29 ans après leur déportation au Sénégal : Les réfugiés mauritaniens réclament leur droit à la reconnaissance
ParFLAMTemps de lecture 2 minutes
«La Mauritanie est un pays bizarre par rapport au fait que toute politique qui est faite là-bas est basée sur la discrimination et le racisme», a lancé hier Aldiouma Sissoko lors de la remémoration du conflit de 1989 ; cet évènement qui a bouleversé à jamais la vie de ces réfugiés avec la perte de leur nationalité.
Le coordonnateur des réfugiés mauritaniens au Sénégal de déplorer leur situation précaire : «Notre statut de réfugiés apatrides au Sénégal depuis décembre 2016 dépasse tout entendement. Cela nous inquiète et hypothèque toute ambition de développement et de recherche de solutions durables.» Au fait, au Sénégal, le nombre de réfugiés serait estimé à près de 35 mille. Parmi eux, il y a 302 veuves dont les maris furent exécutés.
D’ailleurs, le point culminant de ce conflit fut la déportation de 1989 qualifiée de «génocide». M. Touré, membre des Forces de libération africaines de Mauritanie (Flam), a rappelé que cette branche, créée en 1983, entendait lutter contre le système «beydan» (maure). Les Flam avaient également produit le manifeste des Négro-mauritaniens qui décrit toutes les formes de discrimination. Il y avait des statistiques sur l’exclusion des Noirs sous-représentés dans les instances de décision dans un pays où ils sont majoritaires. De plus, les Flam dénonçaient «la politique d’arabisation forcenée du pays et de la négation de la communauté négro-africaine et de sa culture».
Dans la communauté dite beydan, il se pose le problème des Négro-africains, esclaves affranchis. Celle-ci réclame son appartenance à cette communauté, mène en revanche une lutte acharnée contre l’esclavage en Mauritanie. Toutefois, la lutte contre la servitude y est très timide. A en croire les réfugiés, «le système avait un programme d’épuration ethnique qui a occasionné l’arrestation de près de 3 mille soldats négro-mauritaniens dont 500 emprisonnés et torturés de façon arbitraire».
Pis, déplorent-ils, une loi d’amnistie a été votée en 1983 à l’Assemblée nationale mauritanienne. Cela passe, aux yeux des victimes, comme «une sorte de reconnaissance des faits et l’aveu d’impunité de tous les crimes perpétrés». Les réfugiés ont, au finish, lancé un appel à la Communauté internationale pour le règlement de ce dossier.
Ignoble mais utile. Une pièce à conviction qui pourrait parfaitement remplir son office auprès d’une juridiction. L’homme qui se présente fièrement comme le petit fils d’un Qadi d’Atar, pourrait bien devoir un jour répondre de ses forfaits devant d’autres juges.
Dans un entretien au site arabophone Elfikr, repris en français par Cridem, M. Deddahi Ould Abdallahi, ancien directeur de la Sûreté de l’Etat durant le règne du colonel de sinistre mémoire Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya, montre avec morgue et mépris qu’il ne regrette rien. Ses propos inspirent le dégoût.
Un adepte de l’humiliation
S’il fallait une illustration du cynisme du personnage, sa réponse à l’accusation de viol commis sur une jeune femme noire lors de sa garde à vue à Nouakchott en 1986 en serait une parfaite. En laissant entendre que le rapport entre une détenue et ses geôliers pouvait être consenti, Monsieur Deddahi livre toute l’étendue de son inhumanité et de son indifférence à la souffrance. «Les agents de sécurité qui se sont relayés sur sa garde sont connus, à moins qu’elle soit tombée d’accord avec celui qui la violée » assène-t-il ne prenant pas même la peine de contester les faits. Le double tort de la victime est d’être de race noire et apparentée à un des leaders reconnu du combat politique pacifique contre le pouvoir. D’où le mépris épidermique et viscéral.
A elle seule, une telle déclaration devrait suffire à disqualifier l’ensemble du récit et à justifier une enquête sérieuse pour faire la lumière tout particulièrement sur les cas de viols subis en détention. Il n’est pas tard. Ce combat ne fait que commencer et le soutien actif des organisations internationales notamment féminines pèsera de tout son poids et pourrait aider à faire changer la donne.
