«La Mauritanie est un pays bizarre par rapport au fait que toute politique qui est faite là-bas est basée sur la discrimination et le racisme», a lancé hier Aldiouma Sissoko lors de la remémoration du conflit de 1989 ; cet évènement qui a bouleversé à jamais la vie de ces réfugiés avec la perte de leur nationalité.

Le coordonnateur des réfugiés mauritaniens au Sénégal de déplorer leur situation précaire : «Notre statut de réfugiés apatrides au Sénégal depuis décembre 2016 dépasse tout entendement. Cela nous inquiète et hypothèque toute ambition de développement et de recherche de solutions durables.» Au fait, au Sénégal, le nombre de réfugiés serait estimé à près de 35 mille. Parmi eux, il y a 302 veuves dont les maris furent exécutés.
D’ailleurs, le point culminant de ce conflit fut la déportation de 1989 qualifiée de «génocide». M. Touré, membre des Forces de libération africaines de Mauritanie (Flam), a rappelé que cette branche, créée en 1983, entendait lutter contre le système «beydan» (maure).
Les Flam avaient également produit le manifeste des Négro-mauritaniens qui décrit toutes les formes de discrimination. Il y avait des statistiques sur l’exclusion des Noirs sous-représentés dans les instances de décision dans un pays où ils sont majoritaires. De plus, les Flam dénonçaient «la politique d’arabisation forcenée du pays et de la négation de la communauté négro-africaine et de sa culture».
Dans la communauté dite beydan, il se pose le problème des Négro-africains, esclaves affranchis. Celle-ci réclame son appartenance à cette communauté, mène en revanche une lutte acharnée contre l’esclavage en Mauritanie. Toutefois, la lutte contre la servitude y est très timide. A en croire les réfugiés, «le système avait un programme d’épuration ethnique qui a occasionné l’arrestation de près de 3 mille soldats négro-mauritaniens dont 500 emprisonnés et torturés de façon arbitraire».
Pis, déplorent-ils, une loi d’amnistie a été votée en 1983 à l’Assemblée nationale mauritanienne. Cela passe, aux yeux des victimes, comme «une sorte de reconnaissance des faits et l’aveu d’impunité de tous les crimes perpétrés». Les réfugiés ont, au finish, lancé un appel à la Communauté internationale pour le règlement de ce dossier.

Stagiaire

source :lequotidien.sn

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