Une indépendance sur fond de cohabitation fragile

En Mauritanie, il existait deux conquêtes coloniales qui se sont déroulées dans des contextes sociopolitiques différents.Il s’agit des colonies du sud allant de 1855 à 1891 et la colonie du nord de 1902 à 1919[1].

Le raccordement administratif de ces deux territoires donne naissance à la colonie de la Mauritanie[2], s’imposant par sa position géographique comme un trait d’union entre l’Afrique du nord et l’Afrique subsaharienne.

La création de la Mauritanie s’inscrit alors dans ce processus global incluant sa dimension noire et arabe respectivement d’origine négro-africaine et arabo-berbère. Cet héritage colonial produit du Congrès de Berlin de 1885[3], justifie dans les faits la fragilité de son unité nationale mises-en mal par des rivalités intercommunautaires, notamment entre les Maures, les Peuls, les Soninkés, les Wolofs, les Harratines et les Bambaras, pour la conservation du pouvoir[4].

L’existence de la Mauritanie biraciale et ethno-tribale résulte donc par la volonté de la France de faire cohabiter dans un même espace, ces deux communautés qui étaient chacune façonnées dans un espace géographique autonome; jadis administrées par des pouvoirs spécifiques.

Dans la foulée des indépendances, la Mauritanie accédait à sa souveraineté le 28 novembre 1960[5], avec à sa tête Moctar Ould Daddah comme premier président de la jeune république. Dès son installation, il entame le processus d’édification d’un État moderne en mettant l’accent sur l’unité nationale. Dans un Congrès réunissant le Parti du regroupement mauritanien (PRM), de l’Union nationale mauritanienne (UNM), et de la Nahda, il édifiait les prémices d’un parti unique dénommé Parti du peuple mauritanien (PPM), institutionnalisé après la première révision constitutionnelle de 1965.

 

Le président Daddah justifiait sa décision par le fait que la démocratie pluraliste pouvait ouvrir la voie à des partis à caractère communautaires. C’est en ce sens qu’il affirmait que, « Si?…? le Sahel et le Fleuve, si le Chergue et la Guelba représentent des entités vivantes avec des vocations particulières, nous placerons au dessus d’elles une entité qui les résume toutes »?…?: la Mauritanie[6]. Il canalisait ainsi son projet d’édification d’une Mauritanie moderne par le biais du parti unique, dès lors que ce dernier devient un creuset où se forge l’unité nationale qui s’opposera à toute forme de particularisme, pour permettre la réalisation de l’œuvre de construction nationale en même temps contribuer à faire de chaque Mauritanien un citoyen responsable[7].

 

  1. Cependant, ce projet aura du mal à voir le jour, car le président de l’époque aura vite cédé aux velléités ethno-tribales qui ont eu raison sur son projet d’édification d’État moderne. Son premier décret d’arabisation du système éducatif en 1966, fut une goutte qui fait déborder le vase, puisqu’il engendre la radicalisation intercommunautaire sur fond de statut des langues, le redécoupage territorial, le partage des responsabilités dans les différents sphères de l’État largement dominés par les Maures. En dépit de cette date, il existe une polarisation entre les Maures favorables aux projets panarabistes prônés par le gouvernement et les Négro-mauritaniens qui les rejettent en bloc, parce que les considérant comme un instrument de domination raciale[8].

 

Comme le disait Aliou M. Dia, « À cheval entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du nord, la Mauritanie à l’instar des autres pays africain est confrontée aux problèmes intercommunautaires, en raison d’une part de la fracture ethno-tribale, et d’autre part en raison des politiques panarabistes appliquées à outrance par les maures d’origine arabo-berbère au pouvoir depuis 1960[9].

 

Cette situation en effervescence explique des affrontements

 

intercommunautaires de 1966 à 1991[10], dont les conséquences furent douloureuses pour l’unité nationale et pour les Noires accusées par leurs propres autorités d’être à la solde du Sénégal. C’est pourquoi, au lieu de les protéger, le gouvernement de Ould Taya autorisait Harratines encore soumis à l’esclave, d’attaquer les Négros-mauritaniens. Dès lors, ce qui était perçu comme un conflit sénégalo-mauritanien s’est vite transformé en un différend mauritano-mauritanien. En conséquemment, les Mauritaniens du sud se verront injustement arrêtés, leurs villages détruits, leurs biens confisqués et massivement déportés vers le Sénégal et le Mali en 1989[11]. Cette répression sonne le glas d’un pays en perte de vitesse où les communautés s’éloignent dangereusement de ce qui les unie dans la diversité : la Mauritanie. C’est donc, Ould Taya qui contribuait à l’exacerbation des tensions raciales en brisant la cohabitation déjà fragilisée par l’arabisation de 1966. Cette attitude renforce un repli identitaire où l’ethnie et la tribu servent de refuge à tous ceux qui se sentent abandonnés par le système. Un abandon qui se caractérise par la privation de l’économie, la soumission à l’arabisation forcée et la limitation systématique d’accès aux postes de responsabilités politique et militaire.

 

L’apparition du phénomène Harratine

 

La question harratine s’explique par deux facteurs. Le premier remonte au 8ème et 16ème siècle, période où l’islamisation de l’Afrique a laissé des traces c’est-à-dire l’assimilation culturelle des populations noires jadis habitant le nord du continent. En conséquence, les captivités nées de cette mission religieuse explique l’apparition du phénomène Harratine inséré dans des ordres tribaux maures à des fins esclavagistes. Le deuxième facteur date avec la route transsaharienne à partir du 16ème siècle, symbole de troc entre les Négro-africains cultivateurs et éleveur et les maures nomades et vendeur du sel. Ces échanges se heurtaient à des kidnappings dont les victimes sont devenues avec le temps des esclaves avec une double appartenance culturelle : noire de peau et arabophone de langue.

