Les uns après les autres, les villages négro-africains subissent les assauts combinés du pouvoir mauritanien raciste, de milliardaires en pétrodollars, principalement étrangers, et d’affairistes locaux, ces derniers tous issus de la même communauté, pour faire main basse sur des terres, tenter d’escamoter des villages historiques et de les réduire au statut de simples exploitations agricoles. C’est compter sans la détermination des paysans, ces « damnés de la terre ». Depuis quelques jours, les paysans de Dar el Barka, soutenus par la population, résistent à une menace de spoliation au prix de risques énormes pour leur liberté et leur vie. Nous soutenons sans aucune réserve ce combat pour la survie.

Les événements de Dar el Barka sont malheureusement appelés à se reproduire ailleurs si on laisse faire. D’autres paysans pourraient découvrir, à leur tour, de puissants engins  défrichant et saccageant sauvagement leurs champs, confisqués du jour au lendemain sans concertation ni même la moindre information. La dépossession brutale et, à terme, la substitution programmée de populations, s’inscrivent dans un projet ancien et systémique. D’où sa continuité. Ainsi, malgré leur querelle personnelle, M. Ghazouani poursuit sans état d’âme l’entreprise de son prédécesseur et complice. Les oukases fonciers se suivent et obéissent à la même logique. Pour ne citer que les plus récents, les ordonnances de 1983, la circulaire de 1985 ou le décret de 1990 reposent sur les mêmes piliers : dépossession, accaparement, financiarisation et occupation.

Au nom de principes fallacieux comme la « terre à ceux qui la travaillent», les terres des paysans négro-africains sont confisquées et cédées à des millionnaires, enrichis par la complaisante bienveillance d’un Etat partial. En réalité, c’est plutôt la terre à ceux à qui la puissance publique a, de façon discriminatoire, octroyé les moyens…

Favorables au brassage de nos populations, nous récusons néanmoins son instrumentalisation et l’occupation à sens unique de l’espace qualifié avec mépris d’utile au profit d’une coterie de richissimes affairistes d’une seule communauté qui n’y voit qu’une source d’enrichissement facile. Terres, villages et habitants constituent un tout indissociable. C’est pourquoi les FLAM, opposées à toute logique de latifundia, exigent que les terres reviennent à  leurs propriétaires, à ceux  qui  y vivent et qui en vivent et que, par un accompagnement équitable, l’Etat, dans le cadre d’une politique agricole utile et de valorisation du « grenier national » , mette à la disposition de nos paysans, ces acteurs essentiels, les moyens d’exploitation de leurs terres au profit de l’ensemble des populations du pays.

Le 24 août 2020

Département – communication

Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

A lire également

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *