Avec le décès de notre ami et frère de combat Babacar Touré, c’est un immense acteur, doublé d’un témoin du combat pour la liberté et la justice qui disparaît. Babacar incarnait une haute idée du journalisme qui, à ses yeux, ne pouvait se résumer à une profession et encore moins à une corporation. Son métier représentait pour lui une arme pacifique au secours des  opprimés, des déshérités. Son journalisme était action et témoignage. Nous, aux FLAM, sommes bien placés pour le savoir.

A l’image d’Amath Dansokho et de quelques autres, Babacar Touré fut un soutien de la première heure de notre combat qu’il fit sien comme il endossa bien d’autres luttes sur le continent en faveur de la justice et contre toutes les oppressions. Les rescapés du bagne mouroir de Oualata gardent encore vivace en mémoire sa visite qui, n’en doutons pas, fut un acte de solidarité d’autant plus appréciable que leur vie ne tenait qu’à un fil. Babacar Touré mit très tôt sa plume au service de notre lutte car il savait mieux que personne ce que celle-ci recouvrait comme enjeux vitaux. Nos camarades voués à l’exil au Sénégal, nos concitoyens condamnés à la déportation, les détenus et incarcérés en Mauritanie, les opprimés plus généralement ont toujours trouvé en lui plus qu’un soutien un camarade de combat. Ses écrits fustigeant le racisme en Mauritanie et l’exclusion des citoyens négro-africains sont une traduction parmi tant d’autres de la solidarité constante qu’il nous témoigna aux FLAM et, au-delà, aux opprimés de Mauritanie. Notre combat était devenu le sien. Nous ne l’oublierons jamais.

Nous avons perdu un ami, un frère. Le journalisme africain, dans ce qu’il a de plus noble, perd une de ses signatures les plus prestigieuses, un des garants de son éthique et du refus des compromissions.

A sa famille, à ses proches, à la grande famille du journalisme africain, aux combattants tout simplement, nous exprimons nos condoléances les plus sincères et les plus attristés.

Nous sommes convaincus que son action et son engagement trouveront des relais dignes de ce qu’il a représenté pour son pays, le Sénégal et au-delà, pour l’ Afrique et pour le combat en faveur des  causes justes en général.

Le 28 juillet 2020

Monsieur Mamadou Sidy BA

Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM)

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