Tidiane Elimane Sambarka Elimane Mamadou Ahmadou Racine Mouktar a vu le jour en 1955 à Saré Gamadi Tés tôt, il découvrira le Secret Majestueux du Coran. Homme intelligent, ses études furent couronnées de succès. Après son obtention de l’entrée en sixième et du CPE, il quitta la terre de ses aïeules, à l’époque le Fouta d’alors comptait peu sinon rarement de collèges et de lycées.
Du coup, il plia bagages et vînt s’installer à St Louis chez Mamadou Diom Sall époux de Mariama Lénia petite soeur à la mère de Tidjane Hane. C’est dans cette ville au nord du Sénégal que le jeune homme se montra très ambitieux par ses projets et idées choques. Il y croisa de gens comme Baba Maal, Pr Seydou Kane, comme lui devenus de grandes figures pour le Pulaagu.
Petit à petit il poursuit ses études, rejoint Dakar et continua à se perfectionner. C’est alors qu’il croisa sur son chemin de grands comme Samba Thiam et Siley Ndiaye hommes de la radio qui l’invitaient souvent à la Radio Sénégal Internationale pour les besoins de leur émission en Pulaar « anndu saa anndii anndin » c’est-à-dire « savoir, savoir et faire savoir », comme l’a décri Gaston Legroux. Brillant, il finira par continuer l’émission aux plaisirs de tous les auditeurs de la radio et du monde pulaar. Et en devint un grand défenseur des langues nationales et des cultures comme le pulaar. En reportage, il traduisait tout en pular et défendait la cause pulaar ourdi et orbi à la radio.
Chemin faisant il continua son parcours puis alla au Bourkina Fasso se parfaire par des formations et partout dans les pays d’Afrique ou l’on parle pulaar ; soit pour apprendre soit pour faire des reportages ou recherches sur le pulaagu.
Son combat, était devenu le rayonnement des langues nationales, du pulaar surtout et de la diversité culturelle et ethnique. Dès 1985 ; il commença à se faire remarquer par ses positions, son engagement et détermination ; depuis la Radio RTS ST Louis où il a commencé, la voix du Nord, ensuite dans le sud en Casamance puis Dakar. Constant il mènera le même combat. Tellement engagé et déterminé il gênait beaucoup surtout ceux qui voulaient reléguer les langues nationale, notamment le pulaar en dernière position ou second rang.
Fraichement revenu de la Mecque, le guerrier tomba un certain 14 avril 2001 alors qu’il couvrait une tournée politique du PDS dans son Fouta natal. Arrivée au virage d’entre les villages de Madiwou près de Taredji, sa voiture se renversa « soudainement » aux environs de 15 heures. Le sang coula, coula abondamment et on s’empressa d’évacuer le pauvre Tidjane Hane vers l’hôpital de Ndioum. En vain, c’était trop tard, mais ses actions demeureront pour toujours.
HOMME DE CULTURE, Tidjane Hane Abou de non vrai nom était tout simplement élégant, dans sa nature, son gestuel, son port vestimentaire, ses actes et un homme d’une générosité exceptionnelle. Il avait une voix succulente, une voix qui faisait frémir dans le lointain, une voix radiophonique rare et qui attirait forcement l’auditeur. Il ‘a été un exemple, une grande personne ressource, un homme d’une dimension exceptionnelle. Nous jeunes journalistes avions beaucoup appris à le côtoyer. Quel a terre de Gamadji Saré, son village natal lui soit légère et que le bon Dieu le pardon. Amine ya rabi !!! –
Ousmane Macka LY
Ŋue chacun de nous prie pour le repos de son âme. Amine !!!
Bamba Toure
RAPPORT DE SYNTHÈSE surRéfugiés Mauritaniens Au Sénégal et au Mali
Des jeunes déportés mauritaniens au Mali qui n’attendent que leur retour au bercailen Mauritanie
Ce présent rapport de synthèse est motivé par le besoin d’une évaluation de la situation des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali et de leur évolution. Ces derniers ont été déportés par leur pays en 1989.