Il ne fait aucun doute qu’ailleurs qu’en Mauritanie, les propos du négationniste Deddahi lui auraient valu des poursuites pour négation voire apologie de crimes, notamment de viol conçu comme torture. En excipant de l’absence de plainte contre la police alors qu’il n’ignore rien du contexte et de l’asymétrie des situations, le cerbère se couvre de ridicule. Mais il ne perd rien pour attendre. Ses propos ne resteront pas sans suite. Il s’en rendra compte à ses dépens bien plus tôt qu’il ne l’imagine.
La fidélité au colonel génocidaire et à l’idéologie raciste panarabiste
De manière générale, sans surprise, le mépris pour les victimes sature tout le texte. Il n’a d’égal que le racisme obsessionnel du préposé à la répression. Une propension enfantine à la fanfaronnade et au triomphalisme rivalisent avec le sentiment d’impunité affiché sans vergogne par le sinistre personnage. De sa rhétorique à faire vomir émergent un tissu de mensonges éhontés mais également une fidélité atavique à la machine à tuer, à son grand machiniste: le colonel génocidaire fuyard Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya et sa dévotion au versant mauritanien de l’idéologie panarabiste. Cet Apartheid sahélien, socle du système d’exclusion de la composante noire du Sud de la Mauritanie. Il ne tarit pas d’éloges sur le maître d’œuvre de l’éliminationnisme à tendance génocidaire, selon lui «l’un des meilleurs officiers et le plus ouvert à la démocratie ». Puis vient cet aveu de complicité : «J’apprécie ce qu’il a accompli pendant sa présidence et dont l’État avait besoin. Mais ces réalisations sont restées vaines ». Tout est presque dit. Mais développons plus avant.
Il a une idée claire de « sa » Mauritanie : un Etat exclusivement maure, totalement arabe parce qu’entièrement arabisé. Au lance-flammes s’il le faut. On ne lésine pas sur les moyens comme il a su le montrer. « Qu’importe qui il écrase. Qu’importe qui il broie ». Surtout, si le pauvre est négro-mauritanien. D’ailleurs, ce dernier est assimilé à un envahisseur. Il faut ce qu’il faut pour préparer le génocide et le justifier. Le grand projet de blanchiment et son corollaire l’effacement de la composante négro-africaine méritent un argumentaire à leur niveau. Le flic, expert ès tortures, se fait analyste et convoque la théorie de l’invasion, la variante mauritanienne du sinistre « Grand remplacement ». Les Mauritaniens noirs seraient venus d’ailleurs et principalement du Sénégal voisin. S’exprimant à la manière des racialistes bon teint, l’ancien super flic à l’imagination débridée innove même en insinuant que ces « nègres » (c’est son terme) se seraient établis dans le Trab El Bidhane en deux temps.
S’improvisant historien pour les besoins de la cause, il décrète que la dernière vague s’est établie en Mauritanie à la faveur de la colonisation. La preuve ? «Tout le monde sait, qu’à l’époque du colonialisme et du début de l’État-Nation, les étrangers avaient une présence importante dans les organes étatiques, que leur progéniture est restée ici ». Le mythe des infiltrés et ennemis de l’intérieur. Rien n’est explicite et tout est insinué. En somme, l’équation, grosse en potentialités éliminationnistes, est la suivante : Négro-africains= étrangers.
Autre explication, cette vague «d’étrangers noirs » nouvellement installés aurait fait de l’ombre à la première dont le commissaire, rangé des menottes, concède du bout des lèvres la mauritanité. Euréka. Voilà « la raison des mouvements nègres survenus dans les années soixante-dix. « Ceux qui avaient publié ce Manifeste avaient soulevé le problème de leur harcèlement par des éléments noirs étrangers, qui ont occupé leur place en Mauritanie ». Allusion au «Manifeste des 19 » publié en 1966 et dénonçant le processus d’arabisation assimilationniste. On n’en est plus au stade de l’insinuation. Le propos est plus transparent Il est suffisamment clair mais d’une limpidité lamentable. En clair, il s’agit ni plus ni moins que d’une question de concurrence entre noirs. « Nègres » dirait notre policier en mal de matraques.
