L’APARTHEID MAURITANIEN SURCLASSE CELUI DE L’AFRIQUE DU SUD
ParFlammauritanie
la promotion de marins tous beidanes (blancs)
L’apartheid mauritanien surclasse celui de l’Afrique du sud 34 ans après lapublication du manifeste du négro-mauritanien opprimé en 1986.
Définition du mot apartheid : Discrimination, voire exclusion, d’une partie de la population, qui ne dispose pas des mêmes droits que le reste de la collectivité.
La photo ci-dessus reflète la face hideuse du système beïdane ( voir le sens) mauritanien dans toute sa dimension au sein de l’armée, la composition du gouvernement et toute l’administration centrale du pays.
Le système beïdane :
Ce système tel que décrit dans le manifeste veut dire tout simplement que la gestion du pays est faite seulement dans l’intérêt d’une et d’une seule communauté celle des beïdanes ( blancs ). Les autres communautés noires sont de facto exclues de l’administration centrale du pays.
Il faut préciser que les gens qui ont conçu ce systèmes n’ont pas pensé que la Mauritanie est un pays multiculturel, peuplé de noirs et de blancs. Et donc la gestion du pays doit être partagé, chaque communauté doit y trouver sa place et son compte dans le respect de notre diversité. Tout celui qui nie ce fait n’a qu’à regarder les secteurs suivants de l’état :
-Le commandement de l’armée,
-Les gouverneurs,
-Les préfets,
-Les hommes d’affaire et tous les leviers de l’état sont détenus par une seule communauté au vu et au su de tout le monde sans vergogne.
En 1986, l’exclusion des noirs était partielle, aujourd’hui elle est quasi-totale et entière.
EXIGENCES :
Le président de la république Mohamed GHAZOUANI doit engager des réformes radicales et courageuses pour que les autres communautés (Wolof, Soninké, harratine, fulbé, Bambana) trouvent leur place dans la gestion du pays. Car Aucune communauté ne peut accepter de vivre indéfiniment dans l’indignité et l’injustice.
La Snim, le mouvement s’enlise : des primes liées à la couleur de la peau et à la proximité avec l’Administrateur Directeur Général.
Voilà un mois que les mineurs de la Kediat (SNIM) sont en grève. Une grève suivie par près de 90 % des travailleurs. Et chaque jour, le mouvement et les négociations s’enlisent un peu plus. Les raisons de cet achoppement sont liées à l’attribution discriminatoire des primes et à la fuite en avant de la direction composée quasi-exclusivement d’Arabo-berbères qui jouent au pourrissement et cherchent à fissurer l’organisation des travailleurs.
Comme à son habitude, au lieu de trouver des solutions justes et idoines aux revendications légitimes des laborieux mineurs essentiellement noirs , d’examiner les doléances des grévistes, de respecter ses engagements et promesses comme l’attestent , le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz envoie ses Nègres de service pour démobiliser, fissurer le bloc des grévistes derrière leur syndicat.
Mauritanie : La société SNIM paralysée par une grève partielle
Mauritanie : La société SNIM paralysée par une grève partielle
La grève partielle des employés de la SNIM aurait paralysé l’activité de la la Société Nationale Industrielle et Minière quatre heures durant.
« La grève a paralysé presqu’à 100% l’activité de la société durant quatre heures de temps», a confié à Alakhbar un responsable syndical.
Les employés grévistes protestaient contre l’arrêt de travail de 8 jours « imposé », à trois délégués du personnel,à savoir Ahmed Ould Aïbili, Mohamed Salem Ould Bijaar et Yaye Gaye.
ALAKHBAR, 28 janvier 2015
Zouerate : La colère des mineurs de la SNIM
Les employés de la SNIM ont tenu, hier soir, un rassemblement, devant le local des délégués.Au cours de ce rassemblement qualifié de « défi » par les organisateurs, les délégués du personnel ont tour à tour rappelé les péripéties de leur mouvement « nous avons adressé des correspondances depuis 6 mois aux autorités de la SNIM, mais toujours sans réponse favorable, nous mettons l’entreprise devant sa responsabilité face à cette situation et de tout ce qui pourrait advenir », avertit KENEMé Demba, délégué CGTM.
Les intervenants ont dénoncé les manœuvres de harcèlement, d’intimidation, de tribalisme, de régionalisme de toutes sortes à l’égard des travailleurs.