En effet, en avril 1989, à la suite d’un banal incident frontalier entre éleveurs mauritaniens et cultivateurs sénégalais dans le village de Diawara (incident de Dounde khore) qui a fait un mort et treize prisonniers du côté sénégalais, débuta une série de cruautés ponctuée par un rapatriement réciproque de citoyens des deux pays ; et concomitamment à cela , selon le HCR, des dizaines de milliers de noirs mauritaniens essentiellement de l’ethnie peule (fulbe) seront expulsés de leur pays vers le Sénégal et le Mali. Exécutions sommaires, arrestations, viols, vols de biens et destruction de documents d’identification officiels ont précédé, accompagné et suivi ces expulsions. On compte parmi ces expulsés des fonctionnaires de l’administration, des intellectuels, des propriétaires terriens de vallée du fleuve Sénégal, des bergers nomades. Force est de reconnaître, que bien des années après ces tragiques événements de 1989, même si la situation des réfugiés a évolué à certains égards, des voix s’élèvent toujours pour dénoncer l’oubli dont sont victimes les réfugiés mauritaniens. Elles émanent tant des associations de réfugiés mauritaniens que des associations caritatives.
i) Situation des réfugiés mauritaniens au Sénégal
La situation difficile des réfugiés mauritaniens du Sénégal, dès les lendemains des évènements de 1989, a été dénoncée par les associations des réfugiés mauritaniens au Sénégal. Rappelons que ces réfugiés sont répartis pour la plupart dans près 280 sites tout le long du fleuve Sénégal. Ainsi, le secrétaire général de SOS réfugiés installé à Saint-Louis avait dénoncé la banalisation par l’état du Sénégal de la question des réfugiés mauritaniens et avait interpellé les parlementaires, les intellectuels et les autorités du pays d’accueil » afin qu’une solution diligente soit apportée à leur sort », par la mise en application des conventions de Genève afin de corriger les discriminations dont sont victimes les réfugiés mauritaniens. Par ailleurs, plus tard, en 2000, dans un rapport de synthèse, l’Association des Réfugiés Mauritaniens Au Sénégal (AMRS) dans des termes similaires a dénoncé le peu d’intérêt que l’on accordait aux réfugiés mauritaniens. Selon l’AMRS les » réfugiés sont abandonnés à eux-mêmes depuis 1995 date de désengagement de l’assistance alimentaire médicale et scolaire. A l’époque cette suspension de l’assistance aux réfugiés mauritaniens visait à obliger les réfugiés à rentrer dans leur pays clandestinement sans aucune garantie de recouvrer leurs droits. Comment pouvait-on demander à un réfugié de rentrer chez lui, à condition de prouver sa nationalité mauritanienne alors que ses documents d’identification avaient été déchirés avant son expulsion. S’il est arrivé que les réfugiés soient rentrés, c’est le chef de site qui venait avec la liste de réfugiés et la proposait aux autorités mauritaniennes qui fixaient les modalités de retour (nombre, dates et lieux). Cette solution du retour individuel en 1995 n’avait pas réglé le problème de fond. Cette solution de retour individuel avait été soutenue par une autre association à savoir l’Association des réfugiés mauritaniens au Sénégal (ARMS) différentes de l’AMRS (mentionnée ci-dessus) qui était hostile aux retours individuels. Ceux qui sont rentrés individuellement, dans le cadre du programme spécial d’insertion rapide (PSIR) mis en place par le HCR et le croissant rouge, n’ont pas pour beaucoup retrouver leurs biens fonciers, emplois ou état civil, les conditions d’accueil variaient selon les régions. Pour obliger les réfugiés à rentrer le HCR avait suspendu son assistance. Ainsi, en 1995 près de 15.000 réfugiés étaient rentrés individuellement. Le problème demeurait toujours puisque 19.777 réfugiés sont restés dans les camps selon les statistiques du HCR et auxquels, il faut ajouter 12.000 enfants nés dans les camps. Il faut souligner que les rapatriements n’ont pas empêché des candidats au retour de reprendre le chemin du retour dans les camps qu’ils avaient quittés. C’est au regard de cette situation que l’AMRS a posé les conditions de retour des réfugiés qui leur assureraient les garanties d’un retour satisfaisant :
– Retour organisé sous l’égide du HCR pour garantir leur sécurité
– Recouvrement de leur citoyenneté
– Restitution de leurs biens à défaut une juste indemnisation. Dans l’immédiat, dans l’attente de leur retour et eu égard à la situation désastreuse des réfugiés, l’AMRS recommande :
– Le retour de l’assistance alimentaire ou mise en place des projets agricoles
– Le retour de l’assistance médicale pour personnes vulnérables (femmes, enfants et réfugiés urbains).
