Mauritanie, alertait à leur tour les autorités du pays sur les dangers et risques dont leur politique d’exclusion et de discrimination était porteuse. La publication d’un nouveau manifeste mettant à nu la réalité de la marginalisation des populations noires au sein de tous les rouages de l’Etat en fut l’occasion.

La réponse des autorités au « Manifeste des négro-mauritaniens opprimés» fut implacable. Elle se traduisit par l’incarcération des auteurs du document accompagnée des pires sévices dont la torture physique. La suite des événements leur donna malheureusement raison.

Aujourd’hui, un racisme d’Etat sans complexe s’est plus que jamais installé. Se déployant au quotidien, il s’illustre également depuis plusieurs années de manière épisodique par des éruptions aux conséquences dramatiques.

Le racisme et les discriminations connurent un paroxysme à la fin des années 1980 durant lesquelles le régime du colonel Maouiya Ould Sid’Ahmed TAYA (réfugié actuellement au Qatar) entreprit une politique aux allures de purification ethnique.

C’est ainsi qu’en avril 1989, au prétexte d’un conflit entre paysans sénégalais et éleveurs mauritaniens ayant entraîné des représailles symétriques et des pogroms anti-Noirs en Mauritanie, les autorités mauritaniennes déportèrent vers le Sénégal et le Mali des dizaines de milliers de citoyens négro-mauritaniens privés du jour au lendemain de leur nationalité et plus encore de leurs droits les plus basiques. Le caractère systématique et l’ampleur de l’opération ne laissaient aucun doute sur son caractère planifié. 29 ans après, ces déportés sont près de 24000 à survivre dans ces 2 pays. Ceux qui ont pu revenir dans leur pays s’y réinstallèrent démunis de tout : documents d’état-civil, emplois, maisons, champs dont une loi foncière inique et de circonstance les a dépossédés au profit de citoyens arabes fortunés.

En 1990, ce fut au tour de l’Armée de faire l’objet d’une épuration massive de ses éléments négro-africains au prétexte d’une tentative de coup d’Etat jamais prouvée. Plus de 500 militaires négro-africains subirent des exécutions extrajudiciaires. 28 d’entre eux seront pendus à Inal (caserne militaire) dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, d’après leurs bourreaux, en guise de célébration du trentième anniversaire du pays.

Au regard des lois mauritaniennes, ces faits ne sont plus guère punissables puisque le 14 juin 1993, le gouvernement du Colonel Ould Taya fit adopter une loi d’amnistie, en fait d’auto-amnistie, rendant toutes poursuites impossibles. Malgré la demande formelle d’abrogation émanant du Comité d’experts des Nations unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le texte reste en vigueur.

Sur un registre proche mais différent, l’opération d’enrôlement-recensement de la population, initiée depuis 2012, reflète plus que tout le caractère foncièrement discriminatoire du régime. Son caractère vexatoire, inquisitorial, le flou délibéré qui l’entoure, l’absence de critères, le vide réglementaire et l’absence de voies de recours font que la majorité des Négro-africains la perçoivent à juste titre comme un moyen légal de les dépouiller de leur nationalité. Des anecdotes probantes ne manquent pas à ce sujet. Ainsi, des citoyens négro-africains ayant occupé des fonctions politiques de tout 1er plan se sont vu demander de prouver leur mauritanité. Des considérations totalement farfelues et particulièrement fantaisistes peuvent interférer au fil du processus d’enrôlement : tests consistant en la lecture de versets du coran, interrogation en arabe, questions intrusives de caractère familial et sur le patronyme. Toutes tracasseries auxquelles échappent des Mauritaniens naturalisés de fraîche date mais  originaires de pays arabes ou des réfugiés par exemple Touaregs, Syriens, Palestiniens accueillis récemment mais jugés plus proches culturellement et racialement.

Dans sa mise en œuvre, le recensement biométrique, d’état-civil et de sécurisation du territoire national a largement été dévoyé à des fins inavouables d’épuration ethnique.

Cette dérive a pour conséquence de transformer les Négro-mauritaniens en apatrides et étrangers présumés dans leur propre pays.

L’esclavage, autre spectre de la Mauritanie, y fait office encore d’anachronisme monstrueux. Bien que formellement aboli et au moins à 2 reprises, en 1960 et en 1980, il est une dramatique réalité de la vie publique mauritanienne affectant, suivant les sources, 43000 à 150000 victimes. Les réponses législatives des autorités sont davantage à usage international qu’elles ne sont l’expression d’une réelle volonté politique d’éradiquer cette pratique d’un autre âge.

Le socle du pouvoir mauritanien reste plus que jamais le racisme d’Etat dont les avatars ont pour nom chauvinisme, exclusion et esclavage. Victimes du déni de citoyenneté voire d’humanité, la composante négro-africaine, les esclaves et descendants d’esclaves en demeurent les cibles exclusives

Une Mauritanie arabe et exclusivement arabe ! Tel a été et tel demeure le credo de tous les gouvernements depuis 1960. Telle est l’image qu’ils se sont acharnés à asseoir, consolider et projeter à l’extérieur des frontières au mépris de la réalité socio-culturelle du pays. Le pouvoir actuel ne déroge pas à ce tropisme. Loin s’en faut.

Notre mouvement, les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), continue de réclamer un débat national sur toutes ces questions vitales à l’unité du pays, à sa stabilité et à celle de la sous- région.

Les pays d’Afrique mais également la France, en raison des liens historiques tissés avec la Mauritanie ont un rôle capital à jouer dans la recherche de l’équilibre et de la stabilité de ce pays.

C’est la raison pour laquelle nous nourrissons l’espoir, qu’instruit de la situation, vous userez de votre influence pour aider les Mauritaniens à arpenter les voies du dialogue, condition indispensable à une réconciliation véritable entre eux.

Il est encore temps de construire, dans l’intérêt de tous les Mauritaniens un Etat de droit et de liberté, un Etat démocratique, garantissant un égal respect à des citoyens égaux en droits et en devoirs par- delà les particularismes.

 

Le 22 juin 2018


Désinformation et mise au point

 

 

Vendredi dernier (25 mai 2018), le site d’information Cridem, relayant Sahara médias, titrait : « Le porte-parole du gouvernement répond au président des FLAM ». Sous ce titre, un texte curieux de M. Mohamed Lemine O/ Cheikh, ministre de la culture et de l’artisanat et surtout porte-parole du gouvernement. Il s’agit évidemment d’un énième épisode de la polémique sur le message de l’intellectuel sénégalais Tidiane N’Diaye au sujet du conflit israélo-palestinien.

Le moins que l’on puisse dire est que la réponse du porte- parole gouvernemental est déroutante sur bien des points.

Celui qui nous intéresse ici tient à l’équivoque délibérément entretenue sur le « statut » de Monsieur Samba Thiam. Pourquoi  le ministre  persiste-t-il à désigner Monsieur Thiam comme président des FLAM ? Il est de notoriété publique que ce dernier est désormais à la tête d’une formation politique  identifiée, dénommée Forces Progressistes du Changement (FPC). Sauf erreur, les FPC, dont la demande de reconnaissance a certes été rejetée par les autorités, n’en sont pas pour autant une organisation clandestine. Faut-il rappeler que ce parti avait même été invité au dialogue  présidé  par le président de la République ? Ce que le ministre n’est pas censé ignorer. Du moins, peut-on l’espérer.

Le porte-voix du gouvernement n’est pas non plus sans savoir qu’une pétition signée des responsables politiques de TAWASSOUL, de l’UFD, de l’UFP, de HATEM, d’EL WIAM, d’APP, d’ADIL, du PLEJ, d’AJD/MR, de PMDE/Ecologie, de SAWAB, du MPR, de l’UNDD, de l’USD, de SOS Esclaves, de CLTM a été adressée aux autorités  réclamant la reconnaissance des FPC.

Un message publié à ce sujet sur les réseaux sociaux le 20 janvier 2018  et signé du porte-parole des FPC donnait à lire, entre autre :

« …..nous nous sommes constitués en parti politique dénommé FPC, dans le respect rigoureux des conditions prescrites par la loi…… ».

On pourrait également évoquer la « mise au point » tout aussi claire apportée le 15 mai, signée de Monsieur Samba Thiam, à propos d’une autre polémique relative au soutien à la candidature de M. Birame Dah Abeid à la présidentielle.

Voilà ce qu’écrivait M.Thiam :

« J’ai lu un article de Adrar Info qui crée la confusion entre FPC et FLAM…Il n’y a plus rien entre les 2 organisations. Je rappelle que Samba Thiam est Président des FPC…Entre les 2 organisations, il n’y a plus rien. La rupture est totale ».

Peut-on être plus explicite ?

Les causes à l’origine de leur combat persistant toujours ; c’est à dire l’existence du système beydane qui ne fait que perfectionner ses méthodes d’éradication du peuple noir de Mauritanie, les Forces de Libération Africaines de Mauritanie  et toutes ses instances ont renouvelé leur serment originel de lutter jusqu’à la destruction totale de ce  système raciste et l’instauration de la justice et de l’égalité dans notre pays. Nous préférons croire que le combat pour la démocratie, contre le racisme, les inégalités, les discriminations constitue un socle potentiellement fédérateur. Nous espérons que, dans le respect de leur diversité, des organisations et des personnes relevant d’horizons différents, pourront se retrouver au nom de ce combat. En soi, cela n’est pas « rien ».

 

Fait à Paris, le 30 mai 2018

Département de la communication  des Flam


Démenti des Flam face aux allégations publiées par Adrar-info

 

 

Dans sa livraison du 14 mai 2018, le site  d’information Adrar-info rapporte la candidature de Monsieur Biram Dah Abeid à l’élection présidentielle de 2019, annoncée par ce dernier lors d’une conférence de presse à Paris. Le site fait état dans le même temps du soutien  que les FLAM lui auraient apporté. Les FLAM tiennent à dénier le moindre fondement à cette allégation.Le 13 mars dernier, par la voix du président, Mamadou Sidi BA, dans son message de commémoration des 35 ans de notre mouvement, les forces de libération africaines de Mauritanie ont réaffirmé leur position de principe relative à  la prochaine  élection présidentielle.

Nous sommes convaincus qu’au regard de la situation actuelle de notre pays, les conditions indispensables à l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes sont loin d’être réunies. Dès lors, participer aux manœuvres électorales orchestrées par les autorités sous la coupe d’un « rectificateur » ayant confisqué le pouvoir par un coup de force militaire, c’est légitimer et crédibiliser un processus vicié par avance et par nature. De plus, nul ne doute que le Président en place fera tout pour se maintenir au pouvoir  au besoin indirectement en adoubant une marionnette à ses ordres.

Aux antipodes de cette mascarade, notre principal objectif est l´édification dans notre pays d´un véritable ETAT DE DROIT, respectueux des libertés fondamentales et bannissant à jamais le racisme, l´esclavage, l´exclusion sociale. Il est temps d’engager sans tarder le débat sur ces sujets et sur d’autres questions essentielles à la vie quotidienne de nos populations. Ce combat doit être celui de tous.

A cet égard, nous renouvelons ici notre appel à l’ union de toutes les forces et de toutes les sensibilités  de progrès de ce pays autour de valeurs cruciales partagées afin de mettre fin aux discriminations, aux injustices,  à l’oppression dans le but de construire, dans l´intérêt bien compris de tous, un Etat démocratique, juste et égalitaire. Nous appelons de nos vœux une République de citoyens égaux en droits et en devoirs, respectueux des principes républicains par-delà les considérations d’origine, de race, de tribu à laquelle s’identifieront toutes les composantes actuelles de la Mauritanie, enfin fière de sa diversité.

Fait à Paris, le 16 mai 2018

Le département – communication des Flam


Déportés négro-mauritaniens 1989-2018 : un calvaire sans fin

 

L’appel des Flam

En avril 1989, au prétexte d’un différend avec le Sénégal, les autorités  mauritaniennes, au paroxysme de leur politique raciste, entreprirent, parallèlement à l’expulsion de résidents sénégalais, une déportation à grande échelle de citoyens négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali. Des êtres humains, subitement dépouillés de leurs biens (terres, logement, bétail…) et par-dessus tout de leur état civil et de leur identité nationale étaient ainsi du jour au lendemain réduits au statut de réfugiés apatrides, parqués dans des camps d’infortune, démunis de tout, et ce après avoir subi les pires humiliations et moult vexations, très souvent en public. Le caractère massif, systématique et expéditif des opérations conforte dans l’idée que celles-ci participent de ce qu’il faut bien appeler une politique de « dénegrification » planifiée, politique à l’œuvre, à des degrés différents, depuis la naissance de l’Etat mauritanien.

Depuis, certaines victimes sont rentrées, au comble du désespoir, dans le cadre d’accords factices aux engagements littéralement bafoués, sans évidemment rien obtenir de ce qui leur avait été promis. Force est d’ailleurs de constater que nombreux sont ceux qui, en revanche, sont condamnés à demeurer encore réfugiés au Sénégal et au Mali. Malgré eux.

Ces vingt-neuf années d’exil involontaire ont vu certains mourir et des enfants naitre avec en partage la même misère loin de tout espoir de vie normale.

Face à ce drame, les FLAM, se sont employées à apporter, dans la mesure de leurs moyens, une aide substantielle, qui a permis momentanément et ponctuellement de faire face aux situations les plus précaires.

Exaspérées par l’indifférence de l’opinion mauritanienne et la relative inertie internationale face à un drame censé nous concerner tous, notre organisation a fait plus que jamais de la résolution de ce problème, plus qu’une priorité, un préalable.

Toute proposition de règlement de la question noire en Mauritanie devra passer par un recouvrement intégral par nos concitoyens déportés de leurs droits et d’abord du droit à la dignité.

Les FLAM invitent en conséquence les citoyens mauritaniens, chacun à son niveau, et l’opinion publique internationale à des actions de solidarité, de soutien et d’aide concrète et continue afin de permettre à des compatriotes injustement spoliés de vivre une vie décente dans l’attente d’un retour au pays que nous appelons de nos vœux et de leur rétablissement dans tous leurs droits.

Les FLAM invitent à une concertation avec les associations représentatives des déportés  et organisations impliquées dans le but d’apporter les réponses les plus utiles au sort dramatique que vivent nos concitoyens depuis des décennies Nous comptons sur l’engagement de chacun et de tous pour mettre fin à ce calvaire qui n’a que trop duré.

 

Le 24 avril 2018

Le Département de la Communication.


