LES RÉFORMES : SYSTÉMATISATION DE L’ARABISATION

1°/ Le Mythe

La question culturelle qui est un des aspects de la Question Nationale est l’une des plus débattues, à tel point que l’opinion étrangère mal informée ou abusée à dessein, considère que c’est l’unique point de friction entre les nationalités négro-africaines et arabo-berbère de Mauritanie.
C’est en tout cas un des points les plus sensibles, peut-être parce que le plus visible ou touchant les intérêts les plus cruciaux ; c’est peut-être aussi du fait des références idéologiques qu’elle connote : sentiment d’appartenance au monde noir pour les uns, ou au monde arabe pour les autres.

Si historiquement, ces peuples ont vécu côte à côte dans une coexistence jalonnée à la fois de conflits et de serments d’amitié, la colonialisme a contribué à exacerber leurs contradictions ou, mieux, à les diviser en acceptant pour les uns l’introduction de leur langue (l’arabe) dans l’enseignement, tout en méconnaissant les langues africaines pour les autres. Cela se fit par le biais de la première réforme, celle de 1959, dont l’objectif était « d’adapter l’Enseignement aux aspirations culturelles et idéologiques de la Nationalité Arabo-berbère ».

Au mépris des valeurs culturelles et idéologiques négro-africaines, ce fut la première orientation volontairement inique et partisane de la France coloniale. En diffusant le mythe d’une majorité arabo-berbère fictive qui devait « justifier » la remise du pouvoir politique à ces derniers, la France fondait l’image d’une Mauritanie maure et oeuvrait pour toujours au maintien des Noirs sous domination.

Depuis, tous les régimes politiques qui se sont succédé vont œuvrer dans le même sens ; mais il fallait au départ renverser une tendance : la suprématie des Noirs à l’école et dans l’administration ; c’est à cela que Mokhtar O/ Daddah devait d’abord s’atteler.

Il ne s’agissait pas pour Daddah de rattraper le retard dans la scolarisation du Nord, mais plutôt de concevoir une stratégie propre à assurer, à long terme, les conditions objectives devant amener les Beydanes (les Maures) à contrôler exclusivement tous les secteurs de la vie nationale (politique, économique, culturel). Cette stratégie passait par la politique culturelle de l’ARABISATION ; en effet, nous dit Cheikh Anta Diop, « l’impérialisme culturel est la vis de sécurité de l’impérialisme économique ». C’est cela que Daddah avait compris et mis en pratique et que tous les régimes militaires qui se sont succédé vont tenter de consolider.

a) L’arabisation : un puissant moyen de sélection et d’élimination

L’arabisation va apparaître au fur et à mesure des réformes du système éducatif comme un puissant moyen de sélection d’abord et d’élimination massive des Négro-mauritaniens par la suite. En réalité, elle va servir de couverture au racisme qui ne se révèle que maintenant, pour peu que l’on observe les pratiques de recrutement : le droit au travail, à la promotion n’est plus l’affaire de compétence mais de couleur.

Au sortir de l’époque coloniale, Daddah allait, par le biais de réaménagements et de réformes s’attaquer au déséquilibre scolaire entre Maures et Noirs. Par la suite, son régime et tous les suivants allaient patiemment mettre en oeuvre la stratégie de l’élimination et de domination des Noirs.

b) La surscolarisation des régions du Nord

Simultanément à l’arabisation, les différents régimes devaient s’atteler à une surscolarisation du Nord et du centre du Pays.

Distribution des écoles

ANNÉES ZONE MAURE
NORD ET CENTRE ZONE SUD
1960 27 43
1970 157 103
1980 347 183

Evolution des effectifs
ANNÉES ELEVES MAURES ELEVES NOIRS TOTAL
1930 100 300 400
1940 130 670 800
1960 5 000 7 000 12 000
1980 69 400 23 400 92 820

Le taux de scolarisation qui devrait atteindre prochainement les 40 % selon le Ministre de l’Education Nationale, va être orienté en direction de la filière « arabe » (essentiellement « Maure ») qui renferme déjà les 80 % du total des effectifs des enfants mauritaniens scolarisés.

c) Processus et effets de l’Arabisation,

1959, première inégalité

1959 voit la naissance de la première réforme rendant l’arabe obligatoire dans les écoles primaires et secondaires. Son introduction au secondaire en tant que matière allait, pour la première fois, créer une inégalité de classement. En effet, l’enfant noir et l’enfant maure, à égalité de classe devant la langue française, allaient se différencier dans le classement à cause de la note en arabe, langue maternelle (donc familière) du second ; c’est aussi la première violation du principe constitutionnel de l’égalité en droit des citoyens, au regard de la biracialité et la multinationalité du pays.