À partir de 1996 va commencer pour les réfugiés une période difficile, en raison du retrait de l’assistance du HCR. C’est dans ce contexte et par rapport à une politique restrictive des autorités sénégalaises à l’égard des réfugiés mauritaniens faisant suite à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, que le mouvement des réfugiés mauritaniens au Sénégal portera plainte contre le Sénégal devant la Commission Africaines des Droits de l’Homme, pour violations des droits des réfugiés. Il faut attendre, le renversement du régime du président Moawiya Ould Taya en août 2005 pour qu’un début de solution soit trouvé à la question des réfugiés mauritaniens au Sénégal. En effet, entre janvier 2008 et Mars 2012 près de 25 000 réfugiés mauritaniens vont être rapatriés dans le cadre d’un accord tripartite signé en novembre 2007 entre le HCR, le gouvernement de Mauritanie et celui du Sénégal. Aussi faut-il reconnaître, qu’en raison des résultats mitigés des rapatriements des réfugiés mauritaniens du Sénégal, dans la mesure où ils n’ont pas recouvré l’essentiel de leurs droits, cela constituera un obstacle pour des milliers de réfugiés mauritaniens aux Sénégal qui étaient candidats au retour. C’est ainsi que ces derniers vont sursoir à leur retour dans leur pays. Pour ceux qui sont restés au Sénégal, leur situation juridique et socioéconomique a certes évolué mais reste encore précaire. Avant l’année 2012, les réfugiés mauritaniens au Sénégal ne bénéficiaient que d’un statut de demandeur d’asile. Il a fallu attendre 2012, pour qu’ils bénéficient d’un statut officiel de réfugié par l’obtention d’une carte de réfugié valant carte de séjour et renouvelable tous les 5 ans. Par ailleurs, le gouvernement du Sénégal avait reconnu Prima facie les réfugiés mauritaniens sur son territoire mais ne leur avait pas octroyé un statut juridique légal. Officiellement les réfugiés Mauritaniens n’étaient pas reconnus ; ceci en violation des conventions de Genève régissant le droit d’asile. S’il est vrai que la situation juridique actuelle des réfugiés s’est améliorée, il n’en demeure pas moins qu’elle reste très précaire et ceci également dans d’autres domaines. Qu’en est-il précisément aujourd’hui ? Pour le savoir nous livrons ici le compte rendu succinct du rapport de synthèse datant du 16/9/2022 sur la situation des réfugiés mauritaniens au Sénégal. Celui-ci émane de la coordination des organisations des réfugiés mauritaniens au Sénégal. Nous vous livrons ci-dessous le compte-rendu de la situation des réfugiés mauritaniens au Sénégal.
Celle-ci porte sur trois points essentiels :
I – leur situation administrative liée à l’obtention, à la valeur et à la validité des documents d’identification).
II – leurs conditions de vie liées au problème de logement, de santé et d’éducation.
III – des questions diverses – la situation administrative
a) les réfugiés mauritaniens voudraient que les autorités sénégalaises et le HCR soient informées de l’expiration de leurs documents d’identification et de leur invalidité et ceci touche une part très importante de réfugiés. La date de validité des cartes d’identité de réfugiés valant autorisation de séjour est, pour l’essentiel, dépassée.
b) la non-délivrance de titre de voyage conventionnel, bien qu’il existe une commission chargée de la délivrance dudit document. A cela, il faut ajouter la difficulté d’acquisition de documents administratifs comme le permis de conduire.
c) l’existence de réfugiés non recensés.
d) la non-reconnaissance de la carte de réfugiés, bien que le ministère de l’intérieur a émis une lettre-circulaire portant le No 004038 du 26/6/2015 demandant une meilleure vulgarisation de cette carte et son acceptation dans toutes les administrations notamment par les agents des forces de sécurité et des établissements bancaires ou financiers.
II – les conditions de vie
a) Accumulation des arriérés de loyers
b) les problèmes liés à la promiscuité en raison des espaces d’habitats réduits
c) difficulté liée à l’accès aux soins de santé suite à l’échec de la mise en place d’une mutuelle de santé jugée trop chère.
d) la non prise en compte du suivi des malades chroniques et des handicapés.
e) l’absence de l’assistance sociale bien que l’écoute de la part des services sociaux en direction des intéressés est quand même bien assurée
f) éducation – difficultés liées au remplacement de la bourse scolaire par une simple aide – une diminution drastique des bourses de l’enseignement secondaire – Imposition de la nationalité sénégalaise aux élèves et étudiants réfugiés lors de leur passation aux examens et du retrait de leurs diplômes ; et ceci sans leur consentement et de celui de leurs parents. – le retard de payement des bourses octroyées aux formations professionnelles portant préjudice aux bénéficiaires et impactant sur des familles vulnérables – difficulté d’accès au stage et à l’emploi après la formation
III – Divers
En conclusion, Nous réfugiés mauritaniens au Sénégal demandons l’application rigoureuse de la convention et protocole relatifs au statut de réfugié. A cet égard, nous demandons au haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés qui a pour mandat d’assurer la protection des réfugiés, de nous aider à rechercher une solution durable. Il existe trois solutions durables que sont : le rapatriement volontaire, l’intégration locale, la réinstallation dans un pays tiers.