Communiqué des Flam sur les macabres découvertes de squelettes humains près de Choum

 

La gendarmerie mauritanienne vient de mettre au jour 15 squelettes humains révélant que les suppliciés ont eu les mains et les pieds ligotés. Cette caractéristique rappelle les circonstances dans lesquelles plusieurs soldats, arrêtés et torturés en raison de leur appartenance raciale, ont été sommairement assassinés durant les années de braise (1987-1991). De telles exactions s’étaient déroulées principalement dans le nord du pays. La découverte macabre des services de la gendarmerie mauritanienne conduisent donc à se demander si la terre ne commencerait pas enfin à révéler ce qu’elle renferme.

Dans ces conditions, les FLAM (Forces de libération africaines de Mauritanie) exigent :

  • le transport des squelettes découverts au sein d’un centre médico-légal indépendant aux fins d’autopsie par des médecins indépendants dans le but de déterminer les circonstances et conditions dans lesquelles les personnes ont trouvé la mort;

 

  • que des tests ADN et toutes analyses utiles et susceptibles de permettre la remise des corps aux familles et proches soient effectués de manière à offrir aux défunts un enterrement digne et conforme aux prescriptions de notre religion ;

Les FLAM continuent plus que jamais à réclamer :

  • la constitution d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur le génocide perpétré par les autorités mauritaniennes durant toute cette période 1987-1991 ;

 

  • l’abrogation de la loi scélérate n° 93-23 du 14 juin 1993 portant amnistie des membres des forces armées et de sécurité impliqués les exonérant par- là même de l’obligation de répondre de leurs actes devant les juridictions ;

 

Les FLAM ainsi que toutes les personnes éprises de justice, soucieuses de la dignité humaine et des intérêts de notre cher pays savent que seule la satisfaction de ces exigences constitue des gages de paix et de concorde pour l’avenir de la Mauritanie.

Fait à Paris le 28 mars 2018

Le Département de la Communication

 


Communiqué: Les flam condamnent l’arrestation humiliante des veuves et orphelins

 

Le mardi 28 novembre 2017, les forces de répression mauritaniennes ont procédé violemment à l’arrestation des veuves et orphelins venus ce jour à Kaédi manifester leur colère face à l’indifférence et le mépris affichés par le système beydane face à leur douleur. La population de Kaédi a assisté à des scènes de violence et d’humiliations inouïes commises contre des femmes qui ont été déshabillées en public, traînées sur le sol, battues et torturées devant leurs enfants orphelins qui les accompagnaient. Depuis mardi 28 novembre , ces veuves et orphelins qui étaient venus réclamer justice pour leur époux et pères sont séquestrés par la police d’occupation du Système Bidhan.

En plus d’être venu narguer la communauté noire mauritanienne en célébrant  sa fête d’indépendance à Kaédi (capitale de la région du Gorgol dont est originaire la plupart des militaires noirs pendus le 28 novembre 1990), le système beydane a encore poussé plus loin l’ignominie en intimidant, arrêtant et torturant des veuves, des orphelins de ces martyrs dont le seul tort est d’avoir refusé de participer à cette mascarade et de réclamer la justice sur ces crimes.

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie condamnent fermement ces actes barbares et humiliants commis contre des femmes. Un comportement habituel du système beydane qui continue à utiliser la menace, la torture la répression pour museler tous ceux qui s’opposent à sa politique raciste et anti-noirs.

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie exigent la libération immédiate de ces veuves et orphelins et tiennent responsables Mohamed Ould Abdel Aziz et son régime de toute atteinte à leur intégrité physique.

 

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie soutiennent la lutte et les revendications des familles de ces Martyrs et réitèrent leur exigence de vérité et de justice sur tous les crimes de génocide qui couvrent la période 1987 – 1990.

 

Fait à Paris, le 30 novembre 2017

Le département communication des Flam

 


Communiqué des FLAM : Non au 28 novembre à KAÉDI

Le 28 novembre,

1960 : Accession de la Mauritanie à l’indépendance,

1990 : pendaison de 28 militaires négro-mauritaniens à Inal

Dans le cadre de sa campagne électorale, le général Mohamed Ould Abdel Aziz a tenu un meeting le mardi 25 juillet 2017 à Kaédi. Pour convaincre les populations noires mauritaniennes de la vallée du fleuve Sénégal à voter «oui» à son référendum du 5 août, l’actuel chef du système beydane mauritanien, a promis de célébrer le 28 novembre prochain, date de l’indépendance de la Mauritanie dans la capitale du Gorgol.

Une fois de plus, après sa prière des morts à Kaédi, Mohamed Ould Abdel Aziz veut pousser plus loin la provocation en célébrant un 28 novembre à Kaédi, dans le Fouta meurtri par les massacres génocidaires de 1989, 1990 et 1991.

Kaédi meurtrie par les massacres de 1989,

Kaédi qui n’a pas encore fait le deuil de ses pendus d’Inal,

Kaédi, qu’on veut absolument et par tous les moyens beydaniser,

Kaédi qui continue, malgré tout, à résister et à rester dans la dignité humaine,

Kaédi, la première et seule ville à avoir subi le bombardement du colonialisme français contre des patriotes anticoloniaux dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Mauritanie, le mardi 29 juillet 1890.

Pour l’ensemble de la communauté noire mauritanienne, Le 28 novembre n’est plus un jour de festivités et de réjouissances mais, à jamais, un jour de deuil et de recueillement figé dans la mémoire des veuves, et des orphelins.

Le 28 novembre symbolisera toujours ce 28 novembre 1990, date à laquelle le régime raciste arabo-berbère de Mauritanie, sous la direction du Colonel Maouiya ould Sidi Ahmed Taya, fit pendre 28 soldats noirs mauritaniens, pour fêter le trentième anniversaire du pays ! Pendus pour célébrer l’arabité exclusive de la Mauritanie, pendus parce qu’ils étaient Noirs et non Arabe

, Kaedi, le Fouta Toro, le Walo, le Guidimakha, qui n’ont pas encore fait le deuil de ses pendus d’Inal, ne peuvent pas accepter cette injure faite à nos Morts.

Nous, Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam), lançons un appel aux Mauritaniens à manifester leur rejet de cette «célébration» par tous les moyens :

du boycott pur et simple de toutes les manifestations organisées par le système beydane ce jour à Kaédi à l’affichage public de NOTRE DEUIL,

OUI au 28 novembre, journée de deuil et de recueillement de tous les Mauritaniens en communion avec les veuves, les orphelins et les parents des pendus d’INAL,

La lutte continue

Paris, le 23 août 2017

Département communication des Flam


Communiqué des FLAM: aucune compassion pour les populations du Sud

Une  forte tempête s’est abattue  dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 septembre 2017 dans plusieurs localités situées dans le nord-ouest de Boghé,  faisant plus d’une dizaine de morts,  plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels.

A la suite de cette catastrophe, le gouvernement mauritanien n’a exprimé ni compassion, ni deuil national.

Cette région, parce qu’à fort peuplement noir, n’a jamais bénéficié d’une quelconque attention du système beydane.

Quant  au président Mohamed OULD Abdel Aziz, au lieu de se rendre au chevet des sinistrés, préfère une balade en famille en France.

En outre, il n’a délégué ni ministre, ni fonctionnaire pour soutenir cette population dans son désarroi.

Ce comportement ne fait que confirmer la justesse de notre lutte pour la destruction totale de ce système ignominieux qui ne se gêne nullement pour décréter 3 jours de deuil, quand il est question de décès d’émirs du golfe ou d’anciens génocidaires.

Nous,  Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam) :

  • condamnons fermement cette attitude d’indifférence et de dédain à l’égard des populations du Sud de la Mauritanie.
  • Adressons nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes, compatissons à leur douleur et souhaitons prompt rétablissement aux blessés.

La lutte continue

 

Fait à Paris,  le 7 septembre 2017

 

Le Département  communication des Flam

 


Les FLAM condamnent la répression de la manifestation de la jeunesse du dimanche 16 avril 2017 à Nouakchott

 

La manifestation organisée le dimanche 16 avril 2017 à Nouakchott par une jeunesse victime de discriminations a été violemment réprimée par la soldatesque de Mohamed OULD Abdel AZIZ.

 

Vingt-six (26) jeunes ont été arrêtés, dix(10) d’entre eux ont été déférés et seront jugés le jeudi 20 avril 2017 à Nouakchott « en procédure de flagrant délit ». Une fois de plus, face à des revendications légitimes exprimées par des manifestants pacifiques qui ne demandent que la justice sociale, l’égalité et l’accès aux droits, comme tout citoyen normal, le régime ne trouve comme réponse que répressions, violences et arrestations.

 

 

Face à cette situation, les Forces de Libération Africaines de Mauritanie:

apportent leur soutien à cette jeunesse consciente et engagée qui n’entend pas subir plus longtemps l’injustice;

tiennent le gouvernement entièrement responsable de tout préjudice physique et morale qui pourrait survenir pendant leur détention arbitraire ;

exigent leur libération immédiate et sans condition.

 

Les FLAM :

condamnent fermement la politique de répression et de violence du Système beydane, raciste et esclavagiste contre les protestations régulières des populations qui ne réclament que leurs droits sociaux;

continueront à œuvrer pour la destruction de ce système exclusionniste, raciste et esclavagiste.

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM)

Département de la communication

 

Paris, le 18 avril 2017


Déclaration des Flam du 6 février 2016

La dérive du système

Le Système beydane croit être en passe d’atteindre ses objectifs :

–  beydanisation totale du pays ;

–  expropriation des biens particulièrement  des terres de culture de la vallée du fleuve Sénégal appartenant aux populations wolof, soninké et Fulbe par le biais de la prétendue Réforme foncière et par des événements montés de toutes pièces entre 1986 et 1990, et qui ont été traduits par des campagnes d’arrestations, de massacres et de déportations vers le Sénégal et le Mali  des populations non-Arabes de la Mauritanie ;

–  peuplement forcé des terres de la vallée du Sénégal par des familles beydanes et leurs haratines ;

–  exclusion progressive des Noirs non-Arabes de Mauritanie des rouages de l’Etat;

–  refus de l’enrôlement des Noirs non-Arabes de Mauritanie;

–  banalisation de l’esclavage des Noirs.

Enfin, depuis l’indépendance (et même avant) jusqu’à ce jour, différents régimes se sont succédés par renversement parfois violentes, mais la constance de la politique d’exclusion des Noirs de Mauritanie est restée la même d’où le terme de système employé pour qualifier cette machination. Cette politique se caractérise par :

–  l’arabisation de l’Education nationale ;

–  l’arabisation de la justice;

–  l’arabisation de la Défense et la Sécurité (par les massacres des soldats noirs, l’exclusion des rescapés et le blocage de l’avancement de ceux qui restent en les plaçant à des postes sans intérêts) ;

–  l’arabisation de l’information et de la communication (déclarations du président et des ministres en arabe, en excluant  systématiquement les langues autochtones de la Mauritanie : le Bambara, le Soninké, le wolof et le Pulaar).

–  l’utilisation de termes arabes (moughata, wali, etc…) dans l’administration, toujours dans l’esprit chauvin et exclusif  contre les langues autochtones de ce pays qui fut, il faut bien le rappeler, une création artificielle de l’administration coloniale française qui était, elle aussi, dans un principe très raciste contre les Noirs au bénéfice des Arabes ;

Cette politique se traduit par l’existence de quartiers à caractère communautaire à prédominances arabes ou noires non-Arabes)

Des partis négro-africains (composés de Soninkés, de Fulbe, de Wolof de Bambara  ou de Haratines) n’ont eu de cesse à s’allier avec ce système, pensant le changer ou modifier son comportement, mais ils ont été laissés pour compte et, pire, banalisés et décrédibilisés.

Leur manoeuvre n’a pas fonctionné.

D’autres, malgré les problèmes qu’ils vivent (FLAM, IRA, KAWTAL, TPMN), malgré les menaces et les répressions,  continuent à refuser toute compromission et tout compromis avec ce Système arabe raciste et chauvin anti-non Arabes, et à juste raison d’ailleurs.

Cependant, MALGRE TOUTE CETTE POLITIQUE DU ROULEAU COMPRESSEUR, LE REGIME N’ARRIVE PAS A SES FINS.

D’abord parce qu’il veut imposer un outil : la langue arabe, qui est étrangère aux populations mauritaniennes autant Noirs que Beydanes (à part une minorité, la plupart étant des Berbères qui sont tous issus d’un métissage biologique et culturel ). Comme nous, ils sont obligés d’étudier cette langue  qui n’est ni leur langue vernaculaire, ni leur langue maternelle.

Ensuite, les Noirs, bien que permanemment opprimés, continuent à résister même si, pour certains, d’une manière passive.

Le système beydane, dans sa folie, exclut de plus en plus des éléments arabo-berbères qui ne se reconnaissent plus dans cette politique et prennent conscience de la nécessité de coexister dans l’égalité pour sauver le Pays.

Une importante proportion des Haratines,  qui ont toujours été les instruments de la politique de répression et d’élimination des populations soninkés, wolof, Fulbe et Bambara de la Mauritanie, commencent à prendre eux-aussi une réelle conscience de leurs conditions d’opprimés et n’hésitent plus à combattre pour leur émancipation et se rapprochent de leurs frères Noirs, comprenant qu’ils font face au même ennemi.

A LA LUMIERE DE CETTE ANALYSE, DES CONCLUSIONS EVIDENTES S’IMPOSENT :

–  les Noirs de la Mauritanie restent resteront mauritaniens, malgré le refus d’enrôlement. La Mauritanie aura toujours une composante noire ou ne sera pas ;

–  le Système beydane, malgré sa fuite en avant, connait actuellement un essoufflement certain.

–  les Haratines ne seront plus, nous l’espérons, les éléments manipulés contre leurs frères de race, les soninkés, les wolof, les Fulbe et les Bambara.

–  des Arabo-berbères, mus par l’intérêt du pays, prennent de plus en plus conscience de la folie du système et de la nécessité de le détruire pour que la Mauritanie n’implose pas.

Face à cette situation, nous réaffirmons les principes suivants :

–  Aucun compromis avec le système beydane ;

–  Désormais, TOUT, nous disons  bien TOUT, sera mis en œuvre pour l’éradication de ce système.

–  Appel à toutes les forces désireuses de construire une Mauritanie juste et égalitaire, respectueuse de toutes ses composantes à s’unir.

Si cette situation devait perdurer, les Noirs de Mauritanie devront prendre toute leur responsabilité pour se libérer du joug raciste en envisageant toutes les alternatives possibles (autonomie, fédération ou même éclatement systématique comme d’autres pays l’ont vécu dans le monde…).

Paris le 6 février 2016

Département de la Communication

FLAM (Forces de Libération Africaines de Mauritanie)


 
Communiqué des Flam du 5 février 2017

 

 

Les relations tendues, pour ne pas dire mauvaises, de la Mauritanie avec ses voisins, principalement le Sénégal, préoccupent les FLAM et au-delà, tous les Mauritaniens qui voient leurs quotidiens bousculés par ces sempiternelles querelles.

