Novembre c’est mon anniversaire et tout le monde s’en fout ;

Parce qu’en Novembre des hommes étaient pendus

Le temps d’un jour ou de quelques heures le peuple dominé et discriminé de la Mauritanie à l’unisson fera la même prière, rendra le même hommage solennel, religieux et poétique à ces martyrs.

C’est toujours ça de fait. C’est toujours ça de pris. C’est déjà pas mal. Et nous reviendrons l’année prochaine encore plus nombreux et encore mieux organiser.

Notre lamentation saisonnière et collective est à encourager. Nos compagnons de lutte qui ont pris de leur temps, de leur argent et de leur énergie pour la réussite de cette rencontre sont à féliciter.

Nous extériorisons notre colère, nos partagerons nos peines, nous réclamerons la justice. Nos faiblesses, nos insuffisances, nos contraintes et nos faibles moyens nous n’en parlerons pas. Les autres témoins négatifs auront toujours le loisir et plaisir de nous le rappeler.

Quant aux acteurs de ses tueries et leurs alliés naturels ou de circonstances, ils feront tout leur possible pour nous décourager, pour nous empêcher, pour nous discréditer. Ils échoueront.

Le temps sera notre meilleur ami, la patience sera notre mot ordre, la vérité sera notre boussole et la justice la finalité de nos sacrifices.

Novembre C’est mon anniversaire et tout le monde s’en fout ;

Parce qu’en Novembre des hommes étaient pendus.

M . Sy (officier de l’armée nationale) était témoin. Un rescapé chanceux devenu auteur (Enfer d’Inal) voit ses frères d’armes numérotés de 1 a 28 . Le symbole du chiffre est macabre : le 28 novembre est la date de l’indépendance de notre pays.

Les 28 soldats noirs seront pendus un à un. Une pause arrêta la symphonie du Satan le temps de départager par un tirage au sort deux frères Diallo. Chacun d’eux refusait d’assister à la mise à mort de son frère.

De cette nuit du 27 novembre 1990, le lien de notre petit peuple est rompu. Le mal a vaincu, le bien a disparu.

Cette nuit là, les anges étaient en congé et les étoiles se sont excusées.

Cette nuit là, les larmes de la lune vont faire sourire les démons, et Azraël a pour nom l’armée mauritanienne.

Cette nuit là, le sang a beaucoup coulé et le sable du désert a assouvi sa soif.

Cette nuit la, nos sœurs sont devenues des veuves et nos neveux des orphelins.

Cette nuit la, nous avons perdu des frères et les monstres ont souillé notre drapeau.

Novembre c’est mon anniversaire et tout le monde s’en fout.

Parce qu’en Novembre des hommes étaient pendus.

Novembre c’est l’anniversaire de l’indépendance de notre pays.

Et tout le monde s’en fout. Parce qu’en novembre notre peuple est en deuil.

Une pensée pieuse: aux 28 militaires noirs mauritaniens pendus le 27 novembre 1990 à Inal.

1 – l’Adjudant-chef Abdoulaye DJIGO*

2 – 1ére classe Samba Baba NDIAYE

3 – 1ére classe Samba Oumar NDIAYE

4 – 1ére classe Ibrahima DIALLO

5 – 1ere classe Mamadou Hamadi SY

6 – Sergent Mbodj Abdel Kader SY

7 – 2éme classe Samba Demba Coulibaly

8 – 2éme classe Demba DIALLO

9 – 1ére classe Amadou Saïdou THIAM

10 – 1ére classe Mamadou Oumar SY

11 – 1ére classe Abdarahmane DIALLO

12 – 1ére classe Mamadou Ousmane LY

13 – Caporal Mamadou Demba SY

14 – Soldat Alassane Yéro SARR

15 – Caporal Amadou Mamadou BAH

16 – Sergent-chef Lam Toro CAMARA

17 – Sergent chef Souleymane Moussa BAH

18 – 2éme classe Oumar Kalidou BAH

19 – Sergent Amadou Mamadou THIAM

20 – Sergent Samba SALL

21 – 2éme classe Abdoulaye Boye DIALLO

22 – 1ére classe Cheikh Tidiane DIA

23 – 2éme classe Samba Bocar SOUMARE

24 – 1ére classe Moussa NGAIDE

25 – 1ére classe Ciradio LÔ

26 – 1ére classe Demba Oumar SY

27 – Sergent Adama Yero LY

28 – Caporal Djibril Samba BAH.

NON à limpunité

NON à l’injustice.

Non à l’oubli.

Salam.

Oumar Débé Sall

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