II- Situation des réfugiés mauritaniens au Mali
La situation des réfugiés mauritaniens au Mali est moins documentée que celle du Sénégal. Toutefois, la situation de cette population mauritanienne déplacée de force au Mali est comparable sous certains aspects avec celle des déportés mauritaniens au Sénégal ; notamment sur le plan des difficultés socio-économiques.
Les réfugiés mauritaniens au Mali ont été longtemps ignorés par les autorités du pays. Il faut attendre fin 2008 et début 2009 pour que commence un profilage des déplacés mauritaniens au Mali. Cette opération va aboutir, en 2013, à la délivrance de cartes de séjour de réfugié valable 5 ans et renouvelables. Ces cartes délivrées aux réfugiés mauritaniens ne sont plus pour nombre d’entre elles en cours de validité depuis 2018. Nous sommes en 2022. Les autorités maliennes et le HCR maliennes doivent veiller aux droits des réfugiés mauritaniens d’obtenir des documents en cours de validité, de circuler librement, de voyager. Il faut ajouter que cette carte de réfugié même en cours de validité ne donne aux réfugiés mauritaniens aucune opportunité de posséder un abonnement téléphonique ou d’ouvrir un compte bancaire, sinon très rarement. Il faut noter le fait que très souvent les agents de sûreté du pays hôte soutirent de L’argent aux réfugiés mauritaniens du Mali lors des contrôles d’identité prétextant que leurs documents ne sont pas reconnus ou ne sont pas en cours de validité. Sur le plan de la santé, la prise en charge médicale est insignifiante ; compte tenu de la précarité juridique, économique et sociale des réfugiés mauritaniens au Mali, il est indécent de leur faire payer des frais médicaux dont le taux de remboursement qui leur est accordé ne tient pas compte de leur vulnérabilité. Selon les associations des réfugiés mauritaniens au Mali, la plupart des réfugiés ne possèdent pas de documents d’état civils. Par ailleurs, selon les informations du HCR 16 réfugiés mauritaniens du Mali vont bénéficier de la procédure de naturalisation et sont en possession de certificats de nationalité maliennes à l’instar des réfugiés mauritaniens au Sénégal dont cinquante d’entre eux seront naturalisés sénégalais. Concernant cette question, 1171 réfugiés mauritaniens ont obtenu la nationalité malienne en vertu de l’article 227 du code de protection familiale (CPF) qui attribue la nationalité malienne à tout enfant de père ou de mère né au Mali de nationalité d’origine d’un État africain. Sur le plan de l’éducation, les enfants des réfugiés mauritaniens au Mali des Communes de la Région de Kayes doivent parcourir des kilomètres par jour, empruntant des charrettes, pour accéder aux écoles. Ils sont victimes de la malnutrition car les cantines connaissent souvent des problèmes de fonctionnement.
Il faut souligner que la situation des réfugiés mauritaniens au Mali est spécifique par rapport à ceux du Sénégal. Traditionnellement les relations entre le Mali et la Mauritanie sont bonnes et ne sont pas de nature conflictuelle ; ce qui a contribué à traiter la question des déplacés mauritaniens au Mali de sorte de ne pas froisser la Mauritanie qui n’a reconnu la citoyenneté des Mauritaniens expulsés en 1989 qu’en 2008 et suite à une transition démocratique. Il est surprenant à cet égard que seuls les réfugiés mauritaniens au Sénégal ont pu bénéficier d’un rapatriement dans le cadre d’un accord tripartite en 2007, alors que ceux du Mali jusqu’ici n’en a toujours pas bénéficié. Pourtant une recommandation avait été faite en 2013 au gouvernement mauritanien par le comité des Nations-Unies pour les droits de l’homme afin que celui-ci envisage la signature d’un accord tripartite avec le Mali et le HCR, pour permettre le retour le retour des réfugiés mauritaniens du Mali. La Mauritanie a adressé à ce propos un refus catégorique prétextant qu’elle n’a pas expulsé de mauritaniens vers le Mali mais seulement vers le Sénégal. Elle va réitérer ce refus au Conseil des droits de l’homme lors de son deuxième examen périodique universel (EPU). Ce qui font des réfugiés mauritaniens du Mali des apatrides. Est-ce l’absence d’enjeux vitaux entre le Mali et la Mauritanie ou bien les relations traditionnellement cordiales entre les deux pays qui expliquent le peu d’intérêt porté au réfugiés mauritaniens du Mali ? L’avenir nous le dira.
