L’esclavage ! Voilà un crime qui pour beaucoup d’entre nous fait parti de l’histoire, du passé, mais en Mauritanie cette brûlante question est toujours d’actualité tant ce pays pourtant géographiquement africain a obtenu le triste record d’avoir été le dernier au monde à abolir cette tragédie. Et encore !
Dans cette république autoproclamée arabe et islamique l’esclavage subsiste jusqu’à présent malgré l’abolition (contrainte ? forcée ?) faite très tardivement en 1981, aujourd’hui encore entre 5% et 20% de la population totale du pays serait victime de ce drame (le pays détient le record mondial en termes de proportion de population soumise à l’esclavage).
Si l’esclavage continue d’exister dans ce pays c’est dû à une conjonction de facteurs que sont le silence approbateur d’une bonne partie de sa population, les lobbies ceux là même qui tirent des avantages sur ce statu quo n’ont aucune envie que la situation change histoire de ne pas perdre leurs privilèges, mais aussi la complicité des autorités étatiques qui bien qu’ayant aboli l’esclavage en 1981 (sûrement pour passer plus fréquentables aux yeux de la communauté internationale) ne font rien pour l’éradiquer dans la pratique.
C’est d’autant plus vrai que les différents régimes qui se sont succédé à la tête de ce pays entretiennent l’ambiguïté sur la question, la preuve les associations de lutte contre l’esclavage qui abattent un travail formidable à l’intérieur du pays sont très régulièrement réprimés et emprisonnés par les autorités étatiques. La dernière en date est l’arrestation puis l’emprisonnement de Birame Ould Abeid et 17 de ses compagnons tous membres de l’initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA) connus pour leur militantisme chevronné contre l’esclavagisme en république islamique de Mauritanie.
Bien avant eux un jeune du nom de Mohamed cheikh ould Mohamed en a lui aussi fait les frais, pour avoir écrit une missive dans laquelle il condamnait cette hiérarchisation de la société – le système des castes et l’injustice qu’est l’esclavagisme, il a été arrêté puis emprisonné et risque en ce moment la peine de mort.
Face à un tel scénario où la répression demeure systématique pour tout ceux qui à l’intérieur de ce pays tentent de dénoncer et combattre ce sinistre crime contre l’humanité qu’est l’esclavage, il est important que nous autres pays voisins et au delà tous les pays africains voire tout ceux pour qui l’égalité n’est pas vain mot manifestions notre solidarité et dénoncions ce pays esclavagiste, que chacun y va à sa manière. Que serait devenu mandela et l’Afrique du sud si les pays voisins comme le zimbawe – le botswana et tous les autres pays africains n’avaient pas réagi vigoureusement pour dénoncer l’apartheid ? Il appartient aux Mauritaniens de combattre sur le terrain l’esclavagisme mais leur lutte ne pourrait être efficace qu’avec un soutien sans faille de leurs frères africains d’abord car la République Arabe Islamique et Esclavagiste de Mauritanie ne semble pas enclin à traiter tout ses citoyens arabes comme noirs de la même manière, on y instrumentalise la religion à coup de fatwa d’accusation d’apostasie pour faire taire définitivement ceux qui disent NON à l’esclavage.
Ah oui ! inutile de compter sur l’union africaine depuis que cette organisation a poussé le bouchon jusqu’à mettre à sa tête un président putschiste issu d’un pays où l’esclavage règne encore et où l’on brime quotidiennement les négro-africains. Ça se passe de commentaire !
Mame Diarra Baldé
Source: Seneweb.