 

Dans le langage quotidien, les Harratines sont appelés aussi Maures noirs, pour les distinguer du fait de leur homogénéité linguistique des Maures blancs. Ainsi, sont-ils négro-africains ou arabo-berbères ? Les enjeux restent ouverts sur la scène nationale en ce qui concerne leur appartenance[12], qui fait l’objet de discorde entre d’une part, les élites harratines affranchies qui revendiquent l’abolition pure et simple de l’esclavage et d’autres qui n’y manifestent pas le moindre révolte. Dans tous les cas, l’esclavage s’impose aujourd’hui comme un enjeu politique national. Il faut noter que l’esclavage a été formellement aboli trois fois, notamment en 1905, par l’administration coloniale française, en 1981, sous la gouverne des militaires[13] et le 13 décembre 2007, par le président déçu Sidy Ould Cheikh Abdallah (Sidioka), le 6 août 2008 par le General Mohamed Ould Abdel Aziz[14].

 

Mais, décréter une loi est une réalité et son application en est une autre. Raison pour laquelle, l’abolition et la criminalisation de l’esclavage en Mauritanie sont à prendre avec beaucoup de nuance. Cette contradiction s’explique par le fait que les maures principaux concernés sont à la fois détenteurs d’esclaves et dominateurs des leviers de l’État. D’où, leur manque de volonté politique empêche l’application de ladite loi.

 

La situation des esclaves affranchis et leur famille

 

En Mauritanie, le problème des esclaves affranchis est un phénomène qui mérite une attention particulière. Vivant dans un pays aux mentalités archaïques, les conditions familiales des enfants nés de cette union sont dures au niveau de l’intégration. Comme les parents, les enfants sont maltraités en raison de leur descendance d’une ligné considérée à tort moins noble dans la hiérarchisation sociale. Au vu de cette considération, leur problème d’intégration est aussi bien chez les nécros-mauritaniens que chez les maures qui rivalisent le pouvoir politique. C’est pourquoi, l’une ou l’autre de ces composantes communautaires n’hésite pas de recourir aux pratiques de ce genre. S’affranchir pour revivre les situations pires que celles des esclaves non affranchis, c’est une situation paradoxe mais réelle en Mauritanie. Les mouvements abolionnistes qui luttent contre l’esclavage doivent être soutenus à fin que triomphe l’égalité des droits dans ce pays.

 

La situation socioéconomique des Harratine

 

Les Harratines vivent une situation extrêmement difficile aussi bien sur le plan politique que socioéconomique. Au niveau politique, ils sont victimes d’exclusion flagrante occultée derrière des considérations identitaires[15]. En d’autre termes, bien qu’ils représentent plus de 45% de la population mauritanienne, ils sont largement sous représentés dans tous les secteurs de la vie nationale. Donc, le gouvernement se sert de leur importance démographique à ses fins politiques et justifier par la même occasion la prédominance de l’arabité du pays. En réalité, en observant l’échiquier politique de la Mauritanie, nous voyons que les maures monopolisent 80% des postes politique, économique, administratif et militaire depuis fort longtemps. Même le Général Aziz qui s’est défini lui-même comme le candidat des pauvres, le fédérateur voire le réconciliateur n’a pas résisté aux vagues du système.

 

Au niveau socioéconomique, les conditions de vie des Harratines sont lamentables à tout point de vue. Aussi bien dans les grandes villes que dans les campagnes, ils sont condamnés à exécuter des travaux sans salaires, de paupérisation, de la privation de la scolarité, des châtiment corporels et des violences sexuelles sans minimum nécessaire à la vie bienséante.

 

L’arabisation forcée des années 1966

 

Depuis l’indépendance les autorités n’ont pas dépassé leur position panarabiste, puisqu’elles s’attellent à développer des politiques qui, loin de garantir l’unité nationale, conduisent le pays dans une déchirure profonde. Ould Daddah se désoriente de son objectif d’édifier un État moderne pour arabiser le pays[16]. Pour mener à bien cette politique, il accumule et redistribue les richesses à une clientèle politique acquise à sa cause. En ce sens, certains chercheurs, comme Jean-François Bayard et Bertrand Badie parlent respectivement de la politique du ventre[17] et de l’État importé[18].

 

La Mauritanie ne résiste pas à la vague du panarabisme qui déferle dans le Maghreb notamment en Égypte, en Libye et en Algérie à la fin des années cinquante et au début des années soixante. Ainsi, pour rejoindre les pays susmentionnés, Ould Daddah décide l’arabisation de son pays en 1966. Ce décret rend dès sa promulgation l’enseignement de l’arabe obligatoire dans le système éducatif[19]. Pour s’opposer à l’arabisation, les élèves noirs avaient déclenché une grève illimitée contre le système imposé par les autorités de Nouakchott.