L’intervention du journaliste Mamadou Sy Tounkara dans l’émission « le Grand rendez-vous » sur la chaîne 2STV face au militant anti-esclavagiste Ahmedou Vall Messaoud, initiateur de la pétition « contre l’esclavage en République islamique de Mauritanie », a encore fait monter d’un cran la tension dans les relations entre la Mauritanie et le Sénégal.

La cause du délit : la dénonciation du racisme et de l’esclavage en Mauritanie sur une chaîne privée, tribune d’expression culturelle et politique libre.

Aujourd’hui, face aux protestations des autorités mauritaniennes, la chaîne de télévision 2STV est menacée de retrait de sa licence, ce qui constituerait une atteinte aux libertés d’expression et à la démocratie.

Les FLAM :

expriment leur soutien au journaliste Mamadou Sy Tounkara et à la chaîne 2STV,

affirment que la stabilité de la Mauritanie réside dans des rapports sains, respectueux et cordiaux avec les pays voisins et surtout le Sénégal, pays frère,

Fait à Paris le 5  février 2017

Le Département de la Communication des Flam

 


Algérie: chasse aux Noirs subsahariens, Communiqué des Flam

 

 

Pendant qu’un forum hautement stratégique algéro-africain se tenait à Alger pour ouvrir l’Afrique aux investisseurs algériens, une importante chasse aux Noirs a été entreprise par les autorités algériennes. Plus de 1 500 personnes originaires de l’Afrique subsaharienne ont été arrêtées et sont actuellement parquées dans des pré-fabriqués insalubres à Tamanrasset pour être expulsées.

Depuis l’indépendance, l’Algérie ne cesse d’accabler les Noirs africains, les accusant d’avoir participé aux côtés des Français à la Guerre d’Algérie.

Mais elle a toujours tenu à oublier que des Noirs comme Nelson Mandela, Frantz Fanon et des mouvements de lutte africains ont soutenu la cause algérienne et participé, au côté du FLN, à l’émancipation politique du peuple algérien.

Cependant, cette politique de dénégrification ne doit pas étonner les Africains subsahariens qui ont toujours été victimes de racisme et de brimade en Algérie.

Rappelons les multiples agressions dont sont victimes les étudiants noirs subsahariens dans les villes universitaires algériennes.

Le cas le plus évocateur, pour nous Mauritaniens, fut l’arrestation par les autorités algériennes du Lieutenant Bâ Abdoul Khoudouss, en 1987 lors du la présumée tentative de putsch d’officiers noirs. Il fut extradé en Mauritanie après avoir subi les plus atroces tortures de la part de ses geôliers algeriens. Il mourra à Oualata en 1988.

Le silence de l’opinion internationale et africaine nous interpelle dans ce nouveau drame ainsi que sur cette politique raciste affirmée de l’Algérie qui s’en prend ouvertement à « des demandeurs d’asile et des familles qui vivaient et travaillaient à Alger depuis des années ».

Nous demandons aux organisations internationales, éprises de paix et de justice ainsi qu’aux Etats africains d’exiger du gouvernement algérien l’arrêt de cette odieuse chasse aux ressortissants africains subsahariens.

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM)

Département de la communication

Paris, le 8 décembre 2016

 


Le faux procès des militants de l’IRA: les Flam dénoncent un verdict inique

 

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) ont appris avec consternation la condamnation des militants de l’IRA à de lourdes peines de prison (de 3 à 15 ans).

Ce verdict ne reflète que la nature raciste et esclavagiste du système beydane qui poursuit sa politique de répression contre tous les mouvements qui luttent pour l’avènement d’une Mauritanie juste et égalitaire.

Les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) :

– condamnent avec la plus grande vigueur ce jugement inique ;

– soutiennent l’IRA et tous les mouvements qui se battent pour la liberté, l’égalité et la justice ;

– appellent à l’union pour la destruction de ce système beydane.

 

Lutte continue

Paris, le 19 août 2016

Le Département de la Communication.

 


 

Communiqué de Flam du 4 juillet 2016

 

 

Le système beydane procède encore une fois de plus, depuis quelques jours, à des arrestations arbitraires de personnes s’opposant à sa politique raciste et exclusionniste.

Les victimes, aujourd’hui, sont des militants et des dirigeants de l’IRA.

Hier, il s’agissait des immigrés sub-sahariens pourchassés jusque dans leurs lieux d’habitation.

Une tentative de gommer la présence des Noirs en Mauritanie à l’approche du sommet arabe de Nouakchott.

Face à cette situation, les FLAM:

– condamnent cette campagne de terreur dont sont victimes les populations noires de Mauritanie;

– condamnent les arrestations arbitraires des membres de l’IRA; dont elles demandent la libération immédiate;

– dénoncent les actes de tortures et mauvais traitements que subissent les détenus ;

– appellent les Mauritaniens à la résistance contre ces politiques arbitraires.

 

Fait à Paris le 4 juillet 2016

Le Département de la Communication

 


Les Flam saluent le retour à l’unité du Sud Soudan

 

 

 

Le retour à Juba, capitale du Soudan du Sud, de Riek MARCHAR, réinvesti dans ses fonctions de Vice-président  conformément aux accords de paix signés le 26 août 2015, est une grande satisfaction pour notre mouvement patriotique, les Forces de libération africaines de Mauritanie (Flam).

Ce retour du Vice-président marque une étape décisive dans le processus de paix et de réconciliation nationale.
Les Forces de libération africaines de Mauritanie ont toujours souhaité la cessation des hostilités et un débat inclusif inter sud soudanais pour une paix durable.

Le peuple du Sud Soudan avait souffert de la domination arabe, du racisme et de l’esclavage. Sa lutte victorieuse contre l’oppression et l’exploitation constitue un exemple qui inspire tous ceux qui luttent pour la dignité humaine.

Vive la République du Sud Soudan

Paris le 27 varil 2016

Habsa Banor Sall
Porte parole des FLAM


Mise au point des Flam
 

 

 

Dans le communiqué-mise au point- du PLEJ en date du 17 février 2016 et publié par certains organes de presse ( Boolumbal, Cridem,…), les Forces de libération africaines de Mauritanie (Flam) ont pu lire, avec étonnement «Ces trois éléments ont voulu forcer, sans succès, le Parti a admettre en son sein, sans conditions préalables, et par tous les moyens, le FPC (ex-FLAM)…. »

Nous rappelons aux militants du PLEJ et à leur direction que les FLAM n’ont jamais été dissoutes.

 

 Fait à Paris le 20 février 2016

Le Département de la Communication des FLAM


Déclaration des Flam

 

 

La dérive du système

Le Système beydane croit être en passe d’atteindre ses objectifs :

–  beydanisation totale du pays ;

–  expropriation des biens particulièrement  des terres de culture de la vallée du fleuve Sénégal appartenant aux populations wolof, soninké et Fulbe par le biais de la prétendue Réforme foncière et par des événements montés de toutes pièces entre 1986 et 1990, et qui ont été traduits par des campagnes d’arrestations, de massacres et de déportations vers le Sénégal et le Mali  des populations non-Arabes de la Mauritanie ;

–  peuplement forcé des terres de la vallée du Sénégal par des familles beydanes et leurs haratines ;

–  exclusion progressive des Noirs non-Arabes de Mauritanie des rouages de l’Etat;

–  refus de l’enrôlement des Noirs non-Arabes de Mauritanie;

–  banalisation de l’esclavage des Noirs.

Enfin, depuis l’indépendance (et même avant) jusqu’à ce jour, différents régimes se sont succédés par renversement parfois violentes, mais la constance de la politique d’exclusion des Noirs de Mauritanie est restée la même d’où le terme de système employé pour qualifier cette machination. Cette politique se caractérise par :

–  l’arabisation de l’Education nationale ;

–  l’arabisation de la justice;

–  l’arabisation de la Défense et la Sécurité (par les massacres des soldats noirs, l’exclusion des rescapés et le blocage de l’avancement de ceux qui restent en les plaçant à des postes sans intérêts) ;

 

–  l’arabisation de l’information et de la communication (déclarations du président et des ministres en arabe, en excluant  systématiquement les langues autochtones de la Mauritanie : le Bambara, le Soninké, le wolof et le Pulaar).

–  l’utilisation de termes arabes (moughata, wali, etc…) dans l’administration, toujours dans l’esprit chauvin et exclusif  contre les langues autochtones de ce pays qui fut, il faut bien le rappeler, une création artificielle de l’administration coloniale française qui était, elle aussi, dans un principe très raciste contre les Noirs au bénéfice des Arabes ;

 

Cette politique se traduit par l’existence de quartiers à caractère communautaire à prédominances arabes ou noires non-Arabes)

Des partis négro-africains (composés de Soninkés, de Fulbe, de Wolof de Bambara  ou de Haratines) n’ont eu de cesse à s’allier avec ce système, pensant le changer ou modifier son comportement, mais ils ont été laissés pour compte et, pire, banalisés et décrédibilisés.

Leur manœuvre n’a pas fonctionné.

 

D’autres, malgré les problèmes qu’ils vivent (FLAM, IRA, KAWTAL, TPMN), malgré les menaces et les répressions,  continuent à refuser toute compromission et tout compromis avec ce Système arabe raciste et chauvin anti-non Arabes, et à juste raison d’ailleurs.

 

Cependant, MALGRE TOUTE CETTE POLITIQUE DU ROULEAU COMPRESSEUR, LE REGIME N’ARRIVE PAS A SES FINS.

 

D’abord parce qu’il veut imposer un outil : la langue arabe, qui est étrangère aux populations mauritaniennes autant Noirs que Beydanes (à part une minorité, la plupart étant des Berbères qui sont tous issus d’un métissage biologique et culturel ). Comme nous, ils sont obligés d’étudier cette langue  qui n’est ni leur langue vernaculaire, ni leur langue maternelle.

 

Ensuite, les Noirs, bien que permanemment opprimés, continuent à résister même si, pour certains, d’une manière passive.

Le système beydane, dans sa folie, exclut de plus en plus des éléments arabo-berbères qui ne se reconnaissent plus dans cette politique et prennent conscience de la nécessité de coexister dans l’égalité pour sauver le Pays.

 

Une importante proportion des Haratines,  qui ont toujours été les instruments de la politique de répression et d’élimination des populations soninkés, wolof, Fulbe et Bambara de la Mauritanie, commencent à prendre eux-aussi une réelle conscience de leurs conditions d’opprimés et n’hésitent plus à combattre pour leur émancipation et se rapprochent de leurs frères Noirs, comprenant qu’ils font face au même ennemi.

 

A LA LUMIERE DE CETTE ANALYSE, DES CONCLUSIONS ÉVIDENTES S’IMPOSENT :

 

–  les Noirs de la Mauritanie restent resteront mauritaniens, malgré le refus d’enrôlement. La Mauritanie aura toujours une composante noire ou ne sera pas ;

–  le Système beydane, malgré sa fuite en avant, connait actuellement un essoufflement certain.

–  les Haratines ne seront plus, nous l’espérons, les éléments manipulés contre leurs frères de race, les soninkés, les wolof, les Fulbe et les Bambara.

–  des Arabo-berbères, mus par l’intérêt du pays, prennent de plus en plus conscience de la folie du système et de la nécessité de le détruire pour que la Mauritanie n’implose pas.

Face à cette situation, nous réaffirmons les principes suivants :

–  Aucun compromis avec le système beydane ;

–  Désormais, TOUT, nous disons  bien TOUT, sera mis en œuvre pour l’éradication de ce système.

–  Appel à toutes les forces désireuses de construire une Mauritanie juste et égalitaire, respectueuse de toutes ses composantes à s’unir.

Si cette situation devait perdurer, les Noirs de Mauritanie devront prendre toute leur responsabilité pour se libérer du joug raciste en envisageant toutes les alternatives possibles (autonomie, fédération ou même éclatement systématique comme d’autres pays l’ont vécu dans le monde…).

 

Paris le 6 février 2016

 

Département de la Communication

 

FLAM (Forces de Libération Africaines de Mauritanie)


Communiqué des Flam du 29 novembre 2015

 

 

Les FLAM, fidèles à leurs principes, condamnent toute violation des droits humains et de la liberté d’expression quelle qu’en soit la victime.
A ce titre, elle condamne l’arrestation de Oumar Ould Boubacar et appelle à sa libération immédiate.

Paris le 29 novembre 2015

Le Département de la Communication


Communiqué des Flam du 24 novembre 2015

 

 

Suite à l’attentat sanglant commis à Paris le vendredi 13 novembre 2015, les FLAM tiennent à condamner cet acte lâche et ignoble.

Les FLAM tiennent aussi à fermement condamner tous les actes terroristes qui se perpétuent dans le monde et surtout dernièrement au Nigeria, en France, au Mali ? en Turquie, etc.

Les FLAM s’associent à la douleur des peuples et des familles touches récemment en France et au Mali aussi.

Les FLAM tiennent à adresser leurs plus sincères condoléances aux Peuple français et aux familles des victimes.

Fait à Paris le 24 novembre 2015

Le Département de la Communication.

 

 


Communiqué des Flam

 

 

Une fois de plus, face à des revendications légitimes exprimées par des manifestants, le régime ne trouve comme réponse que répression, violence et arrestations.

Des pacifiques qui ne demandaient que le rétablissement de détenus injustement emprisonnés dans leur droit, à savoir Brahim Ould Abeid et Brahim Bilal Ramdane, leaders de l’IRA, ont été violemment pris à parti par les forces de l’ordre du Système beydane.

Face à cette situation, les FLAM :

  • Réaffirment leur soutien total à l’IRA dans son combat, qui est d’ailleurs le leur, pour la chute du Systéme beydane ;

  • Condamnent fermement la politique de répression et de violence du Systéme raciste et esclavagiste contre les protestations régulières des populations qui réclament leurs droits ;

  • Continueront à œuvrer pour la destruction de ce système raciste et esclavagiste exclusionniste.

  •  

Fait à Paris le 28 octobre 2015

Le Département de la Communication.

 


Communiqué du bureau National Provisoire des FLAM

 

 

Le Bureau National Provisoire des FLAM s’est réuni le dimanche 11 octobre 2015. Après analyse de la situation de l’organisation, nationale et internationale, il a décidé de procéder en son sein aux aménagements suivants :

Département de l’Organisation :

–   Adjoint au Secrétaire à l’Organisation, chargé de la formation : Mr Ibrahima DIALLO dit Babayel

Département de la Communication :

–      Porte Parole :  Mme Habsa Banor SALL

–      Responsable : Mr Ibrahima WELE

Fait à Paris, le 11 octobre 2015.

Département Communication

Forces de libération africaines de Mauritanie (F.l.a.m).

