Alors candidat à la Présidence de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz surfant sur tous les sentiments de la communauté négro-africaine, capitalisant toutes les frustrations, il se dresse, par le discours, en réparateur des torts. Se voulant l’incarnation du calife juste, défenseur des opprimés et symbole de lutte pour la fin des impairs, il s’engage pour trouver une solution définitive du problème des réfugiés mauritaniens. Il décrétera la journée du 25 mars, journée dédiée à l’unité nationale.

Il inaugurera l’événement par une prière des morts à Kaédi, en hommage aux victimes militaires des purges et des exécutions extrajudiciaires commises dans les casernes entre octobre 90 et mars 1991 et dont certains des bourreaux sont aujourd’hui de « respectables » officiers hissés au sommet de la hiérarchie militaire de notre pays. Il mettra en place une commission pour identifier les tombes inconnues de ces centaines de victimes dont les familles n’arrivent pas encore à faire correctement leur deuil.

 

Le dossier est étudié sans que jamais les victimes soient sollicitées. Elles seront rétablies dans leurs droits par des compensations financières. Et cela permettra de clore le problème, une fois pour toutes. Mohamed Ould Abdel Aziz en était persuadé. Alors des « compensations » présentées comme symboliques sont versées aux rescapés, veuves et orphelins. La « résolution » du passif humanitaire militaire est engagée. Sans aucune prise en considération des trois légendaires et incontournables devoirs de vérité, de justice et de mémoire. Ceci est aggravé par l’ignorance de la situation orphelins et des veuves, laissés-pour-compte depuis près d’un quart de siècle.

 

Cela sera encore aggravé par l’ignorance délibérée du passif humanitaire des civils liquidés dans la Vallée en faveur des événements avec le Sénégal et leur triste cortège d’abominables violations des droits de l’Homme. Les réfugiés que le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait rapatriés sont, pour un temps, caressés au sens du poil par les médias officiels. Une campagne médiatique de réconciliation nationale, sans précédent est lancée pour la consommation publique. Cajolés par les médias, les personnes cibles ne verront pourtant pas leur situation changer. A la longue, celle-ci empirera même. Les discriminations succéderont aux stigmatisations et les privations aux vexations et décisions arbitraires. Surtout après le limogeage de certains hauts cadres du ministère de l’intérieur qui avaient en charge la gestion de leur dossier. L’un sera informé, nuitamment, qu’il devait faire valoir ses droits à la retraite, l’autre envoyé dans une sinécure.

 

Une véritable chasse aux sorcières pour éjecter de leurs places tous les cadres négro-africains qui avaient bénéficié de la confiance du président Sidioca. A la place des deux hauts cadres qui avaient jusque là à charge le dossier, un cousin et des courtisans aussi peu au fait du dossier que l’un d’eux avait ouvertement exprimé, en 2007, des positions foncièrement hostiles au retour des déportés. Depuis, la misère chasse la misère et le mensonge d’Etat continuellement érigé en vérité sur leur sort. Ce fut comme un jeu dans une pièce de théâtre où les acteurs ignoraient les paroles. Ce grand bluff sera savamment entretenu par la défunte agence ANAIR dont le moins que l’on puisse dire, est qu’elle n’a fait qu’enrichir ses cadres et élargir l’assise financière de ses fournisseurs.

 

Aujourd’hui que le Président Aziz est depuis longtemps élu, le discours vis-à-vis de l’unité nationale a changé. Il a même disparu, le pouvoir ayant les yeux rivés ailleurs. Les slogans creux sont rangés dans les trous de mémoire. Pour toujours. Les lauriers en air que l’on dressait pour l’unité nationale sont sapés à l’occasion de chaque conseil des ministres ou aux contours de chaque grande décision. Les paroles sont toujours belles et les actes aussi ignobles sur ce sujet. N’en pouvant plus d’être mis à l’écart et déroutés, les nègres de Aziz s’interrogent sur leur avenir, se contorsionnent et se murent dans la consternation du silence. Nombre d’entre eux se sont aujourd’hui embourbés dans leurs analyses.

JOB

Source:lauthentic.info

Mardi 4 Novembre 2014

 

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