10 000 Palestiniens noirs luttent contre le racisme à Gaza, cela signifie qu’environ 1% des musulmans à Gaza sont des Africains.
La Palestine est au carrefour de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe. Pendant des milliers d’années des épices ont traversé des routes commerciales à travers la Palestine. L’ambre gris et l’encens apportés depuis la Somalie et l’Ethiopie. Outre le commerce, la guerre, la colonisation et le pèlerinage, tous les peuples et cultures du nord-est de l’Afrique et de l’Arabie se sont mélangés.
Au septième siècle, il y avait des noirs vivant en Arabie, et le compagnon de confiance de Mouhamed, le prophète de l’islam, Bilal était un éthiopien vivant en Arabie. Il y’ avait des esclaves noirs mais aussi beaucoup d’homme libres. On oublie souvent qu’il y avait des esclaves dans de nombreuses parties du Moyen-Orient, et pas seulement des noirs. Il y’ avait plus de circassiens de l’Asie Mineure au nord qui étaient plus prisés comme esclaves.
Les origines de la communauté noire remontent probablement au temps immémoriaux, il y’ a toujours eu des noirs au Moyen Orient. La majorité des membres proviennent de la tribu arabe musulmane appelée Al Salamat. Cette tribu vivait à Jeddah, Hijaz (Arabie Saoudite), puis a émigré au Tchad et au Soudan et d’autres pays africains. Cependant, les membres de la tribu ont maintenu le contact avec le Hijaz, en particulier avec la Mecque et Médine pour le Haj, et après le pèlerinage, ils sont allés à Jérusalem pour continuer leur culte dans la mosquée d’Aqsa, lieu du voyage nocturne du prophète Mohammed aux Sept Cieux. Certains de ces visiteurs aimèrent Jérusalem et y restèrent.
Des africains aussi sont venus en Palestine au cours des conquêtes islamiques, en particulier lorsque le calife Omar ibn al-Khattab est entré à Jérusalem, accompagné d’un certain nombre d’Africains. Des communautés africaines du Tchad, du Nigéria, du Soudan et du Sénégal sont venues à la fin du XIXe siècle Participer à la “résistance” contre l’occupation de l’état hebreu
Les écrivains et les voyageurs européens rapportent que des esclaves d’origine africaine gardaient le Haram As-Sharif à Jérusalem. Selon eux, les Africains étaient déployés par les rois mamelouks puis par les rois ottomans pour protéger les lieux saints de l’islam. Des gardes similaires existaient aussi à la Mecque et à Médine. Bien qu’ils fussent des esclaves, ils étaient respectés, inspiraient confiance et étaient parfois très puissants.
Les noirs vivant à Jérusalem sont fiers de leur rôle historique en tant que gardiens des lieux saints de islam depuis l’époque des Mamelouks au XIIIe siècle. Ils occupent les bâtiments mamelouks de part et d’autre de la rue Al’a Ad-Deen menant à la mosquée Al Aqsa. D’un côté sont les bâtiments Al’a Ad-Deen Busari, achevés en 1267 et nommés d’après le fondateur Mamluke du quartier. De l’autre côté sont les bâtiments Al Mansouri qui ont été achevés en 1282. À l’origine, les deux Ribat étaient des auberges pour les pèlerins venus se recueillir à la mosquée Al Asqa.
Le conflit entre les Israéliens et les Palestiniens continue à faire des ravages, et à Jérusalem, les Palestiniens d’origine africaine sont parmi les plus gravement touchés par le cycle de la violence.
Les mesures de sécurité israéliennes imposées l’année dernière ont un effet désastreux sur le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem. Et comme l’a signalé The National, la communauté peu connue des Afro-Palestiniens de la ville a été la plus touchée, un groupe qui est confronté à deux sortes de racisme, un groupe marginalisé au sein un groupe déjà opprimé des Palestiniens.
