Un argument revient souvent au sujet de l’esclavage en Mauritanie. Il consiste à renvoyer dos à dos les communautés négro-africaines et arabes. Cette pratique existe dans toutes les composantes du pays entend-on. En particulier chez les haalpulaaren. Comme si l’assimilation avait valeur d’excuse. De plus, on balance la chose comme si on révélait un secret de famille bien gardé. Sauf qu’il n’en est rien. Il suffit d’ouvrir (à la page 63) le livre de Ibrahima Abou Sall intitulé Les relations entre le Fuuta Tooro et l’Émirat du Brakna.

Voilà ce qu’on peut y lire:
…Les familles qui avaient versé dans les affaires religieuses deviennent des Toorobbé. Les Awlubé (griots), les Jaawanbé (conseillers avertis de la caste qui contrôle le pouvoir politique et militaire), les Lawbé (boisseliers), les Jeyaabe (esclaves), les Maabubé (tisserands), les Maccubé (esclaves libérés ou descendants d’esclaves libérés), les Subalbe (pêcheurs), les Sakkeebe (cordonniers), les Wambaabe (musiciens instrumentistes), les Waylube (forgerons), représentent les autres couches de la société haalpulaar.
Et Ibrahima Sall de préciser:…. Les Abid et les H’ratin, chez les Bidhan, leurs équivalents chez les Haalpulaareebe, respectivement les Jeyaabe et les Maccube étaient logés au bas de l’échelle au sein des sociétés respectives de leurs maîtres. Voilà qui est clairement dit.

Il n’y a aucune équivoque. Le parallèle s’impose-t-il pour autant de nos jours avec les pratiques esclavagistes en cours au sein de la société maure? On peut en douter. Il y a au moins une différence d’échelle de grandeur. Dans un article qui remonte à novembre 1998, (Le Monde diplomatique), Amel Daddah indique que « l’ensemble des communautés ethniques du pays ont entretenu en leur sein des systèmes de type esclavagiste » mais concède que :  » La véritable spécificité de l’ordre arabo-berbère ou Maure en Mauritanie relève non pas des pratiques esclavagistes qui y ont été de mise (ou qui le sont encore) , pour certaines mais du degré dans l’échelle d’une pratique générale comme on le constate à propos de la communauté haratine , vaste population des esclaves maures « libérés » et de leur descendance ». C’est déjà là une différence non négligeable. Il en est d’autres si j’en crois des familiers de cette thématique. Je n’en suis pas.

Tijane BAL via sa page facebook.

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