Peu lui importe que pas une ligne du Manifeste de 1966 ou de celui de 1986 ne fasse la moindre allusion à sa « thèse ». L’essentiel pour lui n’est pas là. Les preuves, quelle importance ? N’ayant pas la conscience tranquille, le sinistre retraité, tout à son imposture, «révèle» que les investigations minutieuses de ses services en 1986, à la suite des arrestations de plusieurs cadres des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), ont démontré que «ceux qui ont ordonné la fondation du mouvement FLAM et ceux qui ont été chargés de le créer étaient d’origine étrangère….Le mouvement des FLAM a été créé en 1983 et c’est à la suite des instructions avec ses éléments en 1986, que nous avons découvert, que c’est un non mauritanien qu’il est à l’origine de l’ordre de sa création». Une obsession.
Les FLAM sont évidemment présentées ensuite comme un mouvement violent, raciste soutenu par l’extérieur, autant dire le Sénégal, « cherchant à renverser le régime mauritanien au profit d’une certaine race ». Laquelle donc ? Chauffée à blanc par tout cela, la rue panarabiste ne cherche qu’à en découdre et à sceller le sort des « nègres ». On est en 1986 – 1989. Les années de plomb ! Trente ans plus tard, les braises restent ardentes, le triomphalisme et le sentiment d’une victoire définitive plus vivaces que jamais et brandis. «Nous avons tout ce que vous n’avez pas: l’argent, les armes et le pouvoir» prévient un des tenants de l’idéologie hégémonique et éliminationniste. Comprenne qui pourra. C’est là un versant de l’Etat-système protégé par la sentinelle Deddahi. Lequel se contente d’être « juste heureux de l’échec de la tentative de coup d’Etat », pourtant sanglant perpétré en 2003 par les Cavaliers du Changement.
Ici, point de mots haineux, pas davantage de jugement porté sur les auteurs, il sont vrais maures, et sur M .Saleh Ould Hanena, l’instigateur. Lequel a d’ailleurs été amnistié depuis et récompensé. Quel contraste avec «1987 » ! Trois officiers noirs accusés d’avoir fomenté un coup d’Etat avaient été fusillés alors même que le projet qui leur avait été prêté n’avait reçu aucun début d’exécution. Deux poids, deux mesures. L’entre-soi fonctionne pleinement et le système se protège en protégeant ceux qui, malgré tout, étaient restés des siens.
De graves accusations pèsent sur l’ancien policier. Conscient de son fait, de sa responsabilité notamment dans les crimes commis contre des citoyens négro-africains et particulièrement ceux de la Vallée, l’homme fait tout pour enrayer la manifestation de la vérité. C’est peine perdue. Notre détermination et notre volonté de voir la justice triompher auront raison de toutes les entreprises de dissimulation et d’escamotage. Tôt ou tard, la justice passera.
Tidiane Elimane Sambarka Elimane Mamadou Ahmadou Racine Mouktar a vu le jour en 1955 à Saré Gamadi Tés tôt, il découvrira le Secret Majestueux du Coran. Homme intelligent, ses études furent couronnées de succès. Après son obtention de l’entrée en sixième et du CPE, il quitta la terre de ses aïeules, à l’époque le Fouta d’alors comptait peu sinon rarement de collèges et de lycées.
Dans quelques heures, nous serons de nouveau nombreux devant l’Assemblée nationale, à braver la répression et le danger pour un sit in de protestation contre la loi inique de division et de fragmentation nationales portant sur une prétendue réforme du système éducatif. Ce nouvel acte de mobilisation est la preuve, s’il en fallait, de notre détermination à faire reculer le pouvoir ethnoraciste qui étrangle notre pays. Il démontre la vanité des intimidations et des violences policières qui se sont abattues ces derniers jours sur des manifestants pacifiques, n’exerçant que leur droit constitutionnel à l’expression. Les sévices ne viendront jamais à bout de notre détermination à mener le combat contre les discriminations, le racisme systémique d’Etat, la marginalisation, l’invisibilisation des composantes négro-africaines, l’assimilation et l’effacement culturels, socle du texte. Par leur dérobade, une majorité de députés de la prétendue « majorité » n’a pas osé l’assumer. Pourquoi cette défection de 94 des 157 députés lors du vote d’un texte vendu pourtant comme crucial ? Mépris ou couardise ? Les deux sans doute. Preuve que le pouvoir tient sa «majorité» avec la même efficacité qu’il gouverne le pays. Mal ! Nous savions qu’il n’y avait pas de pilote dans l’avion. En voici une nouvelle preuve. Continuons quant à nous à tenir le cap quoiqu’il nous en coûte.