 

Ce mouvement est relayé par plusieurs cadres noirs qui publient dans la foulée, un manifeste intitulé le mouvement des « dix-neuf »[20], critiquant l’attitude des autorités et leur demandent de reconsidérer sa politique qu’ils jugent injuste contre la communauté noire. Comme l’expliquait Barnett, « ce n’est pas parce que sa population parle arabe qui fait de lui un État arabe, mais plutôt le fait qu’il existe des règles qui sont associées avec l’arabisme et que ces règles mettent en place l’identité, les intérêts et les politiques extérieures, qu’ils soient considérés comme légitime ou non, des États arabes »[21]. En dépit de cette date, la Mauritanie met en œuvre politique pour assurer au plan national et international son image d’un pays arabe qui a justement sa place au Maghreb et Monde arabe. C’est dans cette euphorie qu’elle a soutenue l’Irak de Saddam Hussein pendant la première guerre du Golfe en 1990.

 

Officiellement Ould Daddah avait deux objectifs : politique et identitaire. Le premier consiste à faire de la Mauritanie, un trait d’union entre l’Afrique noire et le Maghreb pour maintenir sa double culture et sauvegarder la cohésion entre les noirs et les maures qui composent sa société[22]. Il légitime alors, l’existence d’un État qui se veut une république islamique, arabe et africaine[23]. Le deuxième répond aux considérations identitaires qui a pour but de promouvoir l’identité arabe de la Mauritanie. Une contradiction apparaît à ce niveau, c’est à dire il avance la symbiose d’une Mauritanie biculturelle et appuie par ailleurs la dimension arabe qui selon lui est plus évidente pour satisfaire les nationalistes maures qui veulent le renforcement de l’arabité du pays[24].

Comme le disait Ahmed Ould Daddah, « la Mauritanie est arabe, africaine et islamique. Cela signifie que notre dimension africaine doit absolument être préservée et développée. L’identité arabe, elle, est plus évidente »[25]. L’arabisation contribue à la cristallisation des tensions ethno-tribales dans le pays, une instabilité qui a conduit les militaires de faire une irruption dans les affaires politiques en 1978.

 

L’ingérence de l’armée dans les affaires politiques

 

Les années 70, sont marquées par une polarisation du pouvoir, des crises socioéconomiques et des tensions politiques dont le régime dadaïste a été incapable de trouver des solutions appropriées. L’ensemble de ces blocages conduit les militaires à faire l’irruption dans les affaires politiques en juillet 1978. Il s’agit d’un premier coup d’État perpétré par Moustapha Ould Saleck, chef du Comité militaire de redressement national (CMRN). Ce putsch qui a mis fin au régime daddaïste, sera suivi d’émeutes et de soubresauts militaires. En conséquence, le chef de la junte démissionne de son poste le 3 juin 1979 et Mohamed Ould Louly le remplacera à la tête de l’État. Comme son prédécesseur, il met en place un Comité militaire de salut national (CMSN).

 

Cette période est une parenthèse lourde de conséquences dans l’histoire politique de la Mauritanie, car elle est caractérisée par une instabilité politique, la cristallisation des dictatures militaires et des manipulations institutionnelles ininterrompues. Dans les faits, aucun régime militaire n’a pu faire quelques choses pour arrêter les violences et résoudre des crises socioéconomiques. Au début des années 80, Haidallah profite de l’incertitude politique pour se propulser à la tête de l’État le 4 janvier de la même année. Contesté très tôt par les nationalistes maures en raison de ses origines sahraouies, il s’appuie sur les officiers négro-mauritaniens pour contrer la partie maure hostile à son pouvoir.

 

Bien qu’il fut le seul président à oser réinstaurer la redistribution des richesses du pays, Haidallah pratiquait la gestion néopatrimoniale des biens publics, d’où son échec au niveau économique et à pallier l’exacerbation des tensions identitaires qui sévissent le pays dans les années 1980. Le colonel Maouya Ould Taya, alors premier ministre fomente un putsch le 12 décembre 1984, alors que Haidallah était à Bujumbura pour le sommet de la Francophonie. Dès son installation, Taya s’expose aux multiples problèmes notamment la tribalisation de l’armée, la montée de l’intelligentsia noire, l’expansion des courants islamistes et l’essor du mouvement El Hor[26], qui se veut l’instrument de libération des haratines de l’esclavage. En conséquence, Ould Taya considère surtout l’expansion de l’intellectuelles noires civiles et militaires comme une menace à son pouvoir. Ainsi, il a été aussi le premier qui a appliqué à la lettre les politiques répressives contre les noirs longtemps en gestion dans le pays.

 

Les négro-mauritaniens réagissent contre une politique qu’ils considèrent comme une menace à la survie de leur identité. La première réaction fut d’abord politique canalisée par les intellectuels noirs qui rédigent un document intitulé le : « Manifeste du Négro-mauritanien opprimé », en septembre 1986, pour dénoncer le « racisme d’État ». Se heurtant à la fermeté du régime, les officiers noirs tentent un coup d’État qui a échoué le 22 octobre 1987[27]. La réaction des autorités s’est soldée par les arrestations et l’exécution des trois présumés commanditaires en 1987[28].

 

Taya a fait l’objet de plusieurs putschs et tentatives de coup d’État manqués. Il construit en effet, un mythe d’invincibilité pour effrayer les officiers qui tenteraient de conspirer contre son régime. Malgré tout, Salah Ould Hanane surprend les Mauritaniens en brisant ce mythe à la suite de putsch manqué du 3 juin 2003. Pourtant, ils investissent la présidence dès les premières heures de leur offensive, mais faut de stratégie et de soldats suffisant, ils avortent leur coup face à la contre-offensive des loyalistes appuyés par des blindés plus sophistiqués. Trois leçons sont à tirer de ce putsch.

