L’introduction du concept «Système Beydan » dans notre discours politique a suscité beaucoup de polémique. Cela nous a valu des invectives de tous ordres, la foudre de nos adversaires, et suscité l’indignation chez d’autres. En vérité, par «Système Beydan» nous entendions un certain nombre de mécanismes dont l’action conjuguée vise à l’exclusion du Noir mauritanien de toute la vie publique en consacrant l’hégémonie politique, économique et culturelle des Arabo-berbères. Avec ce système, l’Etat a cessé d’être au service de tous. En ce sens, il est l’équivalent du concept «racisme d’Etat».

Or, les divergences que nous notons autour du concept «racisme d’Etat» portent moins sur la formulation du concept lui-même que sur la réalité des faits qu’il recouvre. Sur le plan intellectuel, le «racisme d’Etat» en tant que concept est admis et non repoussé. Pourquoi en est-il autrement du concept «Système Beydan» ? Pourquoi subit-il un traitement différent de celui réservé au concept «racisme d’Etat» ?

 

Cette différence de traitement tient à notre avis à plusieurs choses : la contiguïté des termes «système» et «Beydan» entraînent une polysémie. Le fait que le terme «Beydan» soit accolé à celui de «système» a pu laisser penser, pour certaines personnes de bonne foi, que c’était tous les Beydan (ou Arabo-berbères ) qui étaient, en tant que groupe ethnique, incriminés. Une manière de comprendre complètement erronée, car comme disait Angela DAVIS qui évoquait la problématique de la lutte des Africains-Américains «dès lors que le peuple blanc est, sans discrimination, considéré comme l’ennemi, il est virtuellement impossible de mettre en place une solution politique».

 

Ce qui est incriminé, c’est le système raciste, c’est l’Etat raciste et non les Beydan (ou Arabo-berbères) en tant que communauté, même si ce sont des éléments issus de cette communauté qui contrôlent l’Etat, maintiennent et perpétuent son caractère raciste. Même si tous bénéficient, volontairement ou involontairement de ses retombées, ne serait ce que par la valorisation de leur langue, de leur culture, de leur histoire etc.Il s’y ajoute les manipulations politiciennes de nos adversaires peu honnêtes pour rajouter à la confusion.

 

extrait de « La longue marche des Flam, mars 2003

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