Volontairement, on allait orienter de façon durable le système éducatif dans le sens inique et unilatéral des intérêts arabo-berbères instituant, au départ, une inégalité entre les enfants d’un même pays ; on allait jeter les bases de la discorde et du racisme qui allaient se poursuivre et s’accentuer à travers les réformes ultérieures.

1967, deuxième réforme qui institue le bilinguisme et proclame l’arabe comme langue officielle. Elle se traduit par une augmentation substantielle de l’horaire consacré à l’arabe :

– la 1ère année entièrement arabisée
– l’arabe comme épreuve obligatoire aux examens
Là, également, en accroissant les chances de réussite du petit Maure ; à l’opposée on accentuait les difficultés du petit Noir dans l’apprentissage qui devait commencer par et dans deux langues étrangères. Devant ce système élitiste, il a fallu du génie à nos enfants qui ont survécu à ses effets.

L’objectif de cette réforme par rapport à celle de 1958, était simplement de renforcer l’inégalité devant la sélection entre les enfants, l’arabe devant servir de filtre.

Mais cela ne suffisait pas …

En 1971, au niveau du PPM (Parti du « Peuple » Mauritanien), parti unique de Moktar O/ Daddah, le principal artisan de l’arabisation et du racisme institutionnalisé disait : « l’Arabisation est un objectif à long terme… Après l’institution d’un bilinguisme qui n’est qu’une simple transition, la réhabilitation de la langue et de la cultures arabes sera la renaissance de nos valeurs nationale ».
Au mépris donc de l’existence de l’entité négro-mauritanienne, une troisième réforme allait naître : celle de 1973.
Elle avait pour objectif de radicaliser l’arabisation. Elle se traduit par :

– l’arabisation des deux premières années du Fondamental,
– la réduction de moitié des horaires de français dans les autres cours,
– l’introduction de 2 épreuves arabes au Fondamental et au secondaire avec un coefficient élevé.

Dans certains établissements secondaires l’on arabisait la Géographie, l’Histoire, la Philosophie pour les Négro-mauritaniens (aussi) dont la langue d’enseignement restait encore le français.
L’originalité de la réforme (il serait plus exact de parler de « réaménagement ») de 1973 sera d’imposer l’arabe comme langue de ciment et de reconnaître (tout court) l’existence des Langues négro-africaines.

Ici encore l’essence restait la même : faire échouer les enfants Négro-mauritaniens à défaut de pouvoir les assimiler, en vue de leur domination. Cette réforme du système éducatif s’achève sur les résultats que l’on sait qui déclenchent une crise de conscience commune des Négro-Mauritaniens.

2°/ – La sélection par les examens

Session de 1979

 

FILIÈRES INSCRITS ADMIS % D’ADMISSION

« Arabe »
(à 95 % Maures) 3 265 1 733 53,69 %
« Français »
(50 % Maures
50 % Noirs) 8 700 3 264 37,51 %

Soit au total 18 % de Noirs : la réforme de 1973 consacrait donc l’échec massif des élèves négro-mauritaniens.

Grâce à l’action conjuguée et courageuse du Mouvement des Etudiants Noirs et du Mouvement Négro-mauritanien, la population noire disait non au pouvoir politique beydane, pour avoir compris la confusion sciemment entretenue entre l’Islam et l’Arabe par le pouvoir.
Face à cette détermination, le pouvoir militaire reculait et mettait en place les réaménagement de 1979-80. Désormais, la population négro-mauritanienne avait le choix entre la filière « français » et la filière « arabe » : l’édifice que Moktar O/ Daddah avait souhaité et construit commençait à s’effondrer malgré tous les efforts déployés par les régimes militaires. Mais ces « réaménagements » leur ayant été arrachés, il firent (et continuent de tout faire) pour les torpiller et consumer les acquis :
l’arabe demeurait pour les Négro-mauritaniens à raison de 5 heures hebdomadaires pour tous les cours exceptée la première année dite « de tronc commun », entièrement arabisée. Contre tout entendement, on l’imposait malgré tout pour des enfants destinée à la filière « français ».
De fait ces aménagements au Fondamental consacrant une scolarité complète de 6 ans aux enfants maures (à travers leur langue maternelle) contre 5 ans pour les enfants noirs (par le biais d’une langue non maternelle) reconduisait ainsi la substance des réformes antérieures :
l’inégalité des chances.

