Cadre géographique

 

Avec une superficie de 1.030 000 Km2, le territoire de la République islamique de Mauritanie est situé dans la partie nord-ouest de l’Afrique, entre les zones sahélienne dans le sud et le sud-est, saharienne dans le reste du pays. A l’Ouest, sur la façade atlantique, il s’étend du Cap Blanc à l’embouchure du Sénégal. Il est limité au nord-ouest par le Sahara Occidental, au nord-est par la République d’Algérie, à l’est et au sud-est par la République du Mali, au sud et au sud-ouest par la République du Sénégal avec lequel la Mauritanie partage les territoires de la moyenne vallée du fleuve du même nom et qui est la partie la plus sensible du bassin du Sénégal du fait des intérêts économiques et politiques qu’elle représente. .

 

Population

Sa population musulmane à 100% est estimée entre 2.300.000 et 2.500.000 habitants. Comme tous les autres pays africains hérités des constructions coloniales, l’espace politique et administratif de la Mauritanie est un assemblage de morceaux de territoires très hétérogènes qui appartenaient à des Etats nationaux précoloniaux dont les pays avaient été conquis militairement par le colonialisme français. C’est pourquoi on retrouve de part et d’autre de ses frontières des populations appartenant aux mêmes  ethnies  éclatées entre ses pays voisins. Ainsi, sur sa frontière du sud elle partage ses populations wolof  et Haal pulareebe et Hratin (Basse vallée du Sénégal), Haal pulareebe et Sooninko (Moyenne vallée) avec la République du Sénégal. Sur celle du sud-est, elle partage ses populations Sooninko, Haal pulareebe et Bambara (Haut-Sénégal) avec les Républiques du Sénégal et du Mali. Elle partage sa population arabo-berbère composée de Bidan et  de Hratin (1)  avec le Mali (est), l’Algérie (nord-est) et le Sahara occidental (nord-ouest).

 

Economie

La Mauritanie reste un des pays les plus pauvres du monde avec un PNB inférieur à 300 dollars. Le développement de son économie moderne reste limité à la pêche maritime et aux industries extractives (fer et cuivre dans le Nord-Ouest). Les importants gisements de gypse (Nord-Ouest) et de phosphate (moyenne vallée du Sénégal) sont très peu exploités. Le secteur rural demeure potentiellement le secteur le plus important de l’économie, car il occupe près de 65% de la population totale, même s’il ne représente aujourd’hui que 19% du PIB.

 

Le territoire de Mauritanie occupe une pénéplaine aux deux tiers saharienne. Seule la zone sahélienne occupée par le bassin moyen et la région déltaïque du Sénégal  (le seul cours d’eau permanent qui existe dans le pays) bénéficie de pluies plus fréquentes. La vallée alluviale comprise entre le Fallemme (un des principaux affluents) et l’Atlantique a toujours représenté un intérêt économique important grâce à ses terres de culture et à ses pâturages. L’économie traditionnelle agro-pastorale permet de pratiquer des cultures céréalières de décrue et pluviales (variétés de sorgho-Sorghum-bicolor L, de mil-Pennisetum glaucum et maïs-Zea mays L) dans les bassins du Sénégal et de ses affluents, et de la phéniculture dans les oasis situées dans le Centre et le Nord du pays. Depuis une quarantaine d’années a été introduite sur les terres de décrue du Sénégal la riziculture de type asiatique dans de petits périmètres irrigués pour chercher à supprimer le déficit céréalier du fait de la sécheresse. L’intérêt de l’agriculture irriguée a augmenté depuis que la nouvelle bourgeoisie arabo-berbère a commencé à y investir ses capitaux il y a une quinzaine d’années.

 

Malgré sa grande richesse en cheptel (bovins, ovins, caprins, camelins, assins), l’élevage reste aujourd’hui très handicapé par le rétrécissement des superficies des pâturages. Pendant la saison sèche qui dure environ 9 mois, la quasi-totalité du cheptel mauritanien reste concentré dans la vallée du Sénégal, donc dans des territoires de plus en plus réduits où une cohabitation entre éleveurs et agro-pasteurs ne peut être viable que s’il existe un respect consensuel des règles bien établies de production et d’exploitation.


(1) Cette Communauté est composée de deux sous-ensembles, les Hratin proprement dits qui sont des descendants d’esclaves et les Abid qui sont en encore soumis au régime d’esclavage bien que celui-ci ait été supprimé en Mauritanie par une ordonnance n°81 234 du 9 novembre 1981. Voir :
– L’Autre Afrique  du 6 août au 2 septembre 1998 : «Mauritanie. Interview de Messaoud Ould Boulkheir». pp.24-26
– SOS Esclaves Mauritanie. Rapport annuel 2000. Quatrième rapport. 38 p.