Toutefois, il faut souligner davantage, que c’est de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) que va émaner la première réprimande internationale, concernant les violations graves et massives des droits humains de la période 1989-92 perpétrées par la Mauritanie. Ceci lors de sa session en 2000 à Alger. Celles-ci comprennent les expulsions massives des citoyens mauritaniens au Sénégal. Aussi, la CADHP recommande au gouvernement » l’ouverture d’une enquête indépendante sur les violations afin de punir les auteurs, de restituer les pièces d’identité nationales et les biens confisqués et d’assurer le retour des ressortissants mauritaniens expulsés, d’indemniser les veuves, de réparer les dommages subis par les victimes des violations et de réhabiliter dans leurs droits les travailleurs abusivement licenciés et/ou mis à la retraite forcée. « Par ailleurs, le comité des Nations-Unies pour les droits de l’homme, dans son rapport 2022 concernant la Mauritanie recommande que son gouvernement mette fin à l’impunité liée aux violations des droits de l’homme. Aujourd’hui, officiellement près de 15 000 et 18 635 réfugiés mauritaniens sont toujours installés respectivement au Sénégal et au Mali. Au Mali les réfugiés mauritaniens Sont répartis dans près de 445 sites pour la plupart des hameaux qui sont regroupés autour de six principaux Sites (commune de Kayes, Melga, Hoore Gniwa, Haute, Teysibe, Nagara). Le nombre important de ces sites fait que le recensement ou plutôt ce que l’on appelle le profilage des réfugiés n’est pas facile, surtout lorsque l’on sait qu’il s’agit ici d’une population pastorale en perpétuel mouvement. Nombre de réfugiés mauritaniens au Mali ne sont pas inscrits ne sont pas enregistrés ou bien enrôlés. S’ils le sont au cours de certaines opérations d’enregistrement, ils peuvent rater les suivantes. Ce qui explique en partie qu’ils se retrouvent avec des cartes dont la durée de validité est dépassée et l’obtention d’une nouvelle carte en cours de validité devient problématique. La mobilité des réfugiés mauritaniens au Mali et leur dispersion est véritablement
sources de problème quant à leur enregistrement.
Nous sommes arrivés au terme de ce rapport de synthèse sur la situation des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali. Nous interpellons tous les acteurs nationaux et internationaux impliqués dans le dossier des réfugiés mauritaniens de veiller à se conformer aux lois internationales régissant le droit d’asile et des protocoles y afférents
Moustapha Touré secrétaire national de la communication des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) .
Ignoble mais utile. Une pièce à conviction qui pourrait parfaitement remplir son office auprès d’une juridiction. L’homme qui se présente fièrement comme le petit fils d’un Qadi d’Atar, pourrait bien devoir un jour répondre de ses forfaits devant d’autres juges.
Dans un entretien au site arabophone Elfikr, repris en français par Cridem, M. Deddahi Ould Abdallahi, ancien directeur de la Sûreté de l’Etat durant le règne du colonel de sinistre mémoire Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya, montre avec morgue et mépris qu’il ne regrette rien. Ses propos inspirent le dégoût.
Un adepte de l’humiliation
S’il fallait une illustration du cynisme du personnage, sa réponse à l’accusation de viol commis sur une jeune femme noire lors de sa garde à vue à Nouakchott en 1986 en serait une parfaite. En laissant entendre que le rapport entre une détenue et ses geôliers pouvait être consenti, Monsieur Deddahi livre toute l’étendue de son inhumanité et de son indifférence à la souffrance. «Les agents de sécurité qui se sont relayés sur sa garde sont connus, à moins qu’elle soit tombée d’accord avec celui qui la violée » assène-t-il ne prenant pas même la peine de contester les faits. Le double tort de la victime est d’être de race noire et apparentée à un des leaders reconnu du combat politique pacifique contre le pouvoir. D’où le mépris épidermique et viscéral.
A elle seule, une telle déclaration devrait suffire à disqualifier l’ensemble du récit et à justifier une enquête sérieuse pour faire la lumière tout particulièrement sur les cas de viols subis en détention. Il n’est pas tard. Ce combat ne fait que commencer et le soutien actif des organisations internationales notamment féminines pèsera de tout son poids et pourrait aider à faire changer la donne.