« Après le débrayage du 28 janv. nous allons vers une grève ouverte, avant le débrayage de demain, nous n’acceptons aucune proposition de la SNIM, chers camarades vous n’avez que deux choix : l’entreprise marche sur vous ou vous recouvrez vos droits spoliés par des prévaricateurs », déclare Ahmed ould Aboily. Ce dernier a encore rappelé que trois délégués ont déjà reçu des mises à pied de 8 jours à partir de ce mercredi : Ahmed Salem ould Beichar service laboratoire(216) ;Yahya GAYE, HST et Ahmed Abeîlly, usine des Guelbs.
Points Chauds Online, 28 janvier 2015 :
Mauritanie: dispersion violente des grévistes de la société SNIM
Le sit-in des centaines de travailleurs de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM) a été dispersé à gaz lacrymogène, vendredi à Zoueïrat dans le nord du pays.
Les forces de l’ordre ont ensuite instauré un périmètre de sécurité autour du site qui abritait la manifestation au centre de la ville.
Quelques heures plus tôt, l’un des trois trains de la société s’était immobilisé. L’équipage était en grève. Des bus ont été aussi envoyés sur les différents sites pour ramener les employés en ville.
Jeudi, les grévistes avaient accordé un délai de 48 heures à l’administration de la SNIM pour répondre à leurs revendications. “Mais l’administration à fait la sourde oreille”, a expliqué à Alakhbar Kénémé Demba Abderrahamane, un délégué des travailleurs.
Les grévistes réclament l’application de l’accord signé en mai 2014 qui prévoit une “hausse considérable” des salaires.
Ils exigent également le versement de prime de rendement estimée à 30% à chaque mois que la production atteigne un million 200 mille tonnes.
Les employés demandent encore une prime de motivation qui doit être tirée des bénéfices que la société a réalisés l’an dernier.
Mercredi, les grévistes ont observé quatre heures d’arrêt de travail, ce qui aurait paralysé l’activité de la Société. Ils dénonçaient l’attitude «irresponsable” de la SNIM qu’ils ont accusé d’avoir suspendu pour 8 jours trois délégués du personnel: Ahmed Ould Aïbili, Mohamed Salem Ould Bijaar et Yaye Gaye.
Point Chaud Online, 31 janvier 2015 :
Grève à la Snim : Perturbations et pertes sèches.
Les activités de chargement du minerai à Zouérate et de son achminement vers le port de Noaudhibou, 650 km à l’ouest du site de production, sont largement perturbées, a-t-on constaté dimanche à la suite de la grève déclenchée vendredi par les mineurs.
Selon des informations sûres, un seul train minéralier sur les trois prévus samedi a ainsi pu quitter la cité minière en direction de Nouadhibou. Il convyait 74 wagons minéraliers contre 180 censés être bondés de minerai. Dimanche, le seul train minéralier prévu ne se composerait que de 60 wagons seulement.
Par ailleurs, pour tenter de contrer la grève de ses employés, la Snim aurait fait appel à des retraités et stagiaires. Mais déjà l’on signale des accidents à Mhaoudat sur deux engins conduits par ces personnes recrutées sans contrat. Les deux engins endommagés conduits par un stagiaire et un retraité coûteraient la bagatelle somme 1 milliard cinq cents millions d’ouguiyas.
Les conséquences d’une telle crise entre partenaires sociaux risques d’avoir raison de l’entreprise déjà bien en mal avec la chute des prix de minerai fer sur le marché international et dont la diversification d’activités (prêts consentis à la MAI et la société privée Najah).
Les employés de la Snim réclament, rappelle-t-on, une augmentation de salaires à partie du 1er octobre 2014 suivant les accords convenus le 3 mai 2014 avec la Direction générale de l’entreprise entre les et un bonus de 3 salaires plus le rappel des primes de production impayées en 2014.
Lutte des ouvriers de la SNIM en Mauritanie
Les ouvriers de la plus grande société industrielle, la Société nationale industrielle et minière (SNIM, qui produit le fer mauritanien), observent une grève depuis 48 heures, paralysant l’exploitation des mines de fer du nord de la Mauritanie, principal poumon de l’économie du pays, a appris Xinhua de source syndicale dimanche.