 


Déclaration des Flam sur la confirmation des peines de l’appel contre les militants des droits de l’homme

 

 

Les F.l.a.m ne sont pas surprises par la confirmation en appel de la condamnation de Biram et de ses compagnons.

Le régime du Système Beydane n’a fait que confirmer sa nature raciste, haineuse et liberticide par la confirmation  de cette condamnation inique contre les militants des droits de l’homme Biram DAH ABEID, Brahim BILAL et Djiby SOW.

D’un côté, le Système Beydane et sa justice élargissent des tueurs pyromanes, des assassins internationaux, ils sacrent des tortionnaires,  des criminels racistes et des esclavagistes parce que Bidhan et, de l’autre, ils séquestrent, gazent, torturent et  humilient les militants noirs.

Les Forces de libération africaines de Mauritanie toujours fidèles à leurs principes fondateurs :

  • rejettent vigoureusement  les violations manifestes des droits fondamentaux des Noirs en Mauritanie ;
  • réitèrent leur solidarité et soutien militants aux camarades Biram DAH ABEID Brahim BILAL et Djiby SOW victimes d’une mascarade de Justice aux ordres des racistes et esclavagistes ;
  •  prennent pour seuls responsables les représentants du Système Bidhan de toutes les conséquences  des actes racistes qu’ils opposent aux Noirs ;
  • appellent la communauté internationale à contraindre le Système Bidhan et son représentant actuel, le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, au respect des standards internationaux  en matière des droits de l’homme, pour la sauvegarde de la dignité et de l’intégrité de la vie des Noirs mauritaniens ;
  • et enfin, les Forces de libération africaines de Mauritanie appellent au sursaut des forces progressistes mauritaniennes pour la destruction de ce système raciste, esclavagiste et liberticide.

Ibrahima DIALLO

Porte-parole des Forces de libération africaines de Mauritanie (F.l.a.m).

Paris le 21 août 2015.

 

flam-mauritanie.org

@flammauritanie

Facebook: flam de toujours

 


 

Communiqué des Flam du 16 janvier 2015

 

 

Suite à la condamnation à deux ans d’emprisonnement ferme des Messieurs Djiby Sow, Président de l’association Kawtal Yellitaare, Biram Dah Ould Abeid, Brahim Ould Bilal, respectivement Président et Vice-président de l’Initiative pour la résurrection du mouvement abolitionniste (coorganisateurs de la caravane contre le racisme et l’esclavage fonciers), les Forces de libération africaines de Mauritanie :

–         condamnent vigoureusement l’arbitraire et le racisme qui ont entouré l’arrestation et le procès des caravaniers pacifistes par  une justice à la solde des racistes et des esclavagistes ;

–         rejettent le délibéré du procureur de Rosso qui a envoyé les détenus d’opinion en prison sur la base d’un dossier vide ;

–          exhortent la communauté internationale à contraindre le Système Beydane et son représentant actuel, le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, au respect de ses engagements internationaux pour la sauvegarde de la dignité et de l’intégrité de la vie humaine ;

–         et enfin, les Forces de libération africaines de Mauritanie appellent au sursaut des forces progressistes mauritaniennes pour la destruction de ce système raciste, esclavagiste et liberticide.

 

Fait à Paris, le 16 janvier 2015.

Département Communication

Forces de libération africaines de Mauritanie (F.l.a.m).

 


Une mise au point des Flam

 

 

A Monsieur Ahmed Ould Cheikh,

Directeur de la publication de Calame info

Nouakchott- Mauritanie

Objet : Mise au point

Monsieur le Directeur,

Dans votre édition en ligne du 18 décembre 2014, les Forces de libération africaines de Mauritanie ont pu lire avec une grande circonspection, je cite «Après plus de trente ans de combat dans la clandestinité dont une grande partie à l’étranger, l’extinction des FLAM en FPC n’en empêche pas moins ses membres de toujours dénoncer ce qu’ils appellent un « système politique raciste, basé sur l’exclusion » qui gouverne le pays depuis son indépendance. ».

«…, l’extinction des Flam en Fpc » ; Expression peu amène pour parler de la décision de certains de nos anciens camarades de créer un parti.

Pour les Flam, il n’y a pas extinction et rien ne le justifie d’autant plus que les causes à l’origine de leur combat persistent toujours ; c’est à dire l’existence du système beydane qui ne fait que perfectionner ses méthodes d’éradication du peuple noir de Mauritanie.

Notre organisation et toutes ses instances ont renouvelé leur serment originel de lutter jusqu’à la destruction totale du système raciste et l’instauration de la justice et de l’égalité dans notre pays.

Nous vous prions donc de publier la présente mise au point avec nos meilleurs sentiments de considération.

Ibrahima DIALLO

« Porte-parole des Forces de libération africaines de Mauritanie

Fait à Paris, le 26 décembre 2014

Communiqué du 16 novembre 2014 du 20 octobre 2014

 

 

 

Par décision, en date du 16 novembre 2014, du camarade Bâ Mamadou Sidi, Président des FLAM, sont nommés Conseillers politiques du Président des FLAM les camarades :

Ibrahima Abou Sall ;

Oumar Moussa Bâ ;

Aminata Ousmane Niang Bâ.

Le Camarade Salah Eddine Sy est nommé Conseiller, chargé des droits humains.

La lutte continue.

Paris, le 20 octobre 2014

Département -communication- des Flam.


Communiqué du 14 novembre 2014

 

 

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie initient une pétition internationale pour  :

– exiger la restitution des dépouilles des Militaires négro-mauritaniens pendus dans la 27 au 28 novembre 1990 à leurs familles ;
– exiger l’arrestation puis le jugement des commanditaires et des exécutants des massacres de masses à caractère raciste perpétrés contre les populations noires de Mauritanie ;
– de favoriser la création d’un mémorial et d’une journée de commémoration pour toutes les victimes du racisme en Mauritranie.
Par vos signatures massives, vous marquerez votre refus du racisme en Mauritanie.

La lutte continue

Forces de Libération Africaines de Mauritanie,

Département communication

Paris le 14 novembre 2014.


Pendus parce que Noirs et non arabes

 

 

Dans la nuit du 27 au 28novembre 1990, le pouvoir ethnico-génocidaire mauritanien fait pendre, de sang-froid, 28 soldats noirs mauritaniens, pour fêter le trentième anniversaire du pays ! Ils ont été pendus pour célébrer l’arabité de la Mauritanie. Ils  ont été pendus parce qu’ils étaient noirs et non arabes.

01 – Sergent-chef Abdoulaye Demba DIALLO
02 – Adjudant-chef Abdoulaye DJIGO
03 – 1ére classe Samba Oumar NDIAYE
04 – 1ére classe Ibrahima DIALLO
05 – 1ere classe Mamadou Hamadi SY
06 – Sergent Mbodj Abdel Kader SY
07 – 1ére classe Samba Baba NDIAYE
08 – 2éme classe Oumar Demba DIALLO
09 – 1ére classe Amadou Saïdou THIAM
10 – 1ére classe Mamadou Oumar SY
11 – 1ére classe Abdarahmane DIALLO
12 – Sgt Diallo Demba Baba
13 – Soldat  Mamadou Demba SY
14 – Soldat Alassane Yéro SARR
15 – Caporal Amadou Mamadou BAH
16 – Sergent-chef Lam Toro CAMARA
17 – Sergent-chef Souleymane Moussa BAH
18 – 2éme classe Oumar Kalidou BAH
19 – Sergent Amadou Mamadou THIAM
20 – Sergent Samba SALL
21 – 2éme classe Abdoulaye Beye DIALLO
22 – 1ére classe Cheikh Tidiane DIA
23 – 2éme classe Samba Bocar SOUMARE
24 – 1ére classe Moussa NGAÏDE
25 – 1ére classe Siradio LÔ
26 – 1ére classe Demba Oumar SY
27 – Sergent Adama Yero LY
28 – 2éme classe Samba Demba COULIBALY.

 

Ils ont été pendus par « leurs frères d’armes » dans le cadre d’un plan de dénégrification de la Mauritanie.

Depuis, ils gisent dans la solitude des fosses anonymes.Depuis, ils attendent des sépultures décentes.

C’est pourquoi nous Forces de libération africaines de Mauritanie, par devoir de mémoire et par exigence morale, demandons solennellement à toutes celles et à tous ceux qui aspirent à l’unité de notre pays, la Mauritanie, à toutes celles et à tous ceux qui croient scrupuleusement au respect des droits humainsd’apporter par votre signature :

–           votre solidarité aux victimes des massacres à caractère raciste contre les populations noire de Mauritanie ;

–           de faire désormais de la journée du 28 novembre, un Jour de deuil à la mémoire des victimes du racisme et du chauvinisme du système beydane.

Ce jour, nous consacrerons une minute de recueillement et de prières à la mémoire de nos Martyrs.

Ensemble, exigeons du gouvernement mauritanien :

–           La restitution des dépouilles des pendus du 28 novembre 1990 à leurs familles ;

–           L’arrestation et le jugement des auteurs et commanditaires de cette barbarie raciste ;

–           L’érection d’un  monument de souvenir et de réconciliation dédié à la mémoire des pendus d’Inal et à toutes les victimes du génocide survenu entre 1986 et 1991.

–          Non à l’oubli !

Pour signer cette pétition prière envoyer vos noms et prénoms à cette adresse mail : flammauritaniepetition281190@gmail.com.

La lutte continue

Forces de Libération Africaines de Mauritanie,

Département communication

Paris le 14 novembre 2014.

 


Communiqué du 12 novembre 2014

 

 

Le mardi 11 novembre 2014 le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz a arrêté à Rosso les militants abolitionnistes de l’IRA et de Kawtal Yelitaare.

Les Forces de libération africaines de Mauritanie :

 

– condamnent avec la plus grande fermeté ces arrestations arbitraires qui ne visent que les Communautés noires, leur privant ainsi de leur droit constitutionnel à manifester,

– mettent en garde le pouvoir de Nouakchott de ses velléités répétées de restrictions de libertés publiques de paroles et d’actions,

– tiennent pour responsable l’Etat policier et raciste dirigé par Mohamed Ould Abdel Aziz de toute atteinte à l’intégrité physique de nos frères détenus d’opinion.

 

Elles exigent la libération immédiate et sans condition de tous les militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste et de Kawtal Yelitaare.

 

Forces de libération africaines de Mauritanie.

Département Communication.

 


Communiqué des flam du 14 novembre 2014

 

Vu le communiqué du Comité permanent du Conseil national en date du 2 septembre 2014 rejetant la dissolution des Forces de libérationafricainesde Mauritanie-FLAM- par sa transformation en parti politique ; dissolution décidée lors du « congrès » tenu les 29 et 30 août 2014 à Nouakchott ;

Vu la mobilisation et le soutien enthousiaste  des militants des sections  d’Europe de l’ouest, du Sénégal, et d’Amérique du Nord dont a bénéficié le Comité permanent du conseil national dans son opposition et son rejet de la dissolution des FLAM ;

Nous, Comité permanent du Conseil national élargi aux cadres des sections, réunis ce dimanche 2 novembre 2014, décidons de la mise en place du BUREAU NATIONAL PROVISOIRE des Forces de libérationafricainesde Mauritanie-FLAM- Il se compose de :

Président : Mamadou Sidi BA ;

Secrétaire Général : Yakhya THIAM ;

Département organisation et orientationpolitique : Alassane Harouna BOYE, Aboubakrine BA (Adjoint) ;

Département relations extérieures : Abderahmane WONE ; Idrissa BA (Adjoint) ;

Département finances, affaires économiques et sociales : Habsa BANOR SALL; Elimane NGAM (Adjoint) ;

Département affaires internes : Moussa LAM, Abou FALL (Adjoint) ;

Département communication : Ibrahima DIALLO (Porte-parole), Aliou YALL (Adjoint), Ibrahima WELE (Adjoint).

 La lutte continue.


Pour le BUREAU NATIONAL PROVISOIRE.

Ibrahima Diallo,

Porte-parole des Forces de libération Africaines de Mauritanie.

Fait à Paris, le 4 novembre 2014


Déclaration Le bureau national provisoire du  20 octobre 2014

 

 

Par une déclaration rendue publique le 02 septembre 2014, le Comité permanent du conseil national (CPCN) des Forces de libération africaines de Mauritanie -FLAM- faisait état du caractère irrégulier et illégal du congrès tenu les 29 et 30 août 2014 à Nouakchott. En conséquence de quoi il considérait comme nulles et non avenues les décisions qui en étaient issues, notamment celle de transformer les FLAM en parti politique dénommé FPC.

Conforté dans ses analyses et sa position par plusieurs militants des sections de l’Europe de l’Ouest, du Sénégal et d’Amérique du nord, et face à la volonté unilatérale manifeste de l’ex-président des FLAM de transformer l’organisation, dans ces conditions, en un parti politique, le Comité permanent du conseil national des FLAM prend acte du fait que l’ex-président et ses compagnons quittent l’organisation. Il s’attelle, dès maintenant, à la reconstruction effective des FLAM.

En cette période cruciale que traversent les FLAM, nous réaffirmons notre attachement indéfectible aux principes et objectifs politiques qui constituent et demeurent le socle politico-idéologique sur lequel furent bâties les FORCES DE LIBERATION AFRICAINES DE MAURITANIE le 14 mars 1983. Les FLAM poursuivront, comme par le passé, le combat contre le racisme d’Etat, l’esclavage séculaire et toutes les formes d’injustices sociales dans le pays.

Elles œuvreront inlassablement pour l’avènement d’un Etat de droit, d’une Mauritanie réellement démocratique, égalitaire et respectueuse de la diversité de ses composantes nationales. Dans l’accomplissement de cette tâche qui sera nécessairement longue et difficile, les FLAM resteront disposées à tendre la main, sur la base d’alliances, d’accords autour de programmes ou d’actions politiques bien définis, à toute organisation ou force politique.

Nous affirmons que les options politiques fondamentales des FLAM demeurent intactes.

C’est le lieu de réitérer notre appel à un dialogue national autour de la Question nationale ou de la cohabitation entre nos différentes ethnies ; appel lancé il y a 28 ans à travers le manifeste du Négro-mauritanien opprimé.

Par rapport à la Question nationale, nous pensons que l’instauration de l’autonomie politique, comme mode d’organisation, de gestion et d’administration de notre territoire et de nos populations, peut être une solution salvatrice au problème grave et récurrent de la cohabitation entre les différentes communautés du pays.

L’autonomie politique comme solution à la Question nationale fut adoptée par les FLAM lors du 5ème congrès qui eut lieu à Dakar en 1998. Comme option politique, elle fut depuis affinée, par des réflexions et des débats, pour être définitivement adoptée dans ses grandes lignes par le 7ème congrès de notre Organisation tenu en France du 28 au 30 mai 2011.