Il ne fait aucun doute qu’ailleurs qu’en Mauritanie, les propos du négationniste Deddahi lui auraient valu des poursuites pour négation voire apologie de crimes, notamment de viol conçu comme torture. En excipant de l’absence de plainte contre la police alors qu’il n’ignore rien du contexte et de l’asymétrie des situations, le cerbère se couvre de ridicule. Mais il ne perd rien pour attendre. Ses propos ne resteront pas sans suite. Il s’en rendra compte à ses dépens bien plus tôt qu’il ne l’imagine.
La fidélité au colonel génocidaire et à l’idéologie raciste panarabiste
De manière générale, sans surprise, le mépris pour les victimes sature tout le texte. Il n’a d’égal que le racisme obsessionnel du préposé à la répression. Une propension enfantine à la fanfaronnade et au triomphalisme rivalisent avec le sentiment d’impunité affiché sans vergogne par le sinistre personnage. De sa rhétorique à faire vomir émergent un tissu de mensonges éhontés mais également une fidélité atavique à la machine à tuer, à son grand machiniste: le colonel génocidaire fuyard Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya et sa dévotion au versant mauritanien de l’idéologie panarabiste. Cet Apartheid sahélien, socle du système d’exclusion de la composante noire du Sud de la Mauritanie. Il ne tarit pas d’éloges sur le maître d’œuvre de l’éliminationnisme à tendance génocidaire, selon lui «l’un des meilleurs officiers et le plus ouvert à la démocratie ». Puis vient cet aveu de complicité : «J’apprécie ce qu’il a accompli pendant sa présidence et dont l’État avait besoin. Mais ces réalisations sont restées vaines ». Tout est presque dit. Mais développons plus avant.
Il a une idée claire de « sa » Mauritanie : un Etat exclusivement maure, totalement arabe parce qu’entièrement arabisé. Au lance-flammes s’il le faut. On ne lésine pas sur les moyens comme il a su le montrer. « Qu’importe qui il écrase. Qu’importe qui il broie ». Surtout, si le pauvre est négro-mauritanien. D’ailleurs, ce dernier est assimilé à un envahisseur. Il faut ce qu’il faut pour préparer le génocide et le justifier. Le grand projet de blanchiment et son corollaire l’effacement de la composante négro-africaine méritent un argumentaire à leur niveau. Le flic, expert ès tortures, se fait analyste et convoque la théorie de l’invasion, la variante mauritanienne du sinistre « Grand remplacement ». Les Mauritaniens noirs seraient venus d’ailleurs et principalement du Sénégal voisin. S’exprimant à la manière des racialistes bon teint, l’ancien super flic à l’imagination débridée innove même en insinuant que ces « nègres » (c’est son terme) se seraient établis dans le Trab El Bidhane en deux temps.
S’improvisant historien pour les besoins de la cause, il décrète que la dernière vague s’est établie en Mauritanie à la faveur de la colonisation. La preuve ? «Tout le monde sait, qu’à l’époque du colonialisme et du début de l’État-Nation, les étrangers avaient une présence importante dans les organes étatiques, que leur progéniture est restée ici ». Le mythe des infiltrés et ennemis de l’intérieur. Rien n’est explicite et tout est insinué. En somme, l’équation, grosse en potentialités éliminationnistes, est la suivante : Négro-africains= étrangers.
Autre explication, cette vague «d’étrangers noirs » nouvellement installés aurait fait de l’ombre à la première dont le commissaire, rangé des menottes, concède du bout des lèvres la mauritanité. Euréka. Voilà « la raison des mouvements nègres survenus dans les années soixante-dix. « Ceux qui avaient publié ce Manifeste avaient soulevé le problème de leur harcèlement par des éléments noirs étrangers, qui ont occupé leur place en Mauritanie ». Allusion au «Manifeste des 19 » publié en 1966 et dénonçant le processus d’arabisation assimilationniste. On n’en est plus au stade de l’insinuation. Le propos est plus transparent Il est suffisamment clair mais d’une limpidité lamentable. En clair, il s’agit ni plus ni moins que d’une question de concurrence entre noirs. « Nègres » dirait notre policier en mal de matraques.