Les ouvriers ont multiplié leurs activités de protestations ces derniers jours dans la ville minière de Zouerate (plus de 600 km au nord de Nouakchott), pour, disaient-ils, « exiger de meilleures conditions de vie et de travail et protester contre le mépris affiché à leur égard par la direction de la SNIM ».
Les ouvriers qui entendent poursuivre leur grève « jusqu’à la satisfaction de leur revendications », exigent l’application d’un accord signé en mai dernier avec la SNIM et qui prévoit une augmentation « significative » des salaires.
Ils revendiquent également le paiement d’une prime de rendement équivalant à 30% de leur salaire mensuel, à chaque fois que la production atteint 1,2 million de tonne par mois.
Ils exigent aussi une prime d’incitation proportionnelle aux bénéfices réalisés l’année dernière par la SNIM.
« Nous avons entamé cette grève, après avoir constaté que la SNIM ne veut pas négocier avec nos délégués », a souligné un représentant des travailleurs.
Mercredi, les grévistes avaient observé quatre heures d’arrêt de travail pour dénoncer l’attitude « irresponsable » de la SNIM qu’ils ont accusé d’avoir sanctionné « à tort » trois parmi leurs délégués.
Avec ses 5.000 employés la SNIM est le deuxième employeur en Mauritanie, après l’Etat.
Xinhua, 2 février 2015.
Zouerate : Grève SNIM- négociations : cuisant échec d’une mission de l’UPR.
Rentrée dans sa onzième journée, la grève observée par les employés de la SNIM n’a pas encore connu de répit. Les deux parties se regardent en chiens de faïence et campent sur leurs positions.
La politique s’en est mêlée, quand une mission du parti au pouvoir conduite par son secrétaire général, Oumar ould Maatalla et composée de l’inamovible politicien Ould Ahmed DOUA, BA Bocar Soulé, maire de Bagodine, Moulaye Ely Daff est arrivée ici depuis samedi pour concilier les acteurs de ce conflit qui commence à perdurer.
Une source indique que cette mission de l’UPR a été rappelée dare-dare, ce mercredi matin, pour Nouakchott, sans avoir rencontré les grévistes.
Selon des sources concordantes, le chef de la mission a laissé entendre qu’ils n’ouvrent pas de négociations avec les représentants des travailleurs avant qu’ils ne reprennent leurs postes.
Volte-face du SG de l’UPR : de sources sûres, ould Maatalla avait à son arrivée l’intention de rencontre les représentants des grévistes pour aplanir les angles de vue, mais au dernier moment il s’est ravisé pour dire que la reprise du travail est la condition sine qua none pour l’ouverture de dialogue.
Lors d’un diner chez un notable de la ville, l’un des missionnaires du parti au pouvoir a affirmé que « la SNIM est pour l’UPR, la ville est pour l’UPR, les syndicats sont pour l’UPR, donc il y a de négociations qu’avec ce parti ».
Des voix se sont levées pour dire que cette mission politique n’a fait que torpiller le processus de négociations qui était enclenché par des notables et des personnalités indépendantes.
Un syndicaliste a laissé entendre que « cette grève n’a de rien de politique, ce sont des revendications sociales loin de tout champ politique, la seule solution est donc sociale, ce ne sont pas des politiciens en villégiature qui pourront régler ce problème ».
Mauriweb, 11 Février 2015
Mauritanie : Extension de la grève à la SNIM.
Après une quinzaine de jours de grève générale illimitée dans la ville de Zouerate (650 kilomètres au Nord/Est de Nouakchott), le mouvement des travailleurs de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) entre dans une phase de durcissement.
Les délégués syndicaux de Nouadhibou (465 kilomètres au Nord de Nouakchott) ont déposé un préavis de grève.
Ces milliers de grévistes réclament désormais la tête de l’Administrateur, Directeur Général (ADG) de la grande entreprise minière, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, faisant ainsi monter la mayonnaise de plusieurs crans.
Zouerate est le site de production du minerai de fer. Celui-ci est convoyé par le plus long train du monde vers Nouadhibou, ville abritant un port minéralier et l’administration de la SNIM.
Ces grévistes, dont le mouvement est proche de la Centrale Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM), reprochent à la direction de la SNIM son refus d’ouvrir des négociations après le déclenchement de la grève.
