« Au début du XXème siècle, le commerce et la traite transsaharienne s’achèvent sous pression du protectorat qui reconfigure les vois de commerce et interdit les marchés aux esclaves sans pour autant abolir réellement l’esclavage. Il s’ensuit une vague de rapts de femmes et d’enfants à peau noire, descendants d’esclaves ou haratins, pour continuer à satisfaire la demande des grandes familles. Il faudra attendre 1922 et une circulaire administrative confirmant la prohibition du commerce d’esclaves et garantissant leur affranchissement s’ils sollicitaient la liberté.
Il est important de souligner que l’institution de l’esclavage au Maroc n’a jamais été officiellement abolie. Elle a disparu lentement au cours de la moitié du XXème siècle sous la pression du protectorat, sans vague massive d’affranchissement ou de départ. Dans une dépendance extrême aux familles, les femmes qui avaient été esclaves, se fondaient dans la domesticité servile, en continuant à être appelées khdem (esclaves) et transmises d’une génération à l’autre »
Source : sous la direction de Michel Peraldi, « D’une Afrique à l’autre, migrations subsahariennes au Maroc »
Source des images du marché aux esclaves de Marrakech en 1902 : Mangin
Source:piankhy.com