 

  1. D’abord, bien que le putsch échoue au plan militaire, mais sur le plan psychologique la victoire est inégalable dans l’imaginaire des Mauritaniens, puisqu’il a remis en cause ce mythe que Taya s’est forgé au fil des années, en démontrant la fragilité de son régime.

 

  1. Ensuite, l’inefficacité stratégique explique la déroute des militaires fidèles à Taya. Malgré la présence des bases militaires dans tout le territoire, ce putsch traduit dans les faits que le régime n’est pas aussi solide en dépit du socle militaire sur lequel il s’appuie. La hiérarchie militaire cède à l’évidence qu’elle ne peut pas maîtriser militairement un pays aussi vaste qui couvre un territoire d’un « million quatre vingt-milles km2 »[29]. En conséquence, l’idée de renverser Taya commence à faire son chemin chez les officiers supérieurs qui cherchent une nouvelle légitimité à tout prix.

 

  1. Enfin, une perte de confiance s’installe au sommet de l’État, ce qui le fragilise en semant une confusion sans précédente. Beaucoup d’interrogations demeurent sans réponse. Qui est ami, qui est ennemi ? Allons-nous assister au maintien des anciens alliés maures au pouvoir ? Ou y’aura-t-il une réhabilitation des négro-mauritaniens pour briser les agitations de quelques tribus arabes?

 

Pour chercher une nouvelle légitimité, les officiers Mohamed O. Aziz et Ely O. Vall, respectivement commandant de BASEP et directeur de sureté nationale organisent un coup d’État sans effusion de sang contre l’ex-pésident Taya en 2005, un putsch qui a pris de court les chefs d’État major de l’armée, de la gendarmerie et de la garde nationale. Les blindés des différents corps sont déployés dans les rues de Nouakchott, tant-dis que la présidence est sous le contrôle de BASEP. En provenance des obsèques du roi d’Arabie Saoudite, le président déchu est contraint d’effectuer un bref séjour à Niamey, avant d’obtenir l’asile politique au Qatar. Ainsi le Conseil militaire pour la justice et le développement (CMJD), dirigé par le colonel Vall, est mis en place pour la gestion de la transition de 2005-2007.

 

Les transitions démocratiques de façade

 

La démocratisation comporte trois phases, notamment la libéralisation, les élections fondatrices et la consolidation démocratique. Gazibo et Jenson mentionnent qu’elle est un processus qui s’étend entre le moment de sortie du régime autoritaire jusqu’à son éventuelle maturation[30]. La première phase commence à partir du moment où le régime autoritaire relâche son emprise sur la société et autorise les libertés civiles et politiques jusque-là réprimées[31]. En conséquence, ce geste politique met fin au monopole du parti unique, entraine la liberté des médias, l’autorisation du multipartisme et du droit d’association[32].

 

La vague de démocratisation[33] déferle en Mauritanie des années 1990, en pleine crise politique. Les militaires au pouvoir cèdent aux pressions internationales favorables à l’ouverture démocratique[34]. Cependant, la dynamique de la libéralisation est déséquilibrée entre le pouvoir et l’opposition marginalisée au maximum sur les orientations de la transition. Comme le disait Gazibo, la « libération peut aussi être initiée par le pouvoir en place qui prend de vitesse ses opposants avant que ceux-ci n’aient le temps de s’organiser comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire »[35].

 

La Mauritanie a connu trois transitions démocratiques respectivement en 1990, en 2005 et en 2008, dont l’armée a été l’origine de sa formation et de sa déformation. Comme le disait Mathurin Houngikpo, la démocratie est impossible en Afrique sans le consentement tacite ou implicite des militaires[36]. Les trois transitions n’ont jamais abouti à la consolidation à cause du manque de consentement des militaires de jouer le jeu de la démocratie. Pendant la libéralisation en 1990, les militaires n’ont fait que des retouches mineures non pas pour conduire le pays à la démocratie mais pour se donner une nouvelle légitimité, ce qui donne le régime le pouvoir de contrôler la libéralisation jusqu’à son terme. À la surprise des Mauritaniens, Taya annonce l’organisation d’un référendum qui sera suivi d’élections générales en avril 1991, contre l’avis de l’opposition et de la société civile qui, attendaient pourtant la tenue d’une conférence nationale sur la question[37].

 

Ceci alors la volonté des Insiders à étouffer les Outsiders dans cette transition. L’armée a vicié le processus dès le départ, et pousse l’opposition à rejeter l’agenda unilatéralement fixé par la présidence. Malgré tout, la nouvelle constitution rédigée par une commission placée sous l’égide du Comité militaire de salut national (CMSN), a été adoptée par référendum le 12 juillet 1991, et les partis politiques sont autorisés dès le 25 juillet de la même année.

 

La deuxième phase est la transition démocratique elle-même délimitée selon Gazibo par les élections fondatrices[38]. Cependant, elle est à observer avec nuance en Mauritanie, puisque, les fraudes massives ont été soulevées par les observateurs nationaux et internationaux au moment de l’élection présidentielle fondatrice avec 69,65%, en 1992. En dépit, toutes les élections présidentielles et législatives sont remportées par l’ancien parti républicain démocratique et social (PRDS).

 

L’opposition boycot des législatives du 6 et 13 mars 1992, le PRDS, rafle les 79 sièges que comptait l’Assemblée nationale à l’époque. Très affaiblie, l’opposition crée un Front uni des partis d’opposition (FUPO), dans une perspective des élections de 1997, et exige du gouvernement la création d’une commission électorale indépendante et un nouveau fichier électoral. Face à la fermeté du régime le FUPO boycott l’élection présidentielle de 1997, gagnée par le pouvoir en peu plus de 90,15%. Le pouvoir n’a pas remis en cause le multipartisme, mais l’opposition politique est constamment harcelée et au besoin le régime manipule les élections pour assurer sa victoire[39].

