Le collectif des veuves et orphelins des exactions commises dans les casernes militaires des années 89-91 ont organisé une marche spontanée, le 28 novembre à Nouakchott.

Elles ont battu le pavé depuis l’hôtel Khatter jusqu’au siège de leur organisation au robinet Sarkollé de Sebkha, chez mère Houleye Sall. Cette marche est intervenue après la cérémonie commémorative du 28 novembre, date de l’indépendance du pays.

Au cours de cette cérémonie, le collectif a réitéré son opposition à l’impunité et réclamé la traduction devant un tribunal des auteurs des crimes commises entre 1989 et 1991 contre les militaires négro-mauritaniens. En effet, pour marquer cet anniversaire, en en 1990, 28 militaires issus de la communauté négro-africaine ont été pendus dans la base d’Inal par leurs frères d’armes maures, ont affirmé les rescapés.

Au cours de cette cérémonie commémorative, les veuves, orphelins et des organisations de défense des droits de l’homme et des rescapés ont écouté des témoignages poignants et atroces des rescapés d’Inal et de J’Reida sur les dernières heures de leurs compagnons d’infortunes.

Sortis très remontées pour n’avoir pas été entendus depuis bien longtemps par le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, des dizaines de veuves , orphelins et sympathisants ont marché de l’hôtel Kharer en passant par le carrefour de la BMD, l’hôpital national, le ministère de l’équipement et des transports où des forces de l’ordre sont intervenues pour les disperser.

L’objectif de cette marche spontanée était de réclamer la traduction devant un tribunal des auteurs des tueries opérées dans certaines casernes du pays entre 1989 et 1991, indique au Calame, Aissata Diary Sall, chargée de l’organisation du collectif.

Et d’ajouter: « la police est intervenue à l’entrée du 5eme arrondissement pour nous disperser, mais face à notre détermination, elle n’a pas pu nous arrêter et nous disperser, nous l’avons affrontée pour continuer notre marche jusqu’à notre siège au 5eme ; elle n’a pas pu user des grenades lacrymogènes parce que nous avions séquestré entre nous deux de ses éléments ».

Poursuivant son propos, elle explique : nous disons au président de la République de ne pas protéger les bourreaux qui sont connus de tous et se promènent au vu et au su de tout le monde, aussi bien ici qu’en dehors du pays; nous exigeons qu’ils soient traduits devant un tribunal pour connaître la vérité sur ce qui s’est passé en cette période sombre de l’histoire du pays ; nous voulons connaître les motifs qui ont conduit à ces tueries pour que nous puissions faire le deuil de nos maris, frères et fils. Et enfin Aissata Sall de regretter que le projet de cartographie des sépultures promis par le président de la République ne soit pas concrétisé.

Source : le calame

2 décembre 2016

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