Oui, je suis membre des FLAM depuis leur création. Comme je réside en France, mon comité de base se trouve ici, dans la région parisienne. Ce comité de base s’appelle Tafsiiru JIGGO. Donc, je milite dans la Section Europe de l’Ouest.
Je suis né le 06 janvier 1956 à Boghé DOW, dans le Fuuta mauritanien. Je suis le fils d’un marabout coranique qui, fut mon maitre dans ce domaine.

Mon père Ceerno Sileymaani BAH, n’a pas voulu que je fasse l’école moderne, française. C’est dans son école coranique que j’ai reçu mon premier enseignement. Mon père tenait à ce que je reprenne son Duzal (école coranique). Malheureusement, j’ai emprunté une autre voie, en changeant d’orientation. Comme mon père n’était pas spécialiste de la charia et de la langue Arabe, il m’envoyait de temps en temps, auprès de beaucoup d’enseignants pour apprendre la charia ou la langue arabe. Parmi eux, il y eut Ceerno Abdallaay JAH de Boggee, Ceerno Haamiidu Gaalal de Bagodiin, Professeur Aliw KAN de Teekaan, Ceerno Mohamad El Basiiru BAH de Boggee, Ceerno Abuu Malal BAH de Jowol.

Tous ceux-là servaient à Boggee comme enseignants. Il m’a aussi envoyé pendant trois ans auprès de Ceerno Aamadu Neene BAH à Kaédi. Mais, celui qui m’a plus marqué sur la maitrise de la langue arabe moderne fut, le feu Aamadu Abdul SAL dit Jibi Bitti. Si je dois parler de mon vrai enseignant de la langue Arabe, c’est bien lui. Comme vous le savez, à l’époque l’Arabe n’était pas développé dans notre pays, il était rare de trouver un maitre qui, maitrisait beaucoup de matières à la fois, comme aujourd’hui. J’ai participé à un concours de recrutement des enseignants arabisants, en octobre 1976 à Kaédi, dans le Bossoya. J’étais admis et affecté à Seylibabi, dans le Gidimaxa, où, j’ai enseigné deux ans avant d’être nommé directeur de l’école de Garalol dans les Yirlave en septembre 1978.

En octobre 1979, je fus affecté à l’école d’ilot k à Nouakchott. A la même année, j’ai eu une bourse d’études pour faire des études agronomiques, en Libye. C’est à l’institut agronomique d’Awoyliya que, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur adjoint, en agronomie, en 1983. Entre cette date et août 1985, j’ai travaillé comme technicien dans un projet d’élevage à Zillitin, toujours, en Libye. Puisque j’avais toujours le regret de n’avoir pas fait le français, j’ai eu l’idée de venir en France, m’initier à la langue française en septembre 1985 et j’ai atterri à l’université de Bordeaux 3, au département des études françaises pour les étrangers, où je me suis formé pendant deux ans à la langue de Molière. C’est à Bordeaux, à la fin de l’année 1985 que, j’ai mobilisé des compatriotes pour créer ce qu’on appelait à l’époque la cellule (le premier comité de base des FLAM, en Europe).

Quelques mois, après nos ainés furent arrêtés, suite à la publication de Manifeste du Négro-mauritanien opprimé. Avec mes camarades de l’époque, nous avons eu l’idée de délocaliser l’un de nous, pour vivre à Paris, où il y avait plus de compatriotes. Au départ, on faisait tout à partir de Bordeaux et on était isolé. On faisait tout ça en coordination avec nos camarades qui étaient à Dakar. Ce qui a abouti à la création de la section Europe des FLAM, en 1987/1989 à Paris, après avoir contacté beaucoup de compatriotes en Europe. C’est pour cette raison que je me suis inscrit à l’université de Paris 3, Sorbonne Nouvelle, via le collège coopératif de Paris, pour préparer le diplôme des hautes études des pratiques sociales, entre octobre 1988 et juin 1993. En 1999-2000, je me suis inscrit à l’université de Paris 5 Descartes, pour faire un D.U en gestion et résolution des conflits. Pendant ce temps, je travaillais comme équipier au Quick de Coignières dans le 78 et comme animateur des quartiers à Elancourt dans les Yvelines.

C’est pour ce parcours bizarre que je me définis souvent comme un marabout raté ou un almuudo (élève coranique) perdu et égaré dans les universités françaises. Sur le plan professionnel, je suis actuellement chargé des missions de formation et de médiation pour la Ligue de l’Enseignement, fédération des Yvelines, mis à la disposition de la ville de Plaisir, dans le 78. Parallèlement à ça, je suis enseignant, vacataire à l’Université de Paris 2, ASSAS et à l’Université de Paris 5 Descartes, où j’enseigne les pratiques de médiations. Il est peut être utile de souligner que mon combat politique est doublé de l’autre combat pour lequel je suis plus connu, c’est celui de la culture et de la promotion des langues africaines. Pour les militants de la promotion de la langue Pulaar, Cheikh Oumar BA est un poète. Je suis auteur d’environ 200 poèmes dont certains sont publiés, en cassettes audio, sous la collection GOONGA (la vérité).

 

 

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