 

La troisième phase est la consolidation démocratique. Elle s’occupe de l’approfondissement des institutions issues de la transition. Concrètement, elle fait appel aux multiples variables dont politique, économique et culturelle afin de pouvoir mesurer l’ancrage des institutions. Cependant, si nous observons la scène politique en Mauritanie, nous constatons que la troisième phase est absente dans les trois transitions mauritaniennes. Une absence due à la domination quasi écrasante du régime sur la scène politique, des manipulations institutionnelles, des fraudes électorales, la persistance de la pauvreté et la multiplication des coups d’États. Comme le disait André Chaubraud, « derrière les crises politiques, sociales et morales que nous traversons, s’en cache une autre qu’il est temps de regarder en face, car elle est la source de toutes nos difficultés : la crise institutionnelle »[40].

 

Le comportement des autorités contre les partis politiques légalement constitués comme la dissolution de l’Union des forces démocratiques et d’Action pour le changement respectivement en 2000 et 2002, illustrent cette dérive autoritaire qui empêche toute consolidation démocratique dans le pays. Cette attitude démontre la tergiversation des autorités à conduire le pays vers une démocratie véritable, d’où en dépit de la libéralisation, le régime ne s’est jamais éloigné de la logique du parti unique L’attitude de l’armée n’a jamais permis à la démocratie et la liberté d’expression de se consolider dans le pays[41].

 

Conséquemment, sa marche vers la démocratie s’est heurtée au refus des élites militaires de jouer le jeu d’ouverture, ce qui confirme dès lors la thèse de Mathurin Houngnikpo qui dit que, « la démocratisation est impossible en Afrique sans le consentement tacite ou implicite de l’armée »[42].

 

Ely Ould Mohamed Vall, alors chef de Comité militaire pour la défense de la démocratie (CMJD), organise les assises nationales en 2005, dans le but de préparer l’élection présidentielle de 2007. Comme son prédécesseur, il s’attèle à la mise en place d’une nouvelle constitution sans le moindre souci d’un dialogue national incluant l’ensemble des forces vives du pays. Il réussit malgré tout à faire adopter son projet constitutionnel. Bien qu’il y ait des manquements, il comporte deux dispositions intéressantes notamment l’interdiction de candidatures des militaires en activité en 2007, et la limitation du mandat présidentiel à cinq ans rééligible une fois. Cependant, la CMJD a sciemment évité de résoudre les problèmes les plus cruciaux comme la cohabitation nationale, l’esclavage et le passif humanitaire, prétextant que se sont des questions sensibles qui ne peuvent être résolues que par un gouvernement démocratiquement élu. Conséquemment, l’absence de consensus sur ces interrogations explique le replongement du pays dans l’instabilité politique qu’il connaît au lendemain du 6 août 2008.

 

Comme le disait l’ambassadeur de France en poste à Nouakchott, « Il y a des problèmes?…? qui se posent en Mauritanie. Et c’est bien à ce moment de l’histoire de la Mauritanie, de débattre sur des sujets graves qui, pour certains, n’ont pas vraiment été traités au moment de la transition de 2005-2007, et dont nous voyons les effets maintenant »[43]. L’échec de la CMJD, s’articule autour de ces quatre points principaux :

 

  1. La CMJD contourne volontairement les vrais problèmes du pays comme l’unité nationale, le passif humanitaire, l’esclavage et la redistribution des richesses en les renvoyant sous la responsabilité du gouvernement qui sera élu après 2007. Sa stratégie consiste donc à éviter toutes les questions sensibles qui peuvent entraver le déroulement des assises nationales de 2005.

 

  1. Elle n’a pas procédé au redécoupage territorial survenu en 1989, et de rééquilibrage politique au sommet de l’État monopolisé largement par les maures. Ainsi, dans le schéma proposé aux Mauritaniens il n’y a qu’une communauté qui impose sa vision de la transition au détriment d’un dialogue national inclusif.

 

  1. La reconduction des éléments de l’ancien régime qui ont pillé le pays et enrichi illégalement est une erreur monumentale de la CMJD. Il est clair que son action consiste à les protéger et non à les traduire en justice.

 

  1. Le statut de l’armée n’a pas été sérieusement posé, discuté et redéfini par la CMJD. Pourtant il fallait émettre des dispositions constitutionnelles qui l’éloigneraient des affaires politiques et faire en sorte qu’elle ne s’occupe que son rôle traditionnel, à savoir la défense de l’intégrité territoriale.

 

La convergence de ces erreurs démontre qu’en gouvernement élu dans ces conditions n’aura pas de champ libre pour exécuter son programme électoral. Comme le disait Ibrahima Sarr, « le processus électoral proposé est vicié au départ et qu’il pose de sérieuses menaces sur l’avenir du pays. En effet, il n’y aura pas d’alternance politique quel que soit l’homme qui arrivera au pouvoir si le problème de la garantie de cette alternance n’est pas discuté et réglé »[44].