Nous restons disposés à en discuter le contenu, et ouverts à toutes propositions pour l’améliorer.

Nous sommes conscients que l’œuvre historique de reconstruction pour que vivent les FLAM sera longue et ardue. Mais nous sommes aussi convaincus qu’elle aboutira, parce qu’elle sera celle de tous les militants, les sympathisants partenaires et amis attachés aux FLAM.

Le bureau national provisoire .

Le 20 octobre 2014


Communiqué du bureau national du 20 octobre 2014.

 

Les F.L.A.M. (Forces de Libération Africaines de Mauritanie) portent à la connaissance de l’opinion publique que pour toute communication, information, et en attendant la création en cours de son nouveau site, il existe désormais trois supports de communication dédiés à cet effet:

 

un Blog: flammauritanie.unblog.fr

un compteTwitter: @flammauritanie

Une page Facebook: flammauritanie

Elles ne sont plus concernées par toute diffusion provenant de son ancien site FLAMNET.INFO et ne sauraient être tenues pour responsables de toute information ou publication en émanant.

Fait à Paris le 20 octobre 2014

La lutte continue.

LE BUREAU NATIONAL PROVISOIRE.

Contact: flammauritanie@gmail.com.


Comité permanent du conseil national des Flam: communiqué du 28 septembre 1988

 

Camarades,

Un congrès dit des FLAM vient de se tenir à Nouakchott les 29 et 30 Aout 2014, malgré l’absence de la moitié du Bureau Exécutif National (BEN), l’absence de tous les membres du Comité Permanent du Conseil National (CPCN), l’absence de deux (2) Secrétaires Généraux sur les quatre (4) sections que compte notre organisation.

Il faut noter que de nombreux délégués élus des sections n’ont pu faire le déplacement pour des raisons de calendrier inadapté à la date du congrès. Au regard de ces absences précitées, il est clair que ce congrès s’est tenu sans le quorum nécessaire et ne pouvait décider de la dissolution de nos justes et glorieuses FLAM, encore moins essayer de faire valoir le « bébé », cette nébuleuse « Forces progressistes du changement » qui reste locataire au sein de notre organisation en attendant son récépissé.

Aujourd’hui, l’ancien Président des FLAM a définitivement quitté les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), ce train chargé de symboles, ce train qui fut et demeure la fierté de la résistance politique, de la résistance armée contre le racisme d’Etat et ses manifestations souvent génocidaires contre notre peuple.

Camarades militantes et militants des Flam, l’heure est grave, mais l’espoir et surtout cette foi inébranlable à la justesse de notre cause nous aidera à surmonter ce nouvel obstacle et sortir de cette épreuve plus unis, encore plus renforcés et plus déterminés à continuer notre noble combat pour la dignité humaine.

Camarades, cette situation extraordinaire exige de chacune et de chacun et ensemble une réaction prompte et réfléchie à la hauteur de l’événement, pour relever ce défi et tous les défis.

Camarades, le Comité Permanent du Conseil National avait perçu le danger depuis plus de deux ans. C’est ce qui nous avait amené à communiquer directement avec les Secrétaires généraux des sections pour faire connaitre et faire comprendre notre position.

Le CPCN devrait s’élargir aux cadres et d’autres membres fondateurs des FLAM (Mauritanie, USA, Europe) qui ont déjà manifesté leur désir de retour à notre mouvement.

Unissons-nous pour faire vivre les FLAM d’hier, les FLAM d’aujourd’hui, de demain et les FLAM DE TOUJOURS.

Comme disait notre martyr Tafsirou DJIGO décédé au mouroir de Oualata

« FLAM je suis, FLAM je mourrai».

le 28 septembre 1988

Les signataires :

Yahya THIAM – coordinateur adjoint du CPCN

Mamadou Sidi BA

Idrissa BA dit Pathé

Abou FALL

Amadou Boubou NIANG

Habsa BANOR SALL


Déclarartion des Flam de l’Ouest du 13 septembre 2014

 

Suite au congrès extraordinaire convoqué sous la pression de Monsieur Samba THIAM ex-président des FLAM (Forces de libération africaines de Mauritanie), tenu le 29 et 30 août 2014 à Nouakchott ;

Suite à la publication du communiqué du Comité Permanent du Conseil National le mardi 2 septembre 2014 rejetant la dissolution de notre Organisation, les Forces de libération africaines de Mauritanie –FLAM- par sa transformation en parti politique.

Nous, militants de la section Europe de l’Ouest, des Forces de Libération Africaines de Mauritanie réunis ce samedi 06 septembre 2014 à Courbevoie (92400) à 14 heures, déclarons :
– Soutenir totalement la position du Comité Permanent du Conseil National ;

– Rejetons la dissolution des FLAM qui continueront à exister tant que le racisme d’Etat érigé en système de gouvernance persistera ;
– Appelons tous les militants désirant lutter contre le racisme, l’esclavage et l’exclusion dont sont victimes les Noirs mauritaniens à venir nous rejoindre pour :

 

la reconstruction et la sauvegarde des FLAM,

pour le renversement de ce système et la fondation d’une Mauritanie libre, égalitaire et juste pour tous et sans aucune distinction de race.

«FLAM,  je suis et FLAM je mourrai », disait le martyr Tafsirou DJIGO ; le paraphrasant, nous affirmons : «FLAM, nous sommes et FLAM, nous mourrons ».

 

Les Signataires :

– Abdul ANNE, comité de base DJIGO Tafsirou
– Athia ANNE, comité de base Jules SOW
– Cheikh ATHIE, comité de base Jules SOW
– Cheikh Oumar Ba, Secrétaire général des FLAM-Europe de l’Ouest, comité de base DJIGO Tafsirou
– Coumba Malik BA, comité de base BA Alassan Umar
– Harouna BA, comité de base BA Aboubakri Kaliidou
– Sileymane BAL, comité de base BA Ibrahima Kassoum (Bordeaux)
– Alassane Harouna BOYE, comité de base Moussa Alfa KEBE
– Fatimata DEM, comité de base Moussa Alfa KEBE
– Samba DEME, comité de base Orléans
– Ousmane DIA, comité de base Jules SOW
– Ibrahima DIALLO, Secrétaire à la Presse et Communication FLAM-Europe de l’Ouest, comité de base 28 novembre 1990
– Baydi DIAW, comité de base Abubakri Kaliidu BA (Dijon)
– Amadou DIOP, comité de base DJIGO Tafsirou
– Maykor DIOUF, Secrétaire à l’organisation FLAM-Europe de l’Ouest, comité de base Tene Youssouf GUEYE
– Ibrahima KANE, comité de base 28 novembre 1990
– Madina KANE DIALLO, comité de base 28 novembre 1990
– Mamadou KANE, comité de base DJIGO Tafsirou
– Bassirou LY, comité de base BA Abdoul Ghoudous
– Abdourahime SAKHO, comité de base Moussa Alpha KEBE
– Ibrahima Abou SALL, -membre fondateur des FLAM- comité de base SYBASAAR
– Oumar SALL, comité de base 28 novembre 1990
– Garba SOW, comité de base Abubakri Kaliidou BA (Dijon)
– Yéro SOW, comité de base SYBASAAR
– Bayal SY, comité de base 28 novembre 1990
– Mamadou Lamine THIAM, comité de base Moussa Alfa KEBE
– Aliou YALL, comité de base Moussa Alfa KEBE
– Houleye YALL, comité de base Moussa Alfa KEBE
– Mamadou YALL, comité de base 28 novembre 1990
– Ibrahima WAGNE, comité de base DJIGO Tafsirou
– Ibrahima WELE, comité de base SOW Amadou

 

FLAM d’hier, FLAM d’aujourd’hui,
FLAM de demain et FLAM de toujours

 

Paris, le 13 septembre 2014


Communiqué de presse: La Section Sénégalaise des FLAM rejette les décisions prises à Nouakchott

 

Le Bureau exécutif local (B.E.L) de la section Sénégalaise des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) s’est réuni ce Dimanche 15 Septembre 2014 à Dakar, en présence de Monsieur Yakhya Thiam, coordonnateur adjoint du Conseil National des FLAM pour statuer sur le comportement de certains ex camarades, capitulards et se trouvant présentement à Nouakchott.

Le B.E.L dénonce les conditions dans lesquelles ces ex camarades et usurpateurs ont convoqué un congrès impopulaire, irrégulier et suspicieux et dont le seul objectif était visiblement de saper la bonne marche de notre mouvement, les FLAM.

Après avoir statué sur ce cas sans précédent, le bureau exécutif local rejette et condamne fermement cette tentative de se départir du sigle FLAM et de transformer notre instrument de libération national en un parti politique conciliant avec le régime raciste, esclavagiste et dictatorial de Nouakchott.
Le B.E.L dénonce et considère comme nulles et non avenues toutes les suspensions abusives et honteuses de certains de nos camarades, intervenues dans ce mouvement lors de ces deux dernières décennies et dont le seul but était de transformer les FLAM en une dynastie où tous ceux qui sont contre le roitelet sont diabolisés avant d’être exclus. Par la même occasion, le B.E.L invite tous les camarades démissionnaires à revenir sur leur décision et à rester dans les rangs pour poursuivre la lutte pour laquelle nous resterons intransigeants.

Au demeurant, tout en s’inclinant devant la mémoire de nos vaillants combattants morts pour la cause juste et noble, le B.E.L réitère sa ferme volonté d’œuvrer pour l’avènement d’une Mauritanie non raciale, multinationale et démocratique.

Enfin, le B.E.L lance un appel pressant à tous les Mauritaniens épris de paix et de justice et aux démocrates du monde qui ont toujours soutenu notre lutte à resserrer les rangs des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) pour que vive la flamme de la résistance !!!

La lutte continue !

Le Bureau exécutif Local


FLAM : Declaration de la section Amérique du Nord du 22 septembre 2014

Suite au congrès extraordinaire convoqué sous la pression de Monsieur Samba THIAM ex-président des Flam (Forces de libération africaines de Mauritanie), tenu les 29 et 30 août 2014 à Nouakchott ;

Suite à la publication du communiqué du Comité permanent du conseil national le mardi 2 septembre 2014 rejetant la dissolution de notre Organisation, les Forces de libération africaines de MauritanieFLAM- par sa transformation en parti politique.

Nous, militants de la section Amérique du NORD, des Forces de Libération Africaines de Mauritanie, après une large concertation déclarons :

– Soutenir totalement la position du Comité Permanent du Conseil National ;

– Rejetons la dissolution des FLAM qui continueront à exister tant que le racisme d’Etat érigé en système de gouvernance persistera ;

– Appelons tous les militants désirant lutter contre le racisme, l’esclavage et l’exclusion dont sont victimes les Noirs mauritaniens à venir nous rejoindre pour :

  • la reconstruction et la sauvegarde des FLAM,
  • pour le renversement de ce système et la fondation d’une Mauritanie libre, égalitaire et juste pour tous et sans aucune distinction de race.

«FLAM,  je suis et FLAM je mourrai », disait le martyr Tafsirou DJIGO ; le paraphrasant, nous affirmons : «FLAM, nous sommes et FLAM, nous mourrons ».

 

Les Signataires :

1- Mariem BA, (veuve du martyr Djggo  Tafsirou)

2- Abdoul Koudouss CAMARA, membre fondateur des FLAM

3- Moussa LAM, ex chef de la défense

4- Souleymane N’DIAYE, membre fondateur des FLAM

5- Mamadou Sidy BA, membre fondateur des FLAM

6- Fatimata BA, dite Fati BA, Jacksonville, Florida

7- Aissata BA dite Thillo, Jacksonville, Florida

8- Idrissa BA  dit  Pathé, membre fondateur des FLAM

9- Amadou NGAM, St Jerome, CANADA

10- Hamedine M’BODJ, New-York

11- Abou SOW, New York

12- Oumar BA, San Antanio

13- Dianga BA, Jacksonville, Florida

14- Mamoudou N’DIAYE, Jacksonville, Florida

15- Yaya  THIAM, membre fondateur des FLAM

16- Hawa SOW, Denver, Colorado

15- Samba  Thiam BA, Denver, Colorado

18- Tapsirou Djiggo BA, Denver, Colorado

19- Sidy Mamadou BA, Jacksonville, Florida

20- Zakaria SALL, Los Angeles

21- Mamadou HANE, membre fondateur des FLAM, Memphis

22- Habsa Banor BA, Denver, Colorado

23- Abou NDIOM, Columbus, Ohio

 

FLAM d’hier, FLAM d’aujourd’hui,

FLAM de demain et FLAM de toujours

 

22 septembre 2014


Communiqué de la section des FLAM de l’Amérique du nord (USA et Canada) du 12 octobre 2014

 

 

L’AGE de la section des Forces de libération africaines de Mauritanie en Amérique du nord s`est tenue ce dimanche 12 octobre 2014. Les militants présents avaient été appelés pour se prononcer sur : La désignation du bureau de la section

Après le mot de bienvenue et le rappel de l’ordre du jour, l’assemblée a observe une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes du racisme en Mauritanie.

Le bureau suivant été compose :

Secrétaire General : Souleymane Ndiaye

Secrétaire charge de l`organisation et de l`orientation : Aboubakry Sow

Secrétaire charge de la communication : Abou Njom

Secrétaire charge des relations : Hapsa Banor BA

Secrétaire charge des finances et aux affaires sociales : Mariam Ba

Commissaire aux comptes : Hamedine Souleymane Mbodj

Fait a Jacksonville le 12 octobre 2014

La lutte continue

 


Déclaration de presse des FLAM : Un recensement national à caractère ethniciste et raciste !

Le gouvernement mauritanien a entamé un prétendu recensement à vocation d’état civil de la population qui s’avère être, en réalité, une basse entreprise de légalisation de l’état d’éviction des négro-Africains de Mauritanie. C’est donc à juste raison qu’il suscite inquiétudes et indignation tant chez cette communauté  que chez les défenseurs des droits humains et des forces progressistes.

Ajouté aux nominations tribalo-ethniques , aux tracasseries administratives quotidiennes, aux discriminations au sein des institutions publiques, aux expropriations des terres de la vallée au profit de l’agro-business arabe, au sabotage du règlement « du passif humanitaire », à l´arrêt brutal du rapatriement des déportés,  à l´abandon à un triste sort des rapatriés du Sénégal, à la négation des déportés mauritaniens au Mali, à la privation persistante des milliers de négro-africains  de  pièces d´état civil, et à la multiplication de postes de contrôle sur  la frontière Sud  alors que le danger (Aqmi) vient du nord et de Toumbouctou, ce recensement  confirme, une fois de plus,  les fondements racistes de l’Etat mauritanien, en même temps qu’il met à nu la nature démagogique des professions de foi du général  Mohamed Ould Abdel Aziz.

