Ils ont, pour la plupart, échappé de justesse à la mort,Ils ont presque tous vu leurs frères mourir, ou subir l’humiliation d’être chassés de leur pays,

Ils ont vu les souffrances des veuves, des orphelins, des vieillards…

Et ils ont réagi contre l’injustice, la discrimination raciale, l’exclusion et la marginalisation.

Les FLAM, UN COMBAT

Publié par des intellectuels négro-africains le manifeste du négro-mauritanien opprimé, demandait rencontre et négociation entre les différentes composantes du pays, pour l’égalité et l’entente, nous vous proposons certains extraits :

 » Les problèmes mauritaniens doivent être posés par des Mauritaniens, discutés entre Mauritaniens et solutionnés par les Mauritaniens eux-mêmes. Notre amour pour ce pays nous commande à inviter toutes nos nationalités à un dialogue des races et des cultures, dans lequel nous nous dirons la Vérité pour guérir nos maux.
Il faut que nous traduisons dans la réalité nos appels au Salut National et au Redressement de notre pays, au lieu de dépenser toutes nos ressources et toutes nos potentialités humaines dans des querelles raciales et culturelles dont les principaux bénéficiaires ne seraient certainement pas les Mauritaniens »

 » … Il faudrait que tous les véritables nationalistes mauritaniens (Noirs et Arabo-berbères), épris de paix, de justice et soucieux de voir instaurer une Unité Nationale véritable, acceptent de s’unir afin que tous ensembles combattent pour la suppression de ce système raciste, chauvin, aussi pernicieux que l’Apartheid. Car cela est possible. Il faudrait que le Négro-mauritanien comprenne qu’il ne doit pas s’insurger contre le Beydane en soi, mais contre l’appareil d’Etat arabo-berbère raciste et oppresseur, afin que Blancs et Noirs puissent enfin dialoguer à égalité, se battre ensemble pour des lendemains plus certains. « (avril 1986).

La réponse du régime raciste fut :

– la déportation des négro-africains du pays en 1989,

– l´extermination massive des cadres civils et militaires noirs,

– l´Etat d´urgence permanent dans les régions du Sud qui continue d’exister à ce jour,

– les obstructions dans l´octroi des pièces d´état-civils ou des bourses d´études à des négro-africains,

– Sélectivité dans le recrutement ou la nomination dans les postes de responsabilité.

Le tout doublé d’une propagande mensongère sur les FLAM, propagande que le gouvernement s’appliquait par tous les moyens à inculquer aux populations. Une fausse traduction du manifeste du négro-mauritanien opprimé, fut éditée et diffusée, suivie d’une campagne de diabolisation de ce mouvement et le tour était joué.

C’était sans compter que cette supercherie et ces mensonges ne pouvaient faire long feu, car la vérité finit par triompher à tous les coups.

Acculés à la violence, bien qu’ils ne la désiraient pas les FLAM ont pris les armes, puis ils ont réalisé qu’il fallait lutter contre l’injustice par des moyens justes donc non-violents. Ils ont changé de stratégie de lutte sans changer de camp ni d’âme.

Ce faisant ils ont pris à contre-pied le régime et ses valets, mais surtout ils ont réussi à faire connaître leur combat juste et noble pour la dignité, à leurs autres compatriotes de différentes communautés.

Ils ont agréablement surpris et séduit plus d’un, en publiant leur mémorandum qui appelle au débat et propose des solutions :  » Je voudrais, d’abord faire une observation sur un segment de votre dernière question, qui infère que l’unité du pays et l’Autonomie sont antithétiques. Il n’en est rien ; simplement vous faites une mauvaise lecture de l’Autonomie qui est un des principes cardinaux du Fédéralisme. Et le Fédéralisme n’est pas la sécession ni l’indépendance. Dès lors, on peut comprendre que l’Autonomie ne s’oppose en rien à l’unité du pays, encore moins à la réconciliation nationale. Cela étant, je reconnais avec vous que nous avons, quelque peu, anticipé sur les solutions ; mais comme vous avez dû le remarquer, dans ce mémorandum nous ne nous sommes pas seulement contentés de soulever les questions. Nous avons aussi apporté à chaque fois, non pas la réponse, mais une réponse, à chaque question posée.  Cette démarche, à mon sens, semble plus opératoire, pour permettre une économie de temps ; on va directement aux propositions qui pourraient être améliorées, si toutefois elles sont retenues. Mais naturellement, comme toute démarche, elle ne peut-être exempte d’inconvénients. « 

« … Notre objectif, à travers ce mémorandum est d’abord de tenter de secouer la classe politique de sa torpeur, d’amener l’opposition à s’interroger sur l’absurdité du statut quo actuel, qui ne profite qu’au régime. Nous croyons, après cela, que l’opposition prendra naturellement des initiatives de nature à prouver sa capacité à s’organiser, ou plutôt à se réorganiser… »

Les réactions à ce mémorandum ne se firent pas attendre, Le FPM et son courageux Président M.CHBIH OULD CHEIKH MELAININE, puis LE PLEJ, le FAAS, le MRC (AFR) réagirent positivement à cette heureuse initiative, le débat sur la question nationale a bien pris forme en dépit des nombreuses réticences, il fera son chemin envers et contre tous les anathèmes.

Mohamed ould Dogui- LE REFUS- 27 DECEMBRE 2002

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