Peu lui importe que pas une ligne du Manifeste de 1966 ou de celui de 1986 ne fasse la moindre allusion à sa « thèse ». L’essentiel pour lui n’est pas là. Les preuves, quelle importance ? N’ayant pas la conscience tranquille, le sinistre retraité, tout à son imposture, «révèle» que les investigations minutieuses de ses services en 1986, à la suite des arrestations de plusieurs cadres des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), ont démontré que «ceux qui ont ordonné la fondation du mouvement FLAM et ceux qui ont été chargés de le créer étaient d’origine étrangère….Le mouvement des FLAM a été créé en 1983 et c’est à la suite des instructions avec ses éléments en 1986, que nous avons découvert, que c’est un non mauritanien qu’il est à l’origine de l’ordre de sa création». Une obsession.
Les FLAM sont évidemment présentées ensuite comme un mouvement violent, raciste soutenu par l’extérieur, autant dire le Sénégal, « cherchant à renverser le régime mauritanien au profit d’une certaine race ». Laquelle donc ? Chauffée à blanc par tout cela, la rue panarabiste ne cherche qu’à en découdre et à sceller le sort des « nègres ». On est en 1986 – 1989. Les années de plomb ! Trente ans plus tard, les braises restent ardentes, le triomphalisme et le sentiment d’une victoire définitive plus vivaces que jamais et brandis. «Nous avons tout ce que vous n’avez pas: l’argent, les armes et le pouvoir» prévient un des tenants de l’idéologie hégémonique et éliminationniste. Comprenne qui pourra. C’est là un versant de l’Etat-système protégé par la sentinelle Deddahi. Lequel se contente d’être « juste heureux de l’échec de la tentative de coup d’Etat », pourtant sanglant perpétré en 2003 par les Cavaliers du Changement.
Ici, point de mots haineux, pas davantage de jugement porté sur les auteurs, il sont vrais maures, et sur M .Saleh Ould Hanena, l’instigateur. Lequel a d’ailleurs été amnistié depuis et récompensé. Quel contraste avec «1987 » ! Trois officiers noirs accusés d’avoir fomenté un coup d’Etat avaient été fusillés alors même que le projet qui leur avait été prêté n’avait reçu aucun début d’exécution. Deux poids, deux mesures. L’entre-soi fonctionne pleinement et le système se protège en protégeant ceux qui, malgré tout, étaient restés des siens.
De graves accusations pèsent sur l’ancien policier. Conscient de son fait, de sa responsabilité notamment dans les crimes commis contre des citoyens négro-africains et particulièrement ceux de la Vallée, l’homme fait tout pour enrayer la manifestation de la vérité. C’est peine perdue. Notre détermination et notre volonté de voir la justice triompher auront raison de toutes les entreprises de dissimulation et d’escamotage. Tôt ou tard, la justice passera.
« Avec la disparition de Louis Hunkanrin, le Dahomey pleure un de ses meilleurs fils qui, par son courage, son cran inégalable, sa ténacité, sa culture immense et sa capacité inouïe de travail, demeurera la fierté du pays, sa gloire, son héros.» Salomon Biokou.
Au début des années 1970, un établissement d’enseignement secondaire portant le nom de Louis Hunkanrin a été ouvert à Porto-Novo. Il était situé en face de l’actuel château d’eau du quartier Ayimlonfidé. L’ouverture de ce cours secondaire a été effectuée sans aucune manifestation particulière, et dans la ville qui portait avec une fierté légitime, à cette époque, son titre de Centre intellectuel du Dahomey, le Cours Louis Hunkanrin était un parmi tant d’autres. Et pourtant, ce nom était chargé de symboles pour des générations de Dahoméens.
Spoliations foncières: les FLAM appellent à la vigilance face aux promesses et aux illusions.
Quelle est en définitive la position du pouvoir ethno-racial mauritanien sur la question foncière et le devenir des terres des populations négro-africaines du sud ?
