Le pouvoir éliminationniste a choisi la presse sénégalaise pour s’autocélébrer et célébrer Ghazouani, l’artisan de l’effacement soft de la composante négro-africaine. Le choix d’un journal sénégalais relève de la psychanalyse, d’un cynisme assumé et du mépris ancré pour notre voisin.

Faut-il rappeler le sort peu enviable des ressortissants sénégalais en Mauritanie, boucs émissaires perpétuels?

Faut-il rappeler que lors même de la prise de pouvoir de Ghazouani, les troubles post-électoraux dus à une contestation légitime d’élections truquées avaient été attribués à la fameuse déstabilisation du Sénégal, pays dont les Négro-africains de Mauritanie ne seraient qu’une tête de pont, que des citoyens sénégalais en avaient fait les frais en termes de répression, d’humiliations et d’expulsions sommaires.
Le régime raciste a dit, sur 32 pages toute son autosatisfaction au terme de plus d’un an d’un pouvoir léthargique et somnolent. Voilà ce qu’il a « oublié» de dire et que les FLAM se chargent de lui rappeler.
Le Sénégal est le pays où croupissent depuis plus de 30 ans des concitoyens arbitrairement déportés du fait d’un racisme systémique dont Ghazouani est un des acteurs les plus acharnés autant que discret. De l’aveu même d’un sbire du régime, ces déportations furent soigneusement planifiées. Ce que nous savions. Ghazouani est le maître d’œuvre des nominations et promotions systématiquement monocolores, de l’épuration méthodique des Négro-Africains d’une armée devenue raciale et raciste comme le prouve l’assassinat de sang-froid d’Abass Diallo, de l’administration, des responsabilités politiques, de l’enseignement. Le ministre de l’éducation a reconnu -l’heure est décidément aux aveux-  que le système éducatif était racialisé. On n’a pas eu besoin de lui pour observer que l’enseignement de qualité, le privé, était réservé à ceux qui en avaient les moyens, c’est-à-dire à la composante qui détient tous les leviers de pouvoir. On n’a pas eu besoin de lui pour noter que la politique hypocrite d’assimilation culturelle par une arabisation instrumentale avait exclu les Négro-africains de l’enseignement, notamment supérieur, des bourses et partant de la fonction publique plus que jamais colonisée par la même composante. Le coup de pub de Ghazouani, dont on se demande au passage combien il a coûté, ne dissimulera pas que depuis son arrivée au pouvoir, il a accentué l’effacement tous azimuts de la composante négro-africaine, la confiscation des terres des paysans négro-africains, le processus de génocide par substitution des villages du sud. Bref de la racialisation définitive du pays. Voilà ce que la propagande a tu.
La propagande à coup de millions, les audiences folkloriques des « opposants » ne servent qu’à faire oublier cette avance forcée vers l’arabisation qui laisse sur le côté la composante négro-africaine, pourtant, dès l’origine  partie intégrante de ce pays.
21 février 2021
Madame Habsa BANOR SALL
Porte parole des Forces de libération africaines de Mauritanie

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