« Tout Mauritanien capable d’objectivité et de responsabilité, soucieux de la plénitude de notre Indépendance, doit tirer de l’enseignement de l’arabe une conclusion (entre autres) … des inégalités frappantes entre enfants d’origine ethnique différente à tous les niveaux ».
Ces propos de l’actuel Chef de l’Etat (Maouiya), tirés des conclusions de la Commission Culturelle de 1979 qu’il présidait alors, ne changeront rien à la politique déjà entreprise ; au contraire, non contents d’avoir lâché du lest, les régimes militaires feront tout pour récupérer la réforme de 1980 et ce grâce aux intrigues et combines de Hasni O/ Didi, Ministre de l’Education Nationale.

La réforme du système éducatif qui devait entrer en vigueur en octobre 1985 avec notamment la généralisation de l’utilisation des langues nationales n’est que timidement entamée quand on sait que la mise en oeuvre d’un système (éducatif de surcroît) exige et du temps et de la compétence. Or, les militaires au pouvoir, de connivence avec le Ministre de l’Education Nationale, ont attendu l’échéance fixée à l’Institut des Langues Nationales pour désigner une Commission nationale de Réforme (et de qui se compose-t-elle) qui, en réalité, devait être mise sur pied dès la création de l’ILN et travailler parallèlement en collaboration avec ce dernier, tenant compte de ses travaux.

La seule chance des Négro-mauritaniens d’échapper à l’assimilation, la seule chance pour les Mauritaniens de vivre en quiétude dans la justice et l’équité réside dans l’utilisation généralisée et égalitaire des langues nationales à l’école et dans la vie publique. Et c’est bien ce qu’ont compris les racistes au pouvoir (ainsi que tous ceux qui les ont précédés). Fidèles à leur stratégie d’assimilation systématique, ils étouffent l’Institut des Langues nationales qui est en train de mourir à petit feu, et font traîner les mesures devant mener à cette égalité des chances tant attendue afin de profiter d’une éventuelle conjoncture favorable pour remettre ainsi en cause les acquis des Mauritaniens en général et des Négro-mauritaniens en particulier.

Qu’ont fait le Comité Militaire de « Salut » National (CMSN), le Gouvernement, le Ministre de l’Education Nationale afin que les « mesures d’octobre 1979 » et la mission assignée à l’ILN se traduisent dans les faits ?

Les mesures d’octobre 1979, la création de l’ILN, la mise sur pied d’une Commission de Réforme pour être des produits de la lutte des Négro-mauritaniens, n’en sont pas moins des leurres destinés à tromper notre vigilance et endormir notre ardeur afin de remettre fondamentalement en cause nos acquis.

3°/ – Aspects de la stratégie de Hasni O/ Didi

a) A tous les niveaux de décision, le Ministre de l’Education nationale placera les militants de l’arabisation :

– Bureau organisation et Méthode (BOM),
– Direction de l’Enseignement Fondamental,
– Direction de l’Enseignement Secondaire,
– Direction de l’Enseignement Supérieur,
– Direction de l’Enseignement Technique,
– Direction du personnel de l’Education Nationale,
– Direction de l’Université,
– Direction de la Planification et de la Coopération,
– Direction de l’Institut Pédagogique Nationale …
postes, dont certains ont toujours été contrôlés par les Maures.

 

b) Dans les régions partout où se rencontre une forte concentration de Noirs,

O/ Didi placera les arabisants. Ainsi, les Directeurs Régionaux du Gorgol, du Guidimakha, régions à dominante filière « français », du District de Nouakchott…
La consigne, c’est d’amener progressivement les populations noires, par des manoeuvres subtiles, à choisir l’arabe. Ce mot d’ordre passe par tous les maillons de la chaîne : du Directeur Régional au simple maître de classe, en passant par les Directeurs d’écoles, choisis pour l’occasion parmi les Maures arabisants.

Il faut amener les Noirs à choisir l’arabe, soit empêcher par tous les moyens le choix de la filière « français ». Grâce à ces manoeuvres subtiles, on récupère la Réforme de 80.

Cas de Nouakchott (Divisions pédagogiques)
82-83 83-84 84-85
Tronc Commun 56 55 62
2e A « arabe » 32 53 58
2e A »Français » 24 12 9
3e AA 43 45 50
3e AF 15 10 5
4e AA 42 40 45
4e AF 14 15 12
5e AA 35 45 35
5e AF 14 10 6
6e AA 43 45 45
6e AF 20 19 17

N.B. – sur 390 divisions pédagogiques, 306 sont arabes
– sur 30 écoles, 8 seulement comprennent la filière « français » .

