En ce moment même, les hommes d’affaires maures, avec l’appui du pouvoir et des mouvements extrémistes maures, sont en train de se partager les terres cultivables des Noirs, que ce soit dans le Jeri (zone non-inondées) ou dans le Walo (zone inondée), et ce sans égard pour les titres traditionnels de propriété. Ces expropriations sont d’autant plus rapides qu’elles se font par intimidation et usage de la matraque.
L’action des agents d’état le long de la vallée du fleuve est révélatrice à ce égard. En effet, de Rosso au Guidimakha, les autorités administratives (gouverneurs, préfets…), accompagnés de hordes de policiers et de gardes, procèdent à la confiscation et au partage de nos terres. Le plus aberrant dans tout cela, c’est que les attributions de parcelles se font au profit de ces personnes non présentes sur le terrain. Il en est ainsi à Boghé et à Jowol où certaines parcelles ont été attribuées à des personnes qui sont à Atar (extrême Nord du pays) où à Nouakchott.
Extrait du « livre blanc sur la situation des Noirs en Mauritanie, radioscopie d’un apartheid méconnu » des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam), octobre 1989