Celle-ci est motivée par une série d’engagements non tenus de la part de l’entreprise portant sur «une augmentation générale de salaire assortie d’un rappel à partir du mois d’octobre 2014, un bonus de salaire en plus du rappel de primes de production impayées sur l’année 2014 estimées à 30% à chaque fois que la production de minerai de fer atteint un seuil de 1,2 millions de tonnes, la fin du système de sous traitement et le recrutement des travailleurs sous le régime du contrat temporaire etc.
La SNIM est la plus importante entreprise de Mauritanie opérant dans le secteur des mines. Ce secteur a contribué pour 1/3 dans les recettes budgétaires du pays au cours des 5 dernières années.
Financial Afrik, 12 février 2015 :
Zouerate/ Les grévistes radicalisent leur mouvement « nous sommes prêts à tous les sacrifices, à tomber sous les balles ».
Le passage d’une mission gouvernementale à Zouerate n’aurait pas permis de sortir de l’impasse, apprend-on de sources proches des travailleurs.
En effet, la mission conduite par le ministre du pétrole de l’énergie et des mines comprenant l’ADG et le DRH de la Snim a tout simplement demandé aux grévistes de reprendre le travail avant toute négociation.
Une proposition jugée inacceptable par les travailleurs dont les représentants étaient exclus de la réunion. Au cours d’un meeting tenu ce soir, les délégués des grévistes ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement mauritanien et la direction de la Snim.
Devant une foule surexcitée qui scandait « Saamdine, saamdin, patients, patients », le délégué Ahmed ould Aboîli n’ a pas mâché ses mots « cette mission est irresponsable quand elle décide d’exclure vos représentants de la réunion, les grévistes c’est vous et pas d’autres, les délégués sont vos délégués, ce ne sont pas des délégués qui cherchent des prêts bancaires, des promotions et des avantages indus à la société ».
Ould Aboyli n’a pas hésité à charger le président de la République « Mohamed ould Abdel Aziz devra s’expliquer devant le peuple mauritanien, comment peut-on mettre des hommes irresponsables à la tète d’une grande société nationale, un homme qui ne fait que s’enrichir et enrichir sa belle-famille au travers les marchés de la Fondation Snim. On avait accusé le président Sidi cheikh Abdallahi de vendre la Snim, actuellent elle est cisaillée », avant de conclure « nous sommes prêts à tous les sacrifices pour recouvrer nos droits, prêts même à recevoir des balles, ici dans notre local, nous n’allons pas abdiquer ».
Le passage d’une mission gouvernementale à Zouerate n’aurait pas permis de sortir de l’impasse, apprend-on de sources proches des travailleurs.
En effet, la mission conduite par le ministre du pétrole de l’énergie et des mines comprenant l’ADG et le DRH de la Snim a tout simplement demandé aux grévistes de reprendre le travail avant toute négociation.
Une proposition jugée inacceptable par les travailleurs dont les représentants étaient exclus de la réunion. Au cours d’un meeting tenu ce soir, les délégués des grévistes ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement mauritanien et la direction de la Snim.
Devant une foule surexcitée qui scandait « Saamdine, saamdin, patients, patients », le délégué Ahmed ould Aboîli n’ a pas mâché ses mots « cette mission est irresponsable quand elle décide d’exclure vos représentants de la réunion, les grévistes c’est vous et pas d’autres, les délégués sont vos délégués, ce ne sont pas des délégués qui cherchent des prêts bancaires, des promotions et des avantages indus à la société ».
Ould Aboyli n’a pas hésité à charger le président de la République « Mohamed ould Abdel Aziz devra s’expliquer devant le peuple mauritanien, comment peut-on mettre des hommes irresponsables à la tète d’une grande société nationale, un homme qui ne fait que s’enrichir et enrichir sa belle-famille au travers les marchés de la Fondation Snim. On avait accusé le président Sidi cheikh Abdallahi de vendre la Snim, actuellent elle est cisaillée », avant de conclure « nous sommes prêts à tous les sacrifices pour recouvrer nos droits, prêts même à recevoir des balles, ici dans notre local, nous n’allons pas abdiquer.
Le pouvoir éliminationniste a choisi la presse sénégalaise pour s’autocélébrer et célébrer Ghazouani, l’artisan de l’effacement soft de la composante négro-africaine. Le choix d’un journal sénégalais relève de la psychanalyse, d’un cynisme assumé et du mépris ancré pour notre voisin.