 

Malgré ces manquements, la CMJD maintient son calendrier électoral. Dans la foulée du premier tour de l’élection présidentielle, Sidy Ould Cheick Abdallah (SIDIOKA), candidat indépendant soutenu par les militaires et l’ex-majorité présidentielle arrive en tête avec 24,79% des voix, contre Ahmed Ould Daddah (AOD), candidat de l’ex-opposition qui ne recueille que 20,68 %. Finalement les deux hommes seront départagés au second tour du 25 mars, entre 52,85% et 47,15%, respectivement à SIDIOKA et AOD.

 

Les quinze premier mois de sa présidence, SIDIOKA a pris deux décisions symboliques notamment le rapatriement des refugiés et l’incrimination de l’esclavage. Cependant, la lune de miel s’effrite rapidement avec le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, responsable du Bataillon de la sécurité présidentielle (BSEP). Suite à cette brouille le président se retrouve bloqué et ne peut plus appliquer son programme politique, d’où sa décision de limoger en un coup les trois chefs d’États major de l’armée, de la garde et de la BASEP. Les mêmes Généraux réinvestissent la présidence suite à un putsch qu’ils qualifient de « mouvement rectificatif », le 6 août 2008. C’est ainsi que le Haut Conseil d’État (HCE), présidé par l’ex-Général Aziz est mis en place.

 

Le HCE propose une troisième transition dénommée les États Généreux de la Démocratie (EGD), le 27 décembre 2008. Pendant une dizaine de jour une partie de la population mauritanienne participe à ces débats politiques, pendant que l’autre partie boycott les EGD et revendique le retour à l’ordre constitutionnel. Les recommandations ressorties des EGD sont entre autres les conditions d’éligibilité des militaires, la création d’une Commission électorale indépendante (CENI), et l’organisation d’élection présidentielle le 6 juin 2009[45]. Mais le HCE récidive à son tour les mêmes erreurs que les transitions précédentes, en laissant de côté l’unité nationale et le statut de l’armée.

 

Comme en 1991 et en 2005, la transition de 2008, ne va pas conduire le pays vers une démocratie véritable. Au contraire elle ne fait que baliser le terrain politique pour faciliter la victoire d’Aziz qui a démissionné de son poste de président du HCE pour se présenter comme candidat aux prochaines échéances électorales. En dépit de sa démission, l’intérim est assuré par le président du Sénat M’baré Ba, un précédent historique, puisque pour la première fois un négro-mauritanien accède à la magistrature suprême.

 

La division de la classe politique

 

Le HCE justifie le putsch du 6 août comme une rectification d’un exécutif en dérive dans un espace de quinze mois. Conséquemment, pour la première fois dans l’histoire de la Mauritanie, les putschistes laissent la Constitution, le Sénat et l’Assemblée nationale fonctionner sans doute dans un climat d’instabilité politique. La mouvance pro-putsch s’organise donc derrière l’ancien président du HCE qui a démissionné de son poste pour se conformer aux recommandations des EGD. Il bénéficie du soutien des parlementaires, des commerçants et bien sur l’armée.

 

Durant cette période tumultueuse, Aziz s’est forcé de forger une image d’un homme d’État qui a réussi là où les autres hommes politiques ont échoué. Ses actes cachent certes des stratégies électorales qui visent à récupérer les nationalistes négro-mauritaniens et arabo-berbères. Il s’agit de sa décision de rupture diplomatique avec Israël fortement appréciée dans la communauté maure et son engament à résoudre définitivement le passif humanitaire jusque-là revendiqué par l’élite noire. Il fut alors le deuxième responsable politique maure au pouvoir après SIDIOKA, à reconnaître un tort que la communauté noire connaît encore aujourd’hui. D’ailleurs le choix du lieu est riche de symbole, puisqu’il prononce son discours à Kaédi, la ville natale de Téne Youssouf Guèye, premier prisonnier politique noir mort au pénitencier de Walatta.

 

Malgré tout, la classe politique est divisée entre les pro-putschs favorables à l’ex-Général Aziz et les anti-putschs propices à SIDIOKA et le retour à l’ordre constitutionnel. Les opposants se regroupent au sein du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), conduit par Messaoud Ould Boulkheir (MOB), président de l’Assemblée nationale. Leur objectif, faire échec aux ex-Généraux et rétablir la légalité. Pendant plus de dix mois, le FNDD dénonce la soif de pouvoir d’un groupe d’Officiers qui séquestrent le président de la République et conduisent le pays vers une guerre civile[46].

 

La mobilisation internationale et l’Accord de Dakar

 

La communauté internationale condamne le putsch du 6 août. Il s’agit alors de l’Union africaine (UA), avec laquelle la Mauritanie est non seulement membre, mais aussi elle a signé et ratifié les accords. Cependant, l’absence de l’unanimité sur la présidence de Kadhafi mais aussi et surtout de sa médiation ratée affaiblissent la portée des sanctions de l’UA contre la junte militaire. Malgré tout, Jean Ping, président de la Commission l’organisation panafricaine déclare la mise en œuvre des sanctions ciblées contre les auteurs du coup d’État[47]. À côté de l’UA, le groupe de contact composé des Nations-unies, l’Union européenne, la Francophonie et les États-Unis réitèrent leur position pour le retour à l’ordre constitutionnel. Ce groupe demande aux protagonistes de prendre leur responsabilité et de s’engager dans un dialogue de raison pour épargner la Mauritanie de sanctions internationales. Comme le disait l’ambassadeur d’Allemagne à Nouakchott, « les Mauritaniens n’ont pas le droit de rater l’occasion qu’offrent les prochains États Généraux de la Démocratie pour une solution politique à la crise qui frappe leur pays »[48].

