D’après les historiens et scientifiques, comme Cheikh Anta Diop, Aboubacry Moussa Lam ou encore Théophile Obenga, les Wolofs (comme la plupart des ethnies d’Afrique) seraient originaires de la vallée du Nil (l’actuelle Égypte).

Selon eux, les traces les plus anciennes d’une culture, surtout en ce qui concerne la langue et les principes religieux et culturel dont les Wolofs ont hérité, remonteraient à l’époque de l’Égypte pharaonique, aussi bien en Basse-Égypte qu’en Haute-Égypte.

Les recherches effectuées par ces historiens cherchent à le démontrer en faisant des comparaisons culturelles, anthropologiques et linguistiques entre l’égyptien ancien et le wolof qui en est une des langues les plus proches.
La tradition orale wolof rapporte que les Wolofs seraient originaires de la vallée du Nil, comme en témoignent les Cahiers[4] de Yoro Boli Diaw qui, en rassemblant les diverses traditions orales wolof, décrit les six migrations entre le Nil et la vallée du fleuve Sénégal auxquelles le Sénégal doit son peuplement au XIXe siècle. Les Wolofs ont d’abord cohabité avec les Berbères dans le sud-est de la Mauritanie, en compagnie des Peuls, des groupes mandingues, des Soninkés et des Sérères. Tous ces groupes de Noirs étaient appelés Bafours par les Berbères. À l’époque de l’empire du Ghana, les Wolofs étaient animistes. Ils habitaient le Tekrour, royaume vassal du Ghana situé dans la vallée du fleuve Sénégal et lieu de naissance de l’ethnie toucouleur. La tradition orale confirme que le berceau de la culture wolof fut le delta du fleuve Sénégal au Waalo où régna Ndiadiane Ndiaye ,l’ancêtre mythique des Wolofs.

Il aurait régné en tant que bourba du Djolof, de 1200 à 1249, mais les chronologies par rapport a son regne divergent. D’après les spécialistes, l’homme qui met fin au règne du Bourba Ndiaye est Tiramakan Traoré, l’un des généraux de l’armée de Soundiata Keita, le fondateur de l’empire mandingue.

Selon les griots spécialistes de cette période, pour englober le Grand Djolof à l’empire du Mali, Soundjata Keita envoie une armée dirigée par Tiramakan Traoré pour tuer le Diolofin Mansa (ce qui en mandingue signifie l’empereur du Djolof).

La tradition orale attribue à Ndiadiane Ndiaye des origines almoravides du groupe Lemtuna, par son père, Maure, du nom de Abou-bakr Ben Omar ou Abou Dardaï, mort avant sa naissance tuer par la fléche d’un Archer Soninké, sa mère étant une Toucouleur du nom de Fatoumata Sall, fille du Lamtoro (Chef de la province du Toro), au Tekrour. Malgré ses origines Almoravides Ndiadiane Ndiaye reste un grand animiste. Iniatialement il portait le nom Ahmedou Aboubakar Ibn Oumar Al Lemtouni, il reçut par la suite son nom Ndiadiane Ndiaye des Sereres.

Élu chef de ce qui va devenir le royaume du Oualo, il réunit progressivement toutes les populations d’ethnie wolof. Le clan des N’diaye dirige l’empire. Ce patronyme wolof existe toujours aujourd’hui.

Au XIe siècle, les Almoravides, guerriers musulmans d’origine berbère, commencent à vouloir convertir les groupes animistes, par le Djihad. Les Toucouleurs et les Soninkés, étaient déjà musulmans pour la plupart d’entre eux, convertis par les Dyula, eux-mêmes initiés par les commerçants arabo-berbères entre le VIIe siècle et le IXe siècle. En revanche les Sérères, les Peuls et les Wolofs – pour échapper à la pression des Almoravides, mais aussi et surtout à cause de la sècheresse – entreprennent plusieurs migrations qui les mènent dans les régions qu’ils peuplent aujourd’hui, en particulier dans le cas des Wolofs, le nord-ouest et le centre du Sénégal.

Au début du XIIIe siècle, les Wolofs fondent l’empire du Djolof qui regroupe à son apogée les États du Waalo, du Cayor, du Baol, du Sine, du Saloum, le Fouta-Toro et le Bambouk. La tradition orale chante même que les bourba djolof auraient dominé tout le Sénégal actuel.

Après 1549, les États vassaux du Djolof retrouvent leur indépendance jusqu’à la fin du XIXe siècle au moment de la colonisation française. L’ethnie wolof est proche des ethnies sérères et peules, surtout linguistiquement, mais aussi culturellement. Beaucoup de spécialistes envisagent une origine commune de ces peuples. Les Wolofs et les Sarakhollés auraient également des liens très anciens. L’ethnie wolof pourrait être née d’un métissage avec les peuples cités, autochtones du Sénégal à l’époque de leur migration depuis la vallée du Nil. Mais ceci reste à prouver, malgré plusieurs pistes de recherche prometteuses[réf. nécessaire].

Le mot walaf est l’ancêtre du mot wolof. Djolof Mbengue, le fondateur du premier village wolof, s’établit, avec plusieurs groupes wolofs, dans ce qu’on appelait alors le pays laf. En wolof le mot wa signifie « ceux venant de », donc wa-laf désignait ceux venant du pays laf. Ce pays laf est, avec le royaume du Waalo, l’un des lieux de naissance de l’ethnie wolof. Plus tard le mot walaf devint le mot wolof. Cheikh Anta Diop, scientifique et égyptologue sénégalais, utilisait le mot walaf dans ses recherches sur l’origine des Wolofs

Patronymes

Les patronymes les plus portés chez les Wolofs sont : Ndiouck,Ndiaye, Diop, Fall, Guèye, Mbaye, Mbengue, Thiam, Dieng, Seck, Mbacké, Beye, Mbow, Lô, Samb,Seye, Ndaw, Wade, Tall, Mbodj, Diaw, Amar,Niang, Cissé, Sady, Niasse, Péne, Cassé, Mboup, Diagne, Aidara, Babou. On en compte plus d’une centaine.

