Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) tiennent à exprimer leur solidarité sans faille avec l’initiative récente du Collectif regroupant des veuves de militaires, gendarmes, gardes nationaux, fonctionnaires des douanes négro-mauritaniens, victimes de répression raciste. Leur nouvelle démarche rejoint un ensemble d’actions menées depuis près de 3 décennies pour exiger des pouvoirs publics mauritaniens justice et réparation. Il s’agit également d’honorer la mémoire de nos compatriotes, victimes de déportations, d’emprisonnements, de tortures et, pour certains, d’assassinats sommaires à raison de leur combat pour la liberté, contre le racisme, les discriminations et au 1er chef les discriminations raciales.

Par courrier du 12 octobre dernier, signé de sa présidente, Madame Houlèye Sall, le « Collectif des veuves » vient d’interpeller  les députés nouvellement élus et de leur rappeler le devoir de justice et de mémoire qu’exige le calvaire enduré depuis des décennies par ces proches de victimes de la répression raciste. Par leur démarche, les veuves renvoient les élus à ce qui devrait être leur mission première : le respect de la loi. Il serait temps que la justice passe enfin et que se concrétise la réparation du martyre infligé injustement aux victimes et par ricochet à leurs proches.

Depuis près de 28 ans, les FLAM soutiennent  le combat mené par les veuves contre l’arbitraire, l’oubli, l’indifférence voire le cynisme.

Faut-il rappeler à cet égard la loi d’amnistie de 1993, texte inique par lequel les autorités s’exonéraient purement et simplement de toute  responsabilité dans les crimes  commis ?

Il est du devoir des députés de la nouvelle assemblée d’éponger à jamais  les taches de la honte nationale que symbolise une loi de complaisance  votée par une assemblée qui , ce faisant, a fait preuve d’indignité et s’est rendue complices de crimes.

Par ailleurs, au-delà de toute considération partisane et des contingences politiques, les FLAM sont solidaires de toutes les manifestations organisées pour protester contre la détention arbitraire de militants et responsables de l’IRA, dont le président de cette organisation.

C’est là une position de principe. Notre organisation s’oppose en effet à toute entreprise d’intimidation des militants politiques autant qu’à l’instrumentalisation de la justice et à la judiciarisation du débat politique. Le combat politique et le débat d’idées, dès lors qu’ils respectent les principes démocratiques, ne doivent être entravés par l’intrusion judiciaire. La justice doit être indépendante du pouvoir politique. Sans cette indépendance, les libertés démocratiques et individuelles ne peuvent être garanties. Les responsables politiques ne doivent certes pas être au-dessus des lois. Ils ne doivent pas davantage être les cibles d’une justice instrumentalisée du fait de leur action politique.

Le 5 novembre 2018

Département – communication des Flam

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