Les FLAM saluent notre action, notre détermination et expriment toute leur solidarité et leur sympathie à l’égard de toutes les victimes de la répression en ayant une pensée particulière pour Madame Salimata Ba, brutalisée dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale au mépris des règles élémentaires des droits de l’homme et même des principes de l’Islam. Aurait-elle subi un sort identique si elle avait été beydane? Qui a ordonné l’acte ignoble dont le vigile n’est qu’un simple exécutant?
Les FLAM exigent la libération des personnes détenues arbitrairement ainsi que la fin du harcèlement et des pressions exercés sur les militants politiques et des droits de l’homme. Le projet de loi actuel n’est qu’une pierre supplémentaire à l’édifice raciste et discriminatoire. Il doit, en l’état, être relégué aux oubliettes. Le combat dans cette perspective ne fait que commencer.
Sur proposition des forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), le camarade Moustapha Mamadou Touré est désigné comme leur représentant au sein de la plateforme de dialogue et de concertation EMU.
Il a ainsi été confirmé coordinateur général adjoint de la plateforme Engagés pour une Mauritanie Unie (EMU).
Je vous rappelle que c’est aujourd’hui le 33ème anniversaire du décès de notre grand-frère militant, un des précieux membres fondateurs des F.l.A.M, Tafsiiru JIGGO. Décédé et enterré à Waalata, le mercredi 28 septembre 1988.
« Ibiraahiima, haa mi maaya, mami heddo wonnde e nder njuulu lislaam, Fuutaŋnke e F.l.A.M . Jaŋngo, so a denyii yaltude, jokku wittooji maaɗa. Eden potti anndu no feewi dartol men »(dimanche, 25 septembre 1988).
On avait sorti un groupe de prisonniers politiques dont je faisais partie pour apporter de l’eau depuis les puits situés dans une petite vallée de Waalata. Lorsque nous sommes revenus, au moment d’entrer dans le fort, nous avons entendu quelqu’un qui criait » O maayi, o maayi ». Entre 09h et 10h.
Nous entendions aussi Muusa Gomel BARO qui criait dans la cour et dans la salle de prison où nous étions enfermés depuis notre arrivée au fort de Waalata le vendredi 11 décembre 1987:
« Tafsiiru maayii, o maayi Jambaaro maayi ». Il était très, très, très choqué comme nombreux parmi nous.
J’ÉTAIS CHOQUÉ, CHOQUÉ, CHOQUÉ.
TAFSIIRU JIGGO: MON GRAND-FRÈRE ET CAMARADE COMPLICE POLITIQUE.
A Waalata, il faisait partie d’un petit groupe de personnes qui faisaient un travail important pour me protéger des menaces de personnes qui souhaitaient ma mort; d’autres qui voulaient même donner mon nom aux reponsables de la prison. C’est ce qu’ils ont fait en septembre 1988).
« On te tue et on jette ton corps comme une pomme pourrie » ( Wul Bubakar à Waalata et le responsable de la prison d’Ayuun el Atuurus en novembre 1988).
Pendant les moments de tensions Tafsiiru JIGGO, Paate BAH, Abuubakri JALLO me faisaient coucher discrètement entre eux, et me faisaient couvrir de leurs draps.
Ces Informations ont été communiquées à Amnesty international et national français et à Africa Watch. A Genève aussi. Des interlocutrices et des interlocuteurs qui étaient fortement choquées et choqués de défendre dans le monde des personnes qui avaient ce comportement inhumain vis-à-vis de leurs compagnons de prison.
Dans la publication de ma thèse (« Mauritanie du Sud. conquêtes et administration coloniales françaises. 1890-1945 » Karthala. Paris. 2007- 815 pages) je les remercie, lui Tafsiiru JIGGO , Alasan Umar BAH et mon cousin Abdul Kudduus BAH -Page 6).
Le jour du transfère des civils à Ayuun-el-Atrouss (du 31 octobre au1er novembre 1988), pendant les préparations, je suis allé dehors, resté debout à quelques mètres de leurs tombes respectives. « Saaŋnga maa aroy jaŋngo, min nawa on min mbirnoya on Fuuta Tooro: Kayhayɗi, Calgu , Ɓoggee, Fimmbo (…..).Hare koo jokkata haa poolgu WAALFUUGI »
Je suis revenu au groupe dont certains, j’ai constaté, me regardaient. Deux d’entre eux m’ont posé la question : « Pourquoi tu étais tourné vers les tombes ». Je suis resté dans le silence, et je ne répondis pas aux questions. C’est à Ayuun-el-Atrouss que j’ai répondu à certains camarades de combat pour notre dignité humaine.
Retenons ce principe fondamental nationaliste : transférer un jour leurs corps respectifs au Fuuta Tooro, dans leurs villes et villages respectifs, comme nous le ferons aussi pour tous les autres. INSTALLER LEURS CORPS RESPECTIFS DANS LA DIGNITÉ SOCIO-HUMAINE.
La Snim, le mouvement s’enlise : des primes liées à la couleur de la peau et à la proximité avec l’Administrateur Directeur Général.
Voilà un mois que les mineurs de la Kediat (SNIM) sont en grève. Une grève suivie par près de 90 % des travailleurs. Et chaque jour, le mouvement et les négociations s’enlisent un peu plus. Les raisons de cet achoppement sont liées à l’attribution discriminatoire des primes et à la fuite en avant de la direction composée quasi-exclusivement d’Arabo-berbères qui jouent au pourrissement et cherchent à fissurer l’organisation des travailleurs.
Comme à son habitude, au lieu de trouver des solutions justes et idoines aux revendications légitimes des laborieux mineurs essentiellement noirs , d’examiner les doléances des grévistes, de respecter ses engagements et promesses comme l’attestent , le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz envoie ses Nègres de service pour démobiliser, fissurer le bloc des grévistes derrière leur syndicat.
Mauritanie : La société SNIM paralysée par une grève partielle
Mauritanie : La société SNIM paralysée par une grève partielle
La grève partielle des employés de la SNIM aurait paralysé l’activité de la la Société Nationale Industrielle et Minière quatre heures durant.
« La grève a paralysé presqu’à 100% l’activité de la société durant quatre heures de temps», a confié à Alakhbar un responsable syndical.
Les employés grévistes protestaient contre l’arrêt de travail de 8 jours « imposé », à trois délégués du personnel,à savoir Ahmed Ould Aïbili, Mohamed Salem Ould Bijaar et Yaye Gaye.
ALAKHBAR, 28 janvier 2015
Zouerate : La colère des mineurs de la SNIM
Les employés de la SNIM ont tenu, hier soir, un rassemblement, devant le local des délégués.Au cours de ce rassemblement qualifié de « défi » par les organisateurs, les délégués du personnel ont tour à tour rappelé les péripéties de leur mouvement « nous avons adressé des correspondances depuis 6 mois aux autorités de la SNIM, mais toujours sans réponse favorable, nous mettons l’entreprise devant sa responsabilité face à cette situation et de tout ce qui pourrait advenir », avertit KENEMé Demba, délégué CGTM.
Les intervenants ont dénoncé les manœuvres de harcèlement, d’intimidation, de tribalisme, de régionalisme de toutes sortes à l’égard des travailleurs.