Faut-il rappeler le sort peu enviable des ressortissants sénégalais en Mauritanie, boucs émissaires perpétuels?
Faut-il rappeler que lors même de la prise de pouvoir de Ghazouani, les troubles post-électoraux dus à une contestation légitime d’élections truquées avaient été attribués à la fameuse déstabilisation du Sénégal, pays dont les Négro-africains de Mauritanie ne seraient qu’une tête de pont, que des citoyens sénégalais en avaient fait les frais en termes de répression, d’humiliations et d’expulsions sommaires.
Le régime raciste a dit, sur 32 pages toute son autosatisfaction au terme de plus d’un an d’un pouvoir léthargique et somnolent. Voilà ce qu’il a « oublié» de dire et que les FLAM se chargent de lui rappeler.
Le Sénégal est le pays où croupissent depuis plus de 30 ans des concitoyens arbitrairement déportés du fait d’un racisme systémique dont Ghazouani est un des acteurs les plus acharnés autant que discret. De l’aveu même d’un sbire du régime, ces déportations furent soigneusement planifiées. Ce que nous savions. Ghazouani est le maître d’œuvre des nominations et promotions systématiquement monocolores, de l’épuration méthodique des Négro-Africains d’une armée devenue raciale et raciste comme le prouve l’assassinat de sang-froid d’Abass Diallo, de l’administration, des responsabilités politiques, de l’enseignement. Le ministre de l’éducation a reconnu -l’heure est décidément aux aveux- que le système éducatif était racialisé. On n’a pas eu besoin de lui pour observer que l’enseignement de qualité, le privé, était réservé à ceux qui en avaient les moyens, c’est-à-dire à la composante qui détient tous les leviers de pouvoir. On n’a pas eu besoin de lui pour noter que la politique hypocrite d’assimilation culturelle par une arabisation instrumentale avait exclu les Négro-africains de l’enseignement, notamment supérieur, des bourses et partant de la fonction publique plus que jamais colonisée par la même composante. Le coup de pub de Ghazouani, dont on se demande au passage combien il a coûté, ne dissimulera pas que depuis son arrivée au pouvoir, il a accentué l’effacement tous azimuts de la composante négro-africaine, la confiscation des terres des paysans négro-africains, le processus de génocide par substitution des villages du sud. Bref de la racialisation définitive du pays. Voilà ce que la propagande a tu.
La propagande à coup de millions, les audiences folkloriques des « opposants » ne servent qu’à faire oublier cette avance forcée vers l’arabisation qui laisse sur le côté la composante négro-africaine, pourtant, dès l’origine partie intégrante de ce pays.
21 février 2021
Madame Habsa BANOR SALL
Porte parole des Forces de libération africaines de Mauritanie
En quelques années, la Mauritanie aura tout connu : mise en place d’une dictature, tortures, déportations, épuration ethnique… C’est dans ce contexte dramatique que se situe cet épisode sanglant que nous raconte Mahamadou Sy. Survivant des camps de la mort, il nous livre un témoignage bouleversant sur les horreurs qui s’y sont déroulées. Avec une incroyable précision, il nous plonge dans un univers surréaliste que l’on a mal à imaginer de nos jours.
Dans une interview accordée récemment à un hebdomadaire étranger, Monsieur Ousmane Kane, ministre des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs affirme être «en train de travailler avec la Banque mondiale afin d’attirer le privé international pour investir dans l’agriculture» mauritanienne. Son diagnostic est des plus clairs : «nous ne pouvons plus laisser ces terres sans valorisation, les populations locales n’ont pas les moyens d’en tirer tout le potentiel». Sa thérapie révélée dans un audio diffusé par la radio de Dar El Barka, il y a quelques semaines, l’est moins. Son évaluation des avantages de l’investissement international occulte le fait qu’elle repose sur l’accaparement de ses terres, les dépossessions des uns qui subissent l’exclusion et les appropriations par d’autres considérés comme propriétaires exclusifs de l’espace national, de la mer, du ciel, des richesses et du pouvoir mauritaniens.
Le ministre est dans son rôle
Nul ne songera à le lui reprocher. Dans le même temps, nul ne peut méconnaître que venant de Monsieur Ousmane Kane, le propos revêt des significations politiques et même symboliques particulières. Il n’ignore rien des discriminations dont sont victimes les populations noires. Il avait fait état de ces discriminations lors de la conférence organisée par le Collectif des Cadres Mauritaniens Expatriés fin 2018. Il n’avait pas de charge politique.