 

c/- Deux astuces pour « arabiser » les Noirs

– A Nouakchott, l’arabisation forcée des Noirs passe par l’astuce suivante : grâce à l’action des Directeurs d’écoles choisis parmi les maîtres maures arabisants, l’on recrute, en 1ère année très peu d’enfants noirs et beaucoup d’enfants maures ; ensuite, pour le passage, comme souvent les enfants noirs ne totalisent pas 25 élèves dans la classe (norme officielle jamais respectée en milieu maure pour l’ouverture d’une division pédagogique), l’on informe les parents qu’ils ne peuvent prétendre à une 2e année filière « français » à cause du nombre réduit des enfants. Et alors, soit les parents optent pour le passage en filière « arabe » (2e année) dans la même école, soit ils transfèrent leurs enfants dans une autre école bien souvent très éloignée du domicile.

C’est cela qui explique ce que l’on voit tous les jours pour peu que l’on y prête attention : des enfants noirs résidants au 5e ou au 6e arrondissement prenant les cours à l’école « Ilôt K », des enfants noirs du Ksar déplacés à la Capitale pour y apprendre, des enfants noirs du 1er arrondissement faisant la classe au Ksar, etc. Par découragement pour les uns, par peur des risques courus par leurs enfants pour les autres, par manque de moyens économiques pour transporter tous les jours les enfants, pour la plupart, les parents finissent dans bien des cas par « choisir » la filière « arabe ». Ceux qui s’y refusent se résignent à envoyer leurs enfants dans le Sud.

Telles sont les tristes solutions que trouvent la plupart des parents d’élèves au lieu de se battre sur place pour faire valoir leur droit.
– La deuxième astuce pour arabiser, tant à Nouakchott qu’au Sud du pays consiste à dire aux parents d’élèves : « Nous manquons de maîtres de français, mais nous pouvons vous trouver un maître d’arabe. Et vous devinez la suite …

Simultanément à l’arabisation progressive du Sud, l’on éteint systématiquement la filière « français » dans le Nord (voir tableau).

4°/ L’Arabisation : une discrimination raciale évidente

L’arabisation, à travers les tableaux ci-dessous, a permis une main-mise totale des Maures sur la culture ; elle montre dans le fond une simple discrimination raciale.

a) ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL (AOUT 1983)
STRUCTURES PEDAGOGIQUES

REGIONS NOMBRE 1e 2e ANNÉE 3e ANNÉE 4e ANNÉE 5e ANNÉE 6e
ANNÉE TOTAL
D’ECOLE AA A F A F A F A F A F
ADRAR 30 23 23 0 16 0 15 0 15 0 19 0 111
ASSABA 61 10 29 2 24 4 24 4 11 3 27 3 141
BRAKNA 79 13 19 16 35 14 18 15 14 17 27 32 220
D.NOUADHIBOU 13 8 16 3 11 2 8 3 12 2 15 2 82
GORGOL 86 24 25 17 11 18 20 18 8 17 19 21 198
GUIDIMAKHA 49 11 9 22 9 18 4 12 2 12 8 18 125
HODH CHARHI 90 23 37 0 33 0 53 0 16 0 28 0 170
HODH GHARBI 79 26 36 0 24 0 24 0 20 0 22 0 152
INCHIRI 15 7 14 0 7 0 7 0 6 0 7 0 48
TAGANT 47 16 36 0 18 0 14 0 9 0 18 0 111
TIRIS ZEMOUR 7 10 12 1 7 1 11 1 7 1 8 2 61
TRARZA 159 49 60 11 45 14 45 11 46 10 34 10 335
TOTAUX 713 220 316 72 240 71 223 64 166 62 232 88 1 754

NB.1. Pour les 124 classes arabisées du Brakna, 50 sont implantées en milieu noir ;
Pour les 279 classes arabisées du Trarza, 80 sont implantées en milieu noir ;

2. Les fonctionnaires noirs en fonction dans le Nord n’ont aucun moyen de scolariser leurs enfants ; la seule alternative qui s’offre à eux c’est d’inscrire leurs enfants à la filière « arabe », soit de s’en séparer en laissant ou en les renvoyant dans le Sud.

b) ENSEIGNEMENT SECONDAIRE EXAMEN DU BACCALAUREAT (1983 – 84)