« Après le débrayage du 28 janv. nous allons vers une grève ouverte, avant le débrayage de demain, nous n’acceptons aucune proposition de la SNIM, chers camarades vous n’avez que deux choix : l’entreprise marche sur vous ou vous recouvrez vos droits spoliés par des prévaricateurs », déclare Ahmed ould Aboily. Ce dernier a encore rappelé que trois délégués ont déjà reçu des mises à pied de 8 jours à partir de ce mercredi : Ahmed Salem ould Beichar service laboratoire(216) ;Yahya GAYE, HST et Ahmed Abeîlly, usine des Guelbs.
Points Chauds Online, 28 janvier 2015 :
Mauritanie: dispersion violente des grévistes de la société SNIM
Le sit-in des centaines de travailleurs de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM) a été dispersé à gaz lacrymogène, vendredi à Zoueïrat dans le nord du pays.
Les forces de l’ordre ont ensuite instauré un périmètre de sécurité autour du site qui abritait la manifestation au centre de la ville.
Quelques heures plus tôt, l’un des trois trains de la société s’était immobilisé. L’équipage était en grève. Des bus ont été aussi envoyés sur les différents sites pour ramener les employés en ville.
Jeudi, les grévistes avaient accordé un délai de 48 heures à l’administration de la SNIM pour répondre à leurs revendications. “Mais l’administration à fait la sourde oreille”, a expliqué à Alakhbar Kénémé Demba Abderrahamane, un délégué des travailleurs.
Les grévistes réclament l’application de l’accord signé en mai 2014 qui prévoit une “hausse considérable” des salaires.
Ils exigent également le versement de prime de rendement estimée à 30% à chaque mois que la production atteigne un million 200 mille tonnes.
Les employés demandent encore une prime de motivation qui doit être tirée des bénéfices que la société a réalisés l’an dernier.
Mercredi, les grévistes ont observé quatre heures d’arrêt de travail, ce qui aurait paralysé l’activité de la Société. Ils dénonçaient l’attitude «irresponsable” de la SNIM qu’ils ont accusé d’avoir suspendu pour 8 jours trois délégués du personnel: Ahmed Ould Aïbili, Mohamed Salem Ould Bijaar et Yaye Gaye.
Point Chaud Online, 31 janvier 2015 :
Grève à la Snim : Perturbations et pertes sèches.
Les activités de chargement du minerai à Zouérate et de son achminement vers le port de Noaudhibou, 650 km à l’ouest du site de production, sont largement perturbées, a-t-on constaté dimanche à la suite de la grève déclenchée vendredi par les mineurs.
Selon des informations sûres, un seul train minéralier sur les trois prévus samedi a ainsi pu quitter la cité minière en direction de Nouadhibou. Il convyait 74 wagons minéraliers contre 180 censés être bondés de minerai. Dimanche, le seul train minéralier prévu ne se composerait que de 60 wagons seulement.
Par ailleurs, pour tenter de contrer la grève de ses employés, la Snim aurait fait appel à des retraités et stagiaires. Mais déjà l’on signale des accidents à Mhaoudat sur deux engins conduits par ces personnes recrutées sans contrat. Les deux engins endommagés conduits par un stagiaire et un retraité coûteraient la bagatelle somme 1 milliard cinq cents millions d’ouguiyas.
Les conséquences d’une telle crise entre partenaires sociaux risques d’avoir raison de l’entreprise déjà bien en mal avec la chute des prix de minerai fer sur le marché international et dont la diversification d’activités (prêts consentis à la MAI et la société privée Najah).
Les employés de la Snim réclament, rappelle-t-on, une augmentation de salaires à partie du 1er octobre 2014 suivant les accords convenus le 3 mai 2014 avec la Direction générale de l’entreprise entre les et un bonus de 3 salaires plus le rappel des primes de production impayées en 2014.
Lutte des ouvriers de la SNIM en Mauritanie
Les ouvriers de la plus grande société industrielle, la Société nationale industrielle et minière (SNIM, qui produit le fer mauritanien), observent une grève depuis 48 heures, paralysant l’exploitation des mines de fer du nord de la Mauritanie, principal poumon de l’économie du pays, a appris Xinhua de source syndicale dimanche.
Les ouvriers ont multiplié leurs activités de protestations ces derniers jours dans la ville minière de Zouerate (plus de 600 km au nord de Nouakchott), pour, disaient-ils, « exiger de meilleures conditions de vie et de travail et protester contre le mépris affiché à leur égard par la direction de la SNIM ».