Les Afro-Palestiniens vivant dans le quartier avoisinant la mosquée Al Aqsa, coincé entre deux postes de contrôle de la police israélienne par lesquels seuls les résidents sont autorisés à passer. En conséquence, leurs magasins, qui vendent des vêtements, des souvenirs, et des collations sont inaccessibles aux fidèles qui visitent la mosquée. Le renforcement de la sécurité israélienne, la restriction des déplacements des Palestiniens et les traitements humiliants auxquels la population est soumise, a également empêché de nombreux fidèles de venir en premier lieu. Ce qui étouffe l’économie locale et plonge inexorablement les Palestiniens noirs dans une extrême pauvreté, dans un quartier musulman où 35% des entreprises ont fermé et ceux qui restent ouverts ont vu leurs ventes baisser de 80%. Les résidents vivent dans la crainte pour leur sécurité, deux enfants de 12 ans ont été placés en résidence surveillée pour avoir jeté des pierres dans des caméras de sécurité.
Pendant ce temps, alors que l’opinion public israélien virent plus que jamais vers l’extrême droite dans ses attitudes anti-palestiniennes et xénophobes, les personnes d’ascendance africaine sont confrontés à la violence anti-immigrant. Le lynchage des immigrants, des réfugiés africains, et même des attaques contre les Juifs d’origine africaine par la police sont des actes courant. Cela a même provoqué la création d’un “Black Lives Matter” des Juifs israéliens éthiopiens l’année dernière. Être Noir et Palestinien rend les Afro-Palestiniens particulièrement vulnérables.
“Si vous prenez notre situation du côté israélien, les Palestiniens sont opprimés, mais en tant qu’Afro-Palestiniens nous sommes doublement opprimés: en tant que Palestiniens et ensuite en raison de notre couleur. Ils nous appellent «Kushi», ce qui signifie nègre, ou sambo », confit Jiddah un afro palestinien. “Chaque fois qu’il y’ a des tensions politiques entre Palestiniens et Israéliens, le premier secteur à être touchés par ces mesures sont les Afro-Palestiniens”, a-t-il ajouté, notant également que dans les entreprises juives israéliennes, les Afro-Palestiniens sont les premiers à perdre leur emploi. Ils sont également confrontés au racisme d’autres Palestiniens, y compris certains Palestiniens de l’extérieur de Jérusalem qui se réfèrent à la communauté africaine comme le «quartier des esclaves».
Il n’y a pas de sources historiques claires qui parlent de la minorité africaine à Gaza, mais il y’ a une histoire orale transmise par les familles d’une génération à l’autre. Le journaliste Ali Bakhit, âgé de 28 ans, soutient que sa famille était originaire du Ghana. Les Noirs dans le Nagab, Gaza et Jérusalem se réfèrent à eux-mêmes comme le sumr. C’est le contraste frappant avec beaucoup d’autres Palestiniens qui persistent à parler de tous les Noirs comme “abed,” un terme qui veut dire «esclaves».
Bien que certains Palestiniens blancs prétendent que ‘abed’ n’est pas péjoratif, d’autres sembles embarrassés par le terme. Il est évident que la question des origines, de l’identité et de la terminologie utilisées pour décrire les personnes d’origine africaine est très sensible. beaucoup de palestiniens rejettent l’idée que les afro palestiniens fussent des descendants d’esclaves, par là pour nier l’existence de l’esclavage dans la région. Alors pourquoi les désignés comme tel? Les Afro-Palestiniens sont fermement attachés à la cause nationaliste palestinienne. Une grande partie de ceux qui vivent à Jérusalem ont fait de la prison en Israel.
Selon le site Internet du Réseau Al-Quds de base, une ONG de défense des droits de l’homme à Jérusalem-Est, les arrestations constantes causent un grave stress financier et social dans une communauté déjà appauvrie. «Beaucoup de jeunes sont forcés de quitter l’école et d’occuper des emplois manuels peu rémunérateurs pour subvenir aux besoins de leur famille», dit-il.
Source: leblogdugriot.over-blog.com