Histoire

Le roi du Waalo portait le titre de brak. Ce royaume connut de nombreuses guerres entre les différentes dynasties voulant régner sur le royaume. Trois dynasties se disputaient le pouvoir : les Loggar d’origine Maure, les Dyoos d’origine Sérères, et les Tedyek d’origine peuls. Les peuples majoritaires dans le Waalo sont les Wolofs, les Peuls, les Toucouleurs, les Sarakhollés et les Maures trarza. Le Waalo est considéré, dans la tradition orale wolof, comme le lieu de naissance de la langue et de la culture wolofs. Ndiadiane Ndiaye, ancêtre mythique des Wolofs, bien avant l’empire du Djolof dont il est le fondateur, avait été élu chef en ce lieu, après avoir émerveillé la population par sa sagesse et ses apparitions miraculeuses. Avant son arrivée dans la région, des propriétaires terriens sérères, Lamanes de clan Ngom, et Peuls de clan Diaw, occupaient les lieux. Le mot brak, nom du souverain, serait dérivé de Barka Bo Mbooc (Mbodj), nom du premier successeur de Ndiadiane Ndiaye. Pour d’autres, il serait issu du mot Arabo-berbère, Baraka ou Barka, signifiant le bienfaiteur.

Le royaume s’est longtemps battu contre les Maures trarza au nord, les Toucouleurs voulant islamiser le royaume très réfractaires à l’Islam, bien que les musulmans ont toujours cohabité avec les animistes. Dans le Waalo les femmes étaient connues pour leur courage. Dans la tradition orale du Waalo sont souvent évoqués les actes de bravoure des femmes face aux ennemis du royaume. Le grand suicide collectif des femmes du village de Nder dans le Waalo en 1820 constituait un acte de résistance face aux Maures. La reine du Waalo Ndjombött, qui a régné avant sa sœur Ndaté Yalla, s’était mariée avec le roi des Maures trarza, Mohamed El-Habib, pour rétablir la paix entre le Waalo et le royaume trarza. Leur fils Ely Ndjombött a regné sur le Trarza.

Au Waalo, le brak était élu par le sib ak baor(senat), qui sont les grands conseillers du roi, le diogomay qui est le maître des eaux, le Diawoudine maitre de la terre, gourveneur des Kangame chefs de provinces, le Maalo trésorier du royaume. Le brak était choisi parmi les trois dynasties du royaume, il devaient appartenir par le lignage maternel Meen, a l’une des trois lignée. L’héritier était choisi parmi les fils des sœurs du brak et non parmi les fils du brak, la société du Waalo étant matrilinéaire. Les familles Wade, Mbodj,Ndiouck, Ndiaye, Diop, constituaient les clans les plus puissants du Waalo, tous d’origine wolof. La capitale du Waalo était la ville de Ndiourbel(Rosso-Mauritanie), à ne pas confondre avec la ville Diourbel au Baol. En 1702, le brak Yerim Mbagnick Mbodj, transfère la capitale à Ndiani. En 1783 la capitale est à Khouma, puis enfin à Nder. Les provinces et sous-provinces du royaume sont : Riket, Maanga, Gammalo, Marwayal, Tungeen, Njaw, Njuwar et Nalewu, toutes dirigées par les différentes dynasties, et les divers membres de l’aristocratie. Le Waalo était délimité par l’émirat du Trarza au nord, le Fouta-toro à l’est, l’océan atlantique à l’ouest, le Cayor au sud, et le Djolof au sud-est.

Les Français réussiront en 1859 à annexer le royaume avec la dernière grande reine du Oualo, Ndaté Yalla qui s’est battue avec acharnement contre les Européens et les Maures. C’est a la bataille de Diouboulou, que l’armée dirigé par faidherbe, battut l’armée dirigé Ndaté Yalla. C’était le 22 février 1855, date a laquelle commençent la colonisation du waalo.

Liste de quelques braks parmis les 63 Braks du Waalo :

1674 – 1708 Naatago Aram Bakar
1708 – 1733 Njak Aram Bakar Teedyek
1733 – 1734 Yerim Nadate Bubu
1734 – 1735 Meu Mbody Kumba Khedy
1735 – 1736 Yerim Khode Fara Mboj
1736 – 1780 Njak Xuri Yop
1780 – 1795? Fara Penda Teg Rel
1795 – 1805 Njak Kumba Xuri Yay Mboj
1805 – 1810 Saayodo Yaasin Mboj
1810 – 1816 Kuli Mbaaba Mboj
1816 – 1825 Amar Faatim Mborso Mboj
1825 – déc. 1827 Yerim Mbañik Teg-Rella Mboj
déc. 1827 – 1830 Fara Penda Adam Sal Mboj (premier règne)
7 juillet 1830 – 1832 Xerfi Xari Daaro (premier règne)
1832 – 1833 Fara Penda Adam Sal Mboj (deuxième règne)
21 juillet 1833 – 1835 Xerfi Xari Daaro (deuxième règne)
1835 – 30 oct. 1840 Fara Penda Adam Sal Mboj (troisième règne)
nov. 1840 – févr. 1855 Mö Mboj Maalik Mboj

Source: B.Loti

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