Les ouvriers qui entendent poursuivre leur grève « jusqu’à la satisfaction de leur revendications », exigent l’application d’un accord signé en mai dernier avec la SNIM et qui prévoit une augmentation « significative » des salaires.
Ils revendiquent également le paiement d’une prime de rendement équivalant à 30% de leur salaire mensuel, à chaque fois que la production atteint 1,2 million de tonne par mois.
Ils exigent aussi une prime d’incitation proportionnelle aux bénéfices réalisés l’année dernière par la SNIM.
« Nous avons entamé cette grève, après avoir constaté que la SNIM ne veut pas négocier avec nos délégués », a souligné un représentant des travailleurs.
Mercredi, les grévistes avaient observé quatre heures d’arrêt de travail pour dénoncer l’attitude « irresponsable » de la SNIM qu’ils ont accusé d’avoir sanctionné « à tort » trois parmi leurs délégués.
Avec ses 5.000 employés la SNIM est le deuxième employeur en Mauritanie, après l’Etat.
Xinhua, 2 février 2015.
Zouerate : Grève SNIM- négociations : cuisant échec d’une mission de l’UPR.
Rentrée dans sa onzième journée, la grève observée par les employés de la SNIM n’a pas encore connu de répit. Les deux parties se regardent en chiens de faïence et campent sur leurs positions.
La politique s’en est mêlée, quand une mission du parti au pouvoir conduite par son secrétaire général, Oumar ould Maatalla et composée de l’inamovible politicien Ould Ahmed DOUA, BA Bocar Soulé, maire de Bagodine, Moulaye Ely Daff est arrivée ici depuis samedi pour concilier les acteurs de ce conflit qui commence à perdurer.
Une source indique que cette mission de l’UPR a été rappelée dare-dare, ce mercredi matin, pour Nouakchott, sans avoir rencontré les grévistes.
Selon des sources concordantes, le chef de la mission a laissé entendre qu’ils n’ouvrent pas de négociations avec les représentants des travailleurs avant qu’ils ne reprennent leurs postes.
Volte-face du SG de l’UPR : de sources sûres, ould Maatalla avait à son arrivée l’intention de rencontre les représentants des grévistes pour aplanir les angles de vue, mais au dernier moment il s’est ravisé pour dire que la reprise du travail est la condition sine qua none pour l’ouverture de dialogue.
Lors d’un diner chez un notable de la ville, l’un des missionnaires du parti au pouvoir a affirmé que « la SNIM est pour l’UPR, la ville est pour l’UPR, les syndicats sont pour l’UPR, donc il y a de négociations qu’avec ce parti ».
Des voix se sont levées pour dire que cette mission politique n’a fait que torpiller le processus de négociations qui était enclenché par des notables et des personnalités indépendantes.
Un syndicaliste a laissé entendre que « cette grève n’a de rien de politique, ce sont des revendications sociales loin de tout champ politique, la seule solution est donc sociale, ce ne sont pas des politiciens en villégiature qui pourront régler ce problème ».
Mauriweb, 11 Février 2015
Mauritanie : Extension de la grève à la SNIM.
Après une quinzaine de jours de grève générale illimitée dans la ville de Zouerate (650 kilomètres au Nord/Est de Nouakchott), le mouvement des travailleurs de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) entre dans une phase de durcissement.
Les délégués syndicaux de Nouadhibou (465 kilomètres au Nord de Nouakchott) ont déposé un préavis de grève.
Ces milliers de grévistes réclament désormais la tête de l’Administrateur, Directeur Général (ADG) de la grande entreprise minière, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, faisant ainsi monter la mayonnaise de plusieurs crans.
Zouerate est le site de production du minerai de fer. Celui-ci est convoyé par le plus long train du monde vers Nouadhibou, ville abritant un port minéralier et l’administration de la SNIM.
Ces grévistes, dont le mouvement est proche de la Centrale Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM), reprochent à la direction de la SNIM son refus d’ouvrir des négociations après le déclenchement de la grève.