De Ould Taya à Ould Abdel Aziz, le Système est demeuré le même, et  seule la méthode a changé. Là où  le régime du colonel Ould Taya  déportait  et  éliminait,  en masse, physiquement, celui du général Ould Abdel Aziz  procède de manière plus subtile, par diversions, et obstruction pour l’accès à l’état civil et à l’inscription au  fichier électoral.

Chaque jour qui passe dissipe le peu d´espoir qu´avait, plus ou moins,  suscité la prise du pouvoir par le général  Mohamed Ould Abdel Aziz. La nature de ce recensement et les différentes sorties des membres de son gouvernement ne font que conforter la certitude que ce régime est une continuité des régimes militaires précédents,  visant  à assurer la pérennité du système et du racisme d’Etat

L’Administration arabo-berbère a détruit, volontairement, les archives de l’état civil colonial et postindépendance dans la vallée du fleuve. Par le Ranvec  et ce nouveau projet, elle cherche  à créer une base légale d’exclusion des Negro-africains. La fin, inavouée,  de  cette opération d’enrôlement sélectif  n’est  rien moins que rendre, sans coup férir, le plus grand nombre possible de négro-Africains  des apatrides en Mauritanie –  terre de leurs ancêtres.

Face à cette grave situation, et à cette politique de bannissement et de marginalisation de la population négro-mauritanienne, les Forces de Libération Africaines de Mauritanie,

– Dénoncent avec force ce recensement à caractère discriminatoire et chauvin et exigent son arrêt immédiat,

– Appellent les populations victimes de cette exclusion à prendre leurs responsabilités devant l´histoire en opposant  à la provocation et à l’affront toute leur détermination et les moyens de la légitime défense de leur citoyenneté et de leur dignité.

– Encouragent  les élèves des lycées et collèges, les étudiants, les enseignants à s’organiser,  et à  prendre en charge, par  eux-mêmes, le recensement des quartiers, des villages et des hameaux, à dresser la liste de tous les laissés pour compte dans cette opération pour cause de  rejets sans fondement, de  noms déformés ou écorchés délibérément afin de  contrecarrer les  dangereuses tentatives de spoliation de ces commissions mono-ethniques mises en place par le Pouvoir, et démasquer, en même temps, leur caractère ethniciste et raciste.

– Les FLAM soutiennent totalement les forces patriotiques et démocratiques de l´intérieur dans leur résistance courageuse et acharnée  face  à l´arbitraire, et invitent la Diaspora à relayer le mouvement de protestation interne,

  • Elles  attirent l’attention de l´opinion nationale et  internationale sur les risques  de déstabilisation du pays et de la sous-région si le régime persistait  dans sa politique de discrimination raciale et sa posture dictatoriale.

La lutte continue!

Stockholm le 11 juillet 2011

Le département de la Communication


Déclaration des Flam à propos de loi n° 99012 du 26 avril 1999 relative à la réforme du système éducatif national

Le régime de Nouakchott vient de prendre des mesures tendant à réformer le système éducatif, après avoir reconnu, la mort dans l’âme, l’échec patent de l’Arabisation forcée.

Il le reconnaît 20 années après nous. Pendant bien des années nous avons, en bons patriotes sincères, crié notre désaccord contre ces néfastes Réformes, et que malgré la répression, nous avons continué de dénoncer. Aujourd’hui Ould Taya nous donne enfin raison !

Rappelons qu’entre 1959 et 1984, une série de réformes antinationales avaient été mises en chantier, dans la passion et la précipitation; elles avaient été guidées, essentiellement, par une idéologie dont la motivation exclusive a été et demeure l’utilisation de la langue Arabe, non comme moyen d’épanouissement pour tous, mais comme instrument d’exclusion des Négro-Africains.

Et voilà les résultats: un Enseignement public en ruine, nos étudiants au bas de l’échelle dans les universités étrangères, incapables de suivre. Bref des générations de Mauritaniens sacrifiés! Les responsables d’un tel gâchis humain devront un jour répondre de leur forfaiture. Si le Régime reconnaît enfin l’échec de ses réformes, Ould Taya demeure toujours incapable d’opérer le vrai changement, car dans le fond il n’a pas renoncé à son idéologie raciste.

Il suffit, pour s’en convaincre, d’examiner les objectifs déclarés de la réforme. Le Régime parle « d’unifier le système »; or cette apparente unification, se fait à nouveau au détriment du Négro-Africain; en effet l’Enseignement de six matières au définies comme « matière culturelles » (philosophie, langue, histoire, géographie, instruction civique, morale et religieuse, droit etc…) dispensé en Arabe, reste imposé aux Négro-Africains.

N’est-ce pas là une manière bien sournoise et malhonnête, de poser la langue Arabe comme élément essentiel de culture commune à toutes les composantes nationales, alors qu’il n’en est rien! On peut s’interroger sur ce que deviendront tous ces enfants Négro-Africains, moins doués dans les sciences – et ils sont légion – contraints de s’orienter lettre, où l’Enseignement se fera désormais obligatoirement en Arabe, où ils accusent un lourd handicap?

N’est-ce pas là une sorte de plan secret visant à les amener vers un échec certain ? Entre autre objectifs de la réforme, on peut noter la volonté déclarée d’œuvrer, semble-t-il à la « promotion des langues nationales » c’est-à-dire les langues négro-africaines (Pulaar, Soninké, Wolof); mais peut-on parler de promotion de ces langues, et supprimer du même coup et leur expérimentation (réussie) à la base et l’Institut des Langues Nationales?

La mise en place d’un département de Langues Nationales à l’université, certes positive, ne s’aurait en rien s’opposer à leur expérimentation dans le fondamental, entreprise depuis 1984 et qui a donné de bons résultats. On supprime quelque chose qui échoue, pas ce qui réussit ! Voilà pourquoi les motifs évoqués nous paraissent troubles, et laissent induire une volonté manifeste de se débarrasser, à bon compte, une fois pour toute, des Acquis dans ce domaine.

Nous considérons cela comme un acte très grave, que la communauté Négro-Africaine se devrait de retenir. Enfin dès la première lecture, des carences et incohérences pédagogiques nombreuses contenues dans cette Réforme-là, sautent aux yeux. Il en est ainsi de l’imposition obstinée de l’Arabe aux enfants Négro-Africains en 1ére années, que rien ne justifie.

Tous les pédagogues et psychologues s’accordent à dire que commencer par une langue étrangère pour l’enfant, constitue un handicap majeur évalué à six années de retard. Hier comme aujourd’hui, l’Enfant Négro-Africain devra affronter le double handicap d’une double langue étrangère (Arabe et Français).

Il faudrait être surdoué pour réussir dans un tel système! De plus l‘Instruction civique » pour un enfant de six ans semble manifestement absurde, car cela ne permet, ni l’acquisition du civisme, ni celle de la religion. Nous n’avons pas évoqué, pour terminer, l’Enseignement du calcul qui ne débute qu’en 3éme année et celui de Sciences Naturelles en 5ème année ! Des retards cumulés pour rien !

Tout cela montre bien que nouvelle réforme, retombée dans les travers des réformes précédentes est un leurre; que les objectifs initiaux de discrimination à caractère raciste contre les Négro-Africains n’ont pas varié. Elle n’a pas pour vocation, contrairement aux attentes, de garantir la justice et de rétablir la concorde, et l’unité des coeurs.

Elle n’est pas venue unir mais unifier en gommant l’identité des uns. Il faut noter que cette réforme nouvelle pourrait être interprétée dans certains milieux, comme un bonus pour les négro-africains; elle s’inscrirait donc, pense-t-on, dans une perspective de main tendue en direction des Négro-Africains, en signe de décrispation; comme pour faire croire qu’elle profiterait surtout aux Négro-Africains !

Cette interprétation nous semble tout à la fois erronée et dangereuse, pour créer l’amalgame. En effet, vue sous cet angle, elle aurait tendance d’une part à poser, à tort, la lutte des Négro-Africains comme une lutte pour le français. Laissons aux Français de France le soin de mener une telle lutte; et d’autre part, elle réduirait abusivement leur problème en un problème exclusivement culturel.

Une telle position est extrêmement dangereuse, car elle change la nature du problème qu’elle simplifie à outrance. En fait le problème Négro-Africain est un problème d’exclusion globale; exclusion sur le plan politique, économique, culturel et social. Ils réclament l’Enseignement des Langues Nationales garant de leur identité, en toute légitimité, sans exclure ni l’Arabe ni le Français. Tel est l’enjeu et la véritable dimension du problème! Quelle solution pour notre système Educatif ?

Nous devons avouer qu’il est plus difficile, à l’heure actuelle, d’imaginer un système qui satisfasse tout le monde, compte tenu de la profonde déchirure sociale actuelle; Raison de plus pour considérer que la réforme de notre système éducatif est une chose trop sérieuse et trop sensible pour être confiée, en cachette, à une bande d’individus, à l’honorabilité douteuse.

Elles devraient, au contraire, faire l’objet d’une large concertation nationale. Il faudrait aussi ajouter que cette nouvelle réforme, remake de la réforme de 1973, ne correspond plus à l’état des rapports communautaires de 1984, mis sous le boisseau. En retombant dans les travers des réformes précédentes, elle omet de prendre en compte l’essentiel, c’est-à-dire les identités respectives.

Voilà pourquoi elle ne peut convenir ni aux uns ni aux autres. Mettre en place, aujourd’hui un système Éducatif dans le cadre d’un État-nation (alors que la nation mauritanienne n’est qu’une utopie), malgré les résistances, suppose pour être accepté dans un souci de compromis, qu’un certain nombre de règles essentielles minimales soient respectées :

– Faire en sorte que chaque communauté ne se sente plus, ni aliénée, ni handicapée, l’une, l’autre;

– Faire en sorte que le système Educatif soit en harmonie avec l’Identité et les aspirations des uns et des autres. D’où, faire reposer donc l’Enseignement d’abord sur les langues nationales. Cet Enseignement resterait toutefois ouvert aux autres langues étrangères; langues nationales et Français à la place réservée devraient cohabiter dans une relative harmonie.

On prendrait également la précaution, pour éviter les avatars du passé, d’introduire dans l’Enseignement, mais à dose homéopatique, les langues Négro-Africaines chez les Beydanes et réciproquement l’arabe chez les Négro-Africains; filière où chaque langue aurait un statut de langue de communication, tout court; nous ne devons plus perdre de vue que l’unité et l’égalité entre Mauritaniens, suppose que chaque mauritanien accorde à son voisin autant de respect et de considération qu’à soi-même.

En fait, la vraie solution résiderait, non dans l’imposition, mais dans la liberté donnée à chaque communauté de mettre, librement, en place un système qui respecterait ses aspirations; et cela n’est possible que dans le cadre de l’Autonomie.

Cette réforme que nous venons d’examiner – une de plus – le régime l’offre dans une double perspective; tenter d’abuser l’opinion internationale sur sa volonté de changement d’une part, distraire les Négro-Africains sur l’essentiel d’autre part; et cet essentiel réside dans ce système qui les opprime sur le plan politique, économique, culturel et social. Les Négro-Aricains devront donc rester vigilants.

Fait à Dakar le 01 Juillet 1999

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie.

A PROPOS DE LA NOUVELLE RÉFORME DE L´ÉDUCATION EN MAURITANIE
  • Le Régime de Nouakchott vient de prendre des mesures tendant à réformer le système éducatif, après avoir reconnu, la mort dans l’âme, l’échec patent de l’Arabisation forcée. Il le reconnaît 20 années après nous. Pendant bien des années nous avons, en bons patriotes sincères, crié notre désaccord contre ces néfastes Réformes, et que malgré la répression, nous avons continué de dénoncer. Aujourd’hui Ould Taya nous donne enfin raison!

Rappelons qu’entre 1959 et 1984, une série de réformes antinationales avaient été mises en chantier, dans la passion et la précipitation; elles avaient été guidées, essentiellement, par une idéologie dont la motivation exclusive a été et demeure l’utilisation de la langue Arabe, non comme moyen d’épanouissement pour tous, mais comme instrument d’exclusion des Négro-Africains.

Et voilà les résultats: un Enseignement public en ruine, nos étudiants au bas de l’échelle dans les universités étrangères, incapables de suivre. Bref des générations de mauritaniens sacrifiées!

Les responsables d’un tel gâchis humain devront un jour répondre de leur forfaiture.

  • Si le Régime reconnaît enfin l’échec de ses réformes, Ould TAYA demeure toujours incapable d’opérer le vrai changement, car dans le fond il n’a pas renoncé à son idéologie raciste. Il suffit, pour s’en convaincre, d’examiner les objectifs déclarés de la Réforme.

Le Régime parle « d’unifier le système »; or cette apparente unification, se fait à nouveau au détriment du Négro-Africain; en effet l’Enseignement de six matières au définies comme « matière culturelles » (philosophie, langue, histoire, géographie, instruction civique, morale et religieuse, droit etc…) dispensé en Arabe, reste imposé aux Négro-Africains. N’est-ce pas là une manière bien surnoise et malhonnête, de poser la langue Arabe comme élément essentiel de culture commune à toutes les composantes nationales, alors qu’il n’en est rien!

On peut s’interroger sur ce que diviendront tous ces enfants Négro-Africains, moins doués dans les sciences – et ils sont légion – contraints de s’orienter en lettre, où l’Enseignement se fera désormais obligatoirement en Arabe, où ils accusent un lourd handicap?

N’est-ce pas là une sorte de plan secret visant à les amener vers un échec certain ?

Entre autre objectifs de la Réforme, on peut noter la volonté déclarée d’oeuvrer, semble t-il à la « promotion des langues nationales » c’est-à-dire les langues négro-africaines (pulaar, soninké, wolof); mais peut-on parler de promotion de ces langues, et supprimer du même coup et leur expérimentation (réussie) à la base et l’Institut des Langues Nationales?

La mise en place d’un Département de Langues Nationales à l’université, certes positive, ne s’aurait en rein s’opposer à leur expérimentation dans le fondemental, entreprise depuis 1984 et qui a donné de bons résultats. On supprime quelque chose qui échoue, pas ce qui réussit! Voilà pourquoi les motifs évoqués nous paraissent troubles, et laissent induire une volonté manifeste de se débarrasser, à bon compte, une fois pour toute, des Acquis dans ce domaine.

Nous considérons cela comme un acte très grave, que la communauté Négro-Africaine se devrait de retenir.

Enfin dés la première lecture, des carences et incohérences pédagogiques nombreuses contenues dans cette Réforme là, sautent aux yeux.

Il en est ainsi de l’imposition obstinée de l’Arabe aux enfants Négro-Africains en 1ére années, que rien ne justifie.