 

Quand Kadhafi s’est penché en faveur de Aziz, l’UA soutenu par le groupe de contact décide de confier la médiation au président Abdoulaye Wade du Sénégal. La médiation sénégalaise conduite par Cheick T. Gadio, ministre des affaires étrangères s’est mise en œuvre pendant un mois à Nouakchott sans succès. C’est ainsi que Wade invite les belligérants à poursuivre le dialogue inter-mauritanien à Dakar. Finalement l’Accord obtenu à Dakar entre la Junte, le FNDD et le RFD, prévoit : le report des élections au 18 juillet, la composition d’un gouvernement d’union nationale réparti entre les trois pôles, la recomposition de la nouvelle CENI, la démission volontaire de SIDIOKA président déchu, lequel reviendra l’honneur de signer l’entrée en vigueur de ce gouvernement de consensus.

 

Finalement, les électorales du 18 juillet comportaient des défis de tailles sur l’avenir de la Mauritanie. Aziz confirmait sa candidature et a tout fait pour se maintenir au pouvoir. D’où, son gouvernement sera sous l’emprise de l’armée qui ne lui donnera aucun répit pour la mise en œuvre d’un véritable projet de société digne pour ce pays qui a tant souffert de violences intercommunautaires. Ainsi, la Mauritanie est un pays complexe ne serait-ce que par la pluralité ethno-tribale qui structure sa société. À l’instar des pays africains, elle n’est pas à l’abri des risques de guerre civile. Donc il est nécessaire de tirer non seulement des leçons de son passé douloureux de 1966, 1986, 1987, 1989 et 1990, mais aussi de celles observées dans d’autres pays notamment le printemps arabe, le génocide de Rwanda en 1994 et la guerre civile en Côte d’Ivoire, afin d’engager des reformes politique, économique et militaire au nom de la cohésion sociale et de l’unité nationale. Car à l’orée du XXIème siècle, les conflits qui frappent le Continent proviennent la plus part de mauvaises politiques appliquées jusque-là par des gouvernants.

 

 

[1] Ibrahima Abou Sall. Mauritanie du sud : conquêtes et administration coloniales française de 1890-1945, (Paris : Karthala, 2007), p. 19.

[2] Voir Sall. Mauritanie du sud : conquêtes et administration coloniales française de 1890-1945, p. 19.

[3] Mamoudou Gazibo. Introduction à la politique africaine, (Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2006), p. 64.

[4] Ba Oumar Moussa. Noirs et Beydanes mauritaniens : l´école creuset de la Nation ? (Paris : l’Harmattan, 1993), p. 126.

[5] Pierre Robert Baduel. « La Mauritanie dans l’ordre international ». Politique africaine. (No : 53-56), 1994, pp. 11-19.

[6] Pierre R. Baduel. « Mauritanie : 1945-1990 ou l’État face à la Nation ». Revue du monde musulman. Edisud, (No : 54), 1991, pp. 11-51.

[7] Amadou Aliou Sow. Mise en page décembre 2007. Mauritanie : mon pays natal. Mémoire <http://books.google.ca/books?id=cDDuogWj3U0C&pg=PA100&lpg=PA100&dq=le+peuple+journal+PPM+le+1er+aout+1966&source=bl&ots=QQ0HcFM7lS&sig=HtDxuD9JubW70Mbjnp646PFVBps&hl=en&sa=X&oi=book_result&resnum=1&ct=result#PPT1,M1>. En ligne. (Page consultée le 11 décembre 2009).

[8] AMNESTY international. La Mauritanie de 1986-1989 : Contexte d´une crise, trois années d´emprisonnements politiques, de tortures et de procès, (Paris : Amnesty international 1989).

[9] Aliou M. Dia, La diplomatie et la construction de la paix : le cas des relations israélo-mauritaniennes, p.26

[10] SANTOIR Christian. Le conflit Sénégalo-mauritanien : le cas des peuls de la haute vallée du Sénégal, (Dakar : Centre ORSTOM, 1990), p. 38.

[11] Garba Diallo. Mauritania : The other Apartheid? (Nordiska : Afrika institute, 1993), p. 96.

[12] Pierre Bonte et Henri Guillaume. « Mauritanie : question pour l’avenir ». Politique africaine (No : 53-56), 1994, pp. 2-9.

[13] Voir l’interview de Biram Dah Abeid sur l’esclavage en Mauritanie.

[14] Mauritanie. Mise à jour le 13 décembre 2007. Loi portant incrimination et répression de toutes les pratiques esclavagistes. Journal Officiel. <F:\Page des Textes de droit sur l’esclaves en Mauritanie.mht>. En ligne. (Page consultée le 18 décembre 2009).

[15] Élimane Bilbassi. Mise en page le 12 janvier 2007. Mauritanie : l’autre apartheid. AGORA-VOX. <http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17588>. En ligne (Page consultée le 15 janvier 2009).

[16] Jean-François Médard, « L’État néopatrimonial en Afrique noire », dans Jean-François Médard (dir.), État d’Afrique noire : formation, mécanismes et crises, Paris : Karthala, 1991, p. 323-353.

[17] Jean-François Bayard. L’État en Afrique : la politique du ventre, (Paris : Fayard, 1989), p. 320

[18] Bertrand Badie. L’État importé : l’occidentalisation de l’ordre politique, (Paris : Fayard, 1992), p. 334

[19] Ibid.

[20] Voir Marchesin. Origine et évolution des partis et groupes politique, p. 20-30.

[21] Alex Macleod et O’meara. Théories des relations internationales : contestations et résistances, (Montréal : Athéna, 2007), p. 189.

