J’avais l’âge de dix ans quand un matin vers dix heures une voiture de couleur bleue de la Gendarmerie Nationale de modèle Renault 4 s’arrêta devant chez moi. Trois gendarmes, tous armés de fusils, dirent a mon père Diaw : « vous êtes convoqué par le commandant la brigade ».
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Nouveau témoignage accablant contre le tortionnaire Ghali Ould Soufi
Monsieur Kane Ibrahima Amadou, ex-brigadier de la Garde nationale mauritanienne, ancien prisonnier au fort de Oualata, « rescapé du mouroir de Oualata » selon ses propres termes, a tenu à témoigner sur « 28.Com » des conditions d’incarcération, des tortures et mauvais traitements qui lui furent infligés ainsi qu’à à ses co-détenus par celui qu’il nomme le « génocidaire». L’ex brigadier se dit prêt à toute confrontation avec son ex gêolier. Le texte ci-dessous est une traduction d’un témoignage réalisé initialement en langue Pulaar.
Je m’appelle Kane Ibrahima Mamadou, ex brigadier de la Garde nationale, rescapé du mouroir de Oualata. J’appartiens à la première promotion des sous-officiers de la Garde nationale, corps que j’ai intégré le 1er octobre 1981.
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La nuit du 28 novembre 1990, Un rescapé du camp de la mort d’Inal raconte
Ce fut une nuit longue, terrible et cauchemardesque. Il s’agit-là des mots d’un rescapé. J’insiste pour qu’il me dise plus détails, mais il refuse en me confiant ces mots : « On ne peut pas se rappeler d’un cauchemar… car ça fait toujours peur de voir un homme mourir sous tes yeux. Voir un homme pendu comme un mouton aux yeux exorbitants est une malédiction ».
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Devoir de mémoire: le verdict du procès des officiers noirs mauritaniens en 1987
Le 28 octobre 1987, Gabriel Cymper devenu entre-temps Djibril Ould Abdallahi, ministre mauritanien de l’intérieur annonce qu’un complot visant à renverser le régime a été déjoué dans la nuit du 22 au 23 octobre 1987.Un complot impliquant bizarrement une cinquantaine d’officiers. Ces derniers furent accusés, suivant les articles 83 à 90 du code pénal, d’«atteinte à la sécurité de l’Etat en participant à un complot dont le but est de renverser le régime en place et de porter le massacre et la dévastation dans la population ».
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Témoignages: Lieutenant Abderahmane Demba DIALLO, un Rescapé du camp de zereïda 1990-1991
A ZEREÏDA nous étions plus de 800 détenus tout grade confondu. Pour la rigueur de l’enquête, les officiers faisaient quartier à part. Ils étaient répartis dans plusieurs cellules éparpillées dans la base. Quant aux sous-officiers et soldats, ils croupissaient dans la misère enfermés dans 4 salles transformées en forteresse.
Avril 1989, début de campagne de terreur en Mauritanie, rapport de Human Right Watch
Le 9 avril 1989, à Diawara, un village situé sur une île du fleuve Sénégal, un conflit entre des bergers mauritaniens et des paysans sénégalais entraîna la mort de deux de ces derniers. Cet incident– pour lequel le Sénégal a tenu les autorités mauritaniennes responsables, malgré les démentis répétés de celles-ci –va engendrer une série d’événements qui mena la Mauritanie et le Sénégal au bord d’un conflit. L’hostilité entre les deux pays provoqua une vague de violences ethniques et de tueries qui se solda rapidement par l’expulsion de dizaines de milliers de Noirs de Mauritanie, expulsions accompagnées de nombreuses exécutions sommaires, d’arrestations arbitraires, de tortures, de viols et de confiscations de biens.
Déportés de leur pays depuis 1989, les 14 000 réfugiés mauritaniens installés à Dagana racontent leur calvaire
Sur les sites de Thiabakh, des huttes bien faites, quelques cases éparpillées en pleine forêt, des tas de bois morts par-ci, des marmites au-dessus du feu par-là et deux à trois ânes attachés sous des arbres, font le décor. L’ambiance « morose » elle, est assurée par ces quelques enfants qui, sans habits ni chaussures, jouent, des ovins qui, de retour du pâturage, crient en courant, des coqs qui chantent, et parfois des chiens qui aboient en apercevant des Etres inconnus.