Tous les pédagogues et psychologues s’accordent à dire que commencer par une langue étrangère pour l’enfant, constitue un handicap majeur évalué à six années de retard. Hier comme aujourd’hui, l’Enfant Négro-Africain devra affronter le double handicap d’une double langue étrangère (Arabe et Français). Il faudrait être surdoué pour réussir dans un tel système! De plus l’Instruction civique » pour un enfant de six ans semble manifestement absurde, car cela ne permet, ni l’acquisition du civisme, ni celle de la religion. Nous n’avons pas évoqué, pour terminer, l’Enseignement du calcul qui ne débute qu’en 3éme année et celui de Sciences Naturelles en 5ème année! Des retards cumulés pour rien!

Tout cela montre bien que nouvelle Réforme, retombée dans les travers des réformes précédentes est un leurre; que les objectifs initiaux de discrimination à caractère raciste contre les Négro-Africains n’ont pas varié. Elle n’a pas pour vocation, contrairement aux attentes, de garantir la justice et de rétablir la concorde, et l’unité des coeurs. Elle n’est pas venue unir mais unifier en gommant l’identité des uns.

Il faut noter que cette Réforme nouvelle pourrait être interprétée dans certains milieux, comme un bonus pour les négro-africains; elle s’inscrirait donc, pense t-on, dans une perspective de main tendue en direction des Négro-Africains, en signe de décrispation; comme pour faire croire qu’elle profiterait surtout aux Négro-Africains!

Cette interprétation nous semble tout à la fois éronnée et dangereuse, pour créer l’amalgame. En effet, vue sous cet angle, elle aurait tendance d’une part à poser, à tort, la lutte des Négro-Africains comme une lutte pour le français. Laissons aux Français de France le soin de mener une telle lutte; et d’autre part, elle réduirait abusivement leur problème en un problème exclusivement culturel.

Une telle position est extrêmement dangereuse, car elle change la nature du problème qu’elle simplifie à outrance.

En fait le problème Négro-Africain est un problème d’exclusion globale; exclusion sur le plan politique, économique, culturel et social. Ils réclament l’Enseignement des Langues Nationales garant de leur identité, en toute légitimité, sans exclure ni l’Arabe ni le Français.

Tel est l’enjeu et la véritable dimension du problème!

  • Quelle solution pour notre système Educatif?

Nous devons avouer qu’il est plus difficile, à l’heure actuelle, d’imaginer un système qui satisfasse tout le monde, compte tenu de la profonde déchirure sociale actuelle; Raison de plus pour considérer que la Réforme de notre système éducatif est une chose trop sérieuse et trop sensible pour être confiée, en cachette, à une bande d’individus, à l’honorabilité douteuse. Elles devrait, au contraire, faire l’objet d’une large concertation nationale. Il faudrait aussi ajouter que cette nouvelle Réforme, remake de la Réforme de 1973, ne correspond plus à l’état des rapports communautaires de 1984, mis sous le boisseau. En retombant dans les travers des Réformes précédentes, elle omet de prendre en compte l’essentiel, c’est-à-dire les identités respectives.

Voilà pourquoi elle ne peut convenir ni aux uns ni aux autres.

  • Mettre en place, aujourd’hui un système Éducatif dans le cadre d’un État-nation (alors que la nation mauritanienne n’est qu’une utopie), malgré les résistances, suppose pour être accepté dans un souci de compromis, qu’un certain nombre de règles essentielles minimales soient respectées:

– Faire en sorte que chaque communauté ne se sente plus, ni aliénée, ni handicapée, l’une, l’autre;

– Faire en sorte que le système Educatif soit en harmonie avec l’Identité et les aspirations des uns et des autres.

D’où, faire reposer donc l’Enseignement d’abord sur les langues nationales. Cet Enseignement resterait toutefois ouvert aux autres langues étrangères; langues nationales et Français à la place réservée devraient cohabiter dans une relative harmonie.

On prendrait également la précaution, pour éviter les avatars du passé, d’introduire dans l’Enseignement, mais à dose homéopatique, les langues Négro-Africaines chez les Beydanes et réciproquement l’arabe chez les Négro-Africains; filière où chaque langue aurait un statut de langue de communication, tout court; nous ne devons plus perdre de vue que l’unité et l’égalité entre Mauritaniens, suppose que chaque mauritanien accorde à son voisin autant de respect et de considération qu’à soi-même.

En fait, la vraie solution résiderait, non dans l’imposition, mais dans la liberté donnée à chaque communauté de mettre, librement, en place un système qui respecterait ses aspirations; et cela n’est possible que dans le cadre de l’Autonomie.

Cette Réforme que nous venons d’examiner – une de plus – le Régime l’offre dans une double perspective; tenter d’abuser l’opinion internationale sur sa volonté de changement d’une part, distraire les Négro-Africains sur l’essentiel d’autre part; et cet essentiel réside dans ce système qui les opprime sur le plan politique, économique, culturel et social.

Les Négro-Aricains devront donc rester vigilants.

Fait à Dakar le 01 Juillet 1999

Dakar

LES FLAM


La réforme foncière mauritanienne du 5 juin 1983 ou comment faire main basse sur les terres de la vallée du fleuve Sénégal, une analyse des Flam

L’ordonnance du 5 juin 1983, au-delà des raisons officielles qui semblent en être le fondement, n’est que la consécration sur le plan juridique de la volonté du pouvoir mauritanien d’asseoir davantage sa main mise sur tous les secteurs de la vie économique du pays. Après avoir accaparé le pouvoir politique (voir Manifeste du négro-mauritanien opprimé) et étendu sa domination sur le plan culturel (arabisation presque totale du pays au mépris de l’identité culturelle des Négro-africains),il ne lui restait plus, compte tenu des perspectives alléchantes de l’après barrage, qu’à exproprier les paysans noirs de la vallée de leurs terres .C’est à cette fin qu’à été édictée l’ordonnance 83 127 du 5juin 1983. Les objectifs officiellement poursuivis par l’ordonnance sont de 3 ordres:

– Objectifs  politiques: « l’ordonnance qui unifie la législation (une seule loi pour tous)est une mesure d’intégration nationale. Elle permet de consolider la souveraineté de l’Etat en renforçant le pouvoir central sur les terres face à l’émiettement des pouvoirs locaux sur les territoires collectifs ».

– Objectifs économiques. « L’Etat doit pouvoir entreprendre des projets de développement agricole sans être paralysé par la résistance des propriétaires fonciers. La nouvelle législation lui donne juridiquement les moyens. Le système des droits coutumiers qui immobilise la terre est aboli. Le passage à l’individualisation et à la propriété privée doit pouvoir libérer les initiatives et permettre une mise en valeur plus intensive ».

-Objectifs sociaux: » La réforme doit permettre l’éradication des rapports sociaux dépassés (servage, khamessat) et l’accès de tous, sans discrimination la propriété ».

Un examen approfondi des dispositions de l’ordonnance et des modalités de son application montre que la réalité est tout autre: la nouvelle loi foncière n’est en effet qu’un maquillage juridique destiné à dissimuler la colonisation des terres du sud par les hommes d’affaires Beydanes du système.

Il importe toutefois, avant d’analyser le contenu de l’ordonnance et d’en dévoiler les buts (politique, économique) inavoués, de présenter sommairement le système traditionnel de tenure des terres. Système contre lequel la nouvelle loi prétend s’élever au nom de la modernité.

PRESENTATION DU SYSTEME TRADITIONNEL

Jusqu’en 1983, l’Etat mauritanien n’a pas ressenti, contrairement à la plupart des Etats d’Afrique de l’Ouest, la nécessité de se doter d’une loi foncière. Pendant vingt-trois ans donc, les pouvoirs publics se sont accommodé du statu quo qui prévalait et qui se caractérisait par la coexistence des systèmes traditionnels de tenure des terres et de quelques éléments de droit moderne.

Ce dualisme était géré par la loi du 2 août 1960 portant réorganisation domaniale. Ce texte ne remettait pas fondamentalement en cause les droits coutumiers sur la terre. En effet, à côté des droits généralement admis au profit de l’Etat en matière de Droit Administratif des Biens (expropriation pour cause d’utilité publique, appartenance à l’Etat des terres sans maître et des terres vacantes, etc..), la loi reconnaissait et confirmait « les droits fonciers comportent une emprise évidente et permanente sur le sol », (l’article 3 de la loi).

QU’EST CE QUI CARACTÉRISAIT LE SYSTÉME TRADITIONNEL ?

Dans le Fuuta, le Gidimaxa-Gajaaga, le Waalo et, d’une façon plus générale, dans la cosmogonie africaine, la terre tout comme l’eau, le ciel, l’air, est insusceptible d’appropriation au sens du droit romain. Elle est une création de Dieu pour la survie de l’Espéce. Elle appartient aux vivants et aux morts, elle abrite les ancêtres. Elle est une propriété collective et indivise. Elle ne peut en aucun cas être aliénée.

La terre peut cependant supporter certains droits, dont la mise en œuvre incombe au doyen du lignage ou au chef du village. Ce dernier répartit les terres en fonction des besoins de chaque membre de la communauté. Il peut également accorder un droit de culture à un étranger (Sammba remooru) moyennant le paiement d’une redevance.

Le bénéficiaire de ce démembrement du droit de la « propriété » qu’est l’usus est appelé traditionnellement, en milieu pular, JOM JEYNGOL, littéralement le propriétaire du feu ou JOM LEWRE, le propriétaire de la hache. Celui qui accorde le droit d’usage est appelé JOM LEYDI : C’est le « propriétaire » de la terre. Les redevances qui lui sont versées peuvent prendre 3 formes :

-L’Asakal ou Zakat qui est d’origine religieuse et qui représente le1/10 de la récolte ;

-Le Njooldi: Droit d’entrée ou pas de porte versé chaque année au début de la mise en culture ;

Le Cootiigu: Taxe sur l’héritage payée au maître de la terre par les héritiers légitimes d’un détenteur défunt d’un droit de culture.

Une fois ces redevances acquittées, le Jom leydi ne peut ni cultiver la terre pour son propre compte, ni la prêter, ni la louer à d’autres personnes.

QUELLES SONT LES TERRES SUR LESQUELLES S’EXERCENT CES DROITS?

Elles sont de deux types. le Waalo et le Jeeri.

Le Jeeri est constitué de terres en hauteur. Elles sont en quantité quasi illimitée. Elles ne font pas pour le moment l’objet (pour résumer grossièrement) d’appropriation » au sens traditionnel du terme. Elles appartiennent à qui les cultive.

Le Waalo est composé de terres inondées chaque année, où sont pratiquées des cultures de décrue. Ce sont les terres les plus fertiles et donc les plus convoitées. Le Waalo est la propriété du village. Chaque lignage de celui-ci possède une partie du waalo commun. La répartition des parcelles pour la culture se fait à l’intérieur des lignages. Chaque doyen de lignage opère la répartition entre les adultes mâles de la descendance.

La distinction entre le waalo et le jeeri a des conséquences sur le loyer qui varie suivant la plus ou moins profonde inondation de la terre. Le waalo est généralement loué en contrepartie du versement de la moitié de la récolte : c’est le REM-PECCEN. Si la location porte sur plusieurs années, le loyer peut être payé en une seule fois. Pour les terres les moins inondées, le loyer correspond au 1/10 de la récolte.

Ainsi présenté, le système traditionnel comportait d’indéniables avantages, notamment sur le plan humain. En effet, dans une société en équilibre stationnaire2le droit traditionnel anti individualiste visait avant tout à assurer la sécurité du groupe ou du moins la sécurité de l’individu dans le groupe ».

Le chef du lignage ou du village « en attribuant des parcelles à chaque famille et en tenant compte de la proportion de bouches à nourrir et d’individus susceptibles de mettre en valeur le sol, évitait à la fois l’accaparement du sol et sa sous-utilisation ». Le système comportait en outre un avantage d’ordre écologique, en raison notamment de la pratique de la culture itinérante. A côté de ces avantages, le régime coutumier comportait cependant de nombreux inconvénients : il était profondément inéquitable et était, par certains de ses aspects, un obstacle au développement économique et social.

C’est ainsi que les femmes disposaient en général de droits très inférieurs à ceux reconnus aux hommes. Dans le Fuuta, elles n’ont pas le droit d’hériter des terres des collectivités villageoises. Seul leur est reconnu le droit de prélever sur les récoltes une certaine quantité destinée à leur subsistance : c’est le Cuubi=1 à 10 corbeilles suivant la fortune du frère.

Une autre iniquité résidait dans le paiement de certaines redevances, notamment dans la différenciation qui était faite entre le « Jom Jeyngol » qui est un membre de la communauté et le « Sammba remooru » qui est étranger. Alors que pour le premier l’Asakal était dû par famille, l’étranger lui, devait le payer par loungan et par tête. Mais l’injustice la plus remarquable tenait au fait que les terres appartenaient en grande partie aux grandes familles nobles(Rimbe).Et un « Gallunke »(d’origine esclave), par exemple, aura beau cultiver une terre pendant des années, il n’en sera pas pour autant propriétaire, la prescription acquisitive n’existant pas en droit traditionnel.

Le Sud partageait ces traditions avec le pays maure(le nord). A cet égard Capot Rey écrivait «: Un hartani prenait-il l’initiative de défricher un coin de terre jusque-là sans maître, le terrain une fois mis en valeur pouvait être revendiqué par un marabout ou un guerrier en vertu de la coutume »trab-el-beydane »qui reconnaît au conquérant arabe un droit implicite sur toutes les terres sans maître »

ANALYSE DE L’ORDONNANCE

La nouvelle loi foncière se propose donc de mettre terme aux archaïsmes du système traditionnel de tenure des terres et de mettre en place un cadre juridique mieux adapté aux nécessités du développement. Derrière ces motivations apparemment pertinentes, se cache un objectif, déjà appréhendé par le Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé d’avril 1986 :

– Procurer aux hommes d’affaires Beydanes du Système une nouvelle source d’enrichissement, confortant ainsi leur emprise sur tous les secteurs de la vie économique et, corrélativement, empêcher l’émergence d’une bourgeoisie agraire noire dont la puissance financière aurait remis en cause la suprématie politique des maures blancs.

– Susciter des contradictions au sein de la communauté noire du pays en orientant les revendications économiques et sociales des Harmonies, par ailleurs légitimes, vers les terres du waalo.

Ce dernier objectif a d’ailleurs été provisoirement atteint par la déportation au Sénégal et au Mali de villages entiers de la vallée et le remplacement, sur ces mêmes villages, des paysans Haal-pulaaren, Soninko et Wolofs par des Haratines.

L’ensemble des dispositions de l’ordonnance s’articule autour de ce double objectif.