NATURE DU INSCRITS PRESENTS ADMIS + % SESSION
COMPLEMENTAIRE TOTAL ADMIS
+ %
BACCALAUREAT Maures Noirs Maures Noirs Maures Noirs Maures Noirs Maures Noirs
Lettres originelles 38 0 23 0 20
86,95% 0 2 0 22
95,65% 0
Série A (Arabe) 718 25 658 25 239
36,32% 2
8% 218 5 457
69,45% 7
0,25%
Série A (bilingue 580 299 537 280 95
17,69% 21
7,5% 203 49 298
55,49% 70
25%
Série D (Arabe) 475 8 445 8 69
15,50% 0 56 2 125
28,08% 2
25%
Série D (bilingue 759 275 732 239 184
25,13% 5
2,09% 145 20 329
44,94% 25
10,46%
Série C (Arabe) 80 3 76 3 21
27,63% 0 21 0 42
55,26% 0
Série C (bilingue 119 15 117 15 49
41,88% 3
20% 30 4 79
67,52% 7
46,66%
Technique (Arabe) 13 0 13 0 7
53,84% 0 2 0 9
69,23% 0
Technique (bilingue 23 10 23 10 13
56,52% 0 10 2 23
100% 2
20%
2 612
81,87% 580
18,13% 1 384
92,46% 113
7,54%
3 198
100% 1 497
100%

 

C) ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : ENS, UNIVERSITÉ (1983-84 FILIERE « ARABE »

CLASSES 1e ANNEE 2e ANNÉE 3e ANNEE 4e ANNEE TOTAL
N M N M N M N M N M
Math. Ph 0 26 0 12 0 7 0 8 0 53
Phys. Ch 3 39 0 20 1 11 0 0 4 70
Sc. Nat. 1 37 0 40 1 12 0 13 2 102
Hist. Géo 0 6 0 0 0 21 1 27 1 54
Lettre M. 0 40 0 34 0 26 0 29 0 129
Philosop. 1 27 0 0 0 0 0 0 1 27
Inspect. 0 7 1 10 0 0 0 1 17

Total 5 182 1 116 2 77 1 77 9 452
% 2,67 97,33 0,85 99,15 2,53 97,47 1,26 98,74 1,95 98,05

FILIERE « FRANÇAIS »

CLASSES 1e ANNEE 2e ANNÉE 3e ANNEE 4e ANNEE TOTAL
N M N M N M N M N M
Math. Ph 6 15 0 12 0 2 0 7 6 36
Phys. Ch 6 18 2 8 0 0 0 8 8 34
Sc. Nat. 4 21 6 13 4 6 1 15 15 55
Hist. Géo 0 0 3 1 4 7 4 7 11 15
Lettre M. 15 26 11 13 1 3 6 14 33 56
Philosop. 0 0 7 5 0 0 0 0 7 5
Inspect. 1 5 5 1 0 0 0 0 6 6
Anglais 1 1 16 11 0 3 7 2 20 18
Total 33 86 50 64 9 21 18 51 106 225
% 27,73 72,27 43,85 56,15 30 70 26,08 73,92 32 68

 

d) ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : DISCRIMINATION DANS L’OCTROI DES BOURSES (1982-83) PAYS ARABES

 

PAYS

ALGÉRIE
MAROC
TUNISIE
LYBIE
EGYPTE ARABIE SAOUDITE
KOWEÏT
IRAK

QATAR
SYRIE EMIRATS ARABES UNIS
TOTAUX
Noirs 15 45 17 2 4 8 1 6 1 1 2 102
Maures 82 182 116 18 2 50 3 33 11 60 1 562
Totaux 101 227 133 20 6 58 4 39 12 61 3 664

 

EUROPE – AMÉRIQUES

PAYS FRANCE ALL. F. ESPAGNE ROUMANIE URSS USA CANADA POLOGNE SUISSE PORTUGAL TOTAUX
Noirs 104 2 1 4 35 2 2 2 2 1 155
Maures 167 6 3 13 80 3 12 0 0 2 286
Totaux 271 8 4 17 115 5 14 2 2 3 441

AFRIQUE NOIRE
PAYS SENEGAL CÔTE D’IVOIRE MALI NIGER GABON CAMEROUN TOTAUX
Noirs 123 32 0 5 2 1 163
Maures 138 16 3 3 1 1 162
Totaux 261 48 3 8 3 2 325 .

B/ L’ACTION DES MEDIAS POUR LA SYSTÉMATISATION DE L’ARABISATION

Le processus d’arabisation entreprise dans le système scolaire va récemment se compléter par l’action des médias. La radio et la télévision vont diffuser essentiellement la culture arabo-berbère. A défaut d’atteindre leur objectif par l’Ecole, les maîtres du moment vont passer par les médias pour assimiler lentement mais surement la Communauté négo-mauritanienne en diffusant le moins possible leur culture.

 

Extrait: du Manifeste du Négro-Mauritanien Opprimé (Février 1966- Avril 1986) « de la guerre civile à la lutte de libération nationale Avril 1986 »

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