Ministre technique à la compétence reconnue, Monsieur Kane est également perçu, à son corps défendant, comme une des cautions négro-africaines du gouvernement Ghazouani dont on sait à quel point il est peu soucieux de la représentation de cette communauté. Monsieur Ghazouani est en effet celui qui a poussé le plus loin l’entreprise de blanchiment tranquille et par contrecoup celle de l’effacement des Négro-africains de tous les pans du paysage mauritanien : forces armées et de sécurité, administration, magistrature, enseignement, monde médical… Les concours et les recrutements se suivent et se ressemblent dans leur implacable monotonie chromatique. Plus blanc que blanc. L’ensemble fait système. Il faut être aveugle pour ne pas le voir.
Quel rapport avec le foncier diriez-vous?
Un rapport évident : en Mauritanie, seul l’État, par le jeu de l’Ordonnance de 1983, peut accorder des concessions aux citoyens (et pour la circonstance aux investisseurs internationaux) qui en font la demande. Les concessions entre 30 000 et 100 000 ha sont soumises à une autorisation du ministre des finances. Celles de plus de 100 000 ha sont cédées par décision du conseil des ministres, auquel il siège. La déclaration du ministre ne peut se lire en ignorant l’arrière-plan qui en est le socle et le soubassement. Ceux-ci ont pour nom réforme foncière. On sait aussi comment l’Institution de Bretton Woods profite des lois floues de certains pays dans lesquels l’État, en « immatriculant » des terres faisant auparavant l’objet de droits traditionnels, droits reconnus au demeurant jusqu’au moment où il décide du contraire, pour exproprier des populations rétives à la modernité ou hostiles au pouvoir.
Associer les populations! Qu’à Dieu ne plaise, elles ne demandent que ça
Oui, Monsieur le ministre. Du moins au principe : « La mise en valeur des terres de la Vallée du fleuve Sénégal débouche sur processus gagnant-gagnant, afin d’en faire une source de croissance et d’emplois au profit d’une région que les habitants quittent».
Les investisseurs internationaux visent des objectifs commerciaux internationaux. Ils n’ont pas le souci de la satisfaction des besoins alimentaires locaux. Au Mali, une société libyenne exploite dans l’Office du Niger, à forte chimisation, motorisation et irrigation, 100 000 ha pour cultiver du riz destiné à l’exportation. En Éthiopie, 4 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire. Dans le même temps, l’État vend des terres à des investisseurs internationaux pour produire des produits agricoles non alimentaires. En Guinée, 100 000 ha sont affectées à une société américaine pour produire du maïs ou du soja destinés à l’exportation ou à la production d’agrocarburants. Aucun véhicule dans ce pays, ni dans nul autre pays africain, ne roule à de tels carburants. Si dans le deal qui se trame, les paysans de la Vallée, détenteurs des terres, ne retrouvent «que» des emplois, non seulement ils n’y gagnent pas (il faudra désormais travailler selon des méthodes jusque là inconnues), mais ils perdent au passage la possession de leurs terres.Une approche gagnant-gagnant ? Éminemment souhaitable. Reste à en voir la traduction réelle.
Mais aurez-vous les moyens de vos ambitions affichées? De tenir vos engagements? Vous en laissera-t-on la possibilité? Le doute est permis
Il y a tout lieu d’en douter compte tenu des précédents et des pratiques traditionnellement brutales qui ont eu cours jusqu’ici. Faut-il rappeler que la politique foncière en Mauritanie est à l’image de la politique mauritanienne? Qu’elle est basée sur un système foncièrement raciste et discriminatoire? Qu’elle a pour levier un Land Act à la mauritanienne fondé sur la confiscation des terres négro-africaines au profit d’opérateurs privés issus tous de la même communauté et appartenant à la même couleur de peau? « Le privé mauritanien» a essayé de venir en appoint » dites-vous Monsieur le ministre.