L’ordonnance affirme d’abord, en son article 1er, que « la terre appartient à la nation. Tout mauritanien, sans discrimination d’aucune sorte, peut, en se conformant à la loi, en devenir propriétaire pour partie ». Elle dispose ensuite (art 3) que le système de la tenure foncière traditionnelle du sol est aboli.

Sur ces nouvelles bases, le texte établit une distinction entre les patrimoines fonciers traditionnels, désormais susceptibles d’individualisation (art.6) et le domaine de l’état, oú des concessions peuvent être attribués à des personnes physiques ou morales(art.12).

DOMAINE DE L’ETAT

L’article dispose que quiconque « désire accéder à la propriété d’une terre domaniale doit impérativement obtenir au préalable la concession : celle-ci ne devient définitive et n’emporte transfert de propriété qu’après mise en valeur réalisée aux conditions imposées par le cahier des charges et, s’il y a lieu, par l’acte concession ».

Dans la pratique, les choses se passent comme suit : un privé Beydane, aidé par l’Administration locale, s’installe irrégulièrement sur des terres présumées relever du domaine de l’Etat. Une fois le terrain occupé, le privé n’a plus qu’à engager la procédure de régularisation prévue par l’art.8 de l’ordonnance. Ses chances d’aboutir sont d’autant plus grandes qu’il existe en Mauritanie une loi non écrite en vertu de laquelle une circonscription administrative ne peut être dirigée par un natif du coin. Moyennant quoi, la quasi-totalité des postes de gouverneurs, des préfets, de chefs d’arrondissements et de commandants de gendarmerie dans la région du fleuve, sont détenus par des Beydanes.

La situation s’est d’autant plus compliquée que ces dernières années, le Gouvernement a accordé des « quasi-concessions ». Il s’agit d’autorisations d’exploiter à titre précaire et révocable. Juridiquement celles-ci ne peuvent être tenues pour des concessions au sens ou l’entend l’ordonnance car l’exploitant à titre précaire n’a, selon la circulaire spéciale 020/MINT du 29 juillet 1985, aucun droit de propriété sur le sol sauf décision judiciaire ou concession régulière ultérieure.

La quasi-totalité des autorisations accordées l’a été à des « habitants de Nouakchott disposant de gros moyens «, euphémisme qui désigne des riches commerçants Beydanes de la capitale. Octroyées dans la précipitation la plus totale-celle qui sied aux affaires ? – et sans que ne soit précisé leur cadre juridique, ces autorisations ont constitué pour les bénéficiaires un moyen particulièrement commode et rapide d’accéder à la concession définitive. Il suffit en effet, pour cela, d’un minimum d’investissement.

La colonisation des terres de la vallée par des hommes d’affaires Beydanes, au moyen de ces autorisations, se fera d’autant plus rapidement que les collectivités villageoises ne peuvent, elles, en bénéficier. La circulaire entend par cette discrimination empêcher que ne se perpétue la situation à laquelle l’ordonnance a voulu mettre fin : à savoir l’existence d’un droit qui ne se rattache ni à une personne physique ni à une personne morale.

La multiplication des autorisations d’exploiter à titre précaire et révocable ne peut manquer de susciter des réactions violentes de la part des habitants de la vallée. Le ministre de l’intérieur en est du reste tellement conscient qu’il écrit dans sa circulaire «: il serait prévisible que des telles autorisations déclenchent des frictions que les gouverneurs et autres autorités déconcentrées devront contenir par les moyens dont ils disposent «, autrement dit la répression. On notera au passage la très grande « disposition » au dialogue dont le Gouvernement fait preuve dans la gestion du problème foncier !

PATRIMOINES FONCIERS TRADITIONNELS

En ce qui concerne les patrimoines fonciers collectifs, l’art.3 de l’ordonnance précise que l’individualisation est de droit. Toute personne appartenant à une collectivité ayant des droits coutumiers sur la terre, peut demander l’individualisation. L’on peut d’ores et déjà noter le machiavélisme de cette disposition. Quiconque connaît l’organisation sociale qui prévaut dans la région du fleuve sait qu’aucun paysan ne prendra le risque de rompre la solidarité immémoriale du système villageois en demandant l’individualisation. Ce serait une véritable hérésie.

Peuvent aussi demander l’individualisation tous ceux qui ont contribué à la mise en valeur des terres ; l’art.8 du décret d’application de l’ordonnance précise que « sont réputés avoir participé à la mise en œuvre initiale ou contribué à la pérennité de l’exploitation tous ceux qui, par leur travail ou par leur assistance, ont permis la réalisation et le maintien de cette mise en valeur ». Là également, des frictions peuvent surgir du fait que des individus n’appartenant pas à la communauté villageoise ou au lignage ont pu contribuer à la mise en valeur comme simples bénéficiaires d’un droit de culture. C’est généralement le cas des Haratines.

 « MISE EN VALEUR », TERRES MORTES », DEVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIALE »

Lorsque toutes ces subtilités juridiques s’avèrent insuffisantes pour venir à bout de la résistance des paysans de la vallée(les cas de Rindiaw, Ndiorol,Olo ologo,etc),l’Administration peut toujours recourir aux notions floues à souhait de « mise en valeur » et de « développement économique et social ». En ce qui concerne la premiére, elle est présente à toutes les étapes de la procédure et fait partie de ces termes génériques qui viennent à la rescousse de l’administration lorsqu’elle n’a plus d’arguments à opposer aux paysans.

C’est en effet cette notion de « mise en valeur » qui permet aux occupants spontanés de régulariser leur situation. C’est encore elle qui permet à ceux qui ne sont présents sur le terrain que depuis 2 ans de demander l’individualisation parce qu’ayant participé à la viabilisation du sol. C’est toujours ce concept « fourre-tout »qui  rend la concession définitive. C’est enfin la « mise en valeur »qui, a contrario, fait tomber dans le domaine de l’état les « les terres mortes ».

Que recouvre cette dernière notion empruntée à la charria ? Selon l’art 4 de l’ordonnance, » sont réputées mortes, les terres qui n’ont jamais été mises en valeur ou dont la mise en valeur n’a pas laissé de traces évidentes ». Lorsque l’absence de mise en valeur est constatée, ces terres sont versées dans le patrimoine de l’Etat qui peut alors les redistribuer sous forme de concession.

Cette disposition peut être source de beaucoup de difficultés en raison notamment du caractère pour le moins vicieux de la définition retenue.

On peut d’abord faire remarquer que la plupart des terres appartenant aux villages étant à la lisière du Jeeri, elles ne sont que rarement touchées par les crues. Si bien que l’Administration de la preuve de l’absence de mise en valeur ne pose aucune difficulté particulière. La tâche des pouvoirs publics est rendue d’autant plus facile qu’en raison de la sécheresse qui a sévi ces dernières années, la mise en valeur est devenue tout simplement impossible. On notera enfin que pour mettre en valeur, il faut des moyens. Or les paysans qui fondaient beaucoup d’espoir sur la SONADER pour obtenir des intrants, ont vu l’aide qui leur était octroyée par ce service public se raréfier, voire cesser, la SONADER ayant été détournée de ses objectifs initiaux. On retombe alors dans la quadrature du cercle : pas de moyen, pas de mise en valeur ; pas de mise en valeur, plus de terre !

Le second stratagème auquel l’Etat peut recourir est celui de « développement économique et social ».

C’est au nom de ce  » développement économique et social » que les pouvoirs publics peuvent exproprier les petits paysans qui, après avoir franchi toutes les entraves légales, administratives  et culturelles, ont pu acquérir un lopin de terre. L’ordonnance prévoit en effet que la propriété privée individuelle doit céder devant la réalisation d’un projet d’intérêt national ou régional. C’est à dire les grands travaux agricoles nécessitant de gros investissements. Pour mener à bien ces « projets d’intérêt national ou régional », il importe de disposer d’instruments juridiques permettant d’exproprier au plus vite les petits paysans. C’est à cet impératif que répond la notion de « développement économique et social » (l’art.10 de l’ordonnance).

Les fameux « projets d’intérêt national et régional  » ne concerneront à n’en pas douter que des hommes d’affaires Beydanes, seuls en mesure, grâce aux énormes moyens financiers mis à leur disposition par les pouvoirs publics et le Système bancaire, de réaliser les dits projets. A terme, cette politique aura pour conséquence la transformation des paysans de la vallée en ouvriers agricoles travaillant pour le compte des Businessmen Beydanes du Système.

En conclusion à cette étude, nous examinerons quelques dispositions de l’ordonnance que nous n’avons pas abordées jusqu’ici. Nous reviendrons également sur les motivations réelles de la Réforme.

DISPOSITIONS PARTICULIÉRES DE L’ORDONNANCE

Ces dispositions soit confèrent à l’Administration une liberté de manœuvre telle que les paysans se retrouvent privés de tout moyen de défense ; soit aboutissent à des conséquences pratiques absurdes. Mentionnons d’abord l’abolition générale et absolue des coutumes à laquelle, au nom de la Charria, procède l’ordonnance. Contrairement à ce que le texte affirme, la loi islamique n’imposait nullement une telle solution. Nombreux en effet sont les cas dans lesquels, les juges musulmans ont eu recours aux coutumes comme source auxiliaire du droit. On invoque à cet égard l’exemple de Malick qui fit appel à la coutume préislamique de Médine. L’on pouvait donc « sans sortir de la loi adopter une attitude moins radicale à l’égard de la coutume De façon à ce que sa lente élimination produise le moins possible de tensions sociales » Il importe également de relever que l’article 7 de l’ordonnance déclare irrecevable en justice les actions foncières collectives et radie du rôle des juridictions les affaires pendantes de même nature. D’où la question de savoir, dans l’hypothèse d’une radiation, à qui appartiennent les textes ainsi libérés : à l’Administration ou aux derniers exploitants ? il est fort probable dans le cas des terres du sud que l’Etat n’aura aucun scrupule à les reverser dans son domaine.

De même, il convient de noter l’incroyable déséquilibre introduit par l’article 14 de l’ordonnance. D’après cette disposition, le justiciable qui met en cause la domanialité d’une terre doit intenter son action dans le délai d’un mois qui suit la notification de la mise en demeure de quitter les lieux. Il n’a plus alors que deux mois pour produire ses moyens de preuve. Alors qu’aucun délai n’est imparti à l’Administration pour déposer son mémoire en réplique. Deux conséquences en résultent pour les paysans de la vallée : d’une part, l’existence de preuve écrite assortie « de délais stricts et de pièces à produire nombreuses dans une société paysanne où les manières de vivre le temps et l’écrit divergent fortement de celles véhiculées par le droit moderne issu de la colonisation » aboutit pratiquement à priver les paysans de tout moyen de défense. D’autant qu’il suffit à l’Etat, étant donné qu’aucun délai ne lui est imposé, de faire traîner les choses en longueur pour continuer à disposer d’une terre sur laquelle pèse une présomption de domanialité.

Notons enfin que l’obligation d’individualisation prévue par l’article 6 de l’ordonnance aboutit lorsqu’elle est suivie de partage à des conséquences Pratiques absurdes «: morcellement des parcelles qui, par leur exiguïté ou leur forme étroite et allongée, deviennent inexploitables  »

OBJECTIFS VÉRITABLES DE LA RÉFORME

Toutes ces dispositions s’inscrivent dans le droit fil des objectifs réels de la réforme. La nouvelle loi foncière n’a pas été élaborée pour promouvoir un développement harmonieux et équilibré du secteur agricole, encore moins pour garantir aux populations rurales de la vallée des revenus substantiels. Son but est tout autre : doter d’une base « base légale » les prétentions foncières des hommes d’affaires Beydanes du système et introduire des dissensions au sein de la communauté Négro-mauritanienne en essayant d’opposer les légitimes revendications des Haratines et la volonté tout aussi légitime des paysans Négro-africains de la vallée de garder la propriété de leur seul moyen de subsistance : la terre.

Pour déposséder les paysans Noirs de leurs terres et attribuer celles-ci aux hommes d’affaires Beydanes, l’ordonnance donne l’Etat une arme à double détente. Celui-ci commence d’abord par élargir à l’infini son domaine. Il dispose pour ce faire de plusieurs instruments juridiques : les terres vacantes et sans maître, les terres mortes, notion dont nous avons montré l’ambiguïté extrême et du reste délibérée, mais aussi d’autres notions aux contours encore plus flous telles la « mise en valeur » ou le « développement économique et social ». Une fois que l’Etat a fait tomber dans son domaine toutes ces terres, il peut procéder à leur redistribution. Il a alors le choix entre les concessions et les autorisations à titre précaire et révocable. Autrement dit, l’étatisation qui découle de la qualification domaniale appliquée aux terres, n’est qu’une étape provisoire dans un processus dont le terme final est l’attribution de domaines fonciers aux agro-businessmen maures du Système Beydane.

Pour susciter des tensions entre Haratines et Négro-africains, l’ordonnance ouvre la possibilité de demander l´individualisation à tous ceux qui ont participé à la mise en valeur de la terre ou au maintien de sa pérennité. Si bien que les individus étrangers à la communauté villageoise- en fait, les Haratines-peuvent se retrouver propriétaires. Cette propriété étant du reste très fictive en raison de la persistance de leur lien de dépendance personnelle vis-à-vis de leurs maîtres: en un mot, ils sont leur cheval de Troie. Et lorsque les Haratines du Sud, du fait des rapports de solidarité tissés avec les paysans Négro-africains, se refusent à disloquer la communauté à laquelle ils ont fini par s’intégrer, l’Etat peut procéder d’office à l’individualisation.

On peut au demeurant s’empêcher de marquer devant une réforme qui ne vaut que pour une partie du pays: le Sud. Alors que celle-ci n’a pas le monopole de l’archaïsme, loin s’en faut. Nous avons cité le mot de Capot Rey sur le TRABEL BEYDANE: les oasis du nord ont cette particularité d’être mises en valeur exclusivement par les Haratines et de n’avoir pour propriétaires exclusifs que des Beydanes. Alors que dans la vallée, ce sont les propriétaires eux-mêmes, si « NOBLES » soient-ils, qui constituent la principale force de travail!

Logiquement donc, ce qui vaut pour le Sud en matière d’intégration nationale, de développement agricole et de justice sociale, devrait, a fortiori, s’appliquer au Nord. Tel n’est pourtant pas le cas. Et cette limitation spatiale-juridiquement non consacrée, mais qui résulte des faits-du champ d’application de l’ordonnance achève de discréditer la « réforme » qu’elle entend introduire et dévoile sa nature foncièrement RACISTE.

LES FORCES DE LIBEARTION AFRICAINES DE MAURITANIE

(Extrait du Livre Blanc: Radioscopie d’un Apartheid méconnu- Octobre 1989)