Celle-ci est motivée par une série d’engagements non tenus de la part de l’entreprise portant sur «une augmentation générale de salaire assortie d’un rappel à partir du mois d’octobre 2014, un bonus de salaire en plus du rappel de primes de production impayées sur l’année 2014 estimées à 30% à chaque fois que la production de minerai de fer atteint un seuil de 1,2 millions de tonnes, la fin du système de sous traitement et le recrutement des travailleurs sous le régime du contrat temporaire etc.
La SNIM est la plus importante entreprise de Mauritanie opérant dans le secteur des mines. Ce secteur a contribué pour 1/3 dans les recettes budgétaires du pays au cours des 5 dernières années.
Financial Afrik, 12 février 2015 :
Zouerate/ Les grévistes radicalisent leur mouvement « nous sommes prêts à tous les sacrifices, à tomber sous les balles ».
Le passage d’une mission gouvernementale à Zouerate n’aurait pas permis de sortir de l’impasse, apprend-on de sources proches des travailleurs.
En effet, la mission conduite par le ministre du pétrole de l’énergie et des mines comprenant l’ADG et le DRH de la Snim a tout simplement demandé aux grévistes de reprendre le travail avant toute négociation.
Une proposition jugée inacceptable par les travailleurs dont les représentants étaient exclus de la réunion. Au cours d’un meeting tenu ce soir, les délégués des grévistes ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement mauritanien et la direction de la Snim.
Devant une foule surexcitée qui scandait « Saamdine, saamdin, patients, patients », le délégué Ahmed ould Aboîli n’ a pas mâché ses mots « cette mission est irresponsable quand elle décide d’exclure vos représentants de la réunion, les grévistes c’est vous et pas d’autres, les délégués sont vos délégués, ce ne sont pas des délégués qui cherchent des prêts bancaires, des promotions et des avantages indus à la société ».
Ould Aboyli n’a pas hésité à charger le président de la République « Mohamed ould Abdel Aziz devra s’expliquer devant le peuple mauritanien, comment peut-on mettre des hommes irresponsables à la tète d’une grande société nationale, un homme qui ne fait que s’enrichir et enrichir sa belle-famille au travers les marchés de la Fondation Snim. On avait accusé le président Sidi cheikh Abdallahi de vendre la Snim, actuellent elle est cisaillée », avant de conclure « nous sommes prêts à tous les sacrifices pour recouvrer nos droits, prêts même à recevoir des balles, ici dans notre local, nous n’allons pas abdiquer ».
Le passage d’une mission gouvernementale à Zouerate n’aurait pas permis de sortir de l’impasse, apprend-on de sources proches des travailleurs.
En effet, la mission conduite par le ministre du pétrole de l’énergie et des mines comprenant l’ADG et le DRH de la Snim a tout simplement demandé aux grévistes de reprendre le travail avant toute négociation.
Une proposition jugée inacceptable par les travailleurs dont les représentants étaient exclus de la réunion. Au cours d’un meeting tenu ce soir, les délégués des grévistes ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement mauritanien et la direction de la Snim.
Devant une foule surexcitée qui scandait « Saamdine, saamdin, patients, patients », le délégué Ahmed ould Aboîli n’ a pas mâché ses mots « cette mission est irresponsable quand elle décide d’exclure vos représentants de la réunion, les grévistes c’est vous et pas d’autres, les délégués sont vos délégués, ce ne sont pas des délégués qui cherchent des prêts bancaires, des promotions et des avantages indus à la société ».
Ould Aboyli n’a pas hésité à charger le président de la République « Mohamed ould Abdel Aziz devra s’expliquer devant le peuple mauritanien, comment peut-on mettre des hommes irresponsables à la tète d’une grande société nationale, un homme qui ne fait que s’enrichir et enrichir sa belle-famille au travers les marchés de la Fondation Snim. On avait accusé le président Sidi cheikh Abdallahi de vendre la Snim, actuellent elle est cisaillée », avant de conclure « nous sommes prêts à tous les sacrifices pour recouvrer nos droits, prêts même à recevoir des balles, ici dans notre local, nous n’allons pas abdiquer.