C´est le 14 mars 1983 que les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM)se constituent en mouvement politique.Quatre organisations négro-africaines contestataires vont fusionner pour « défendre le principe d´une société non raciale,égalitaire et démocratique ».C´était le vieux rêve de l´Union démocratique mauritanienne(UDM),l´Organisation pour la Défense des Intérêts Négro-Africains de Mauritanie (ODINAM),le Mouvement Populaire Africain de Mauritanie(MPAM) et le Mouvement des Élèves et Etudiants noirs(MEEN)qui formeront les FLAM.En face,il y a un pouvoir,mais il y a surtout un système que les FLAM dénomment « le système beydane ».

« C´est un système qui privilégie le Maure au détriment du Négro-Africain qui est l´objet de discrimination et d´exclusion « ,lit-on dans le manifeste que ce mouvement publiera en 1986 (« manifeste du négro-mauritanien opprimé).Geste qui vaudra à ses instigateurs de goûter pour la première fois aux méthodes de Taya. Les FLAM se trouveront complètement décapités.Le régime ne faisant pas la différence entre membres des FLAM et présumés tels.On arrête et on emprisonne

Le mouvement de libération connaître sa première traversée du désert qui le conduira à l´exil et à la lutte armée.

Les années 1986-87-88-89-90-91 marqueront un tournant dans la vie de ce mouvement.A l´intransigeance de Ould Taya,les FLAM répondront par un durcissement de leur position; »Face á nos appels répétés au dialogue et á la concertation devant lesquels le régime est resté sourd,pire,a procédé á une repression sans précédent,la lutte armée reste notre seule voie de recours »,proclament les FLAM.

On se demande comment,les FLAM qui affirment financer leur Organisation avec les côtisations de ses membres,peuvent-elles acquérir les armes nécessaires pour soutenir une lutte armée.Dans les camps de déportés oú ce mouvement recrute ces adhérents,la préoccupation majeure est plutôt la satisfaction des besoins quotidiens.Depuis le début de cette année,les camps n´ont recu que l´équivalent de dix jours en don alimentaire de la part du HCR.Un don canadien de fêves et de haricot.

LE CONGRES D´AVRIL 1994

Les membres de ce mouvement,notamment ceux qui ont séjourné á Oualata,Jreïda,etc,s´éparpillent au gré des continents.
Les 2 et 3 avril 1994,les FLAM tiennent leur quatrième congrès á Dakar.

L´organisation négro-africaine a 11 ans d´existence.Onze années que les FLAM qualifient « de grands périls,de répression haineuse ». »Onze années,cela peut paraître beaucoup aux yeux de certains,mais ce n´est rien par rapport au temps que peut prendre parfois une lutte de libération »,note Samba THIAM,l´actuel président de cette organisation,dans un éditorial du numéro spécial du « FLAMBEAU »(leur publication)consacré au quatriéme congrés.(Lire l´ínterview de l íntéréssé aux pages suivantes).

Au sortir de ce congrés,les FLAM s´assignent trois objectifs:

-L´implantation des structures de l´Organisation;
-La nécessité de porter l ínformation le plus loin possible;
-L´intensification des opérations militaires.

LE FEDERALISME

Les FLAM avancent le fédéralisme comme solution á la question de la cohabitation entre communautés en Mauritanie en le justifiant ainsi: « Ce pays est condamné á s´unir sans s´unifier.L´étouffante « uniformisation »,prétendument assimilée á l´unité est le reflet même de l´orientation biaisée du systéme Beydane et les conséquences de celles-ci;racisme,chauvinisme,tribalisme,népotisme,….L´unité en climat fédéral est mieux saisie par la pratique directe et automatique de l´égalité et du travail comme pradigmes essentiels et fonctions de cette même unité. »C´est ainsi que ce mouvement choisit comme devise

:L´UNITÉ, l´EGALITÉ et le TRAVAIL ».

Les FLAM, C´est aussi un drapeau qu´elles définissent ainsi : »Il symbolise L´unité du Blanc et du Noir,l´égalité du sable (or)et de la végétation (vert)qui sont au service du travail pour le développement de la Mauritanie,prélude au bien-être de tous. ».

MAURITANIE NOUVELLES-(NUMERO 115-Du 19 au 26 mars 1995)

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