Le 29 mai, un ministre du gouvernement décrétait, sentencieux, qu’il n’était plus possible de « laisser ces terres sans valorisation» et affirmait que « les populations locales n’ont pas les moyens d’en tirer tout le potentiel». Le ministre n’avait d’yeux que pour le secteur privé allant jusqu’à avouer: « on a été tenté de faire venir des investisseurs internationaux sans le consentement des populations». Il s’agissait aussi de pallier la défaillance du secteur privé mauritanien qui a « essayé de venir en appoint». On escomptait le pire. Depuis quelques jours, les autorités veulent faire croire à un changement d’approche. Le 8 juin, une délégation de représentants de l’administration et d’«experts» s’est rendue dans la région du Gorgol dans le cadre d’un programme gouvernemental portant sur les modalités d’établissement des titres de propriété foncière et sur le rôle des structures locales en la matière. Le maire de la commune de Diowol s’est fait le porte-parole des pouvoirs publics pour promettre un assouplissement et une diversification des moyens de preuve dans l’établissement des titres fonciers. L’élu a également annoncé un renforcement du rôle des associations locales qui pourraient devenir des interlocutrices des services déconcentrés de l’Etat. L’avenir nous dira ce qu’il adviendra de ces engagements. En attendant, les FLAM invitent les populations et nos concitoyens à la plus grande prudence. Il s’agit de tirer les leçons des expériences précédentes et ce, dans des domaines aussi essentiels que l’enrôlement. N’oublions pas les obstacles persistants programmés et dressés par le pouvoir et ses nervis zélés pour faire barrage à l’enrôlement de citoyens négro-africains. Qui s’en étonnera ? L’enrôlement, véritable génocide biométrique, avait précisément pour objectif de dépouiller de leur citoyenneté cette catégorie de mauritaniens. Résultat des courses, nombreux sont aujourd’hui les Négro-mauritaniens privés de papiers d’identité et tout logiquement de tous autres titres de propriété. Ces parias ne seront évidemment pas en mesure de prouver qu’ils sont détenteurs d’un quelconque titre de propriété. Les pouvoirs publics prouveraient leur bonne foi en leur permettant de recouvrer leurs droits et en 1er lieu de leur droit spolié à la citoyenneté. Les FLAM exhortent tous nos compatriotes et tous les démocrates à porter une attention particulière au sort des Négro-africains déportés et privés depuis des décennies de tout, à commencer de documents d’identification. De quels moyens de preuve pourront-ils se prévaloir pour récupérer leurs terres qui leur ont été indument arrachées ?
Nous avons une trop grande expérience du pouvoir mauritanien, de son système discriminatoire et éliminationniste pour lui faire confiance. Nous appelons en conséquence nos compatriotes à la plus grande des vigilances face à des promesses qui pourraient déboucher sur des désillusions et un cauchemar. Ainsi les FLAM mettent en garde ces populations contre les pièges qu’on leur tend dans le seul but de s’accaparer du seul bien et combien vital qui leur reste.
L’apartheid mauritanien surclasse celui de l’Afrique du sud 34 ans après lapublication du manifeste du négro-mauritanien opprimé en 1986.
Définition du mot apartheid : Discrimination, voire exclusion, d’une partie de la population, qui ne dispose pas des mêmes droits que le reste de la collectivité.
La photo ci-dessus reflète la face hideuse du système beïdane ( voir le sens) mauritanien dans toute sa dimension au sein de l’armée, la composition du gouvernement et toute l’administration centrale du pays.
Le système beïdane :
Ce système tel que décrit dans le manifeste veut dire tout simplement que la gestion du pays est faite seulement dans l’intérêt d’une et d’une seule communauté celle des beïdanes ( blancs ). Les autres communautés noires sont de facto exclues de l’administration centrale du pays.
Il faut préciser que les gens qui ont conçu ce systèmes n’ont pas pensé que la Mauritanie est un pays multiculturel, peuplé de noirs et de blancs. Et donc la gestion du pays doit être partagé, chaque communauté doit y trouver sa place et son compte dans le respect de notre diversité. Tout celui qui nie ce fait n’a qu’à regarder les secteurs suivants de l’état :
-Le commandement de l’armée,
-Les gouverneurs,
-Les préfets,
-Les hommes d’affaire et tous les leviers de l’état sont détenus par une seule communauté au vu et au su de tout le monde sans vergogne.
En 1986, l’exclusion des noirs était partielle, aujourd’hui elle est quasi-totale et entière.
EXIGENCES :
Le président de la république Mohamed GHAZOUANI doit engager des réformes radicales et courageuses pour que les autres communautés (Wolof, Soninké, harratine, fulbé, Bambana) trouvent leur place dans la gestion du pays. Car Aucune communauté ne peut accepter de vivre indéfiniment dans l’indignité et l’injustice.
Ma première rencontre avec les FLAM remonte à 1998 : j’avais alors à peine 19 ans, et je travaillais comme stagiaire chez Sud Quotidien à Dakar. Un matin, mon chef Demba Ndiaye me présente un certain Kaaw Touré, « un vieil ami » me dit-il, et m’annonce que nous partirons ensemble dans la vallée du fleuve Sénégal faire un reportage sur la situation des réfugiés mauritaniens en vue de la couverture de ce qui était alors le 9ème anniversaire des événements de 1989. Demba m’avait parlé du combat politique de son ami et de ses compatriotes, de « grands militants », mais c’est un homme humble et réservé, dont je fis la connaissance ce matin là, un homme empli de « keersa ».