[22] Louis Balans-Jean. La Mauritanie entre deux mondes : le moi en Afrique, (Paris : RFEPA, 1975), p. 124.

[23] Armelle Choplin. Mise en page le 29 avril 2008. « La Mauritanie à l’épreuve de l’islamisme et des menaces terroristes ». EchoGéo. < http://echogeo.revues.org/document4363.html>. (Page consultée le 01 mai 2008).

[24] Ardo M. Dia. La diplomatie et la construction de la paix : le cas des relations israélo-mauritaniennes. (Montréal : Mémoire), p. ?

[25] Marwane B.Yahmed. « Les vérités d’Ahmed Ould Daddah ». Jeune Afrique. Vol. 3467, (No : 2406), 2007, p. 1-29. p. 1-15.

[26] EL HOR. Organisation pour la libération des haratines. Mise en page le 1 décembre 2002. CHARTE EL HOR. <http://elhor.org/Charteelhor.htm>. En ligne. (Page consultée le 25 janvier 2009).

[27] Voir Harouna. J’étais à Oualata : le racisme d’État en Mauritanie, p. 23.

[28] Abdel Wedoud Ould Cheick. Des voix dans le désert : sur les élections de l’ère pluraliste. Politique africaine. (No : 53-56), 1994, pp. 31-39

[29] Voir Sy, L’enfer d’Inal. Mauritanie : l’horreur des camps, p. 47.

[30] Mamoudou Gazibo et Jane Jenson. La politique comparée : fondements, enjeux et approches théoriques. (Montréal, 2004), p. 173.

[31] Mamoudou Gazibo. Les paradoxes de démocratisation en Afrique : analyse institutionnelle et stratégique, (Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2005), p. 82.

[32] Voir Gazibo et Jenson. La politique comparée : fondements, enjeux et approches théoriques, p. 173.

[33] Samuel Huntington. The Third Wave : Démocratization in the Late Twentieth Century, (Norman : University of Oklahoma Press, 1991), p. 15.

[34] Banque mondiale. L’Afrique subsaharienne : de la crise à la croissance durable, (Washington DC : Banque mondiale, 1989).

[35] Voir Gazibo. Les paradoxes de démocratisation en Afrique : analyse institutionnelle et stratégique, p. 83.

[36] Mathurin C. Houngikpo. « The Military and Democratization in Africa : A Comparative Stady of Benin and Togo ». Journal of Political and Military. Vol. 28, (No : 2), 2000, p. 9.

[37] Voir Philippe. Origine et évolution des partis et groupes politique, p. 28.

[38] Ibid.

[39] Voir Philippe. Origine et évolution des partis et groupes politique, p. 29.

[40] Michel Banock. Le processus de démocratisation en Afrique : le cas du Cameroun, (Paris : l’Harmattan, 1992), p. 165.

[41] Amel Daddah. « Le fragile pari d’une presse démocratique ». Politique africaine. (No : 53-56), 1994, p. 40-45.

[42] Mathurin C. Houngnikpo. « The Military and Democratization in Africa : A Comparative Study of Benin and Togo ». Journal of Political and Military Sociology. Vol. 28, (No : 2), 2000, p. 9.

[43] Michel Vandepoorter. Mise en page le 22 décembre 2008. Extraits de l’Interview de l’Ambassadeur de France. El EMEL El JEDID. <http://www.quotidien-nouakchott.com/extraits-l%E2%80%99interview-sem-michel-vandepoorter-ambassadeur-france-avec-le-quotidien-el-emel-el-jedid-%C2%AB>. En ligne (page consultée le 20 janvier 2009).

[44] Ibrahima Sarr. Mauritanie, la transition en dérive : se ressaisir. Mise en page le 24 mai 2006. Convergence républicaine pour l’instauration de la démocratie en Mauritanie. .

[45] Mohamed Fall Ould Oumère. Mise en page 14 janvier 2009. En attendant l’avenir proche : Les résultats des EGD entérinés. CRIDM. <http://www.cridem.org/index.php?id=82&no_cache=1&tx_ttnews[cat]=122&tx_ttnews[tt_news]=26745&tx_ttnews[backPid]=36&cHash=7e34d18021>. En ligne. (Page consultée le 10 février 2009).

[46] Messaoud Ould Boulkheir. Mise en page le 22 janvier 2009. Faire échec au putsch en Mauritanie. Convergence républicaine pour l’instauration de la démocratie en Mauritanie. <http://www.cridem.org/index.php?id=82&no_cache=1&tx_ttnews[swords]=messaoud%20ould%20boulkheir&tx_ttnews[pointer]=1&tx_ttnews[tt_news]=27045&tx_ttnews[backPid]=84&cHash=30c48aeaca>. En ligne. (Page consultée le 7 février 2009).

[47] Jean Ping. Mise en page le 7 octobre 2008. Mauritanie : l’Union Africaine demande le retour du président renversé. CRIDEM. <http://www.cridem.org/index.php?id=82&no_cache=1&tx_ttnews[tt_news]=23143&tx_ttnews[backPid]=36&cHash=059448940c>. En ligne (Page consultée le 18 janvier 2009).

[48] S. E. Erberhard Schandz. Mise en page le 24 décembre 2008. Conférence de presse d’Ambassadeur d’Allemagne en Mauritanie. <http://www.lauthentique.info/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=3643>. L’authentique. En ligne (Page consultée le 20 janvier 2009).

 

Source: anapolstrategie.com

 

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