Existe-t-il réellement un «privé mauritanien»? Les rares qui disposent de la puissance financière nécessaire ont mis à l’abri leurs terres en les mettant en valeur, au grand bonheur de leurs familles. N’avons-nous pas plutôt affaire à une caste monocolore d’hommes d’affaires avides et sans scrupule portée par un pouvoir racialiste jouant les communautés les unes contre les autres? Au risque de générer de nouveaux affrontements et des pogroms alors même que les plaies des pogroms anti négro-africains restent béantes? Les événements récents de Dar El Barka, Feralla et plus généralement dans le sud du pays n’incitent pas à l’optimisme. N’eût été le courage des populations, les terres ancestrales seraient à ce jour aux mains d’affairistes sans vergogne. Ce n’est pas avec la logique mercantile de ces rapaces que les populations tireront de l’exploitation des terres «tout le potentiel » comme vous l’appelez de vos vœux monsieur le ministre.
Vous voulez faire œuvre de «pédagogie»? Dieu vous entende
Ce serait une nouveauté. «La bonne approche» réside dans une bonne gouvernance financière impliquant populations locales via leurs représentants réunis par exemple en conseils ruraux ou collectifs d’exploitants. Ou toute autre forme qu’elles auraient choisie. En tout cas, «la bonne approche» ne saurait être la gouvernance actuelle dans laquelle l’État et ses démembrements imposent toute leur puissance, les paysans opposent leur courage.
Puissiez-vous, Monsieur le ministre faire preuve de la même prudence que vos partenaires potentiels de la Banque mondiale qui, dans un communiqué du 26 février dernier, se sont engagés à prendre en considération toutes les dimensions et tous les enjeux du sujet. Oui, Monsieur le ministre une problématique foncière ne peut être perçue sous le seul angle technocratique et économique. Elle recèle des dimensions de caractère humain, identitaire, symbolique et de justice sociale. Toutes choses allègrement ignorées jusqu’ici par le pouvoir dominateur, éliminationniste et raciste de Mauritanie.
Il est encore temps de changer. L’avenir de la cohabitation paisible entre nos communautés en dépend. Refusons toutes entreprises visant à liguer les unes contre les autres et toutes spoliations injustes de nos paysans. Leurs terres, c’est leur vie, leur dignité.
Pour rappel dans son article 17 la déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans, adoptée par résolution du Conseil des droits de l’homme en septembre 2018, stipule :« Les États prendront des mesures appropriées pour veiller à la reconnaissance juridique des droits fonciers, y compris les droits fonciers coutumiers actuellement dépourvus de protection légale …. Les États protégeront les formes d’occupation légitimes et veilleront à ce que les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales ne fassent pas l’objet d’expulsions arbitraires ou illégales et à ce que leurs droits ne soient pas éteints ni bafoués de quelque autre manière ». Dès lors, les terres des déportés aussi et toute terre considérées «vacantes» faute de moyens d’exploitations ne doivent faire l’objet d’expropriations.
Boubacar Diagana et Ciré Ba – Paris, le 03/06/2021
Comment ces paroles furent-elles possibles ? L’un est médecin, l’autre chercheur. Deux professions auxquelles nous sommes redevables tout le temps, et en ce moment en toute conscience. Surtout, deux métiers de curiosité et d’intelligence. Sans doute ont-ils, depuis cette ahurissante conversation télévisée, compté les jours ? Ces choses-là moussent puis s’éteignent au bout de quelques éditions en continu, chassées par une autre actualité ou une autre indignation, même s’il leur arrive de traîner encore un peu dans la nébuleuse numérique de la colère et du persiflage. C’est la ronde des faits divers et des dérapages, l’un suit l’autre au rythme où circulent les émerveillements et les scandales.
Nous avons appris avec une grande tristesse le décès d’Aljouma CISSOKHO, le lundi 1er février 2021 à Matam.
Il travaillait dans la fonction publique d’état au ministère des pêches et de l’économie maritime à Nouadhibou avant d’être déporté lors des événements de 1989 avec des dizaines de milliers de négro-mauritaniens par le système beydane sous le commandement de Maouiya Sidi O/ TAYA vers le Sénégal, le Camarade Aljouma CISSOKHO fut le président de l’association des réfugiés mauritaniens au Sénégal et son porte-parole. Il fut un combattant infatigable pour le droit de retour sous conditions de ces réfugiés dans leur pays et le recouvrement de leurs biens et droits.
Les FLAM présentent leurs condoléances les plus attristées à sa famille, ses proches, ainsi qu’à tous les réfugiés mauritaniens au Sénégal, que sa dernière demeure soit pour lui un lieu de repos éternel après tant d’années de souffrance en exil.