Dès les premiers jours du pouvoir actuel, on nous parle de dialogue et de concertation. L’actualité s’est emballée récemment sur le sujet. Ceux qui y croient sincèrement courent le risque d’être floués et ceux qui feignent d’y croire salueront les résultats quoi qu’il arrive. Le système éducatif, à la dérive depuis de nombreuses années, supposé en être le thème principal, est le cadet des soucis de «nos» gouvernants. Et pour cause ! Leurs progénitures y échappent totalement. L’école publique, ou ce qu’il en reste, est faite pour les enfants des pauvres qui n’ont pas le choix. La jeunesse dorée, elle, se réfugie dans les écoles privées, françaises de préférence, et profite des enseignements dispensés en français, langue pourtant dont leurs parents demandent le bannissement. Ce n’est un secret pour personne que ceux qui, au nom d’une arabité paranoïaque, prônent la suppression pure et simple du français de l’enseignement et de la sphère publique plus généralement, sont les mêmes qui envoient leurs enfants étudier dans les écoles et universités françaises. Où quand le cynisme, l’incohérence et la mauvaise foi font bon ménage. Ce ne sont pas les concertations de façade qui y changeront grand-chose. La grande parade n’aura rien d’un débat démocratique. Elle marquera au contraire le triomphe du faux-semblant. Est-il besoin de concertation pour juguler le racisme systémique, les exclusions de certaines communautés de pans entiers de la vie publique, les discriminations, les nominations monocolores, les usurpations des terres, le nivellement culturel par une arabisation totalitaire? Des pratiques qui se sont amplifiées sous le pouvoir actuel qui parachève brutalement une dynamique minutieusement initiée et installée depuis des décennies.
Ce qui se prépare est en réalité le dernier étage d’une fusée qui se construit depuis plusieurs années. Le pouvoir se charge de la mettre en orbite avec un programme final qui n’a jamais dévié. Il a pour nom arabisation totale et exclusive du pays. Un projet ouvertement assimilationniste qui ne s’embarrasse plus guère d’aucun complexe ni d’aucun scrupule. La politique du Grand effacement des composantes non arabes du pays a désormais atteint son paroxysme. Il ne faut surtout pas sous-estimer les annonces complaisamment relayées par les testeurs du pouvoir à ce sujet. Elles exposent des projets qui n’attendent que leur heure. Comment expliquer autrement que, piétinant des principes actés depuis plusieurs années au plan interne et au plan international, le principe de la transcription des langues nationales en caractères dits latins soit bafoué au profit du choix absurde mais conforme à la nature du régime de les transcrire en caractères arabes ? L’objectif est clair. Il s’agit, outre de gommer culturellement les composantes négro-africaines de Mauritanie, de les déconnecter de l’Afrique subsaharienne. Quant à l’arabisation intégrale, absurdité qui ferait de la Mauritanie le seul pays mono-linguistique de la planète, on en mesurera hélas les dégâts à très court terme. Encore une fois, les effets sur l’école affecteront surtout les enfants issus des franges déshéritées de la population.
Enfin, ce à quoi nous assistons est surtout l’offensive d’un régime sûr de sa domination et soucieux par-dessus-tout de mettre en œuvre son projet éliminationniste quoiqu’il en coûte. Ne l’acceptons pas. Combattons-le de toutes nos forces.
Attachées par principe au dialogue et à la concertation, les FLAM seront attentives à toutes les initiatives en ce sens. Notre organisation appelle néanmoins l’attention de nos concitoyens sur le fait que des choix inconsidérés affectant le système éducatif, pouvant mettre en péril l’avenir de nos enfants et de nos jeunes nous conduiront à adapter notre position en conséquence. Nous ne céderons pas.
La lutte continue.
le 26/10/2021
Département de la communication des FLAM.