Une série sur l’histoire de la Mauritanie : LA MAURITANIE ET NOUS

Avant propos

Les FLAM remercient chaleureusement M. Mickael HOARE, de l’association Avenir Durable (http://www.avenirvivable.ouvaton.org), pour la mise à disposition de cette série documentaire.

Mots du réalisateur

Soutenus par une « aide à l’écriture » accordée par la CNC et par les camarades et ami-e-s de Label Vidéo, je me suis lancé dans le montage d’une série sur la douloureuse histoire des rapports entre groupes ethniques en Mauritanie.

Ces montages sont destinés à stimuler la réflexion et la discussion sur un exemple particulier de l’histoire tragique de la mauvaise cohabitation entre peuples qui caractérise de grands pans de l’histoire humaine.

Ils permettent aussi à poser la question de comment en sortir.

Entre 2015 et 2019 j’ai tenté avec des camarades de Label Vidéo de monter un film de synthèse à partir d’archives historiques aussi bien que de témoignages tournés entre 2005 et 2008. Ces tentatives ont été refusées par le système de financement du cinéma documentaire français.

En conséquence j’ai décidé de monter des épisodes qui regroupent ces tournages de manière temporelle, de l’indépendance du pays au présent.


Épisode 1 – De l’indépendance au ‘Manifeste des 19’

Ce premier épisode raconte l’histoire de la République Islamique de Mauritanie de son indépendance en novembre 1960 à la diffusion du « Manifeste des 19 » en janvier 1966.

Par ce document écrit à l’occasion d’une grève des lycéens, 19 cadres intellectuels de l’administration protestait publiquement contre la politique d’arabisation volontariste promue par le gouvernement du premier président, Mokhtar Ould Daddah.


Épisode 2 – De la sécheresse de 73 au « Manifeste du négro-mauritanien opprimé »

En 1977 et les années qui suivent, les coups d’états se succèdent provoqués au départ par la crise financière du pays, rendu exsangue par les attaques répétées du Front Polisario.

Le but des militants saharouis : que la Mauritanie mette fin à son alliance avec le Maroc pour dépecer et partager le Sahara Occidental, abandonné par les Espagnols.

Suite au renversement du régime de Mokhtar Ould Daddah, les militaires ne mettent pas fin à la politique d’arabisation volontariste qui continuait à défavoriser les populations noirs du Sud et les écarter de l’éducation et de l’intégration dans l’appareil d’Etat.

En réponse, divers groupes se sont fédérées en 1983 pour fonder les FLAMS – Forces de Libération Africaines de la Mauritanie.
Des intellectuels et fonctionnaires se sont ensuite mis à rédiger un « Manifeste du négro-mauritanien opprimé », première tentative de systématiser et de chiffrer la discrimination dont souffrait les noirs depuis la décolonisation.


Episode 3 – Arrestation et procès des rédacteurs du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé »

Suite à la diffusion du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé », une campagne de répression est déclenchée.

Trois témoins, Ibrahima et Habsa Sall et Mamadou Bocar Ba racontent le détail des arrestations, des interrogations et du procès des vingt-sept militants des Flams jugés comme auteurs ou sympathisants du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé ».

Les évènements sont racontés du point de vue des personnes arrêtées. Habsa Sall raconte le travail des femmes qui tentaient d’apporter secours et solidarité de l’extérieur des lieux d’enfermement.


Épisode 4 – « Putschistes… ou Révoltés »

Le 22 octobre 1987, une centaine de militaires noirs de l’armée mauritanienne ont été arrêtés.

Après des interrogatoires, des tortures, et des traitements humiliants, la plupart d’entre eux sont accusés d’avoir préparé un coup d’Etat contre le régime du colonel Ould Sid’Ahmed Taya, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en décembre 1984.

Ils avaient discuté l’idée d’interrompre la politique d’arabisation forcée, en vigueur depuis l’indépendance de 1960 et qui instaurait progressivement un régime d’apartheid anti-noir dans le pays.


Episode 5 – « Oualata »

Entre décembre 1987 et octobre 1988, 33 prisonniers civils et 35 prisonniers militaires, tous noirs, ont été emprisonnés dans le fort de Oualata dans le sud-est de la Mauritanie, à plus de 1000 kilomètres de Nouakchott.

Emprisonnés, humiliés, torturés, ils ont été amenés là « pour mourir à petit feu », c’est l’encadrement du fort qui le leur a dit, et effectivement quatre prisonniers vont succomber de la faim, des mauvais traitements, du manque de soins.

Cet épisode regroupe des témoignages sur ces faits, des images évocatrices des lieux, et reprend le récit, cyclique, répétitif, de la déshumanisation des êtres humains par d’autres êtres humains, mus, poussés à l’acte, par une idéologie excluante et meurtrière.

L’élite hassanophone maure peut ainsi prendre sa place parmi le long chapelet de sociétés humaines assassines de notre héritage partagé


Episode 6 (Inal et Ayoun) est en cours de montage…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *